Je suis nationaliste. Je n’appartiens à aucun mouvement reconnu. Mais, puisque dissolution fait rage, il me semble être de mon devoir de raconter la vérité. Curieux de savoir et de comprendre, je me suis rendu au camp d’été de Jeune Nation. Voici ci-dessous, le récit de mon voyage.
– Premier jour :
Je suis arrivé aux alentours de midi le mercredi. Dès lors la première chose qui m’a frappé fut la beauté du paysage. Car au-delà de toute idéologie je suis avant tout un amoureux de la nature. Je fus donc accueilli avec beaucoup de sympathie par l’une des membres des Caryatides, section féminine de ce camp. Après les formalités d’usage (inscription au camp, perception du maillot « promotion Bastien-Thiry »…) on me donna un emplacement où planter ma tente avec les autres participants. Tête en l’air que je suis, ayant oublié ma tente, on m’en mis une à disposition. Je vis donc dès le début le sérieux de l’organisation de cet événement. Ma tente de prêt installée, on me convia à partager le premier repas. (là encore, je pus constater l’esprit de camaraderie et d’entraide grâce à l’oubli de mon écuelle…). De grandes attablées étaient disposées à l’intérieur de la maison (dont le charme allait avec la beauté de la région) afin que tous puissent être assis les uns avec les autres en étant le moins séparés possible. Lors de ce repas, les bases de fonctionnement du camp furent établies et chacun put en prendre connaissance. S’ensuivit le nettoyage de nos quarts respectifs et un temps de repos pour terminer l’installation de nos tentes.
L’après-midi commença par un rassemblement sous le drapeau français (désolé pour les conspirationnistes mais je n’ai pas vu de drapeaux allemands de tout ce camp). On fit avancer les nouveaux arrivants afin de les répartir dans les différents groupes de travail. La répartition se fait en fonction des capacités et des qualités de chacun. Je fus placé avec les « Premières lignes » qui sont les plus à même de protéger la communauté contre les agressions diverses qui peuvent être orchestrées depuis l’extérieur. Les groupes constitués, on attaqua cette demi-journée par un peu de sport. « Un décrassage » selon notre entraîneur, une punition pour s’être relâché tant d’années selon moi. Mais quel plaisir de sentir son corps se fatiguer pour de bonnes raisons. Cette vraie fatigue qu’était celle de nos aïeux dans les champs ou sur les mers. Le sport terminé, on nous envoya à la rivière pour nous nettoyer un peu puis, une fois mis en tenue de travail nous nous sommes mis à l’œuvre pour améliorer le camp. Service de bois, aménagement du coin veillé. Car au camp la « corvée » n’existe pas. Celui qui n’est pas volontaire n’a rien compris à l’esprit nationaliste et n’a rien à faire là. Pendant ce temps, d’autres groupes se consacrent au chant ou à l’apprentissage de la discipline (ordre serré, positions d’attente…).
Vient l’heure du repas. Une fois de plus l’idée de mes ancêtres me revient à l’esprit. « Mériter son pain et son vin » c’est une formule que je n’avais jamais vraiment comprise avant. Le travail formidable effectué par les Caryatides pour préparer et varier les repas n’est pas étranger à la valeur que je leur donne. C’est pendant ce moment de partage que j’ai découvert une tradition des camps d’été. Un militant se lève pour se présenter. Comme il le veut, en commençant par où il le veut. Certains le font avec humour, d’autres avec beaucoup d’humilité, certains avec une émotion indescriptible. Mais tous le font avec leur cœur.
Après le repas c’est la veillée. Le premier soir à l’intérieur car les conditions climatiques ne se prêtent pas à une veillée en extérieur. Un ou plusieurs militant(s) ayant passé la journée à préparer un exposé, prend la parole. Les sujets en sont divers et variés. Mais tous riches en informations et en anecdotes. Ces exposés sont entre coupés de chants (choisis en rapport avec le sujet).
Fin de la journée et début de la nuit :
La nuit n’est pas un moment de relâchement ! il faut garder le camp. Nous fumes mis en colonne par trois et chacune de ces colonnes se vit confier une demi-heure de garde au long de la nuit. Ce tour de garde se résume à entretenir le feu et à surveiller si tout va bien dans le camp. Couché, le besoin de dormir me fait sombrer avant même d’être installé.
Deuxième jour :
Levé 5h30 pour être prêt au rassemblement à 6h en tenue de sport ! Les militants mis en place devant le mât, on procède à la levée des couleurs et on enchaîne aussitôt sur le sport. « Le nationaliste est beau, il est fort ! » Course à pied, épreuves de confiance, transport d’un camarade incapable de finir sa route… tant de choses qui resserrent les liens d’une communauté.
Un brin de toilette et on se met en place pour le petit-déjeuner. Les militants de service sont prêts (désignés sur la base du volontariat pour être au service des autres pendant un repas) ils accomplissent leur service avec bonne humeur et sérieux. Car il faut savoir oublier son confort et se mettre à disposition des autres.
La matinée fut consacrée au chant, afin d’harmoniser un peu les voix et de prendre connaissance des chants les plus fréquemment utilisés. Puis dans un second temps nous fut projeté un film sur le lieutenant-colonel Jean-Marie Bastien-Thiry.
