Vers un rejet du Front républicain par l’UMP
Nicolas Sárközy a laissé entendre, par des fuites habilement orchestrées dans la presse, que l’UMP ne donnerait aucune consigne de vote pour le second tour. L’un de ses proches, Henri Guaino, a qualifié l’idée de « Front républicain » de « folie ».
« Je ne peux pas vous dire quelle sera la position de l’UMP. En revanche, je défendrai celle que j’ai toujours défendue, à savoir que si j’étais personnellement confrontée à ce choix, et avec regret, sans gaîté de cœur, je choisirais de voter pour le candidat qui est opposé au candidat du Front national »
a précisé, rare exception, Nathalie Kosciusko-Morizet, à laquelle s’est joint Dominique Bussereau.
« Mes idées ne sont pas celles du Parti socialiste donc je n’appelle pas à voter socialiste […] Je ne partage pas les idées du Front national donc je ne vote pas pour le FN […] Je voterais blanc si je devais voter »
a annoncé de son côté le secrétaire général de l’UMP Laurent Wauquiez, reprenant la position de l’UMP depuis plusieurs années maintenant, en accord avec la plupart des personnalités du parti libéral.
Chacun pour soi
En résumé, comme sur l’ultralibéralisme, comme sur la destruction du mariage, comme sur la corruption, comme sur l’immigration, à l’UMP, chacun fait ce qu’il veut tant qu’à la fin, Nicolas Sárközy est élu. C’est ce qu’a résumé Sébastien Huyghe, le porte-parole du parti, selon lequel :
« Chacun peut avoir une position personnelle. [Il y aura] une position collégiale de l’UMP, qui n’est pas forcément une position unanime. Nous ne sommes pas un parti caporaliste, le débat est ouvert et la parole est libre ».
Ainsi, la position déterminée par l’UMP ce mardi n’aura finalement… aucun impact ni sur les électeurs de la 4e circonscription du Doubs, ni sur les cadres et militants du parti, où chacun pourra continuer à faire ce qu’il veut.
En fait, Nicolas Sárközy ne fait que se rallier – « ça ne coûte pas très cher » – aux vœux de la majorité de ses électeurs. À en croire un sondage publié hier, 67 % des sympathisants UMP plébiscitent la ligne « ni front républicain, ni Front national », contre 19 % souhaitant une alliance avec le PS et 14 % avec le FN.
Le corrompu Cambadélis en appelle au parti du raciste antiblanc UMP
À gauche, le refus de prendre parti de Nicolas Sárközy est très mal perçu pas et donne l’occasion de nouvelles attaques contre l’UMP. Le condamné pour corruption Jean-Christophe Cambadélis en appelle même à l’esprit du 11 janvier – alors qu’il avait critiqué l’attitude de Nicolas Sárközy à ce moment-là :
« C’est un premier round, nous l’avons emporté, tout du moins dans les partis républicains. Aujourd’hui, il faut battre le Front national. Or, ce n’est pas fait. Je crois qu’il faut la mobilisation de tous, de tous les partis républicains. […] Je demande officiellement ce matin [le Front républicain]. Le 11 janvier nous étions ensemble pour combattre [sic] la barbarie dans la rue. Il manquait quelqu’un. Le Front national. […] Si l’UMP n’a pas exigé la présence du Front national dans cette manifestation, c’est qu’il y avait une raison. Sur le plan électoral, il faut en tirer les conclusions. […] Une raison morale: on ne peut pas mettre sur le même plan un parti républicain et un parti qui ne l’est pas. Ou alors il faut dire que le Parti socialiste est la même chose que le Front national. »
… et pense avant tout à la « reconstruction » de son « ami » DSK qui a « beaucoup payé »
Dans le même temps, sans lien avec l’élection législative du Doubs, il en a profité pour dire toute son affection pour le présumé proxénète de Lille :
« C’est une histoire privée d’un ami qui a déjà beaucoup payé [sic]. Donc faut pas en rajouter. Il est la vedette d’un procès dont il n’est pas le centre [rigoureusement sic]. […] J’ai toujours pensé qu’il y avait quelque chose de louche [sic] dans ces affaires. Mais maintenant tout ça, c’est derrière nous. Je suis pour que Dominique Strauss-Kahn se sorte de cette histoire et se reconstruise définitivement »
a-t-il déploré, sans un mot pour le sort des jeunes femmes parties civiles, ni sur la morale en politique – pour laquelle il est, il est vrai extrêmement peu qualifié pour parler. Uriner sur et violer des femmes est apparemment plus moral pour Jean-Christophe Cambadélis que de ne pas appeler à voter contre un parti tellement peu républicain qu’il n’est pas interdit par leur dictature.
