Comme redouté, Kherson est tombé, plus précisément, les Russes se repilent sur la rive gauche du Dniepr, voir ce que nous disions dans notre article du 19 octobre (Russie, la crise des missiles). Nous donnons ci-dessous la traduction d’un article paru sur Ria Novosti le 10 novembre de Piotr Akopov qui, comme un moderne Goebbels, reconnaît les faits mais essaie de maintenir le moral des troupes en faisant briller une lueur d’espoir.
Inutile de faire l’exégèse de l’article, il parle de lui-même, qu’il suffise de signaler ses conditions d’apparition: un tel article n’apparaîtrait pas s’il y avait une avancée russe quelque part – ou ne serait-ce qu’une prévision d’offensive: il n’y a rien, Surovikin ne parle que de stabilisation et de défense active (et on sait où s’est terminée la «défense élastique» allemande).
De plus, comme un signe du destin, ce repli s’accompagne de la mort dans un accident avec un camion de Stremousov, le chef adjoint de la république de Kherson, celui qui nous disait tous les jours que les attaques ukrainiennes sur Kherson avaient été repoussées; la dépêche précise que «Le conducteur du camion a effectué une manœuvre dangereuse à l’échangeur», soit les mêmes circonstances que l’accident de Patton en 1945: est-ce aussi parce qu’il devenait gênant? Poutine a signé un décret décernant à Stremousov l’Ordre du Courage à titre posthume …
Attention, il paraît important de préciser une chose : la Russie, c’est aussi l’Occident, donc, elle ne se bat pas contre l’Occident mais contre l’Ouest.
Faut-il rappeler : Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Gorki, Tchaïkovski, Stravinsky, Rachmaninov, Prokofiev, Chostakovitch, le Bolchoï, Kandinsky, de Staël, le musée de l’Hermitage.
Si la Russie n’était pas l’Occident, en l’occurrence, la partie la plus saine de l’Occident, celle encore récupérable, il ne serait pas question ici de la soutenir. Que ce soit bien clair, en cas de guerre Otan – Chine, il n’est pas question de soutenir la Chine.
RIA Novosti : Le retrait de notre armée de Kherson vers la rive gauche du Dniepr a provoqué la réaction attendue d’une partie de la société – quelle horreur, tout est perdu. Et on entend se répéter l’une des phrases les plus célèbres de l’histoire russe :
« Est-ce de la stupidité ou de la trahison? »
Cette question tranchante a été posée il y a 106 ans – le 14 novembre 1916 : lors d’une réunion de la Douma d’État, par le chef du Parti des cadets, Pavel Milioukov, dans sa diatribe contre le pouvoir.
Parmi les accusations portées à la plus haute autorité – la cour royale et le gouvernement – la principale était qu’elle cherchait une «paix honteuse» avec l’Allemagne. Le chef de l’opposition a nommé (citant prudemment la presse allemande) ceux qui constitueraient ce parti perfide: parmi eux, le Premier ministre Stürmer (Boris Vladimirovitch Stürmer, Russe de filiation allemande) et Grigor Raspoutine. Le discours de Milioukov a été interdit par la censure, mais a été inscrit dans les registres. Quelques jours plus tard, Stürmer a été renvoyé (pas à cause du discours de Milyukov), le mois suivant Raspoutine a été tué – et deux mois plus tard, c’était en février 1917…
Rien de ce que Milyukov a dit n’était vrai – ni la cour royale ni le gouvernement n’avaient mené de négociations secrètes avec l’Allemagne. Mais à l’époque une partie considérable de l’élite avait cru Milyukov, lequel après l’abdication de Nicolas II est devenu ministre des Affaires étrangères de la Russie et a essayé de mener la guerre à une fin victorieuse. Mais l’armée sans le tsar à sa tête (qui était aussi le commandant en chef suprême) a commencé à décliner avec tout le pays – et au lieu de la victoire, nous avons eu une révolution, le honteux Traité de Brest (c’est-à-dire la perte des terres occidentales, y compris l’Ukraine) et la guerre civile.
