La colère gronde à Bagdad depuis plusieurs mois dans les quartiers pauvres de la capitale contre des autorités qui peinent à adopter des réformes contre la corruption et à les mettre en œuvre. Des manifestants qui dénoncent cette inaction ont pénétré sans difficulté dans la « zone verte » de Bagdad (le quartier gouvernemental et des ambassades) et ont « pris d’assaut » le Parlement qui siégeait et où les députés n’avaient pu adopter les réformes promises.
Le mouvement est dirigé par le leader chiite Moqtada Al Sadr, connu et populaire pour s’être rebellé avec ses partisans contre les Américains durant l’invasion du pays en 2003. L’individu, toujours coiffé du turban noir censé désigner les descendants du Prophète mène l’un des plus importants mouvements chiites d’Irak, « Les déshérités ». Il alterne depuis 2004 entre quasi-retrait de la vie politique, soutien et parfois même participation aux majorités parlementaires ou gouvernements chiites et appels à la désobéissance, à la résistance ou à la révolution. « J’attends le grand soulèvement populaire et la révolution qui stopperont la marche des politiciens corrompus », lançait-il samedi 30 avril, avant que ses troupes ne prennent d’assaut le Parlement.
Dimanche, le premier ministre a décrété l’état d’urgence et ordonné que les fauteurs de troubles soient traduits en justice, mais les forces de sécurité, solidaires des manifestants, semblaient ne pas vouloir obéir aux ordres.
Il semble y avoir comme un « bug » dans l’exportation américaine de la démocratie…