Les deux tragédies dont il va être ici question n’ont évidemment rationnellement rien à voir : celle de James Forrestal, passé par la fenêtre, et celle du porte-avions qui porte son nom, le plus grand désastre de l’US Navy, peut-être l’équivalent de Midway pour les Japonais sur le cours de la guerre du Vietnam. Rationnellement, non, métaphysiquement, qui sait ? Les coïncidences sont le langage des surréalités, n’est-ce pas ?
L’étrange « suicide » de James Forrestal, opposé à la création de l’État d’Israël

James Forrestal est une personnalité militaire et politique considérable, il est secrétaire de la Marine de mai 1944 à septembre 1947, puis devient le premier à occuper le tout nouveau poste de secrétaire à la Défense, de septembre 1947 à mars 1949.
Il est un ardent défenseur des batailles navales menées depuis des porte-avions, s’opposant en cela à l’USAF qui préconisait des opérations aériennes au départ de bases au sol.
Il est personnellement opposé à l’unification des départements de la Guerre, de la Marine et de l’aviation au sein du tout nouveau Ministry of Defence, c’est quand même lui qui en devient le premier nommé à sa tête.
C’est un anticommuniste convaincu qui supervise l’évolution des forces américaines pour faire face à l’URSS en ce début de Guerre Froide. En cela, il est pleinement en accord avec la doctrine géopolitique Truman présentée le 12 mars 1947 au Congrès par le Président, qui préconise que les États-Unis se doivent de soutenir les régimes démocratiques face aux régimes autoritaires, ce discours marque le début de la Guerre Froide.
Par contre, il s’oppose en vain, de même que le Département d’État, à la reconnaissance d’Israël par les États-Unis. Pour ce motif, il est limogé en mars 1949 par Truman dont on connaît les sympathies, non seulement en faveur d’Israël en politique étrangère, mais de l’influence de la communauté juive aux États-Unis (voir par exemple ici, Le rôle des intellectuels juifs dans la réforme des lois de l’immigration aux États-Unis, avec, en 1952, l’instauration de la PciN, présidée par le Juif Emmanuel Celler).
En prime, ce bel homme, qui a tout réussi est censé avoir traversé un épisode dépressif justifiant un séjour à l’hôpital militaire de Bethesda. Le matin du 22 mai, il est retrouvé mort sur un toit situé treize étages en dessous de sa chambre : suicide ou épisode d’une guerre souterraine de Ben Gourion contre les antisionistes / antisémites Américains ?
Quoi qu’il en soit, un an après sa mort, la guerre de Corée valide ses théories sur le rôle essentiel des porte-avions pour les guerres futures. Le porte-avions USS Forrestal, entré en service en 1955, fut ainsi nommé en son honneur.
Le lancement de l’USS Forrestal, le « Titanic » des porte-avions
L’USS Forrestal est le plus lourd bâtiment de combat réalisé depuis la construction du porte-avions japonais Shinano. Il donne son nom à la classe Forrestal dont font partie le Saratoga, le Ranger et l’Independence.
Il est bien sûr baptisé en hommage à l’ancien secrétaire de la Défense, James Forrestal, y compris son surnom, « First In Defense », affectueusement abrégé en « F.I.D. », par référence au fait qu’il est le premier à occuper ce nouveau poste. C’est pourquoi la mention « First In Defense » figure sur ses insignes et écussons.
Construit en tenant compte des enseignements de la guerre de Corée, il est lancé le 11 décembre 1954 au chantier naval de Newport News en Virginie, en présence de Josephine Forrestal, la veuve de James Forrestal, et il est admis au service actif le 1er octobre 1955.
Il est le premier porte-avions américain à être construit dès l’origine avec un pont oblique, des catapultes à vapeur et des aides lumineuses à l’appontage.
Il compte 19 ponts et plus de 2 000 compartiments.
Un avion de transport comme le C-130 est capable d’y apponter et d’en décoller, permettant le soutien logistique du porte-avions par voie aérienne.
Mais plus ironiquement, le Forrestal est aussi baptisé « USS Zippo », « Forest Fire » ou encore « Firestal », notamment en raison de la tragédie de 1967 que nous voyons maintenant.
29 juillet 1967, un accident de pont qui tourne au désastre
Le Forrestal arrive dans la zone d’opérations nommée Yankee Station dans le golfe du Tonkin au large du Viêt Nam du Nord le 24 juillet 1967 pour sa première, et ce qui sera sa dernière, opération de combat.
Le 29 juillet, dans le cadre de l’opération Rolling Thunder de bombardement à 10h45, le porte-avions est en train de prendre la route avia pour permettre le catapultage de la deuxième vague d’attaques de la journée après celle de 7 h 00 qui est déjà rentrée, la préparation bat son plein.
À 10h50, une roquette air-sol Zuni, accrochée sous un avion MCDonnell Douglas F-4 Phantom II s’allume à la suite d’une surtension qui s’est accidentellement propagée à la roquette au moment du passage à l’alimentation interne de l’avion après le démarrage de son réacteur.
La roquette légèrement déviée par le choc avec un marin va percuter le Douglas A-4 Skyhawk 405 piloté par le lieutenant Fred D. White en attente de catapultage ; elle déchire sans exploser le réservoir externe gauche de celui-ci. Le carburant JP-5 se répand sur le pont d’envol et s’enflamme.
À 10 h 54, 94 secondes après le début de l’incendie, la première bombe explose. Le pont d’envol est soufflé par les explosions en chaîne des avions de combat bourrés de carburant et d’armement, douze bombes de 225 et 1 000 kg détonent au total sur le pont d’envol blindé. Ce dernier est percé et le feu se répand aux étages inférieurs, provoquant de nombreux morts. La première explosion tue le groupe de pompiers, les seuls ayant reçu une formation de lutte anti-incendie. Dans son Douglas A-4 Skyhawk 416 entouré par les flammes, le lieutenant John McCain, futur candidat à la présidence des États-Unis, réussit à s’échapper en sautant du nez de son avion.
À 10 h 59, le navire est en condition Zebra, toutes les cloisons et portes étanches sont fermées et les soutes à munitions sont prêtes à être inondées. Le hangar d’aviation sous le pont est arrosé par les gicleurs. Les avions les plus endommagés et les plus proches du feu sont poussés par-dessus bord à la force des bras ou avec un chariot élévateur.
Le bilan de cette catastrophe est de 134 morts (dont 90 dans les dortoirs placés sous le pont d’envol), 161 blessés, 21 avions du Carrier Air Wing Seventeen (CVW-17) détruits (sept F-4 Phantom II ; onze A-4E Skyhawk ; trois RA-5 Vigilante ; et 43 endommagés, et 72 millions de dollars de réparations pour sept mois de travaux.

