Opposé au colonialisme et partisan d’une revanche contre l’Allemagne pour récupérer l’Alsace et la Lorraine, la personnalité nationaliste Paul Déroulède siège à l’Assemblée nationale dès 1889. Il essaie de convaincre le général Boulanger d’organiser un coup d’État la même année, mais celui-ci refuse.
A Nice, il apprend la mort de Félix Faure qui a eu lieu le 16 février 1899, il rentre immédiatement à Paris dont l’atmosphère est agitée. Pensant que le peuple de Paris est avec lui (le nouveau président Loubet est hué), il approche plusieurs généraux : beaucoup lui assurent qu’ils suivront mais aucun ne veut marcher en tête, sauf un : Pellieux.
Le jour des funérailles du président Félix Faure, le 23 février 1899, Paul Déroulède, à la tête de la Ligue des Patriotes, tente de marcher sur l’Elysée.
Selon le plan prévu, Pellieux doit passer place de la Nation avec sa troupe tandis que Déroulède doit l’attendre avec ses ligueurs puis marcher sur l’Elysée. Les événements ne se passent pas comme prévu : les ligueurs sont en trop petit nombre -environ 500- et Pellieux se défile au dernier moment. C’est le général Roget qui se présente (un des conjurés mais ne voulant pas prendre la tête du coup d’État), rentrant à la caserne avec ses hommes.
Déroulède s’élance quand même, attrape la bride du cheval du général et lui lance :« Mon général, sauvez la France ! Vive la République ! A l’Élysée ! A l’Élysée ! » Roget est inflexible et rentre à la caserne…
Arrêté, il est poursuivi pour complot contre la sureté intérieure.
Déroulède, lors de son procès, clame que s’il est acquitté il recommencera : il est acquitté et tente de recommencer. Le nouveau plan est plus élaboré mais la police découvre le coup en préparation. Cette fois, la Haute Cour le bannit du territoire pour dix ans le 4 janvier 1900.