Après la désastreuse affaire de communication du Kazakhstan, François Hollande avait bien besoin d’une libération d’otage pour redorer un peu son blason. Il faut qu’il profite bien de la situation : Serge Lazarevic est le dernier otage libéré. L’affaire n’a été entachée heureusement d’aucune grosse Bévue. Les médiats ont peu insisté sur la libération, en échange de l’otage, de plusieurs tueurs islamistes, peut-être cela même qui avaient assassiné Philippe Verdon, enlevé en même temps que Serge Lazarevic en novembre 2011.
L’essentiel pour le gouvernement, c’est que Serge Lazarevic soit « en forme » et qu’il agisse devant les caméras comme les autorités le lui avaient commandé et surtout de bien remercier ceux qui ont contribué à sa libération, sans insister sur les intermédiaires et les commissions touchées au passage.
« Je voudrais remercier le président du Niger [et] le peuple du Niger, qui a collaboré avec la France pour me faire libérer »
a-t-il déclaré aux journalistes présents pour relayer la communication de l’Élysée.
Les médiats du système n’ont pas non plus insisté sur la personnalité de l’otage libéré.
« Ces deux hommes sont bien connus des milieux du renseignement. Le premier, Serge (Slobodan) Lazarevic a été impliqué, durant les années 90, dans un réseau en Serbie, baptisée “Araignée”. Il aurait alors été en contact avec la DST (aujourd’hui DCRI). Lazarevic a également été impliqué dans le recrutement de mercenaires yougoslaves pour le président zaïrois Mobutu. Pour sa part, le nom de Verdon a été cité lors d’une tentative de coup d’État aux Comores, en 2003.
D’après nos sources, une chose semble assurée : les deux hommes n’étaient pas en mission pour le compte de la DGSE. Les services français ont appris leur présence au Mali à la suite de leur enlèvement. On en ignore toujours le motif : crapuleux ou terroriste. Lazarevic et Verdon, qui venaient d’arriver à Hombori, sembleraient avoir été recrutés pour assurer la sécurité d’une cimenterie. »
écrivait lors de leur enlèvement Jean-Dominique Merchet. Depuis la libération, il n’a rien écrit sur le sujet. Les journalistes semblent parfois obéir à d’aussi mystérieux qu’impérieux ordres.