Pour la seconde fois en deux semaines, plusieurs dizaines de Corses ont manifesté hier à Ajaccio pour obtenir le retrait d’une prétendue « œuvre d’art » exposée au musée Fesch de la cité corse.
Hier, la mobilisation des Corses a conduit à une première victoire : le musée Fesch a fermé pour la journée. Par « crainte de débordements [sic] » ont affirmé les responsables.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VUAGWfQ8Np0[/youtube]À ce jour, le maire UMP, qui se prétend bonapartiste, n’a toujours pas réagi, laissant se poursuivre l’abomination, par peur de quelques réactions hostiles dans les loges et parmi les bobos.
Ce dimanche, François Veyret est en grève de la faim depuis treize jours. Voici ci-dessous le discours prononcé à l’occasion du rassemblement de ce samedi.
Chers Amis,
Nous voici réunis pour la deuxième fois, réunis très nombreux, venus de toute la Corse pour redire encore et toujours notre dégoût, notre indignation, notre colère.
Vous le savez, malgré de nombreuses réactions dès le début de l’exposition et après notre cri d’alarme du 26 août, le musée Fesch expose toujours le « Piss Christ » de M. Serrano, cette photo représentant un crucifix plongé dans un bocal d’urine. Simple photo, renouvelable à l’infini autoproclamée œuvre d’art, nulle au point de vue artistique mais que le descriptif de l’exposition qualifie d’œuvre « la plus irrévérencieuse et la plus symbolique de son époque ».
Cette irrévérence est une provocation. C’est elle qui nous réunit ici.
Elle choque le respect que tout Corse manifeste a priori à tout et à tous.
Elle constitue une violence qui appelle une réaction.
Depuis le 26 août dernier, des dizaines, des centaines, plus d’un millier de signatures ont rempli notre pétition. Sur le parvis de San Ruchellu j’ai reçu le soutien de très nombreux Ajacciens, Corses et touristes. Tous m’ont dit leur indignation, leur dégoût, leur colère et, je dois le dire, leur étonnement et même leur stupéfaction que les autorités civiles et religieuses aient laissé se perpétrer ici, en Corse, terre mariale, à Ajaccio, cité impériale au musée Fesch, ce blasphème, cette insulte ressentie par chaque Corse au plus profond de son âme.
En leur nom, en notre nom, je veux redire que :
– Nous sommes là parce que nous considérons que cette œuvre constitue un blasphème contre la religion catholique et cela suscite en nous une colère parfaitement justifiée
– Nous sommes là parce que nous considérons que cette œuvre est une insulte à Jésus Christ et à tout Corse, pratiquant ou non, parce que le christianisme est le fondement même de notre culture, de toutes nos traditions et cette insulte suscite en nous une violente indignation bien compréhensible.
– Nous sommes là parce que nous considérons qu’uriner, pisser sur quelqu’un ou son image est une humiliation et témoigne un mépris qui nous dégoûte.
– Nous sommes là pour exprimer notre dégoût donc, notre indignation, notre colère.
– Mais nous sommes là aussi pour exiger que cesse le blasphème
– Nous sommes là pour exiger que soit retirée cette œuvre scandaleuse
– Nous sommes là pour exiger que notre terre corse ne soit plus souillée par la présence de ce tableau.
– Nous sommes là pour exiger que soit mis un terme un à cette violence infligée à tous les Corses au plus intime de leur âme.
Depuis notre première manifestation du 26 août, des voix insidieuses, celles-là mêmes qui prônent la liberté d’expression, de l’art et même du blasphème ont tenté de faire basculer notre action dans la violence en usant de termes insultants et provocateurs.
La seule violence dont il a été fait usage jusqu’à ce jour c’est celle que je m’impose à moi même en faisant cette grève de la faim.
Mais je voudrais revenir un peu sur les articles de Corse Matin et plus particulièrement celui de ce matin.
La journaliste affirme que l’heure de la manifestation a été décalée plusieurs fois au cours des derniers jours. C’est faux.
Depuis le 27 août, à San Ruchellu, je distribue des tracts pour cette manifestation à 15h00 place des palmiers.
La manœuvre de cette journaliste était de troubler les personnes désireuses de participer à la manifestation. Vous êtes là, nombreux. La manœuvre a échoué c’est une première victoire.
La mairie a fermé le musée Fesch aujourd’hui, retirant provisoirement l’accès au Piss Christ. C’est une deuxième victoire en attendant son retrait définitif.
Pour se faire, le cabinet du maire dit craindre que des œuvres soient dégradées.
Plus loin le journal parle d’autodafé synonyme dans l’imagination populaire de bûchers de l’Inquisition déjà évoquée dans le journal de jeudi dernier.
J’ai d’ailleurs immédiatement réagi en donnant un communiqué à Corse Matin qui, bien sûr, ne l’a pas passé.
Voilà en tout cas un langage propre à exciter les passions et à faire basculer la situation dans une violence qui arrangerait bien, à divers titres, les organisateurs et les complices de cette scandaleuse exposition.
Mais au-delà des personnes, c’est la subversion et les attaques dont les chrétiens sont habituellement victimes dans le monde, que ce soit ici ou en Irak, que nous dénonçons, auxquelles nous nous opposons et voulons mettre un coup d’arrêt aujourd’hui à Ajaccio.
Quant au « brevet de corsitude » que Corse Matin me concède, qu’il sache que mon attachement à la terre corse, outre toute ma famille maternelle, tient essentiellement au cimetière, au Campu santu de Bonifacio où sont mes ancêtres et deux de mes enfants. De sorte que je ne me sens jamais ni vacancier, ni touriste.
Qu’ils sachent que ce qui nous réunit ici, c’est l’honneur. Vertu qui doit être devenue bien étrangère à ceux qui se complaisent dans le pipi.
C’est l’honneur donc, c’est Jésus-Christ, c’est la Corse, c’est l’honneur de Jésus-Christ, l’honneur de la Corse.
Piss Christ Fora !