LAURENT FABIUS, président du Conseil constitutionnel, a annoncé officiellement le lundi 7 mars la liste des candidats à l’élection présidentielle. Ils sont cette année au nombre de douze. En voici la liste avec le nombre décroissant de leurs parrainages recueillis : Valérie Pécresse (2636 signatures validées), Emmanuel Macron (2098), Anne Hidalgo (1440), Jean-Luc Mélenchon (906), Eric Zemmour (741), Yannick Jadot (712), Jean Lassalle (642), Fabien Roussel (626), Marine Le Pen (622), Nicolas Dupont-Aignan (600), Philippe Poutou (596) et Nathalie Arthaud (576). Un total de 13 427 parrainages ont été validés par les “sages” du Palais-Royal. On notera que ce filtre permet d’enregistrer la candidature de deux candidats trotskystes (on a même connu plusieurs élections présidentielles avec trois candidats se réclamant de Trotski lorsque le Parti des Travailleurs présentait ou soutenait un candidat, Pierre Boussel d’abord, Gérard Schivardi ensuite). En revanche, ce système ne permet pas la validation de candidatures souverainistes, comme celles de Florian Philippot et de François Asselineau, réclamant la sortie de la France de l’euro et de l’Union européenne et pour le premier combattant activement la tyrannie sanitaire, non plus que la prise en compte de candidatures nationalistes (comme celle d’Yvan Benedetti) ou anti-fiscalistes (comme celle de Nicolas Miguet) ou authentiquement écologistes (comme celle d’Antoine Waechter).
On le voit, le terrorisme intellectuel de la gauche s’exerce fortement sur les élus locaux et nationaux qui accordent plus facilement leur parrainage à des candidats classés très à gauche qu’à des postulants considérés comme de droite radicale. On s’interroge à chaque élection sur la pertinence ou au contraire la déficience du système actuel de parrainages mais au fond là n’est pas l’essentiel. La vraie question, c’est le manque de courage et de convictions des élus aptes à accorder leur précieux paraphe. On peut se creuser les méninges, s’employer à instituer le système de sélection offrant sur le papier le plus de garanties, dès lors que les élus ont peur de leur ombre, qu’ils ne veulent pas prendre le risque d’être contesté, diabolisé, attaqué, diffamé, marginalisé, on ne pourra jamais rien faire de bon, de sain et d’utile et tout continuera à se déliter et à se décomposer. En politique, comme dans la vie, on doit être capable de faire face à la contradiction, à l’opposition, aux risques. On doit pouvoir exprimer crânement ses positions. Mais, comme le dénonçait déjà en son temps Soljenitsyne, ce qui caractérise l’Occident, c’est d’abord le déclin du courage. Comme le notait déjà Saint Augustin dans les premiers siècles de notre ère, « à force de tout voir, on finit par tout supporter. A force de tout supporter, on finit par tout tolérer. A force de tout tolérer, on finit par tout accepter. A force de tout accepter, on finit par tout approuver ! » L’infanticide légalisé jusqu’à 14 semaines, la légalisation des unions homosexuelles, les changements de sexe, la submersion de notre pays et de notre continent, la destruction méthodique de notre civilisation, le changement des mœurs et des mentalités.
COMME nous l’écrivions la semaine dernière, Macron semble aujourd’hui, au moins temporairement, en position de force. Les sondages le situent actuellement autour de 30 % au premier tour et entre 55 et 67 % au second tour selon le finaliste qui lui sera opposé. Tout lui sourit. Il a fait annoncer par son Premier ministre, Jean Castex, la suspension du passe vaccinal le lundi 14 mars, ainsi que l’arrêt du port obligatoire du masque sauf dans les transports en commun. Tous les mots, notez-le, ont un sens : il s’agit d’une suspension, non d’une suppression, d’une levée, non d’une annulation. Autrement dit, à tout moment, les pouvoirs publics peuvent réintroduire ces dispositions scélérates et liberticides. Le principe est acté, et c’est ce qui est le plus grave : désormais, au nom de n’importe quel prétexte, on peut suspendre les libertés fondamentales, contraindre les gens, y compris les très jeunes enfants, à se masquer, à couvrir toute la journée leur bouche et leur nez (ce qui symboliquement est une façon d’empêcher de parler, d’échanger, de respirer, bref de vivre), à présenter un passe vaccinal pour prendre le train, l’avion, aller au café, au restaurant ou visiter un proche à l’hôpital.