Un Front républicain dans la douleur à gauche
La gauche s’est mobilisée au soir et au lendemain de l’annonce des résultats du premier tour de l’élection législative partielle du Doubs. Jusqu’à Manuel Valls, l’ensemble des politiciens de gauche ont appelé à la création d’un « front républicain » pour permettre au PS de conserver son siège.
« Bravo à Frédéric Barbier pour sa qualification au 2nd tour dans le #Doubs. Il est désormais le candidat de tous les républicains. »
a fait savoir Manuel Valls.
« Je n’ai pas de leçon à leur faire. C’est aux responsables politiques et à leurs électeurs de savoir, par rapport aux valeurs humanistes et républicaines, quelle position ils doivent arrêter »
a sous-entendu Claude Bartolone.
Si le PS doit obtenir a minima la neutralité de l’UMP pour l’emporter dimanche, il doit faire le plein de voix sur sa gauche. C’est de ce côté-là une réussite : même les plus (officiellement) hostiles au Parti socialiste (PS) l’ont rallié.
« Je ne ferai jamais d’amalgame entre un candidat socialiste, quand bien même je conteste l’orientation gouvernementale, et un candidat du Front national »
a déclaré le schizophrène porte-parole du Parti communiste Olivier Dartigolles ajoutant pourtant :
« le premier agent électoral du Front national aujourd’hui, c’est la politique gouvernementale, c’est Hollande et Valls, c’est eux »
et, in fine appelant à faire barrage au FN, c’est-à-dire à voter pour le PS qui, dont est le premier agent électoral du FN.
« Comme l’a montré son attitude lors de la manifestation du 11 janvier, le FN ne se nourrit que des divisions du peuple français. C’est un parti de guerre civile »
conclut le Parti communiste, à l’origine de plusieurs dizaines de milliers de morts entre 1944 et 1946 en France dans une guerre civile qu’il mena presque seul contre la France, avant de reproduire ses actes criminels durant la Guerre d’Indochine puis la Guerre d’Algérie.
Le PC soutenait lors de cette élection le candidat du Front de gauche, qui, en stagnant à 3,66 %, n’a même pas franchi les 5 %. Mais avec les voix qui se sont portées sur le candidat d’Europe écologie-Les Verts (EÉLV) et celles des autres candidats d’extrême gauche, le PS est mathématiquement devant le FN.
Le nain rouge appelle à voter l’astre mort
Ces derniers jours, Jean-Luc Mélenchon a redoublé de violence dans ses attaques contre le Parti socialiste. Il est allé dimanche jusqu’à le comparer à un « astre mort ». La vérité du lundi n’est pas forcément celle du dimanche : son parti, dans un communiqué, a hier appelé à voter justement pour… l’astre mort.
« Le PG [Parti de gauche]appelle cependant à faire barrage au parti xénophobe et raciste qu’est le FN. Pas une voix pour le parti de Marine Le Pen à un moment où les actes antisémites et anti musulmans s’accélèrent »
Les cadres du parti d’extrême gauche qui ont pris la parole ont brodé sur le même sujet :
« Si j’étais dans le Doubs, je pense que je ferais barrage au FN mais n’appelons pas cela “front républicain !” »
a précisé, honteuse, Raquel Garrido.
« D’abord, il faut faire barrage au FN, c’est une évidence et nous l’avons dit avec clarté »
a répété le mythomane Alexis Corbière.
Et un Front anti-PS
Si le Front républicain a des difficultés à se mettre en place, le Front anti-PS, pour être restreint, s’est lui formé très rapidement :
« Le Parti de la France félicite son candidat et ses militants qui ont courageusement fait entendre la voix de la véritable droite nationale et européenne.
La dynamique campagne de terrain effectuée par les militants du Parti de la France dans la circonscription a permis une implantation de notre mouvement qui portera ses fruits lors des élections législatives générales de 2017.
Pour le 2nd tour de cette élection législative, le Parti de la France appelle ses électeurs qui souhaitent s’exprimer à faire barrage à la gauche destructrice de nos valeurs de civilisation, complice active de la colonisation migratoire et de l’islamisation de notre pays »
a annoncé le PDF dans un communiqué.
C’est donc en grande partie de la réaction des électeurs de l’UMP sur le terrain que dépendra le résultat de dimanche, comme sur les nombreux abstentionnistes dont une partie devrait se mobiliser dimanche, avec une faible chance pour que ce soit en faveur de la candidate du Front national.