Depuis le 7 janvier, plus d’un millier de sites internet ont été piratés à des degrés divers en France par des islamistes. Durant les premiers piratages, les islamistes avaient annoncé que la date du 15 janvier verrait le point d’orgue des attaques, ce qui s’est produit. En une semaine, plus d’un millier de sites avaient été touchés au total, plus ou moins fortement. Hier, ce sont environ 20 000 attaques qui ont été répertoriées. Les pirates ont utilisé de nombreux noms pour revendiquer leurs attaques, mais la teneur du message reste la même, en lien avec les groupes terroristes et démontrant une violente haine de l’Europe.
Il est impossible de déterminer le degré d’organisation des pirates. Leur revendication notamment au nom de l’État islamique (ÉI), le groupe actuellement le plus médiatisé ne laisse aucun doute sur l’orientation idéologique des pirates. Mais s’ils inclinent vers les pires groupes terroristes, rien n’indique qu’ils soient liés formellement à eux. En dehors de l’organisation en Syrie, le groupe en lui-même agrège des islamistes qui n’ont pas nécessairement de contact direct avec le groupe. Le phénomène peut être similaire concernant la « section virtuelle » ; à l’inverse, rien n’empêche de penser qu’au contraire ils parviennent à utiliser internet pour coordonner un minimum leurs attaques, diffuser les méthodes de piratage, etc.
D’autant qu’il s’agit jusqu’ici d’attaques susceptibles d’avoir été commises par des individus isolés n’ayant pas besoin d’un haut niveau de compétence technique. C’est pour cela que, pour l’essentiel, ce sont des « petits sites » qui ont été attaqués, des mairies et des clubs sportifs plutôt que des sites ministériels ou de grandes institutions (armée, sécurité sociale, etc.).
Selon les services secrets britanniques et américains, c’est l’islamiste à papiers britanniques Junaid Hussain qui dirige(r)ait les services des pirates liés à l’État islamique (ÉI). Âgé de 20 ans, il a été condamné en 2012 pour avoir réussi à mettre la main sur le carnet d’adresses de Tony Blair. Il avait fait six mois de prison et s’était alors envolé vers la Syrie.
Il – où des pirates à sa demande – pourraient être à l’origine des attaques lundi contre les comptes Twitter et Youtube du Commandement central américain (CentCom) et la semaine passée contre l’Albuquerque Journal et la chaîne de télévision WBOC aux États-Unis.
Sa femme a affirmé qu’il était décédé lors d’un bombardement américain – un décès non confirmé, mais qui pourrait expliquer les récentes attaques commises par des pirates qu’il aurait pu recruter comme des actes de vengeance.