Pourquoi s’en souvenir maintenant?
Parce que l’indignation à une éventuelle déclaration de notre ministère des Affaires étrangères comme quoi la Russie est prête à des négociations avec l’Ukraine rappellera beaucoup celle de Milyukov : comment donc, avec tout ce pour quoi nous avons combattu, il faudrait accepter ce coup de poignard dans le dos de notre armée? Qu’on arrête tous ces traîtres qui dans l’élite sont prêts à abandonner les intérêts russes dans les négociations (secrètes ou ouvertes)!
Et parce que les mauvaises nouvelles du front font l’objet de commentaires similaires à ce qu’ils étaient à l’époque: ils quittent Kherson, parce qu’ils veulent entamer des négociations avec l’Occident, ils renoncent à vaincre l’Ukraine ! Voici les traîtres – ils ne pensent qu’à sauver leur peau et leur capital ! Il faut les exposer au grand jour, les arrêter et les juger, et celui qui n’est pas d’accord est un traître lui-même!
Tout cela, nous l’entendons et le lisons depuis très longtemps, mais maintenant il y a une nouvelle exacerbation de l’hystérie pseudo-patriotique. Elle ne touche encore qu’une petite partie de la société, mais ce n’est pas de bon augure, en cas de défaites au front, combinée à une nouvelle déclaration sur les négociations, la paranoïa menace de se propager aux grandes masses, c’est-à-dire qu’elle menace la condition principale de notre victoire: l’unité populaire dans la confiance du pouvoir suprême. Pour éviter que cela ne se produise, il est nécessaire de bien connaître les leçons de l’histoire – y compris de se souvenir de novembre 1916 – et d’être conscient de ce qui se passe maintenant, de distinguer les menaces réelles des menaces imaginaires.
La Russie n’est pas menacée de trahison – Poutine ne fera jamais une «paix honteuse» avec l’Ukraine ou l’Occident. Le vingt-quatre février de cette année, un choix historique a été fait, le Rubicon a été franchi, après quoi la Russie ne peut qu’aller de l’avant. Elle peut trébucher, faire des erreurs, manquer des coups, se regrouper, elle peut même opérer des reculs tactiques, mais stratégiquement elle ne peut qu’aller de l’avant. La vitesse de ce mouvement peut être différente – elle dépend de nos efforts, de la résistance extérieure et de la situation mondiale.
De même, les mots prononcés en public par notre ministère des Affaires étrangères et même Poutine peuvent varier – jusqu’à être parfois très pacifiques, mais ils servent des objectifs tactiques très spécifiques, ils ne viennent en aucun cas contredire, encore moins, se substituer, à un objectif stratégique limpide: la Russie est en train de se reprendre – à la fois territorialement, spirituellement et idéologiquement. L’ancienne Ukraine n’existe plus et la Russie a d’ores et déjà ouvert un nouveau chapitre de son histoire.
Non seulement avec Donetsk et Kherson, mais aussi avec Novorossiya et Malorossiya. Et avec le reste de l’Ukraine arrachée des mains de l’Occident, et qui ne sera plus jamais ni une Russie anti-Russie ni une « Russie alternative ». Une seule chose peut empêcher que cela se produise – la division et l’agitation en Russie même, c’est-à-dire le doute sur notre victoire et sur le fait que Poutine veut et peut nous y conduire. Si nous nous leurrons à nouveau, comme en 1917, avec des cris hystériques de «trahison», alors nous perdrons. Et pas seulement l’Ukraine, mais tout.
