Smaranda Braescu, (21 mai 1897 Hantesti – 2 Février 1948, Cluj) fut la première femme parachutiste, avec brevet Roumanie, championne d’Europe en 1931 puis championne du monde en 1932, avec un saut depuis l’altitude de 7200 mètres à Sacramento, États-Unis.
Née dans le village Hantesti, Buciumeni, dans le comté de Covurlui, devenu depuis Tutova, et actuellement situé en Galicie ukrainienne.
Entre 1924 et 1928, elle a suivi des études à l’Académie des Beaux-arts de Bucarest, Département des arts décoratifs et de la céramique, dont elle est sortie diplômée.
Elle a passé une thèse de doctorat sur la pérennité des types raciaux daces et romains dans l’art antique et la Roumanie moderne.
Le 5 Juillet 1928, elle a effectué son premier saut en parachute, d’une hauteur de 600 mètres.
Le 2 Octobre 1931, elle a remporté le titre européen, après un saut d’une hauteur de 6000 mètres, dépassant 5384 mètres, le record américain.
Suite à ce succès, elle a été décorée de l’Ordre de Vertu aéronautique – classe croix d’Azur.
Propriétaire de deux avions, un biplan et un bimoteur Pevuez Milles Hawk, elle a obtenu un record en traversant la Méditerranée en 6 heures et 10 minutes, sur une distance de 1100 km, entre Rome et Tripoli.
Elle a été félicitée par Mussolini.
Le 19 mai 1932, elle est devenue championne du monde de parachutisme, après un saut réalisé, avec un parachute de conception roumaine, d’une hauteur de 7400 mètres et d’une durée de 25 minutes.
Ce record n’a été dépassé que de quelques mètres seulement plus de 20 ans plus tard.
Son record a été approuvé par l’Aéro-club de Washington : le précédent record, détenu par un Américain, avait été de 7233 mètres.
Elle a ensuite travaillé comme formatrice au 1er bataillon de parachutistes de Băneasa.
La Roumanie a en effet été pionnière dans l’infiltration à haute altitude d’agents saboteurs derrière les lignes adverses.
Pendant la guerre, elle a été pilote dans la célèbre « escadrille blanche » sur le front de l’Est.
Proche de la Garde de Fer sans en être adhérente, elle a signé, avec 11 autres personnalités (parmi lesquelles Général Aldea, Dr. Grigore T. Popa), une déclaration de condamnation des élections truquées de novembre 1946, document présenté à la Commission de contrôle alliée, qui s’est empressée de le remettre à l’Union soviétique.
Elle a été condamnée à la prison par contumace par les communistes, mais est immédiatement entrée dans la clandestinité.
Elle a eu des activités clandestines de parachutage d’agents occidentaux et d’exfiltration de résistants de la Garde de Fer, dans le cadre de l’organisation du Mouvement National de Résistance, selon les capitaines Michael Tantu et Victor-Ionel Sassu.
Elle serait morte suite à des blessures reçus dans ce cadre dans un monastère orthodoxe mais ses restes n’ont n’a jamais été retrouvés, malgré des recherches approfondies menées par les communistes roumains et les troupes d’occupation soviétiques.
Il est généralement admis qu’elle est morte le 2 Février 1948.
Selon les recherches menées par le professeur Neculai Staicu – mais non confirmées – sa tombe serait au cimetière central de Cluj, où elle aurait été enterré sous le nom de Maria Popescu, dans une tombe concédée en 1970 à une autre personne.
Une rue de Bucarest a porté son nom, malgré les protestations du Parti communiste et de la communauté juive roumaine, qui lui reprochent ses accointances politiques avec la Garde de Fer.