Dans le cadre d’une exposition à l’hôtel de ville, la maire des bobos-bolchos de Paris, Anne Hidalgo, a rendu hommage au sanguinaire révolutionnaire cubain sur un célèbre réseau social. Face à cette glorification d’un des pires bolcheviques de la seconde moitié du XXe siècle, nous reproduisons ci-dessous le texte de Jean Sévilla, qui règle son compte à cette icône freulatée affublée d’une légende montée de toute pièce.
Avec l’exposition Le CHE à Paris, la capitale rend hommage à une figure de la révolution devenue une icône militante et romantique. A découvrir gratuitement à l’Hôtel de Ville de #Paris ✊
👉 https://t.co/FVu0FYQlPo pic.twitter.com/C2ZRZDbFNU— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 28 décembre 2017
Plus de quarante ans après sa mort, Ernesto Guevara bénéficie toujours d’une image flatteuse. Les historiens montrent pourtant que cette icône mondiale fut un dangereux fanatique.
Che Guevara, c’est d’abord une image. Regard ténébreux, barbe, cheveux longs et couvre-chef étoilé, l’homme symbolise la révolte des va-nu-pieds, la puissance des sans-pouvoirs, la revanche des pauvres sur l’injustice. Chromo romantique, cliché idéologique. L’air du temps et le mercantilisme jeuniste se conjuguent ici pour nourrir le mythe.
L’édition ? En 2007, Olivier Besancenot évoque Guevara comme «une braise qui brûle encore» dans un essai paru chez Mille et une nuits. Le même éditeur, depuis, publie les textes du Che sans l’ombre d’un appareil critique : de pieux catéchismes révolutionnaires (1). Le cinéma ? En 2004, Carnets de voyage, superproduction hollywoodienne produite par Robert Redford et réalisée par le Brésilien Walter Salles, est adaptée des notes prises par Guevara au cours de son premier voyage à travers l’Amérique latine. En 2009, Che, film fleuve en deux parties de l’Américain Steven Soderbergh, palme d’or à Cannes, glorifie le héros de la libération des peuples. La musique ? Depuis le groupe de rock Rage Against the Machine qui, dans les années 1990, adopte l’effigie du Che comme logo, jusqu’au refrain de Carlos Puebla seriné par tous les chanteurs des rues («Hasta siempre comandante Che Guevara»), la légende coule à plein son. Quant aux produits dérivés, posters (Andy Warhol), tee-shirts et casquettes font de Guevara une moderne icône.
Jacobo Machover, natif de La Havane, vit en France depuis plus de quarante ans. Maître de conférences à l’université d’Avignon, il se bat, de livre en livre, pour révéler la véritable histoire de la révolution cubaine. Il préface aujourd’hui un recueil de textes de Guevara, les mêmes que ceux de Mille et une nuits, si bien qu’à part son excellent préambule, ce volume doit être lu avec circonspection (2). L’historien Pierre Rigoulot, directeur de l’Institut d’histoire sociale, est un pair de Stéphane Courtois, le maître d’œuvre du Livre noir du communisme et du Dictionnaire du communisme. Son dernier ouvrage pulvérise l’hagiographie guévariste, montrant le fanatisme et le déséquilibre intime du personnage (ainsi sa saleté corporelle) (3).
Né en 1928, l’Argentin Ernesto Guevara est un fils de bourgeois. A 23 ans, il interrompt ses études de médecine pour faire un tour de l’Amérique du Sud, expérience renouvelée deux ans plus tard. Machover souligne qu’il ne possédera jamais les diplômes nécessaires pour exercer la médecine. En 1955, installé à Mexico, Guevara rencontre les frères Castro, exilés après l’échec de leur première insurrection cubaine. Ceux-ci l’enrôlent néanmoins comme médecin en vue d’une nouvelle expédition.