Macron espère profiter à plein du syndrome de Stockholm selon cette loi psychologique assez souvent remarquée selon laquelle on bénit et on remercie le bourreau qui desserre le garrot, nous rend temporairement une once de liberté. Les spectateurs de Roland-Garros, lors de la demi-finale entre Novak Djokovic Rafael Nadal en juin dernier, s’étaient ainsi mis spontanément à applaudir frénétiquement et avec une ferveur stupéfiante le gouvernement pendant de longues minutes lorsqu’ils eurent appris par les organisateurs que le gouvernement, à la demande insistante de la direction de Roland-Garros, avait finalement accepté de lever exceptionnellement pour ce soir-là et uniquement pour les spectateurs présents au stade, le couvre-feu fixé alors à 23 heures partout en France. Cette scène avait quelque chose d’impressionnant, de stupéfiant, de surréaliste. Et pourtant elle était bien réelle. La laisse des Français étant de nouveau provisoirement allongée, Macron peut espérer en recevoir les bénéfices, les dividendes sur le plan électoral.
D’autant que maintenant il n’est plus seulement le chef de guerre contre le covid 19, le résistant à la pandémie, il est le chef de la nation résistant à Poutine, à la Russie, à la tyrannie. Un narratif chasse l’autre. Une peur succède à l’autre. Le virus n’existe plus, désormais tout est centré sur la guerre en Ukraine. On passe médiatiquement et politiquement de la lutte contre la pandémie à la lutte contre la tyrannie. Et dans les deux cas Macron a le beau rôle. Il se grime en protecteur du peuple, en guide de la nation. Il faut le suivre, nous susurre-t-on, pour entrer dans le meilleur des mondes : se faire vacciner, être démocrate, haïr les virus et les tyrans. Voilà ce que l’on nous demande de faire et de croire. Jamais sans doute, au nom du bien, la manipulation des masses n’a atteint un tel degré, une telle puissance. Et le drame, c’est qu’elle fonctionne. Il n’est que d’écouter les micro-trottoirs faits à la télévision ou d’écouter les gens parler autour de soi dans la rue. C’est sidérant. La peur, on ne le dira jamais assez, est le moteur de l’histoire. Elle permet de domestiquer, de manipuler, d’avilir voire de détruire des masses entières, de les faire aller, voter, agir contre leurs propres intérêts et contre ceux de leurs enfants, de les entraîner dans un suicide collectif et assisté, dans une euthanasie provoquée.
Tout aujourd’hui repose sur la peur, sur l’entretien machiavélique et permanent de la peur : peur du réchauffement ou du dérèglement climatique (on va tous se noyer avec la montée des eaux consécutive à la fonte des glaciers, alors qu’il suffit chez soi de mettre un glaçon dans l’eau pour s’apercevoir que, lorsque le glaçon fond, l’eau ne monte pas, faites l’expérience, vous verrez, c’est sidérant, et en plus c’est gratuit !), peur de la pollution, peur du fascisme et du néo-nazisme (évidemment fantasmés), peur des virus, peur du sida, peur de la grossesse, peur des familles nombreuses, peur de l’intégrisme, du fondamentalisme, du nationalisme, peur de la guerre, peur du nucléaire. Jadis, les gens n’avaient qu’une peur au monde, c’était d’offenser Notre-Seigneur comme il est dit dans le magnifique chant des Chouans « Les Bleus sont là ». Aujourd’hui on a peur de tout et de n’importe quoi, sauf de perdre son âme, sauf de se perdre pour n’avoir rien médité d’éternel.
