Nommé le 9 septembre dernier par Macron, Sébastien Lecornu est Premier Ministre depuis 12 jours. Et pas le moindre gouvernement ne pointe le bout de son nez. Le Cornu, ou le Biscornu, sauf erreur, c’est le Diable. Et le gouvernement de Lecornu promet de toute façon d’être biscornu, c’est-à-dire, mal inspiré, ou pire, inspiré par le mal !
Sébastien Lecornu n’est pas diplômé d’un master de droit, contrairement à ce qu’il prétendait.
Quelle bande d’escrocs tous ces grenouillards de leur république! Le régime est à bout de souffle.
Tirons la chasse! https://t.co/KkbFlQdIAX— YVAN BENEDETTI (@Yvan_Benedetti) September 20, 2025

I – En logique scolastique (quand elle est mal inspirée)
Biscornu. — Raisonnement biscornu.
C’est un mauvais dilemme, et par extension, un raisonnement faux, baroque. — On sait que le dilemme est une espèce de syllogisme composé de deux propositions contraires entre lesquelles il n’y a point de milieu, et dont on laisse le choix à un adversaire, pour tirer contre lui de celle qu’il choisira une conséquence sans réplique. Il faut donc rigoureusement que ce syllogisme ne soit pas susceptible d’être rétorqué par la personne à qui on l’oppose, car en établissant ainsi le pour et le contre il n’aurait aucune valeur. Or, comme dans l’ancienne école on nommait argument cornu, à cause de sa force, un bon dilemme qui ne donnait absolument raison qu’à l’un des deux argumentateurs, on nomma aussi argument ou raisonnement biscornu, c’est-à-dire doublement cornu, un mauvais dilemme qui pouvait tour à tour servir d’arme à l’un et à l’autre. On peut voir un exemple curieux de cette manière d’argumenter également favorable à l’attaque et à la défense dans l’article consacré au proverbe, De mauvais corbeau mauvais œuf.
II – En architecture médiévale (quand elle est inspirée par le mal)
Il y a aussi un certain Biscornet qui aurait réalisé les pentures de Notre-Dame avec le l’aide du Diable.

Notre-Dame de Paris et la légende des portes du Diable de Biscornet
Les ferronneries des portes de la cathédrale Notre-Dame de Paris ? Arabesques, fleurs, animaux… une petite merveille médiévale en fer forgé !
Ces ferronneries s’appellent des pentures : des bandes de fer plus ou moins ouvragées, fixées sur une porte pour soutenir le gond. Comme à Notre-Dame, elles peuvent être d’une complexité incroyable !
Mais attendez ! Et tremblez… La légende dit que le Diable lui-même les a faites de ses mains.
La légende de Biscornet le « bis cornu »
C’est ce que l’on lit dans Dictionnaire raisonnée de l’architecture française du 11e au 16e siècle (Viollet-le-Duc, 1889).
Un certain Biscornet réalise les ferronneries, au 14e siècle. Mais le travail est tellement colossal, que le pauvre gars se demande s’il va y arriver. Plutôt mourir que de subir une humiliation… il préfère demander l’aide du diable.
Qui accepte ! À condition que Biscornet lui signe un papier, comme quoi il s’engage à lui donner son âme, une fois le travail fini… Par une nuit d’encre à faire frémir, les deux s’activent à réaliser les deux portes latérales.
Mais impossible pour le Diable d’exécuter la porte centrale… réservée au passage des prêtres et des chanoines !
Mais alors, le marché n’est pas complet, puisqu’il ne peut être rempli par l’une des deux parties.
Voilà comment Biscornet a réalisé un chef-d’œuvre… et conservé son âme ! Et voilà aussi pourquoi la porte centrale n’a pas de ferronneries.