En ce 29 janvier 2025, jour de la fête de saint François de Sales, Monseigneur Richard Williamson, l’un des quatre évêques consacrés par Monseigneur Marcel Lefebvre, a remis son âme à Dieu. Qu’il repose en paix.
Admis aux urgences de l’hôpital le 24 janvier après une hémorragie cérébrale, il est tombé dans le coma le lendemain, en la fête de la conversion de saint Paul, un saint dont il suivit l’exemple en tant que converti et apôtre. Il avait choisi comme devise épiscopale Fidelis inveniatur (« Afin qu’il soit trouvé fidèle » – I Cor. 4,2), et c’est bien dans cette fidélité qu’il a persévéré jusqu’au bout.
Ce défenseur infatigable de la foi catholique, connu pour ses Commentaires Eleison, qu’il rédigeait chaque semaine pour guider les âmes à travers les crises contemporaines, a été rappelé à Dieu en la fête de saint François de Sales, un autre grand évêque, patron des journalistes, fervent apologiste et défenseur de la Vérité. Une coïncidence qui ne manquera pas de résonner symboliquement pour ceux qui ont suivi son parcours.
Monseigneur Richard Nelson Williamson, né le 8 mars 1940 dans le Buckinghamshire, Royaume-Uni, a consacré sa vie à la défense de la Tradition dans l’Eglise. Figure marquante et souvent controversée, il laisse une empreinte indélébile dans l’histoire récente de l’Église catholique.
Une conversion décisive
Après des études en littérature anglaise au Clare College de l’Université de Cambridge et une période d’enseignement au Ghana puis à Londres, Richard Williamson, initialement anglican, embrasse la foi catholique en 1971. Sa conversion marque le début d’un engagement résolu pour la fidélité à la Tradition.
L’engagement au sein de la FSSPX
En 1972, il rejoint la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), fondée par Monseigneur Marcel Lefebvre, ardent défenseur de la messe tridentine et de la foi catholique. Ordonné prêtre en 1976, puis consacré évêque en 1988 sans mandat pontifical, il encourt l’excommunication automatique (latae sententiae) par le pape Jean-Paul II. Il remplit diverses fonctions au sein de la Fraternité : professeur au séminaire de Weissbad, puis à Écône, avant de diriger le séminaire des États-Unis durant vingt ans, puis celui d’Argentine pendant six ans.
Une voix de la « résistance catholique »
En 2007, pour réintroduire la FSSPX au sein de l’Eglise conciliaire, Benoît XVI lève les excommunications des quatre évêques sacrés par Monseigneur Lefebvre. Monseigneur Felley, alors supérieur de la FSSPX, se laisse prendre au piège, renoue le dialogue avec le Vatican et baisse la garde. Monseigneur Williamson réagit énergiquement et sera finalement expulsé de la Fraternité en 2012. Par le fait même, il devient la tête de file de tous ceux refusant les compromissions avec la Rome moderniste.
Peu à peu, les prêtres le rejoignent. Pour assurer la continuité du sacerdoce catholique, il sacre, sans mandat pontifical, les abbés Faure (2015), dom Thomas (2016), Zendejas (2017), Ballini (2021), Morgan (2022) et Stobiewsky (2022). Il soutient les initiatives fidèles à l’esprit de monseigneur Lefebvre et ordonne les prêtres de divers séminaires (France, Irlande, Philippines, Brésil).
En 2023, Monseigneur Richard Williamson a procédé à la re-consécration épiscopale de Mgr Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis et fervent opposant au pape François. Cette re-consécration, effectuée sans mandat pontifical, entraîne une excommunication latae sententiae (automatique) pour les deux prélats, selon le droit canonique.
La foi comme rempart contre le monde moderne
Mgr Williamson comparait souvent la foi à un port sécurisé face aux marées du monde. Il expliquait que lorsque la foi faiblit, les tentations deviennent plus dangereuses. La solution réside dans une vie de prière fervente, notamment celle du Rosaire, et une fidélité absolue aux enseignements traditionnels de l’Église.
Il mettait en garde contre les influences corruptrices des médias et des idéologies modernes, qui cherchent à détourner les âmes de la vérité divine. Il exhortait les fidèles à s’informer, à lire et à résister aux séductions du confort matériel et spirituel.
Une époque d’apostasie
Dans ses discours, Mgr Williamson décrivait l’époque contemporaine comme une période d’apostasie généralisée. Il voyait les crises modernes, y compris des événements comme l’effondrement du World Trade Center en 2001, comme des châtiments divins en réponse à la corruption et à l’abandon des commandements de Dieu. Il appelait à un retour sincère à Dieu et à la pratique des sacrements comme remède aux maux du monde.
Un parcours controversé et des procès
La vie de Monseigneur Williamson fut également marquée par des controverses. En 2009, lors d’une interview avec une télévision suédoise, il a déclaré : « Je crois qu’il n’y a pas eu de chambres à gaz. Je pense que 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans une chambre à gaz. » Ces propos ont suscité une vive indignation internationale et entraîné son expulsion de l’Argentine où il résidait alors.
En 2010, il a été condamné par la justice allemande à une amende de 10 000 euros, réduite ensuite à 6 500 euros en appel. Après plusieurs procédures judiciaires, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté en 2019 sa requête contestant sa condamnation, jugeant celle-ci conforme aux lois en vigueur et rappelant que la sanction était « très clémente ».
Un héritage durable
Malgré les tumultes, Monseigneur Williamson restera dans l’histoire comme un fervent défenseur de la tradition catholique. Ses œuvres, ses écrits et ses prises de position continueront à inspirer ceux qui cherchent à préserver l’héritage spirituel de l’Église.
Il est essentiel de soutenir la communauté qu’il a soutenue en France ainsi que les séminaristes qui se forment actuellement pour aider à la pérennité de son œuvre : le Séminaire Saint Louis Marie.
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