Il ne saurait y avoir de trahison des élites, parce que ceux qui ne partagent pas les aspirations à la victoire, premièrement, n’ont aucune influence sur le pouvoir suprême et, deuxièmement, cessent ipso facto d’être «l’élite». Certes, nous avons un énorme problème du fait que les professionnels sont souvent antipatriotiques et que les patriotes ne sont pas professionnels, mais dans une situation extrême, tous les processus sont accélérés et la formation d’une nouvelle élite étatique (du gouvernement aux affaires et à la culture) ira beaucoup plus vite. Pour autant, la chasse aux traîtres (sauf, bien sûr, des vrais traîtres) ne doit pas tenir lieu le renouveau, nous n’avons pas besoin de purges pour le plaisir des purges – nous devons nous débarrasser des dirigeants faibles et incompétents, tout en pariant sur la consolidation de toutes les forces qui comprennent la gravité des tâches qui nous attendent.
Dans le même temps, le pays changera de plus en plus en profondeur – en acquérant un sens nouveau, en réalisant son essence et en reformulant son unité nationale, non seulement pour la période de tempêtes, mais aussi pour le temps de paix ultérieur. Ce processus n’est pas moins important que ce qui se passe au front et devrait s’appuyer – et déboucher – sur la confiance maximale les uns envers les autres et sur le désir d’incarner le rêve russe d’un ordre social équitable.
Mais il n’y a pas d’alternative à la victoire sur le front – peu importe les efforts et le temps qu’il faut pour y parvenir. Elle peut nous être volée, non par la trahison au sommet, mais par ceux qui, avec les meilleures intentions du monde, ou par stupidité ou faiblesse, vont attiser la panique, en criant «tout est perdu, trahison au Kremlin». C’est à eux que l’on peut adresser le «Stupidité ou trahison?» de Milioukov. Hélas, il y a parmi eux les seconds – ceux qui comptent directement sur les Troubles, certains qui travaillent pour l’ennemi.
Et l’histoire russe nous donne de nombreux exemples de la façon de distinguer entre la trahison réelle et la fiction – comment distinguer 1612 de 1916. Nous avons tiré ces leçons.
Il est absurde de rechercher la trahison là où il ne peut y en avoir, c’est attiser la méfiance envers ceux qui ne visent qu’à gagner.
Piotr Akopov
« Que ce soit bien clair, en cas de guerre Otan – Chine, il n’est pas question de soutenir la Chine. »
Je ne comprend pas l’argument. Il faudra soutenir l’OTAN?
J’ai l’impression de voir les limites de Jeune Nation. Plutôt ZAmmour que Marine. Les kosovars en souvenir des Oustachis contre les Serbes. Les bandéristes et Azov plutôt que les Russes. Bien que social-national, je ne comprend pas toujours les partis pris anachronique de Jeune Nation.
Vous êtes complètement à l’ouest, JN est le seul avec é&r à n’avoir pas suivi Zemmour (ni Marine).
De plus, l’auteur indique clairement qu’il est pro-russe (sans être véritablement contre les Ukrainiens qui malheureusement se trompent d’ennemi), enfin les articles pour dénoncer ce qui est arrivé aux Serbes et à la Serbie pullulent sur JN.
Quant à un conflit Otan – Chine, la solidarité raciale prime toute autre considération – même si l’Otan ne peut plus se targuer d’une quelconque homogénéité de ce côté-là, il y a quand même plus de blancs dans l’Otan qu’en Chine.
Ce que vous avez surtout du mal à comprendre, c’est qu’il s’agit ici d’une traduction d’un article de Ria Novosti (qui n’est pas précisément un troll otanien payé par la CiA): le temps où les Russes avaient une communication monolithique stalinienne est révolu, aujourd’hui, il y a des critiques qui peuvent s’exprimer, et les plus critiques en Russie en ce moment, ce sont les nationalistes comme nous, et franchement, il y a de quoi être inquiet et se demander ce que fout Poutine.
Monsieur X
Je ne pense pas être à l’Ouest. Même si c’est ma situation géographique.
Je connais la détestation de JN pour Marine. Je n’ai pas ressenti la même pour Zemmour.
