Cette cité, que l’on nous redit être – pour reprendre une prophétie commode de Jacques Attali – la future capitale d’un monde réconcilié avec les valeurs du capitalisme intégral, dans lequel les pauvres rêvent de devenir richissimes non par le travail mais la loterie d’un argent fictif contrôlé par les maîtres d’un nouveau monde sorti des ruines d’une guerre atroce et présentée comme fatale, est par ailleurs trop commodément définie comme la ville de trois rites ou confessions. Cela permet peut-être d’y circuler, mais non de spolier ses habitants sous prétexte d’y retrouver des traces d’ancêtres arbitrairement supposés avoir colonisé les lieux en exterminant les habitants d’origine. C’est du moins ce que nous oblige à prendre pour tel une Bible dont la morale est souvent horrifiante.
Voltaire a donné de ces histoires d’éviction des indigènes par des envahisseurs, avec massacres et violences un tableau exact dans le premier livre de son Essai sur les Mœurs et l’Esprit des Nations : ouvrage peu disponible aujourd’hui à cause de la nouvelle morale de respect du droit du plus fort.
Reprenons l’histoire d’une de ces dernières batailles d’éviction des gens du cru, en citant notre amie défunte Amélie Marie Goichon, qui fit l’Ecole Coloniale sous l’Etat Français, après avoir soutenu une thèse de philosophie sur un célèbre Iranien, sorte d’Aristote persan en langue arabe, Avicenne, en 1939, à la Sorbonne, sur l’essence et l’existence chez ce saint philosophe et savant, lequel, me confia-t-elle, aurait aperçu, en musulman, des aspects du mystère de la Trinité.
Ce n’est sûrement pas ce genre de mystère de l’existence originelle divine qui a occupé l’esprit de la famille Trump à la « fête des Lumières », ou Hannouka, qui est, du reste, sectaire et non pas strictement dans la tradition orthodoxe juive.
Il y a été question de la réalisation d’une promesse électorale de tenir Jérusalem ou Al Qods, « la Sainte » en arabe, pour la capitale de l’entité sioniste ou Etat d’Israël.
Notre chère Amélie Marie Goichon, professeur aux Langues Orientales, et qui donna des leçons sur le socialisme nassérien, à Jussieu, à Paris, a publié un livre : Jérusalem, fin de la ville universelle? (chez Maisonneuve & Larose, à Paris, en 1976, 378pp.) Elle y parle de l’occupation militaire anglaise et du bénéfice qu’en tirèrent les colons sionistes.
Mais laissons cette partie de l’histoire, que peu de gens veulent entendre pour des raisons de convenance sociale et la crainte d’une opposition à ceux qui ont la force, une base américaine sur leur territoire et croient, comme le dit le commun des gens, que « c’est arrivé ».
« Ce mercredi 7 Juin, jour de l’entrée de l’armée israélienne à l’intérieur des remparts ottomans de la Ville ancienne de Jérusalem, le général Dayan arriva devant le Mur des lamentations (Wailing Wall). C’était, assure-t-elle d’ après une tradition historique contestée, du reste, par une école russe contemporaine, le vestige visible du mur d’enceinte du Mont du temple, surélevé par les Arabes après sa destruction à l’époque romaine. On y accédait alors par une petite rue du quartier des Maghrébins. Les habitants étaient en général des musulmans pieux, pas riches mais non misérables, qui avaient souhaité venir vivre auprès des deux mosquées vénérées, le Dôme du Rocher et la mosquée al-Aqsa. Le quartier appartenait à des communautés musulmanes d’Afrique du Nord, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye, et en partie au Waqf jordanien [e Waqf étant une propriété pieuse, à finalité charitable, comme un bien ecclésiastique]. Je l’avais traversé avant 1967.Les maisons étaient petites, comme dans l’ensemble de la Vieille Ville mais paraissait convenablement entretenues, ainsi que les rues proches du Mur.
