À moins de considérer Israël comme un pays arabe, il n’y a jamais eu de politique arabe de la France, ou alors, si, une exactement parallèle à celle de l’État hébreu et qui a les mêmes fondements, garantir sa survie, sachant que dans leur bouche, «survie» signifie simplement «domination» – la survie de la domination en quelque sorte. Qu’on se souvienne du protocole de Sèvres, et qu’on se demande s’il y a un épisode similaire en sens inverse, avec des dirigeants Arabes qui viennent comploter à Paris, avec le Quai d’Orsay, contre Israël.
I – Le Protocole de Sèvres
Le 26 juillet 1956, Nasser, président de la République égyptienne nationalise le canal de Suez. Le télégramme de l’ambassadeur de France au Caire, Armand du Chayla, rédigé le lendemain du discours de Nasser annonçant la nationalisation de la compagnie du Canal de Suez, dénote le caractère dramatique de l’événement. Le ton énergique assimile l’action de Nasser à un vol.
Citons l’article de Françoise Péquin dans «Les archives secrètes du Quai d’Orsay» :
Tandis qu’une intense activité diplomatique se déploie à Londres sous la forme de deux conférences internationales en août puis en septembre sans aboutir, les gouvernements de Guy Mollet et Anthony Eden préparent secrètement une intervention militaire; au conseil de sécurité des Nations unies (5 -15 octobre), c’est l’impasse. Guy Mollet et Anthony Eden décident alors de passer à l’action. À la suite des accords de Sèvres du 22 octobre 1956, entre Français, Britanniques et Israéliens, tellement secrets que le Quai d’Orsay n’en a pas copie, il est prévu qu’Israël attaquera dans le Sinaï. Ce sera alors l’occasion pour les Français et les Britanniques de chasser Nasser du pouvoir en intervenant militairement sous le prétexte de s’interposer entre les belligérants et d’imposer le cessez-le-feu.
D’après la note Wiki, les entretiens se sont tenus du 21 au 24 octobre 1956, dans la villa isolée d’un ami du ministre de la Défense, Maurice Bourgès-Maunoury, à Sèvres. La délégation israélienne arrivée incognito était composée de David Ben Gourion, Shimon Peres, et Moshe Dayan. Il y avait pour la France, Guy Mollet, président du Conseil, Christian Pineau, ministre des Affaires étrangères, Maurice Bourgès-Maunoury, ministre de la défense, et Maurice Challe, chef d’état-major des armées. Les Anglais sont arrivés le lendemain, il y avait Selwyn Lloyd, ministre des affaires étrangères, Patrick Dean et Logan.
Le protocole de Sèvres ne s’est pas perdu, en voici le texte en 7 points et les annexes, nous donnons plus bas les copies des documents (l’exemplaire des Anglais, si on en juge par les en-têtes et les quelques petites fautes que nous avons laissées)
\\ Page 1 du protocole \\
Sèvres, 24 octobre 1956
Les résultats des conversations qui se sont déroulées à SÈVRES du 22 au 24 octobre 1956 entre le représentants des Gouvernements du Royaume-Uni de l’Etat d’Israël et de la France sont les suivants:
1 – Les Forces Israïliennes lancent le 29 octobre 1956 dans la soirée une opération d’envergure contre les Forces Egyptiennes en vue d’atteindre le lendemain la Zone du Canal.
2 – Les Gouvernements Britannique et Français constatant ces événements adressent respectivement et simultanément dans la journée du 30 octobre 1956 au Gouvernement Egyptien et Israëlien les deux appels répondant aux lignes directrices suivants:
A/ – Au gouvernement Egyptien
- arrêter toute action de guerre.
- retirer toutes ses troupes à la distance de 10 milles du Canal.
- accepter l’occupation temporaire des positions clés du Canal par les Forces anglo-françaises pour garantir la liberté du transit sur le Canal par les navires de toutes Nations jusqu’à un règlement définitif.
B/ – Au gouvernement Israëlien
- arrêter toute action de guerre.
- retirer toutes ses troupes à la distance de 10 milles à l’Est du Canal.
Par ailleurs le Gouvernement Israëlien sera informé de ce que les Gouvernements Français et Britannique ont demandé au gouvernement Egyptien d’accepter l’occupation temporaire les positions clés sur le Canal par les Forces Anglo-Françaises.
Il est entendu que si l’un des deux Gouvernements refusait, ou ne donnait pas son accord, dans un délai de 12 H, les Forces Anglo-Françaises interviendraient avec les moyens nécessaires pour que leurs demande soient acceptées.
C/ – Les représentants des Trois Gouvernements sont d’accord pour que le Gouvernement Israëlien ne soit pas tenu d’accepter les
\\ Page 2 du protocole \\
clauses de l’appel qui lui est adressé dans le cas ou le Gouvernement Egyptien n’accepterait pas celles de l’appel qui lui est adressé d’autre part.
3 – Dans le cas ou le Gouvernement EGYPTIEN n’aurait pas dans les délais fixés donné son accord aux clauses de l’appel qui lui a été adressé, les Forces Anglo-Françaises déclancheront [Sic] le 31 Octobre dans les premières heures de la matinée les opérations militaires contre les Forces Egyptiennes.