Quand tu n’appelles pas à voter Marine, il te reste Zemmour et au final Macron.
Il semblerait aussi qu’une certaine estime pour Poutine soit liée aux résultats militaires. Là aussi il n’y a pas de troisième solution. Tu es ou pour Poutine et la Russie ou pour l’OTAN. C’est à dire l’axe USA/GB/Entité sioniste.
« Il y a quand même plus de blancs en Otan qu’en Chine. »
Est-ce que ce n’est pas le même argument que certains développent? Que l’entité sioniste serait des blancs et « nous protégerait » des palestiniens arabes musulmans?
Ce sont les mêmes qui se sont réjouis de l’assassinat de Kadhafi.
Est-ce qu’on ne retrouverait pas là, un petit côté OAS Oran en coalition avec une forte communauté issue du décret Crémieux? Et la manipulation d’une extrême-droite catho qui a envoyé de superbes militants mourir ou être blessés ou être pervertis idéologiquement au Liban pour l’état hébreux.
Vous êtes vraiment encore plus « à l’ouest » qu’énoncé précédemment !
Aucun cadre important de l’OAS n’appartenait à la « communauté » concernée par le décret Crémieux ! Et si Salan exerçait l’autorité au plan militaire, le chef politique de l’OAS était Jean-Jacques Susini, issu de Jeune Nation !
Ce qui n’est pas le cas des gaullistes dont nombre de responsables au plus haut niveau étaient de cette communauté, dont notamment Joxe !
MLP soutient l’avortement! Etes vous content?
Les 30 000 soldats Russes sur la rive droite du Dniepr, c’était pour prendre Odessa, en soi, c’était une bonne idée, mais si on n’est pas capable d’avancer, il ne faut pas rester au milieu du gué et on est obligé de plier bagage et de revenir sur la rive gauche.
Mais Poutine devrait faire attention, il faut qu’il nous gratifie bientôt d’une victoire quelque part, sans quoi, la société civile russe risque de lâcher.
Pour moi, le vraie leçon émanant de cette traduction de l’intervention de Piotr Akopov porte plutôt à l’optimisme.
Il ne faut pas oublier que les périodes de paix, c’est à dire de léthargie de l’Histoire des nations, sont favorables à l’émergence de tout ce qu’une société comporte en termes d’arrivistes, carriéristes et autres corrompus trustant les plus hautes fonctions, quel que soit le pays concerné.
Alors que ces périodes d’accélération de l’Histoire que sont les guerres, avec leurs dangers et leurs situations d’urgence, sont l’occasion de faire le grand ménage au bénéfice d’une authentique méritocratie patriote.
C’est ce qui s’est passé en France, lorsque des généraux qui ne devaient leur carrière qu’a leur engagement maçonnique ont été remplacés par ce mal aimé de la République maçonnique qu’était Philippe Pétain, avec pour résultat Verdun et la victoire.
Et c’est ce qui se passe en Russie maintenant, pour le plus grand bien de la société, autant civile que militaire.
Et si ce choc psychologique – très relatif ! – accompagnant le repli de Kherson, avait été orchestré depuis le Kremlin pour justifier ce grand ménage ?
Aksyonov: des travaux de fortification sont en cours en Crimée pour assurer la sécurité de la population
Le chef de la République de Crimée, Sergey Aksyonov, a annoncé le début des travaux de fortification dans la région.
Selon lui, une telle mesure est mise en œuvre afin d’assurer la sécurité des civils de la république.
« Sur le territoire de la Crimée, sous mon contrôle, des travaux de fortification sont en cours visant à garantir la sécurité des Criméens », a déclaré Aksyonov.
En outre, le chef a ajouté que les résidents locaux peuvent se sentir en sécurité, car l’armée et les forces de l’ordre prennent des mesures suffisantes pour cela.
Ca n’empeche pas les attaques de drones ukrainiens de se poursuivre!