ET NATURELLEMENT, pour que le grand public ait peur, il faut créer des monstres. En permanence. Tantôt c’est un virus, tantôt c’est un parti ou un pays, tantôt c’est un homme ou un organe. Ce lundi 7 mars, le journal Le Monde a publié une tribune d’un collectif exigeant ni plus ni moins l’interdiction de la vente de RIVAROL (autrement que par abonnement, voir l’article de l’ami Rochette en page 3 de ce numéro). On peut s’étonner qu’en période de guerre et à quelques semaines d’un scrutin présidentiel jugé essentiel pour l’avenir du pays, la priorité soit d’asphyxier, d’assassiner un journal parfaitement légal, paraissant en kiosque sans discontinuité depuis le 18 janvier 1951 — même pendant le strict confinement du printemps 2020 —. Et l’accusation portée contre l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne est particulièrement lourde (autant que grotesque) : nous serions responsables, au moins moralement, de génocides et de massacres de masse, pas moins ! Qu’on lise la fin de cette tribune qui ne frappe pas par sa pondération : « Dans une démocratie comme la France, où l’antisémitisme et le négationnisme sont reconnus comme des délits, il n’est pas admissible que cette propagande entrave la mission de l’Etat et salisse le travail des historiens. En niant les faits historiques, RIVAROL fait le lit des génocidaires, insulte les rescapés, les familles des victimes et leur mémoire. Le travail éducatif qui incombe à l’Etat et aux historiens ne peut souffrir de laisser RIVAROL diffuser ses appels à la haine. Il est grand temps que le président de la République, Emmanuel Macron, honore sa parole. Nous appelons donc la CPPAP (Commission paritaire des publications et agences de presse) à prendre ses responsabilités en réexaminant dans les meilleurs délais le certificat d’IPG (Information politique et générale) et l’immatriculation de RIVAROL. »
On le voit, leur monde repose sur le déni du réel, sur un fanatisme effrayant et sans limite. Ces idéologues au service souvent d’intérêts peu édifiants ne souffrent pas notre vision du monde. Ils la déclarent essentiellement fausse. Elle est pour eux le fruit d’esprits malades qu’il faut enfermer ou criminels qu’il faut châtier. Aucun débat, aucune discussion, aucune controverse sur les faits et sur les idées n’est possible. C’est la logique de la terreur, de l’épuration, de l’exclusion, de l’éjection, de l’élimination de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Ils ne se sont guère renouvelés depuis Saint-Just. Ils ne comprennent pas que notre cerveau et notre cœur puissent vibrer à des vérités qui les laissent indifférents ou hostiles. Ils nous veulent à genoux. Mais on ne s’agenouille que devant Dieu. Pas devant les signataires (une petite trentaine tout au plus, dont la plupart parfaitement inconnus, aussi médiocres qu’anonymes) très ethniquement marqués (Serge et Beate Klarsfeld, Tristan Mendès France, Rudy Reichstadt, le président de la LICRA, Mario Stasi, au nom prédestiné) d’une insane tribune de délation appelant à une impitoyable censure, à une fulgurante répression contre un journal libre et debout.
Puisqu’on glorifie sans cesse le mot et le concept de résistance, eh bien nous n’avons d’autre voie, d’autre solution, d’autre honneur que de résister de toutes nos forces et avec tous les moyens légaux à notre disposition à cette persécution de plus en plus féroce. Convaincus que, si l’on veut ainsi nous faire taire, c’est que, malgré notre bien modeste poids, nous dérangeons. Mais, on le sait, tout ce qui ne tue pas rend plus fort. Et de toute façon il n’est rien à craindre ici-bas dès lors que l’on est fidèle à ses convictions, à ses principes, à son idéal et que l’on essaie, malgré les ténèbres actuelles, d’y voir clair et de servir humblement la vérité.
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Rivarol
Source : Éditorial de Rivarol
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Excellent éditorial dans lequel presque tout est dit. Tout cet activisme visant à étouffer par tous les moyens Rivarol, est intolérable et inacceptable. Rechercher l’information et informer sont aussi des droits humains. Je n’ai jamais compris cette mentalité visant à empêcher les gens de s’exprimer et en quoi cela pouvait les déranger, surtout quand on a tous les médias à sa dévotion. Quand je lis où j’entends les pires mensonges sur certains sujets dans les médias, il ne me vient jamais à l’esprit, de dire : il faut l’interdire, je regrette seulement qu’il n’y ait personne » en face » pour leur porter la contradiction. Perso, je m’autocensure depuis des années pour ne plus m’exposer inutilement à répression. Par les temps qui courent, le plus important n’est même pas d’exprimer librement ses opinions, mais de conquérir ce droit.
Rivarol, dans son éditorial, a mis le doigt sur le point central du fonctionnement du système : la peur. En effet, dans notre grande prison à ciel ouvert, tout repose sur la peur, elle pourrit notre existence ; une peur qui tue toute réflexion et qui nous conduit à toutes les acceptations et à toutes les soumissions. Nous avons peur de penser, de nous exprimer, d’agir. Nous avons peur des polices de la pensée. Nous avons peur de perdre notre travail, de ne plus pouvoir payer notre loyer, rembourser notre crédit, de nous retrouver à la rue. Nous avons peur des maladies, de ne pas avoir les moyens de nous soigner. Nous avons peur des guerres, nous avons peur de mourir. Nous avons peur de vivre. Nous avons peur des autorités. Nous avons peur des repressions. Nous avons peur de l’autre. Nous avons peur de ceux que le gouvernement, les politiciens et les médias, nous désignent comme ennemis. Nous avons peur d’avoir peur… Et si, nous cessions d’avoir peur !!!