Plus le temps passe, plus le culte de De Gaulle se renforce dans leur République judéo-maçonnique. Au fond, quoi de plus logique que cet imposteur en chef soit l’inspirateur et la référence des nullités et des traîtres qui nous gouvernent ? A l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de l’appel dit du 18 juin (qui en fait fut prononcé le 22 juin, jour de l’armistice, mais le mythe gaulliste n’en est pas à une forgerie près !), on a eu droit à un déluge de propagande absolument assourdissant dans les media audiovisuels, et tous les partis et politiciens en rajoutèrent dans les dithyrambes adressés au plus grand commun diviseur des Français. Comment ne pas souligner ici la trahison de la présidente du Rassemblement national qui hérita d’un parti fondé par des anti-gaullistes convaincus, ayant souffert dans leur chair et dans leur cœur des trahisons, des mensonges et des injustices de l’homme de Colombey ! Voilà que Marine Le Pen accorde en effet un soutien public, enthousiaste et inconditionnel, au liquidateur de l’Algérie française, au responsable du massacre des harkis, de l’odieux abandon et des horribles souffrances des Français d’Algérie, au diffamateur du maréchal Pétain traité ignominieusement de traître et mis en détention à près de quatre-vingt-dix ans, au chef coupable de deux sanglantes épurations à moins de vingt ans de distance, au fourrier de la guerre civile franco-française, au triste sire attisant les haines et les passions par orgueil démesuré et folle ambition.
Mais il est vrai que la benjamine de Jean-Marie Le Pen n’en est pas à une reptation près pour se faire adouber par le Système. Avec une réussite jusque-là limitée, à en juger par ses mésaventures récentes : elle a dû ainsi anticiper d’un jour sa visite à l’île de Sain car on ne voulait pas d’elle pour la cérémonie officielle du 18 juin et la gerbe qu’elle a déposée avec la mention « Marine Le Pen aux héros de la France libre » a été enlevée et piétinée. Elle a beau avoir tout renié, tout liquidé, tout sacrifié, elle s’appelle Le Pen. Quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, elle ne pourra se débarrasser de cette tunique de Nessus. Elle a beau avoir exclu son père du parti qu’il avait fondé et présidé pendant quatre décennies, elle porte son nom. Elle a beau faire aujourd’hui dans le gaullisme incandescent, car c’est à la mode, on ne peut oublier que le mouvement dont elle a hérité a été fondé et animé en bonne partie par d’anciens membres et sympathisants de l’OAS et par des fidèles du maréchal Pétain.
L’expérience l’atteste, lorsque des politiciens, quels qu’ils soient, se réclament du général de brigade à titre temporaire, cela ne présage rien de bon. Tous ceux en effet qui se sont inscrits dans son sillage, ont revendiqué son héritage, de Chirac à Sarkozy, de Balladur à Juppé, ont œuvré à la destruction de la France, de son indépendance, de sa souveraineté, de ses libertés, de son intégrité territoriale. C’est d’ailleurs toute l’imposture du gaullisme de se prétendre l’incarnation la plus achevée et la plus intransigeante du patriotisme, de l’attachement charnel à la nation alors même que De Gaulle rendit la France plus petite qu’il ne l’avait trouvée en liquidant son immense et puissant empire colonial d’où par contrecoup une immigration massive, une forme de colonisation à rebours. Loin d’agrandir la France, De Gaulle l’a rapetissée, amincie, amoindrie, rétrécie.
Chaque fois qu’il parvint ou revint au pouvoir, c’était pour ramener avec lui les pires des républicains, des communistes, des francs-maçons et des israélites. N’oublions pas qu’il fit d’un petit-fils de rabbin, Michel Debré, un Premier ministre, que René Cassin, juif de père et mère, écrivit à la demande de De Gaulle les statuts de la France libre, qu’il fit du juif Lucien Neuwirth l’un de ses intimes. C’est d’ailleurs sous sa longue présidence que fut légalisée la pilule contraceptive dont les conséquences furent dévastatrices quant à la fécondité, à la stabilité et à la solidité des familles.
