“Nous interprétons ces résultats comme une forte indication que les décideurs politiques devraient prendre en considération les graves conséquences à long terme d’une récession économique aussi importante sur la vie des gens lorsqu’ils délibèrent sur les mesures de récupération et de confinement du COVID-19”.
Des universitaires de Duke, Harvard et Johns Hopkins ont conclu qu’il pourrait y avoir environ un million de décès supplémentaires au cours des deux prochaines décennies en raison du confinement.
Un document de travail du NBER intitulé “L’impact à long terme du choc du chômage lié au COVID-19 sur l’espérance de vie et les taux de mortalité” suggère que “Pour l’ensemble de la population, l’augmentation du taux de mortalité suite à la pandémie de COVID-19 implique une surmortalité stupéfiante de 0,89 et 1,37 million de décès au cours des 15 et 20 prochaines années, respectivement”.
L’article a été rédigé par Francesco Bianchi, économiste à l’Université de Duke, Giada Bianchi, médecin à la Division d’hématologie du Département de médecine du Brigham and Women’s Hospital de la Harvard Medical School, et Dongho Song, économiste à la Carey Business School de l’Université Johns Hopkins.
L’étude sur l’impact du chômage sur la mortalité et l’espérance de vie s’est appuyée sur 67 ans de données sur le chômage, l’espérance de vie et les taux de mortalité provenant du Bureau des statistiques du travail et des Centres de contrôle et de prévention des maladies.
Le document suggère que les décès causés par le déclin économique et sociétal à la suite des confinements peuvent “dépasser de loin ceux qui sont immédiatement liés à la maladie grave qu’est le COVID-19”.
“La récession provoquée par la pandémie peut mettre en péril la santé de la population pour les deux prochaines décennies”, ajoutent-ils.
Le document explique :
Ces chiffres correspondent à 0,24 % et 0,37 % de la population américaine projetée aux horizons de 15 et 20 ans, respectivement. Pour les Afro-Américains, nous estimons à 180 000 et 270 000 le nombre de décès excédentaires au cours des 15 et 20 prochaines années, respectivement. Ces chiffres correspondent à 0,34 % et 0,49 % de la population afro-américaine projetée aux horizons de 15 et 20 ans, respectivement. Pour les Blancs, nous estimons à 0,82 et 1,21 million le nombre de décès excédentaires au cours des 15 et 20 prochaines années, respectivement. Ces chiffres correspondent à 0,30 % et 0,44 % de la population blanche projetée aux horizons de 15 et 20 ans, respectivement. Ces chiffres sont répartis à peu près également entre les hommes et les femmes.
Les auteurs notent également que “sur la base des données émergentes, il est probable que l’accès limité aux soins de santé pendant le confinement, l’interruption temporaire des interventions de soins préventifs, la perte massive de la couverture d’assurance maladie fournie par l’employeur et la crainte persistante de la population de se faire soigner par crainte de contracter le COVID-19 auront un impact encore plus grave sur le taux de mortalité et l’espérance de vie”.
Ils ajoutent : “Nous interprétons ces résultats comme une forte indication que les décideurs politiques devraient prendre en considération les graves conséquences à long terme d’une récession économique aussi importante sur la vie des gens lorsqu’ils délibèrent sur les mesures de rétablissement et de confinement du COVID-19”.
Ces résultats viennent s’ajouter aux montagnes de recherches déjà existantes qui suggèrent que “le remède est pire que le problème”.
Source : aubedigitale.com