À l’image des audiences rythmées par les menaces, insultes et violences des accusés et des familles, le verdict du procès pour le massacre de Kevin et Sofiane a été rendu dans une atmosphère de grande violence ce samedi. Dix des douze prévenus ont été condamnés à des peines allant de huit à vingt ans de prison, proches des réquisitions.
Ilyes Tafer, 21 ans, multirécidiviste comme la plupart des individus impliqués, qui avait participé à l’expédition punitive quelques jours après avoir purgé une peine pour avoir poignardé un vigile, a été reconnu coupable d’avoir porté les coups de couteau. L’Algérien Mohamed el-Hadj-Daouadji, 23 ans, né le 9 juin 1992 et militaire à l’époque au 54e régiment d’artillerie d’Hyères, n’écope que de huit ans, étant l’un des deux criminels impliqués à avoir parlé.
Les violences ont éclaté dans le box des accusés, ces derniers n’hésitant pas à attaquer les forces de l’ordre présentes. Ces dernières ont été contraintes à utiliser des pistolets à impulsion électrique pour maîtriser les racailles, excitées autant contre les magistrats que contre leurs coaccusés qui ont « parlé ».
La salle du tribunal, où ne se trouvaient que les familles, a également été évacuée : le verdict a provoqué l’indignation aussi bien des familles et proches des accusés, qui ont dénoncé notamment la relaxe d’Ibrahim Camara, Sénégalais de 24 ans, considéré comme le meneur, que les proches des victimes, pour les mêmes raisons. Ibrahim Camara a été acquitté faute de preuves ; il était le seul avec Mohamed el-Hadj à avoir parlé aux policiers.
« C’est lui qui a rameuté les troupes, c’est lui qui avait ‘la haine’ »,
a regretté l’avocate des familles à propos de Mohamed el-Hadj.
« C’était l’un des meneurs, le plus âgé au moment des faits »,
a-t-elle ajouté concernant l’acquitté Ibrahim Camara. Son frère, Youssef Camara, écope de quatorze ans. Ce Sénégalais « n’est pas capable de parler ni de comprendre ce qu’on lui demande […] il a l’habitude de s’exprimer par onomatopées » avait précisé son avocat. Après avoir épousé trois femmes et fait de nombreux enfants, avec l’argent des Français, leur père est parti couler une retraite paisible au Sénégal.
« La cour d’assises de l’Isère a très mal fait. Dans cette affaire, elle a été influencée, guidée, soumise à la pression de l’opinion publique, peut-être des pouvoirs politiques. Elle a jugé n’importe comment. Une fois de plus la justice nous montre que l’émotion prime le droit »,
a dénoncé l’avocat des deux frères.
Les autres accusés étaient Berat Karaborklu, 22 ans, Constant Mukala-Wetu, 23 ans, qui comparaissaient libres, et Youssef Camara, 22 ans, Ulas Cetin, 21 ans, Antonin Challange, Burundais de 22 ans, Naderhaman Delli, 21 ans, Eraba Diakabi, 23 ans, et deux autres étrangers, mineurs au moment des faits. C’est leur présence dans le gang des tueurs qui avait permis d’obtenir le huis clos. Tous sans exception sont des étrangers.
Rappel des faits
Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt avaient été massacrés dans le parc Maurice Thorez – du nom d’un agent de Joseph Staline et de l’armée criminelle soviétique, déserteur de l’armée française – d’Échirolles.
Ce vendredi 28 septembre 2012 avait commencé par une bagarre entre Wilfrid Noubissi, frère de Kevin Noubissi, et Abou Cissé, un occupant du quartier envahi de la Villeneuve à Grenoble. Une seconde bagarre entre les deux étrangers s’était produite peu après, impliquant plusieurs de leurs congénères. Sid-Ahmed el-Hadj-Daouadji, militaire au 93e régiment d’artillerie de Varces, est alors touché et saigne. Son frère, Mohamed el-Hadj-Daouadji, intervient lors de la troisième altercation de la journée, à un arrêt de tramway, impliquant Wilfrid Noubissi. C’est cette fois le groupe de la Villeneuve qui l’emporte, gazant notamment leurs ennemis. Wilfrid Noubissi réclame vengeance auprès de son frère ; Kevin Noubissi et un autre individu, Benjamin, attaquent et contraignent par la force Mohamed el-Hadj-Daouadji à présenter des excuses à son petit frère.
Humilié devant les siens, Mohamed el-Hadj-Daouadji organise une expédition punitive contre la meute ennemie, s’armant de machettes, couteaux, pioches, marteaux, de pistolets d’alarme et à grenailles. Une quinzaine de colons de la Villeneuve attaquent. En quelques minutes, Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt sont lynchés, le premier meurt sur place de sept coups de couteau, le second le lendemain, frappé à 23 reprises ; Wilfrid Noubissi parvient à s’échapper comme Benjamin, obligé de fuir après avoir tenté de sauver Sofiane, et Mickaël.
Depuis le premier jour du procès et l’annonce du huis clos jusqu’au verdict, rien n’a permis « l’apaisement » et tout, au contraire, n’a fait que provoquer la rancœur et le sentiment d’injustice chez toutes les parties impliquées. Dans ce drame de l’invasion, très loin des « plus jamais ça » des bobos parisiens, la violence des accusés et de leurs familles durant tout le procès – des affrontements se sont encore produits devant le tribunal à l’énoncé du verdict – promettent aux quartiers envahis de Grenoble et Échirolles de terribles heures de violences, possiblement autant contre les « symboles de l’État » que contre le quartier ennemi, et qu’à l’intérieur du quartier de la Villeneuve, notamment pour punir les « traîtres » qui ont parlé, menti, et échappé à la prison. Il y a eu quatre interpellations dans le secteur du tribunal.
Quatre appels contre ce verdict ont déjà été enregistrés.
Tant qu’ils se massacrent entre eux c’est à dire ?
La vie d’un jeune d’origine étrangère vaut moins que celle dun bon français ?
C’est pitoyable ces propos d’autant que l’un des jeune tue était en Master l’autre était éducateur et n’avaient jamais eu de pb avec la justice .
Qu’es qui fouter dehors les multirécidivistes ??!!! C est incroyable de voir sa #pauvrejustice #sofiane&kevinRIP