Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les dirigeants de l’UE à faire preuve de la même préoccupation à l’égard des civils à Gaza qu’en Ukraine. Alors que l’UE a déjà consacré des dizaines de milliards d’euros pour « infliger une défaite à la Russie », elle vient tout juste, après 5 mois de bombardements et 32 000 civils tués, de demander à Israël de ne pas envahir un camp de réfugiés à Gaza. Cependant, contrairement à la Russie, il n’existe pas de sanctions contre l’État sioniste massacreur…
« Le principe fondamental du droit international humanitaire est la protection des civils. Nous devons nous en tenir aux principes en Ukraine, comme à Gaza, sans deux poids, deux mesures »,
a déclaré António Guterres aux journalistes avant le sommet des dirigeants européens à Bruxelles.
Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a souligné le même double standard dans le traitement des Palestiniens et des Ukrainiens par l’Union européenne, comme dans le traitement de la Russie et d’Israël :
« La réponse à l’horrible crise en Palestine n’a pas été la meilleure performance de l’Europe, franchement. Cela sape particulièrement nos efforts pour protéger l’Ukraine parce que de nombreux pays du Sud – la plupart du monde – interprètent les actions de l’Europe concernant l’Ukraine contre la Palestine comme une double norme. Je pense qu’ils ont raison », a déclaré Varadkar.
En effet, l’oligarchie de Bruxelles soutenue par l’essentiel des chancelleries européennes a répondu au conflit en Ukraine en imposant 13 séries de sanctions économiques à Moscou et en acheminant plus de 80 milliards d’euros d’aide militaire, économique et humanitaire à l’Ukraine, sans compter l’aide bilatérale envoyée par chaque État membre. À titre de comparaison, la Commission européenne ne consacrera cette année que 150 millions d’euros à l’aide à Gaza et n’a pas l’intention d’imposer des sanctions à Israël.
Alors que les dirigeants de l’Union européenne ont hystériquement accusé à plusieurs reprises la Russie de cibler des civils en Ukraine criant aux « génocide » et au « crime contre l’humanité », les réactions au massacre à Gaza qui dure depuis presque 6 mois ont été plus que mesurées. Sauf timidement les déclarations du chancelier allemand Scholz disant que gaza est passé du statut de « prison à ciel ouvert » à « cimetière à ciel ouvert », mais tout en continuant à soutenir le droit de l’État sioniste « à se défendre »…
Près de 32 000 Palestiniens – pour la plupart des femmes et des enfants – ont été tués au cours des cinq mois de bombardements sur Gaza. C’est trois fois plus que le nombre de morts en Ukraine en deux ans de conflit , selon les chiffres des Nations Unies et du ministère de la Santé de Gaza (Le nombre de civils tués en Ukraine au 15 février 2024 en 2 ans est de 10 582, selon l’ONU).
Alors qu’Israël maintient un siège presque total sur Gaza, la famine est imminente dans l’enclave, a prévenu l’ONU. Un rapport de l’organisation publié cette semaine indique que 70 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza sont actuellement confrontés à une « faim catastrophique » et que deux personnes sur 10 000 mourront chaque jour de faim, de malnutrition et de maladie, si elles ne sont pas aidées immédiatement.
Les dirigeants de l’Union européenne ont adopté une déclaration commune – qui sonne comme un constat d’impuissance – lors du sommet de cette semaine appelant à une « pause humanitaire immédiate conduisant à un cessez-le-feu durable » à Gaza. Le communiqué disait : « le gouvernement israélien doit s’abstenir de toute opération terrestre à Rafah » et « une telle opération aurait des conséquences humanitaires dévastatrices et doit être évitée ».
Netanyahou en rit encore qui joue la montre en refusant de participer aux négociations qui ont repris au Caire en présence des Etats-Unis, du Qatar et d’une délégation du Hamas.
Ce qui se passe dans la bande de Gaza (mais aussi en Cisjordanie) est bien un crime contre l’humanité, et ce que font les quatre-lettres aux Palestiniens est bien une épuration ethnique dont le résultat est un génocide.