Christian Lamazière est né le 22 août 1922 à Tunis d’une famille originaire de Touraine.
Son pére, Clodomir Anatole Lamazière a servi dans l’état-major du maréchal Pilsudski, durant les combats de la Pologne contre les soviétiques de 1919 à 1921. II fut affecté en Pologne jusqu’en 1927. Plus tard, il devint directeur-adjoint de l’école de cavalerie de Saumur.
Le jeune Christian s’engage volontairement, en septembre 1939, comme élève pilote de l’armée de l’air. Après l’armistice de juin 1940, il veut partir pour l’Angleterre, mais son père l’en dissuade. Il est intégré dans l’armée d’armistice, jusqu’à sa dissolution, en 1942.
Par la suite, il collabore au journal Le Pays libre. Lamazière s’engage en 1944 à la Franc-Garde de la Milice. Il visite l’Allemagne durant la majeure partie du mois de septembre 1944. Il rejoint le camp de Wildflecken en novembre 1944, avec les autres miliciens.
Il est envoyé suivre un stage de chasseur de chars à l’école de Janowitz, de décembre 1944 à la mi-février 1945. Le stage est interrompu, et Lamazière doit regagner Wildflecken. A son arrivée au camp, il ne trouve presque plus personne, hormis Bassompierre qui doit partir avec le dernier convoi de la division. Ils rejoignent la division « Charlemagne » le 27 février 1945.
Christian Lamazière combat en Poméranie, au sein de la compagnie PAK du Waffen-PanzerjiigerAbteilung der SS 33. Il arrive sur le terrain quelques jours après le gros de la division. Lamazière participe à la bataille de Kôrlin au sein du 21ème bataillon de régiment de marche commandé par Jean Bassompierre.
Après des jours de fuite, il est fait prisonnier dans une ferme, par des troupes polonaises, le 27 mars 1945 en compagnie de quatre camarades. Lamaziére et un autre sous-officier -Georges Blanchard De La Buharaye, un ancien milicien, sont remis peu après aux autorités soviétiques.
Après avoir essayé de se faire passer pour un ancien appelé du STO auprès des autorités françaises, il est démasqué, incarcéré successivement aux prisons de Loos, La Santé, puis Fresnes. Jugé les 7 et 8 mai 1946, il est condamné à cinq ans de prison. Il est également déchu de ses droits civiques pour dix ans. Incarcéré à Épinai, puis Clairvaux. Il bénéficie d’une amnistie générale accordée par Vincent Auriol, et est libéré en avril 1948.
Plus tard, Lamazière occupe différentes fonctions dans la presse et le monde du cinéma de l’époque, devenant imprésario. Il a l’occasion de fréquenter Michel Audiard, Pierre Brasseur et Jean Gabin. Ce dernier, à l’occasion de sa remise de la Légion d’honneur, insista pour que son ami Christian soit présent à la cérémonie, sous peine de scandale ! ‘’On’’avait demandé à Lamazière de rester à l’écart des projecteurs.
Il est aussi un temps le compagnon de Juliette Gréco puis de Dalida (leur union dura de 1963 à l’automne 1966).
Il monte aussi sa propre agence de relations publiques et raconte notamment son expérience, dans le film Le Chagrin et la Pitié, qui parle de la vie des français sous l’occupation allemande. Tourné en 1969, ce célèbre documentaire fut interdit de diffusion durant plusieurs années . Ce témoignage sonne la fin de l’agence de relations publiques de Lamazière, ses collaborateurs et clients s’éloignant de lui rapidement.
Il publie, quelques années après, un livre sur son engagement, qui eut un gros succès : Le Rêveur casqué. Cet ouvrage paru en 1972 a fait depuis l’objet de plusieurs éditions et traductions, et se vendra à 4 millions d’exemplaires. L’ouvrage inspirera à Georges Brassens la chanson « Mourir pour des idées».
Il travaille à la fin des années 1970 comme journaliste d’une agence de presse française en Argentine. Il est ensuite employé au Figaro Magazine et au Choc du mois.
Au milieu des années 1980, il part au Togo, comme conseiller personnel du président Gnassingbé Eyadema.
En 2003, parait Le Rêveur blessé, relatant sa vie sociale et professionnelle d’après-guerre.
Christian Lamazière meurt le 15 février 2006.
Grand Respect au Rêveur casqué !!!
Le témoignage de Christian de La Mazière, dans le film de Marcel Ophüls d’abord, Le Chagrin et la Pitié, puis dans un livre à succès, Le Rêveur casqué, fut une surprise pour beaucoup. Pour la première fois, un des rares rescapés de la fameuse Division Charlemagne racontait l’aventure de ces jeunes Français qui, au nom d’un idéal anticommuniste, allèrent combattre sur le front de l’Est sous l’uniforme allemand.