Et c’est ainsi que Josephine Forrestal, épouse de James Forrestal et marraine du porte-avions, s’est retrouvée deux fois veuve…
Sources :
- James Forrestal — Wikipédia
- USS Forrestal (CV-59) — Wikipédia
- Accident de l’USS Forrestal — Wikipédia





























Jeune Nation TV










Il y a eu une malédiction similaire dans le monde germanophone au moment du Reich:
Wilhelm Gustloff
1 – Wilhelm Gustloff, né le 30 janvier 1895 à Schwerin (Allemagne), est un militant nazi allemand actif en Suisse, mort le 4 février 1936 à Davos, assassiné par David Frankfurter, jeune étudiant juif yougoslave.
Membre du Deutschvölkischer Schutz- und Trutzbund à partir de 1921, il adhère au parti nazi en 1929 et devient Landesgruppenleiter (« dirigeant de groupe territorial ») en Suisse dans le cadre de la NSDAP-Auslandsorganisation (« Organisation extérieure du NSDAP »).
2 – Suite à cet assassinat, le Reich décide de construire un paquebot à son nom.
Et c’est la deuxième tragédie, à la fin de la guerre, il est coulé.
Le Wilhelm Gustloff est un paquebot de croisière de grandes dimensions lancé à Hambourg par la marine allemande le 5 mai 1937, et qui porte le nom de Wilhelm Gustloff, militant nazi assassiné l’année précédente.
Transportant plus d’un millier de soldats et d’officiers allemands ainsi que plusieurs milliers de réfugiés de Prusse-Orientale fuyant la progression de l’Armée rouge, il est torpillé par le sous-marin de la marine soviétique S-13 le 30 janvier 1945.
Son naufrage provoque la mort d’au moins 5 300 personnes. L’archiviste allemand Heinz Schön (de), dans une étude publiée en 2002, avance même le chiffre de 9 343 personnes, ce qui en ferait la plus grande catastrophe maritime de tous les temps.
Et bien sûr, ce n’est pas un crime de guerre; pas plus que les bombardements massifs sur toute l’Allemagne déjà vaincue; les seuls crimes ayant été commis sont tous par les méchants nazis; Faut que ça rentre dans vos crânes une fois pour toutes