Selon le Financial Times :
« Jes Staley [PDG de la banque Barclays] a échangé 1 200 courriels avec Epstein comprenant des phrases inexpliquées »
Il est ainsi cité dans une enquête des régulateurs financiers britanniques (Financial Conduct Authority – FCA) sur ses liens avec le pédocriminel accusé de trafic de mineures et qui s’est depuis suicidé en prison.
Les liens entre Jes Staley et Jeffrey Epstein ont commencé à la fin des années 90, lorsque Epstein dont la fortune était considérable était un client de la banque privée JPMorgan qui gérait l’argent de milliardaires. Et ils sont devenus suffisamment proches pour que Staley rende visite à Epstein alors qu’il purgeait une peine de prison en Floride en 2009. En effet, condamné en 2008 pour avoir procuré un enfant à des fins de prostitution et sollicité une prostituée (l’affaire avait été mise sous scellés mais ses pratiques illégales ont été connues du grand public à partir de 2011, lorsqu’une de ses victimes, Virginia Roberts Giuffre, avait raconté son martyre d’esclave sexuelle au Daily Mail). Staley a aussi été photographié dans le manoir d’Epstein à New York en 2011.
Staley a déclaré que leur relation a commencé à « s’estomper » après son départ de la banque américaine en 2013. Cependant, quelques mois seulement avant de rejoindre Barclays en 2015, Staley a encore fait naviguer son yacht jusqu’à l’île privée d’Epstein dans les Caraïbes. Il a également permis à Epstein de servir de mentor à l’une de ses filles lors de sa candidature à l’université, avait précédemment rapporté le Financial Times.
Epstein s’est finalement « suicidé » en 2019 alors qu’il attendait son procès concernant son réseau de prostitution et de trafic sexuel de jeunes filles mineures.
Staley a donc démissionné de Barclays la semaine dernière après avoir pris connaissance des conclusions préliminaires d’une enquête menée par les autorités de réglementation britanniques, qui visait à déterminer s’il avait présenté de manière erronée sa relation avec Epstein comme étant purement professionnelle. Au cœur de l’enquête se trouve une cache de courriels fournis pour la première fois aux régulateurs américains par JPMorgan, où Staley a travaillé pendant plus de 30 ans dans divers rôles, y compris celui de responsable de la banque privée où Epstein était un client.
Ils ont ainsi découvert de nombreux courriels échangés par les deux hommes entre 2008 et 2012, portant sur des questions de fait – par exemple, discuter d’articles d’actualité ou organiser un rendez-vous pour prendre un verre – mais qui témoignaient également d’une relation étroite entre eux. Près de 1 200 courriels d’échanges entre Jes Staley et Jeffrey Epstein sur une période de quatre ans dans lesquels les régulateurs ont aussi mis en évidence certains termes inexpliqués ou qui n’ont pas une signification évidente tels que « blanc comme neige ». Et la référence à « Blanche-Neige » a été écrite dans un court échange de deux messages faisant référence à une conversation que les hommes avaient déjà eue en personne.
Les régulateurs se sont inquiétés du fait que ces courriels contredisaient une lettre antérieure envoyée par la banque, qui décrivait la relation comme professionnelle. À partir de décembre 2019, ils ont exhorté le conseil d’administration de Barclays à examiner les nouvelles informations et à vérifier si le PDG avait minimisé ses liens avec le financier en disgrâce. La banque a passé les deux mois suivants à examiner la grande quantité de documents. Barclays a finalement décidé à l’époque de soutenir Staley à l’époque, estimant qu’il avait été honnête au sujet de la relation et décidant qu’aucune conclusion ne pouvait être tirée au sujet du langage inexpliqué. En février de l’année dernière, la banque a déclaré que le PDG avait été « suffisamment transparent avec la société en ce qui concerne la nature et l’étendue de sa relation avec M. Epstein » et qu’il avait conservé la « pleine confiance » du conseil d’administration.
Prenant connaissances des conclusions préliminaires des institutions de régulation britanniques le 29 octobre, la banque a communiqué : « Compte tenu des conclusions et de l’intention de Jes Staley de les contester, le conseil d’administration et Jes Staley sont tombés d’accord pour qu’il quitte sa fonction de CEO ». Le conseil d’administration de la banque s’est dit lundi « déçu » de ce départ alors que « M. Staley dirige le groupe Barclays avec succès depuis décembre 2015, avec un réel engagement et compétence ». M. Staley « a droit à un préavis de douze mois » et continuera donc de recevoir son salaire annuel de 2,4 millions de livres et d’autres avantages liés à son contrat jusqu’au 31 octobre 2022, a précisé la banque.
Jeffrey Epstein
Harvey Weinstein
Pourrissement et corruption des mœurs: une histoire de Stein!— YVAN BENEDETTI (@Yvan_Benedetti) August 13, 2019
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