Mais plus que tout, c’est sans doute le mensonge que De Gaulle a érigé en art de gouvernement. A maintes reprises il avait promis solennellement de conserver l’Algérie française, l’armée, la nation, les Français d’Algérie et les harkis pour la plupart d’entre eux avaient cru à sa parole alors qu’il avait déjà décidé de trahir sa parole, qu’il leur mentait effrontément. Le livre de Peyrefitte ne laisse aucun doute sur la question. Si depuis le mensonge a à ce point empuanti la vie publique, le corps social tout entier, le gaullisme y est pour beaucoup. Autrefois on accordait beaucoup d’importance à la parole donnée, à l’honneur, au respect des engagements. Donner un tel contre-exemple, un tel contre-témoignage au sommet de l’Etat a eu des effets absolument catastrophiques. Car, on le sait, le poisson pourrit toujours par la tête.
Par ailleurs, et sa responsabilité est là aussi très grave, le fondateur de la Ve République a laissé l’école et la culture à la gauche marxiste. Ses principaux ministres de l’Education nationale, Christian Fouchet et Edgar Faure, contribuèrent au démantèlement de l’enseignement, et singulièrement de l’enseignement supérieur, par des réformes détestables. La ruine de l’université porte un nom : Charles De Gaulle. La réforme conduite par Edgar Faure marque également une rupture dans l’enseignement français en intégrant des revendications de mai 68 et notamment la participation à la gestion des établissements de tous les acteurs de l’enseignement, y compris les élèves mineurs (c’est la création démagogique des délégués de classe) et la facilitation de l’interdisciplinarité tandis que l’étude de la langue latine est reportée de la sixième à la quatrième. C’est sous sa présidence que l’on s’en prit aux humanités et que l’on imposa les mathématiques modernes. De plus, De Gaulle regnante, la mixité dont on sait les effets dévastateurs, tant sur le plan des mœurs que du sérieux dans les études, fut introduite et imposée dans les établissements scolaires. Quant à André Malraux, il fit de ses maisons de la culture un nid de gauchistes. Sur le plan religieux, De Gaulle qui se faisait fort de ne jamais communier à la messe en tant que chef d’un Etat laïc ne s’est nullement opposé à Vatican II et n’a rien tenté pour essayer d’en arrêter ou d’en freiner les effets désastreux dans notre pays pendant son second mandat.
On comprend donc mal que des hommes (ou des femmes) de droite, ou prétendus tels, se disent gaullistes. L’expérience prouve en tout cas qu’on ne peut nullement faire confiance à des politiciens se réclamant de l’homme de la BBC. Avec un tel parrainage, leur trahison, leur forfaiture est acquise d’avance. Il n’est pas étonnant qu’à notre époque où ne triomphent que les menteurs et les vendus, les gredins, les coquins et les faquins, toute la classe politico-médiatique se réclame de l’un des plus grands imposteurs du XXe siècle. On ne construira rien sur les mythes gaullistes. Plus que jamais, et même s’il est isolé, RIVAROL a été, est et restera ardemment anti-gaulliste. Car on ne construit rien sur le mensonge. Ce n’est pas en mentant sur le passé, en trafiquant l’histoire, en occultant les faits gênants, que l’on prépare un avenir radieux. Le révisionnisme ne doit pas seulement concerner certains aspects de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, il doit s’étendre à toute l’histoire contemporaine qu’on nous vend et qui est frelatée, faisandée et avariée de bout en bout.
Il est une autre leçon à tirer du gaullisme. Il faut se défier du mythe de l’homme providentiel, si puissant et hélas si toxique à droite. Il est en effet tentant par facilité, par paresse intellectuelle, par enthousiasme naïf, de s’en remettre inconditionnellement à un homme charismatique. C’est toutefois une grande faiblesse et un danger certain, comme l’histoire récente le démontre amplement. Il ne suffit pas d’arborer des décorations, de porter un patronyme bien de chez nous ou de se dire catholique et de droite pour être forcément quelqu’un de bien et de fiable. Les hommes peuvent tromper, décevoir, trahir, ils peuvent changer, se renier, ou simplement se révéler malfaisants. D’où l’importance d’être fidèle d’abord et avant tout aux principes, à la doctrine, à la vérité des faits si l’on ne veut pas être manipulé, leurré, abusé. Plutôt les principes que les princes, plutôt l’amour absolu de la vérité que la soumission aveugle à un homme, à un clan ou à un parti.
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RIVAROL.
Editorial du numéro 3430 de RIVAROL daté du 24 juin 2020