Les Israéliens voulurent faciliter l’accès au Mur pour les pèlerins juifs qui ne manqueraient pas de venir. Tout simplement, les 658 habitants du quartier furent prévenus qu’on leur accordait un délai de trois heures pour partir où bon leur semblerait. »
Voyez que les autorités ne sont pas tyranniques, mais seulement explosives :
« Cent trente cinq maisons d’habitation et deux petites mosquées furent dynamitées ; le sol fut nivelé immédiatement au bulldozer. Il avait été impossible de retirer le mobilier. Une femme fut tuée sous sa maison ; on m’a dit qu’elle était aveugle et n’avait pas pu sortir assez vite. Me trouvant sept mois plus tard sur cette nouvelle esplanade, surélevée de la hauteur des débris, je vis dans une tranchée que l’on creusait, je ne sais pourquoi, des morceaux d’étoffe, de rideaux de meubles, de sièges , de réfrigérateurs, qui ne donnaient pas à penser qu’il s’agit de taudis, comme Israël a voulu le faire croire ensuite pour innocenter l’opération. Quant aux mosquées, leur existence est passée sous silence. » (op.cit.p.6-7)
Cette violence est justifiée par le chrétien fort douteux qu’est Trump, et il n’est pas étonnant que la plus haute autorité copte – c’est à dire chrétienne égyptienne – ait condamné cette absolution états-unienne d’un pillage rappelant celui des fidèles russes pendant la Révolution bolchevique. Le même va au même écrit Platon, certainement moins ancien que la Jérusalem en question, mais plus près de Dieu que du Diable !
Comment croire en la volonté de ces dirigeants US et de leurs imitateurs dans le monde, qui effacent les crimes pour en faire des vertus ? Et quel est ce Dieu ainsi honoré par un bulldozer écrasant une aveugle ? Kant écrivait, en 1793, dans sa Religion dans les Limites de la simple Raison, qu’il ne s’agissait « absolument pas (gar keine) de religion », mais que tout ceci n’est que de la politique, car non pas l’immortalité de l’âme, mais le goût matériel seul du pouvoir y prend place. Cependant Kant est allemand, et donc suspect d’être de parti pris. En revanche, il y a une certaine franchise à dynamiter. Et toute cette occupation de la Palestine et de sa ville principale, Damas ayant été traditionnellement sa capitale, sa tête administrative, le fut par des dynamiteurs. « Debout les damnés de la terre »… chante l’Internationale !
On répète étourdiment que l’Etat d’Israël – dont Staline, au printemps 1947, avait réclamé par la voix de son délégué aux Nations Unies, Gromyko, la création, en arguant des malheurs de la Seconde Guerre Mondiale – fut reconnue par cette même institution ; on oublie de préciser (c’est un mensonge d’omission, en effet) que ce fut à la condition jamais remplie d’indemniser les victimes de toutes les spoliations. A chaque fois que l’Assemblée générale en exigea l’exécution, un veto américain y mit fin. C’est l’avantage d’avoir gagné la guerre… et l’excuse d’en faire d’autres. Et l’acte de Trump est une continuation de la guerre, en accord avec le Congrès bien sûr….
La réaction des Chrétiens est fort molle, du moins en Occident, mais en Orient retenons le refus absolu de cette qualité de capitale de l’Etat juif chez les Coptes ; aussi verra-t-on des équipes d’islamo-bolchevistes les ramener à la raison… par des dynamitages. Vous l’avez déjà bien deviné.
Pierre Dortiguier
Je suis ravie de cette décision de Trump. Je crois qu’il n’en peut plus, alors, il a livré sciemment les juifs entre les mains d’Un milliard et deux cent millions de musulmans. Même en Indonésie, pays lointain, ils soutiennent les Palestiniens et se lèvent contre les juifs. Certes, nous risquons une guerre mondiale, mais la situation pourrait se retourner contre israel. Go, Trump !!
Le gendre est du » sérail » , il prend chaque jour du galon , la fille du president est convertie ( par le mariage ) , et ses enfants idem : contre les liens du sang , il n’y a pas grand chose à faire ?! …
le loup étant dans la bergerie , ça aide pour provoquer le chaos !
( je pense que Bannon , par exemple , qui était l’artisan de la victoire du president , fut remercié ! C’est vrai , qu’il n’avait pas les mêmes souches que le fameux gendre ) .
Le reste , à mon humble avis , c’est de la salade » politicarde » , et à moins de gestes plus probants en faveur des pays qui tentent de résister au N.O.M , ce nouveau president n’est pas très crédible . Et de toutes façons , va être remercié par » l’état profond » toujours à la solde des argentiers maîtres à bord .
Il veux Israel; mais il ne l’aura pas…. Vigilance !!!