Après Bygmalion, c’est une autre affaire financière qui touche l’UMP. Christian Jacob est accusé d’avoir prêté trois millions d’euros à son parti. L’énorme somme d’argent a été puisée dans la caisse du groupe UMP à l’Assemblée nationale. La plupart des députés affirment n’avoir pas été mis au courant.
Christian Jacob, proche de Jean-François Copé, avait été très discret ces dernières semaines.
« Au lendemain des élections législatives, en attendant la dotation de l’État, le parti avait un trou de trésorerie et comme les finances du groupe le permettaient, on a fait un prêt de 3 millions d’euros au parti, avec une convention, un échéancier, un taux d’intérêt »
a-t-il tenté de s’expliquer.
Une affaire qui révèle une petite part des sommes colossales dilapidées par les politiciens : officiellement, les députés disposent de 10,1 millions chaque année, officiellement, toujours, pour s’attacher le service de personnels et pour organiser leurs travaux. Comme aucun contrôle n’est exercé, comme pour de nombreux autres domaines, les députés utilisent l’argent du contribuable pour leurs affaires personnelles.
Le parti est miné plus que jamais par les tensions politiques, loin de cesser ces derniers jours, malgré les périls – Alain Juppé parle de « danger financier et politique » – , avec en toile de fond le retour programmé de Nicolas Sárközy.
Interrogé sur ce retour, son coreligionnaire Bernard Debré n’a pas été tendre :
« C’est une impossibilité, on ne peut pas. […] Il faut couper les branches mortes. […] Oui [c’est une branche morte] tout à fait, je considère qu’il est en train de pénaliser largement son camp. […] Il y a un problème d’éthique en politique, on ne peut pas faire tout et n’importe quoi. Il y a des règles, surtout quand on est président de la République »
Ce retour a été violemment dénoncé à nouveau par Xavier Bertrand qui a mis en cause l’ancien président dans l’affaire Bygmalion, mais a également critiqué son bilan politique, alors même qu’il était ministre de son gouvernement :
« Lui ne changera donc jamais ! Tout changer, la rupture, c’était déjà la promesse de 2007. Et c’est parce que cette promesse n’a pas été tenue que nous avons perdu en 2012. […] Force est de reconnaître que la politique qui a été conduite n’a pas été à la hauteur de l’exigence de vérité et de résultat »
Ces propos ont déclenché en retour les réactions de Brice Hortefeux, mais surtout de Nicolas Sárközy qui a rappelé, selon Europe 1 : « Bertrand est un médiocre ».
Tout cela n’empêche pas Nicolas Sárközy de se poser en sauveur, de l’UMP comme de la France :
« Je ne suis pas décidé à laisser la France dans un tête-à-tête entre le Front national et le PS »
« Ma famille politique est en train de se dévorer »
déclare-t-il, préparant son retour.
« Sauver l’UMP, ce n’est pas gagné. L’UMP est en danger bien entendu, en danger financier et en danger aussi politique avec l’accumulation des scandales »
a rappelé Alain Juppé, lui-même condamné pour corruption et malgré cela devenu chef de l’UMP.