4 – Le Gouvernement Israëlien enverra des Forces afin d’occuper la côte OUEST du golfe d’AKABA et le groupe des Iles TIRANE et SANAFIR pour assurer la liberté de navigation dans le golfe d’AKABA
5 – Israël s’engage à ne pas attaquer la JORDANIE pendant la période des opérations contre l’EGYPTE.
Mais, au cas ou dans la même période la JORDANIE attaquerait Israël, le Gouvernement britannique s’engage à ne pas venir en aide à la JORDANIE.
6 – Les disposition du présent PROTOCOLE doivent demeurer rigoureusement secrètes.
7 – Elles entreront en vigueur après l’accord des Trois Gouvernement
C.Pineau – Patrick Dean – D. Ben-Gurion
\\ Annexe au protocole de Sèvres du 24 octobre 1956 \\
25 octobre 1956
Le Gouvernement Français s’engage à stationner sur le territoire d’ISRAEL pour assurer la défense aérienne du territoire Territoire Israëlien pendant la période du 29 Octobre au 31 Octobre 1956, un Escadron renforcé de MYSTERES IV A, un Escadron de Chasseurs Bombardiers. Par ailleurs, deux navires de la Marine Nationale feront escale pendant le même temps dans les ports Israëliens.
Monsieur Bourgès-Maunoury
\\ Lettre de Guy Mollet à Ben Gourion \\
Mon cher Prime Ministre,
Je vous confirme l’accord du Gouvernement Français sur le résultat des conversations de Sèvres et les termes du Protocole auquel elles ont donné lieu.
J’ai d’autre part, reçu de Sir Anthony Eden une lettre par laquelle celui ci me confirme l’aigrément du gouvernement britannique. Pour votre information personnelle, je vous communique une photo copie la dite lettre.
Croyez, mon cher Prime Ministre, à l’assurance de mes sentiments les plus cordiaux.
\\ Réponse de Ben Gourion à Guy Mollet \\
Jerusalem
le 26 Octobre 1956
Mon cher President
J’ai reçu votre lettre du 25 octobre 1956, dans laquelle vous confirmez l’accord du gouvernement francais sur le résultat des conversations de Sèvres et les termes du protocole du 25 octobre 1956.
Vous m’informez d’autre part d’avenir recu … Sir Anthony Eden un lettre par laquelle celui-ci confirme l’agreement du gouvernement britannique.
Je vous confirme, avec grand plaisir, l’accord du gouvernement israelien sur le résultat des conversations de Sèvres et les termes du protocole du 25 octobre 1956.
Croyez mon cher President, a l’assurance de mes sentiments les plus cordiaux.
D.B.G.
II – Conférence de De Gaulle en 67, début du mythe de la politique arabe de la France
De Gaulle et les juifs en 1967, la conférence de presse à l’origine du mythe de la politique arabe de la France
27 novembre 1967, le général De Gaulle donne sa fameuse conférence «peuple d’élite, sûr de lui et dominateur», il a le culot de se plaindre d’un certain esprit de conquête manifesté par Israël au moment de la guerre des Six Jours, alors que c’est la France qui l’a rendu possible en livrant des armements à tours de bras, Mystère II et IV, Vautour, Mirage III, chars légers AMX-13 et EBR, formule de la bombe atomique et assistance à la construction du réacteur de Dimona.
Il rappelle en outre que la France sera aux côtés d’Israël en cas d’attaque arabe, est-il nécessaire de préciser qu’aucun pays arabe n’a bénéficié de la réciproque – une assistance en cas d’attaque israélienne – ni l’Égypte, ni la Syrie, ni la Jordanie, ni l’Irak ni l’Iran pour ne citer que les principaux concernés.
La France a même accordé un traitement de faveur en 2011 à la Libye et en 2013 à la Syrie, traitement qui n’a pas fait l’objet de remarques négatives de la part d’Israël.
Certes, la France n’a pas participé à Irak II, mais après tout, Israël non plus!
Source des copies : Masteroppgave-DUO (uio.no)
ANNEXES :
I – Page 1 du protocole
II – Page 2 du protocole
III – Annexe au protocole de Sèvres du 24 octobre 1956
IV – Lettre de Guy Mollet à Ben Gourion
V – Réponse de Ben Gourion à Guy Mollet
Le Général de Gaulle, condamné à mort par contumace pour désertion… un des plus grands traitres de la France de l´histoire contemporaine…
En novembre 1959, David Rockefeller allait déclarer dans une allocution publique que le moment était venu de « l’unité pan-américaine ». Et les socialistes fabiens d’Angleterre et des États-Unis attendaient, selon leurs vœux exprimés en JUIN 1940 lorsqu’ils avaient reçu Charles de Gaulle dans leur locaux, de voir se concrétiser sa promesse de décoloniser un jour, à commencer par le Maghreb. Aujourd’hui, un des héritiers Rockefeller se retrouve au chevet du financement de la P.S.E (Paris School of Economics, version francaise de la London School of Economics fondé par la très discrète et influente Société fabienne)….
2007 – La société fabienne s’investit en France
https://reseauinternational.net/la-societe-fabienne-sinvestit-en-france/