Fin 1956, le navire Granma quitte le Mexique pour Cuba avec 82 passagers. Objectif : renverser le régime de Batista. «Me voici dans la jungle cubaine, vivant et assoiffé de sang», écrit Guevara à sa femme en janvier 1957. Après la prise d’une caserne, le Che (surnom qui vient de son accent argentin) est nommé comandante, et gagne l’étoile qui ornera son béret. Deux ans durant, il opère dans la sierra Maestra, liquidant lui-même, d’une balle dans la tête, ceux qu’il considère comme des traîtres, et signant ses missives du pseudonyme de Staline 2.
Le 30 décembre 1958, la ville de Santa Clara tombe aux mains des rebelles. Son armée n’offrant guère de résistance, Batista s’enfuit. Le 2 janvier 1959, Castro s’empare de Santiago de Cuba et Guevara entre à La Havane. Responsable de la prison de la Cabaña, ce dernier assiste aux exécutions des prisonniers politiques un cigare aux lèvres, allongé au-dessus de la cour où l’on fusille. Deux cents condamnations à mort lui sont directement imputables : on l’appellera le «petit boucher de la Cabaña».
Quelques mois après, alors qu’il ne dispose d’aucune compétence en économie, il devient ministre de l’Industrie, puis président de la Banque nationale de Cuba. Entreprenant la collectivisation des ressources de l’île, il aspire à faire naître un « homme nouveau », purifié par le socialisme. Instituant les « dimanches rouges », jours de travail volontaire (sic), il crée le premier goulag tropical : des camps de travaux forcés.
Se rendant en URSS, en Chine ou dans l’Algérie de Ben Bella, le Che, commis voyageur de la révolution mondiale, multiplie les discours « anti-impérialistes ». «Nous avons fusillé, nous fusillons et nous continuerons de fusiller tant qu’il le faudra», clame-t-il, en 1964, devant l’assemblée des Nations unies. Quand Guevara critique l’URSS, trop tiède à son goût, Fidel Castro décide toutefois de l’écarter.
Envoyé en Afrique en 1965, il tente d’aider la guérilla congolaise. Son marxisme doctrinaire, cependant, se heurte aux réalités locales. En 1966, il part pour la Bolivie mais, là aussi, sans soutien des paysans indiens ni même du Parti communiste, il tourne en rond. «Il a partout échoué -à Cuba, au Congo, en Bolivie -», observe Pierre Rigoulot.
Le 8 octobre 1967, Guevara est capturé par des militaires boliviens, flanqués de conseillers américains qui recommandent de l’épargner. Peine perdue : le lendemain, il est exécuté d’une rafale de mitraillette. Inestimable cadeau posthume, cette mort à 39 ans le transforme en martyr. Sartre saluait dans le Che «l’être le plus complet de notre époque». En vérité, définir ce psychopathe sanguinaire comme un modèle politique représente l’imposture la plus complète de notre époque.
Jean Sévillia
(1) Voyage à motocyclette, Second voyage à travers l’Amérique latine, Souvenirs de la guerre révolutionnaire cubaine, Journal du Congo, Journal de Bolivie, Notre Amérique et la leur, Mille et une nuits.
(2) Combats d’un révolutionnaire. Journaux de voyage et autres textes, d’Ernesto Che Guevara, préface de Jacobo Machover, Robert Laffont, «Bouquins».
(3) La Véritable Histoire d’Ernesto Guevara, de Pierre Rigoulot, Larousse.
Source : Le Figaro magazine (17 avril 2010)
Proprement scandaleux , cette glorification par une illuminée en plein Paris d’un criminel se réjouissant des exécutions qui avaient lieu dans sa prison
une phrase qu’il n’y a nul besoin de traduire donnant une pleine clarté sur le personnage: Debemos andar por el sendero de la liberación incluso si cuesta millones de víctimas atómicas .
Salut les fachos, alors comme ça on veut salir l’image du Ché .Décidément 1945 ne vous aura pas suffit, douze balles dans la peau de la vermine Laval n’aurait donc servit à rien ? VIVA EL CHE VIVA LA REVOLUCION . Bientôt votre tour.