Chronique de la décomposition du Front National
Marion Maréchal-Le Pen est « seule et isolée» sur la question de l’IVG au sein du FN
Florian Philippot, vice-président du Front national, a affirmé mardi 6 décembre que Marion Maréchal-Le Pen était «seule» et «isolée» au FN dans sa volonté de revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’avortement, déjà rejetée par Marine Le Pen.
«La seule personne qui a dit quelque chose de différent, cette personne est seule, cette personne est isolée sur cette question, ce qui compte, c’est ce que dit la candidate à la présidentielle, ce que dit le mouvement, ce que dit notre projet présidentiel: pas de remise en cause de l’IVG, remboursement total de l’IVG», a affirmé le bras droit de Marine Le Pen sur BFMTV.
Sur Sud Radio-Public Sénat mardi matin, M. Philippot a aussi dit que le remboursement intégral de l’IVG serait maintenu si Marine Le Pen accédait à l’Élysée en 2017.
«Il est toujours préférable de défendre la ligne, le projet de la candidate à l’élection présidentielle, c’est une évidence. Maintenant, elle (Marion Maréchal-Le Pen, ndlr) a son opinion, elle a bien le droit», a estimé M. Philippot.
La Le Pen avait assuré lundi à l’AFP que «le périmètre de l’accès à l’IVG et son remboursement ne font pas partie de (son) programme», en réponse à sa nièce Marion Maréchal-Le Pen.
La seule députée du FN avait jugé lundi dans l’Absent, quotidien catho-sioniste, qu’il fallait «revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’avortement», ce qui lui avait valu ce recadrage de la part de la candidate à l’élection présidentielle.
Le 1er mai, la Le Pen avait, déjà, donné «raison» à l’eurodéputée FN Sophie Montel, une proche de Florian Philippot, qui venait de défendre «la sanctuarisation de la contraception et la non-remise en cause de l’avortement», des propos ciblant clairement Marion Maréchal-Le Pen sans la nommer.
Nous espérons que les catholiques sincères sauront ce qu’il faut espérer de la Le Pen et en tireront les conclusions lors des prochaines échéances électorales.
Des élus Front National créent un groupe de dissidents à la mairie FN de Marseille
Après plusieurs démissions à la mairie de Marseille, des dissidents ont créé le groupe technique « Marseille d’abord ».
Confronté à une série de défections, comme partout en France, le Front national marseillais a connu une nouvelle déconvenue lundi avec la création d’un groupe dissident, concurrent de celui dirigé par le sénateur Stéphane Ravier, au conseil municipal de la 2e ville de France.
La création de ce groupe « n’est pas un acte anodin », a déclaré dans l’hémicycle municipal son président Antoine Maggio. Le minimum de cinq élus prévu par le règlement du Conseil municipal ayant été atteint, ce « groupe technique » baptisé « Marseille d’abord » va permettre aux déçus du FN d’obtenir « des moyens de travail dignes de ce nom mais aussi du temps de parole supplémentaire », a-t-il ajouté.
« La liberté sera le mot d’ordre de ce nouveau groupe… La liberté de voter, de s’exprimer, de commémorer, de travailler mais aussi de questionner, d’interpeller et de s’affirmer », a résumé Antoine Maggio, reprenant en creux les critiques adressées ces dernières semaines au sénateur et maire de secteur Stéphane Ravier.
Ces défections s’inscrivent dans une tendance nationale pour le FN depuis l’arrivée de Marine Le Pen à sa tête.
Selon un décompte dressé en septembre par l’AFP, environ 28% des conseillers municipaux FN élus en mars 2014 ont démissionné dans l’ensemble de la France. Certains ont été remplacés par d’autres conseillers FN, d’autres, environ 13%, préférant siéger désormais à titre individuel ou pour d’autres formations, soit autant de sièges perdus pour le FN dans les conseils municipaux à travers la France.