Kiev et Moscou ont procédé à plusieurs échanges de prisonniers depuis le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février, dont un fin juin. Les deux pays avaient également procédé mi-juin à un échange des corps de soldats tués. Suite à un accord entre les deux parties, un nouvel échange a été organisé : 55 prisonniers russes ont été libérés, ainsi que l’opposant politique ukrainien arrêté en avril par les forces de sécurité du pays. Selon Kiev, 215 captifs ukrainiens ont été relâchés au cours de l’échange.
Dans un communiqué du 22 septembre 2022, le ministère russe de la Défense a annoncé qu’un «processus de négociation complexe» mené avec Kiev avait permis d’obtenir la libération de 55 soldats des forces armées de la Fédération de Russie et des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Les militaires ont été transportés par avion vers le territoire russe afin d’y recevoir «l’assistance psychologique et médicale nécessaire».
L’échange de prisonniers, ainsi que la présence de l’opposant ukrainien Viktor Medvedtchouk parmi les personnes relâchées, ont été confirmés. L’opposant politique avait été arrêté le 12 avril par le Service de sécurité de l’Ukraine (SBU). Peu après, le député était apparu dans une vidéo publiée par les autorités de Kiev, dans laquelle il avait lancé un appel au président russe et à son homologue ukrainien en leur demandant de l’échanger « contre des défenseurs de Marioupol et ses habitants ». Viktor Medvedtchouk dirigeait la formation « Plateforme d’opposition – Pour la vie », dont les activités ont été suspendues en vertu de la loi martiale adoptée en Ukraine le 20 mars. En raison de leurs liens présumés avec la Russie, une dizaine d’autres partis politiques avaient connu le même sort. En Ukraine, Viktor Medvedtchouk risquait 15 ans de prison pour trahison.
L’Ukraine avait annoncé le 21 septembre cet échange de prisonniers avec la Russie et indiqué avoir obtenu la libération de 215 combattants, dont des soldats ayant participé à la défense de l’aciérie Azovstal dans la ville de Marioupol. « Nous avons réussi à libérer 215 personnes », a ainsi déclaré à la télévision le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, dont 108 membres d’Azov. Ces derniers sont qualifiés de « héros » par Kiev. Evoquant une « opération longuement préparée », Volodymyr Zelensky a précisé que 5 commandants militaires, dont des responsables de la défense d’Azovstal, ont été transférés en Turquie, où ils doivent rester « jusqu’à la fin de la guerre », aux termes d’un accord passé avec le turc Erdogan.
En outre, 10 mercenaires prisonniers de guerre, dont 5 Britanniques et 2 Américains, ont été transférés depuis la Russie vers l’Arabie saoudite. Le Conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a déclaré que les Etats-Unis « remercient » Zelensky et son gouvernement « d’avoir inclus deux citoyens américains dans l’échange de prisonniers » avec la Russie, et a également remercié le gouvernement saoudien pour avoir facilité l’opération.
Après les négociations russo-ukrainiennes (par l’intermédiation de la Turquie et de l’ONU) ayant abouti à un accord sur les exportations de blés, les contacts continuent donc entre les 2 belligérants par l’intermédiation toujours de la Turquie et cette fois-ci de l’Arabie Saoudite.
La France et l’Union européenne sont totalement absentes de ces échanges. Les « conversations d’Emmanuel Macron » avec le chef du Kremlin, largement mises en scènes médiatiquement en France (et ses rodomontades à la tribune des Nations-Unies) sont sans effet et n’ont d’autres buts que de faire croire au bon peuple français à l’existence – en réalité totalement fictive – du locataire de l’Élysée sur la scène internationale.
Vus depuis les États-Unis, la France et les pays de l’Union européenne, totalement alignés sur la cynique position néo-conservatrice de Joe Bidon, ne sont considérés que comme des pions obéissants. Vus depuis la Fédération de Russie, ne disposant d’aucune marge de manœuvre ou de décision en raison de leur totale intégration au dispositif politico-militaire de l’OTAN, la France et l’Union européenne ne sont considérés au mieux que comme des petits télégraphistes de Washington, au pire comme de quasi-belligérants…
Malgré les graves répercussions et sacrifices imposés aux peuples européens par leurs gouvernements (par les absurdes « sanctions » boomerangs), la France et l’Union européenne seront absentes de toute voie de règlement du conflit quelle qu’en soit l’issue. Les peuples européens seront alors au mieux mis encore à contribution pour être de dociles bailleurs de fonds. Si, au pire, d’ici là, une escalade du conflit n’en fait pas les prochains candidats à être la chair à canon d’intérêts qui leurs sont étrangers.
Union européenne, paix, prospérité, puissance : cherchez l’intrus.