Il y a près de 50 ans, le 8 juin 1967, l’État juif a délibérément attaqué l’USS Liberty dans les eaux internationales, tuant 34 marins américains et blessant plus de 170 membres de l’équipage.
Pendant la guerre des Six Jours entre Israël et plusieurs pays arabes, les États-Unis optent pour le statut de pays neutre. Sept jours avant le déclenchement des hostilités, l’USS Liberty reçoit l’ordre de se rendre à l’est de la mer Méditerranée pour y mener une mission de collecte de renseignements électronique depuis les eaux internationales situées au nord de la péninsule du Sinaï, en Égypte. Lorsque le conflit débute, des mesures sont prises pour garantir la sécurité du navire, plusieurs messages sont envoyés à l’USS Liberty afin que celui-ci augmente sa « distance minimale d’approche ».
Des témoignages de marins combinés au journal de bord s’accordent à dire que le Liberty est survolé à plusieurs reprises et en plusieurs lieux, dans la matinée du 8 juin, par des avions des Forces aériennes israéliennes.
Et vers 14 h des Mirages israéliens plongent en direction du navire et lui tirent dessus avec leurs canons de 30 mm et des roquettes. Huit hommes d’équipage sont tués immédiatement ou mourront peu après et 75 sont blessés. Les Mirages quittent la zone après avoir tiré toutes leurs munitions et sont remplacés par deux Dassault Mystère IV armés de bombes au napalm. Les Mystères lâchent leurs bombes sur le navire et le mitraillent avec leurs canons. La superstructure du navire prend feu. Enfin, des vedettes-torpilleurs se rapprochent alors du Liberty et mitraillent sa coque avec leurs canons et leurs mitrailleuses. Selon les témoignages de certains marins américains, les vedettes israéliennes tirent en priorité sur les hommes occupés à éteindre l’incendie et sur les marins se préparant à lancer des radeaux de sauvetage…
La seule enquête digne de ce nom est celle menée par l’amiral Moorer, qui était Chef d’Etat major des Armées. Avec une commission de spécialistes éminents et indépendante il a examiné ce qui était arrivé au Liberty. Parmi les résultats annoncés par la commission en octobre 2003, on peut lire :
« … Un avion israélien non immatriculé a largué de petites bombes au napalm sur le pont de l’USS Liberty et a tiré des obus de 30 mm et des missiles sur le navire ; Les survivants estiment que le navire a subi au moins 30 frappes par au moins 12 attaques aériennes israéliennes… »
« … L’attaque des vedettes lance-torpille implique non seulement le tir de torpilles, mais le mitraillage des pompiers et des sauveteurs du Liberty… Les vedettes lance-torpille israéliennes sont revenues mitrailler trois des radeaux de sauvetage du Liberty qui avaient été mis à l’eau par des survivants pour secourir les blessés les plus gravement atteints. »
Après l’attaque, l’Entité sioniste présentera ses excuses, indiquant que l’USS Liberty avait été pris pour cible par erreur après avoir été identifié comme étant un navire égyptien…
Bien entendu aucun officiel ne contestera ces excuses qui pourtant ne trompent personne. La preuve de l’intention délibérée des Israéliens, contenue tant dans les communications interceptées que dans les témoignages, n’est pas récusable. En effet, les communications israéliennes interceptées à l’époque démontrent sans le moindre doute que ce n’était pas une « erreur ». De même, le premier maître J.Q. « Tony » Hart, qui écoutait les conversations entre le secrétaire de la Défense Robert McNamara et le commandant de la Sixième Flotte, le contre-amiral Lawrence Geis, a relaté la réponse instructive de McNamara à Geis, qui avait protesté contre l’ordre de rappeler les avions de guerre américains en route pour engager ceux qui attaquaient le Liberty : « Le président Johnson ne va pas déclencher une guerre ou embarrasser un allié des américains (sic) pour quelques marins »…
Quant aux mobiles de cette attaque, ils ne manquaient pas !
L’une des raisons pour laquelle les Israéliens avaient décidé de prendre cette mesure draconienne de couler un navire de l’US Navy pourrait être qu’ils ne voulaient pas que les Etats-Unis découvrent qu’ils massaient des troupes pour s’emparer du Plateau du Golan, appartenant à la Syrie, et qu’ils voulaient priver les Etats-Unis de l’occasion d’argumenter contre une telle manœuvre.
Un autre mobile possible est rapporté par James Bamford, dans « Body of Secrets », qui contient le compte-rendu d’un journaliste, témoin oculaire, et celui d’un historien militaire israélien, du meurtre en bloc de prisonniers de guerre égyptiens dans la ville côtière d’El Arish, dans le Sinaï. Le Liberty patrouillait juste en face de cette ville côtière, dans les eaux internationales, mais suffisamment près pour recueillir des renseignements sur ce qui se passait là-bas. Et les Israéliens en avaient pleinement conscience…
Jusqu’à aujourd’hui, un nombre scandaleusement faible d’Américains ont entendu parler de l’attaque israélienne délibérée contre l’USS Liberty. Les lâches institutions politiques, militaires et médiatiques américaines, inféodées aux lobbies que l’on sait, ont réussi à taire ce qui s’est passé.
Le pouvoir de ce lobby a rarement été démontré aussi clairement que dans sa capacité de supprimer l’horrible vérité du 8 juin 1967, pendant la Guerre des Six Jours :
– Israël a délibérément attaqué le navire de collecte de renseignements, l’USS Liberty, en sachant parfaitement qu’il s’agissait d’un navire américain, et ils ont fait de leur mieux pour le couler et ne laisser aucun survivant,
– Les Israéliens auraient réussi s’ils n’avaient interrompu leur attaque à la suite de l’interception d’un message leur apprenant que le commandant de la VIe Flotte américaine avait lancé des avions de chasse vers cette scène,
– 34 membres de l’équipage du Liberty ont été tués et plus de 170 ont été blessés.