Les autorités ont – pompeusement – annoncé le premier raid aérien français contre les intérêts de l’État islamique (ÉI) en Syrie, après un an d’engagement en Irak.
« La France a frappé ce matin en Syrie un camp d’entraînement de Daech. Nous agissons pour trouver une solution en Syrie et nous protéger »,
a précisé François Hollande sur son compte Twitter.
« Nos forces ont atteint leurs objectifs : le camp a été en totalité détruit. Six avions ont été utilisés, dont cinq Rafale. Les cibles ont pu être identifiées grâce à des vols de reconnaissance mais aussi grâce à la coalition qui nous a fourni également des informations »,
a-t-il déclaré à New York où il se trouvait ce matin.
L’aviation française a frappé dans la région de Deir ez-Zor, dans l’est du pays. Le ministère de la Défense a précisé que la cible était située au sud de la capitale de la région de Deir ez-Zor, dans la vallée de l’Euphrate. Après cinq heures d’attaques, les autorités affirment que le camp d’entraînement visé, qui était jusque-là actif, a été totalement détruit.
Sept appareils ont été engagés au total ; outre les cinq Rafale précités, un patrouilleur maritime Bréguet Atlantique 2, ainsi qu’un Boeing C-135 Stratolifter ont participé à la sortie, depuis les bases utilisées dans le cadre de l’opération Chammal en Jordanie et aux Émirats Arabes unis. Au total, douze avions de chasse et 700 hommes sont actuellement déployés selon les données gouvernementales. Depuis septembre 2014, environ un millier de sorties ont été réalisées pour plus de 200 frappes.
La France rejoint donc la désormais longue liste des pays menant des frappes aériennes en Syrie – outre la Syrie, citons les États-Unis d’Amérique, l’Arabie séoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis (ÉAU), la Jordanie – dont un avion a été détruit par l’ÉI et son pilote atrocement assassiné –, le Maroc, le Qatar, auxquels pourraient se joindre bientôt la Russie, jusqu’ici sans réel impact visible sur le groupe terroriste, qui a même au contraire bénéficié de cette coalition mondiale contre lui.