Repas du midi
L’après-midi c’est randonnée ! Les groupes sont constitués en fonction des capacités physiques de chacun par rapport à la difficulté du parcours. Il faisait une chaleur assommante pour le Normand que je suis. Heureusement et une fois de plus, on me prête un chapeau. Quelques bons kilomètres dans les chemins montagneux (en silence) pour profiter au mieux du paysage, pour sentir sous ses pieds une terre foulée par tant d’autres avant vous, pour ressentir la soif, la douleur, la fatigue mais avant tout, le plaisir de l’accomplissement ! Et pour le chemin du retour, coupons à travers la forêt. Moins pour aller plus vite que pour le plaisir d’une difficulté supplémentaire.
De retour au camp, nous faisons le point avec les autres groupes partis sur des sentiers différents. Puis, nous nous remettons en action pour l’entretien et l’amélioration du camp.
Repas du soir
Rassemblement pour le retrait des couleurs.
La première veillée autour du feu. Cet instant « divin » ou « magique » selon la sensibilité de chacun. Mais pour tous d’une importance capitale. Se tenir en cercle autour d’une flamme qui symbolise la détermination, la puissance et la tradition. Cette flamme qui à tenu notre peuple au chaud et qui permet la survie. Un nouvel exposé, toujours chargé de culture et de références. Et ces chants… Dans la nuit noire qui peut dire jusqu’où ils furent entendus.
Tour de garde et repos.
*Chaque jour de nouveaux militants arrivent et sont placés dans les différents groupes.
-Troisième jour :
Levé 5h30, rassemblement à 6h00 suivi par la séance de sport quotidienne.
Après la toilette et le petit-déjeuner, rassemblement fut fait afin de placer tout le monde autour du feu pour une formation théorique sur les lois et les droits de chacun au sein du Système. Et présentation du CLAN (Comité de liaison et d’aide aux nationalistes) et de ses objectifs.
Repas du midi.
Projection d’un second film sur les attentats orchestrés contre le colonel De Gaulle. Rappels d’ordre serré et des postures d’attente.
Entretient du camp.
Repas du soir.
Veillée auprès du feu. Toujours avec cette attention d’enfants avides d’apprendre et cette passion inhérente aux nationalistes, nous écoutions nos camarades sur des sujets dont parfois nous n’avions aucunes connaissances. Là est aussi un des objectifs de ces camps d’été. La vocation à faire partager son savoir. Ces camps sont des camps-école.
Surprise de la semaine ! La marche de nuit. Une marche d’environ 5h dans les sentiers de montagne avec pour seul éclairage la voûte céleste et pour seul repère le dos de celui qui vous précède. Des conseils de marche sont dispensés. « Regarder la cime des arbres car s’y dessine le chemin là où on ne voit rien » (en levant bien les pieds faudrait-il y peut être ajouter). Le plaisir de la soirée fut dans le retour. Un chemin glissant, escarpé, plein de trous… Seul peut vous éviter la chute votre camarade de devant. Un inconnu il y a trois jours devient votre meilleur ami, croyez m’en. Retour au camp et question fatidique, qui est volontaire pour un tour de garde ? Fatigué, endoloris,… Mais Nationaliste ! Je ne peux refuser l’honneur de servir une fois de plus la communauté. Vient l’heure où l’on vient me relayer, et où je peux me laisser aller à quelques heures de sommeil.
-Quatrième jour (Qui fut pour moi le dernier pour des causes professionnelles…) :
Levé 8H45 (puisque nous sommes rentrés de la marche nocturne à 5h )
Rassemblement pour hisser les couleurs et sport quotidien.
Petit déjeuner
Une fois lavés et rasés, ayant pris le temps de soigner le corps et le matériel, nous fûmes appelés au rassemblement. S’ensuivit un nouveau thème de formation et d’information militante et culturelle.
L’après-midi s’annonçait sportif ! Formation à l’auto défense (adapté aux hommes ou femmes) Quelques coups dans le sac de frappe pour apprendre la précision et pour se défouler un peu, dans la joie et la bonne humeur. Des combats-ludiques entre Amis pour apprendre à connaître l’autre. Pour finir des conseils pour éviter les ennuis en tractage ou en collage.
Toilette et tenue de soirée.
Un spectacle de magie d’une excellente qualité nous fut offert par le maître des lieux, un grand moment de bonne humeur et d’émerveillement.
Repas du soir. Suivi du récit d’une expérience militante d’une vingtaine d’années. Un discours poignant d’honneur et de fidélité.
Ma dernière veillée au camp pour cette année, toujours ponctuée de cet enrichissement culturel et intellectuel. Les chants toujours présents dans mon cœur et dans mon esprit n’attendront pas l’année prochaine pour rejaillir entre amis.
Telle est mon expérience d’observateur extérieur lors de ce camp d’été 2013. Je n’y ai vu ni sectarisme malsain, ni fanatisme aveugle. Je n’ai vu que des gens de tous horizons s’unir pendant quelques jours au sein d’une communauté d’hommes, de femmes et d’enfants qui veulent « rester français ». Je tiens donc à remercier tous les militants nationalistes dont ceux de l’Œuvre française et des Jeunesses Nationalistes de m’avoir accueilli auprès d’eux pour me faire partager leurs connaissances et leur bonne humeur.
Quelques mots pour finir une lettre qui est trop longue pour être captivante et trop courte pour être fidèle à la réalité de mon ressenti. Je ferai donc court et simple :
« Dissolution, pas question ! »
Et les moustiques mince …pourquoi vous on ne parle jamais d’eux ce fut la plus rude des épreuves….