Remise au point sur le salut à la romaine
« Du légionnaire de Rome au barde celtique, de l’athlète olympique au chevalier médiéval, du fédéré du champ de Mars au soldat vers le drapeau, du témoin devant le tribunal au sportif sur le stade, le bras droit levé paume de la main main visible fut et demeure le geste rituel de l’humanité authentique, de celle qui croit, travail lutte et joue franc-jeu. » Pierre Sidos
On ne le sait que trop bien, notre époque est celle du règne de la pensée unique et de l’autoproclamé « politiquement correct » ; discréditer un adversaire politique en lui faisant dépasser le fameux point Godwin, l’acculer à la « reductio ad hitlerum », est une bassesse devenue pratique courante. Si cela est vrai pour les paroles, il en est de même pour les gestes, surtout ceux dotés d’une portée symbolique : le dernier exemple en date est celui de la quenelle de Dieudonné, signe comique d’un pied-de-nez au système puis diabolisé et subverti par la propagande médiatique républicaine qui lui attribua la signification aussi ridicule que grossière d’une « sodomisation des victimes de la Shoah »… On en rirait si nombres de nos concitoyens n’étaient pas si crédules et conditionnés à gober ce genre de prêt-à-penser nauséabond. Si nous ne saurions être dupes de ce genre de manœuvre, il est néanmoins utile de revenir sur l’histoire et les origines du salut.
L’origine de ce salut remonte à l’Antiquité romaine, il était utilisé pour saluer de hauts dignitaires. Il était de rigueur dans les légions de l’Empire que le légionnaire l’effectue en se présentant à son centurion puis lorsque celui-ci lui donnait congé ; et ainsi de suite en suivant l’ordre hiérarchique jusqu’aux généraux, consuls puis enfin au Princeps, Pontifus Maximus, c’est à dire l’Empereur (Imperator).
En 1920 le salut bras droit replié puis tendu sur le côté fut choisi par Pierre de Coubertin comme salut olympique pour les athlètes des Jeux olympiques à partir des Jeux d’Anvers, en Belgique. Il est ensuite adopté par les athlètes du groupe sportif de l’armée française, le Bataillon de Joinville, et connu alors aussi sous le nom de salut de Joinville.
Il fut adopté en Italie par les Arditi de Gabrielle d’Annunzio durant l’épisode de la prise de Fiume en 1919, en référence à l’Empire Romain, puis, reprit par les Squadristes, il devint le geste rituel du Parti National Fasciste du Duce Benito Mussolini.
L’historien Dominique Venner, dans son excellent ouvrage Le siècle de 1914, nous éclaire à ce sujet : « Pendant plus d’un an, l’incroyable aventure de Fiume a tenu le pays en haleine. Sa théâtralité sera le modèle de la future liturgie fasciste. […] Le dialogue avec la foule, le salut romain, les uniformes, les poignards, les serments, l’appel des morts… Avant Mussolini, D’Annunzio est l’inventeur d’une sacralisation de la politique et d’un style personnel charismatique [ …]. »
Le salut sera ensuite repris par l’ensemble des mouvements européens d’inspiration fasciste : la Phalange espagnole de José Antonio Primo de Rivera, la Garde de Fer roumaine du capitaine Corneliu Zelea Codreanu et par le NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands) d’Adolf Hitler.
Il est à noter que le salut fasciste diffère du salut National-socialiste Allemand : il est plus proche de son inspiration médiévale. Pour les fascistes Italiens, le bras est levé plus haut et le pouce est écarté des autres doigts. Les légionnaires roumains de la Garde de Fer, fervents combattants de la foi orthodoxe – la Garde de Fer fût fondée à l’origine sous le nom de Légion de l’Archange Michel – , lui donne une portée toute mystique : « Du cœur puis porté par le bras en direction du ciel, royaume de Dieu. ».
Pour finir sur une touche Française, j’évoquerai Le Serment des Horaces, un tableau du peintre Jacques-Louis David , achevé en 1785. Ce tableau est considéré comme un des chefs-d’œuvre du néoclassicisme tant dans son style que dans sa description austère du devoir. Il est conservé au Musée du Louvre, à Paris. Le serment traduit le courage et la fierté ; on y retrouve le salut de circonstance. La couleur la plus visible au niveau du groupe des hommes est le rouge: elle exprime force, virilité, puissance, action et courage. Rien de plus significatif donc, pour des soldats. Le blanc est davantage un symbole divin et de pureté, il peut renvoyer à l’idée d’une mission confiée par un père, une cité, la patrie. Quant au bleu, il renvoie à la sagesse, à la vertu, à la foi et à la paix. L’Horace du premier plan concentre ces trois couleurs, il est donc à nouveau présenté comme le plus important des trois frères.
Bien que le drapeau Français tel que nous le connaissons n’ait été mis en place que lors de la Révolution bourgeoise de 1789, les gardes Royales étaient, elles, vêtues de bleu, de blanc et de rouge depuis le règne d’Henri IV.
Cette œuvre résonne comme une allégorie patriote, un hommage au nationalisme français.
Marginal de Retz