Editions Saint Barthélemy, 20 euros (+ 7 euros de frais de port)
Avec cet ouvrage publié initialement en 1900, Adrien de Boisandré intervient dans une polémique survenue en décembre 1899 entre son ami Joseph Lasies, député antijuif et rédacteur en chef du Petit Caporal, et le directeur de ce journal, Gustave Cuneo d’Ornano, partisan d’un régime impérial mais hostile aux thèses antisémites. Sans être lui-même bonapartiste, Boisandré tente de démontrer que les antisémites peuvent revendiquer le premier empereur des Français comme un « ancêtre » de leur mouvement.
Qui de mieux qu’Edouard Drumont, fondateur de la Libre Parole (dont Boisandré fut le premier directeur de la rédaction) pour présenter l’ouvrage de son collaborateur et ami.
A mesure que le temps s’écoule et que les évènements se précipitent, la question juive prend un caractère plus précis et plus aigu. En I886, au moment de la publication de la France Juive, elle semblait un brillant paradoxe mêlé d’une certaine vérité ; un thème de pamphlet, un motif à conversations de salon… Après le Panama, elle apparut comme la manifestation d’un danger envisagé surtout au point de vue des mœurs politiques : l’influence exceptionnelle prise par les manieurs d’argent Israélites sur tout ce qui touchait au monde du Parlement et de la Presse.
Aujourd’hui, la question juive se pose véritablement devant nous telle qu’elle s’est posée devant toutes les nations qui nous ont précédés sur la route des siècles.
Il ne s’agit plus d’un groupement plus ou moins intrigant, subtil, adroit, peu scrupuleux ; il ne s’agit plus d’une caste plus ou moins puissante par sa cohésion et ses richesses.
L’affaire Dreyfus n’a pas été un incident fortuit, car des incidents d’une telle intensité sont sans exemple dans l’histoire du monde ; l’affaire Dreyfus est, arrivée à son heure pour faire éclater, pour mettre en relief cette vérité proclamée par le docteur Herzl, l’apôtre du Sionisme, le seul Juif qui ait eu le courage d’être sincère :
« Israël est un peuple et un peuple un. »
Cette vérité, le grand jurisconsulte Portalis l’avait déjà proclamée en 1806, dans un mémoire qui n’a pas moins de quatre-vingt-sept pages, et ce qu’il a dit alors est encore la formule la plus nette de la question juive.
« L’erreur vient de ce qu’on n’a voulu voir qu’une question de tolérance religieuse dans le problème à résoudre sur l’état civil des Juifs en France.
Les Juifs ne sont pas simplement une secte, mais un peuple. Ce peuple avait autrefois son territoire et son gouvernement ; il a été dispersé sans être dissous, il erre sur tout le globe pour y chercher une retraite et non une patrie, il existe chez toutes les nations sans se confondre avec elles, il ne croit vivre que sur une terre étrangère. »
C’est là le fait qui domine le débat. Une erreur de point suffit pour qu’un navire aille se briser sur des écueils. Un dosage mal fait dans une opération chimique peut faire sauter tout un quartier. La situation où nous sommes provient simplement du malentendu que signalait Portalis.
Les Français ont cru que les Juifs étaient des êtres injustement persécutés à cause de leur religion et qui seraient des citoyens comme les autres dès qu’on les aurait fait rentrer dans le droit commun. Ils se sont trompés. Les Juifs avaient été un peuple, ils étaient restés un peuple et, dès qu’on lui en a donné la possibilité, ce peuple a fait ce que font tous les peuples, il a cherché à réduire les autres en esclavage.
Qu’ont dit au fond les Juifs dans l’affaire Dreyfus ? Ils ont dit : « Nous défendons nos nationaux sans nous préoccuper de savoir s’ils ont tort ou raison. Les autres défendent leurs nationaux par des armées ou par des flottes, nous défendons les nôtres par les moyens dont nous disposons dans tout l’univers : les mercenaires et les scribes du monde entier, les hommes politiques à nos gages, l’ensemble de corruptions, de vénalités, de concours payés qui nous ont servi à élever nos immenses fortunes. »
Il n’est pas étonnant que les hommes imbus des idées métaphysiques qui dominaient au siècle dernier n’aient pas compris que les Juifs constituent un peuple distinct, beaucoup de Juifs eux-mêmes, parmi les non initiés, ont été surpris par la révélation de ce fait scientifique qui avait en quelque sorte l’inexorabilité d’une loi de nature. Ils ont éprouvé un peu de la passagère stupeur qu’éprouve Daniel Deronda dans le roman de Miss Elliot lorsque Mordecaï qui, lui, est initié, qui sait, initie le jeune homme au secret de sa naissance en déroulant devant lui les perspectives qui s’ouvrent à sa race.
M. de Lapouge a bien vu le point dans ce livre d’une si considérable valeur : l’Aryen, dont je me réserve de parler longuement à mes lecteurs au moment où les vacances nous laisseront quelque loisir.
Il est assez curieux, dit-il, de voir que les Juifs ne paraissent pas avoir compris d’abord le rôle politique assigné à leur race par la destinée. C’est d’une manière automatique, et probablement tout à fait inconsciente, que la conquête du pouvoir dans l’Europe centrale et occidentale a commencé.
Dès que les Juifs ont été livrés en toute liberté à l’exercice de leurs instincts, dans une société où les intérêts économiques sont considérés en première ligne, leurs aptitudes majeures à l’accumulation des capitaux les ont désignés comme les hauts barons de l’aristocratie du capital.
C’est par l’acquisition des richesses que commencent toutes les aristocraties, mais la leur a cela de particulier qu’elle s’est fondée sur une acquisition pacifique et dépourvue de risques. Ils se sont emparés de l’argent par la force des instincts ataviques, et l’argent leur donnera bientôt, sans doute, la suprême puissance, parce qu’il est aujourd’hui seul Dieu et seul roi.
Dans les conditions où la question est posée aujourd’hui, la brochure très curieusement documentée que notre collaborateur et ami de Boisandré vient de publier sous ce titre : Napoléon antisémite, constitue une œuvre de premier ordre.
Elle a deux éléments d’intérêt égaux : Elle nous montre une collectivité, une nation plutôt, qui est certainement une des plus étranges de l’humanité, se trouvant tout à coup en face d’un homme qui a été le plus extraordinaire de tous les hommes ; elle nous fait assister aux débuts de ce mouvement juif qui est en ce moment dans sa phase de plein triomphe, de triomphe impudent, cynique, implacable, et qui se terminera par le plus effroyable châtiment que les Juifs aient jamais reçu.
Il serait peut-être inexact de prétendre que Napoléon ait été Antisémite dans le sens où le sont ceux qui ont étudié cette question au point de vue ethnique, historique et social. Les Juifs s’étaient tellement terrés depuis deux cents ans, ils s’étaient si habilement dissimulés derrière la conspiration des Francs-Maçons, des Roses-Croix, des Illuminés, que personne, à la fin du dix-huitième siècle, ne savait exactement ce qu’ils pouvaient être.
Ce qui est certain — et c’est là le côté prodigieux de cet homme — c’est que Napoléon, en s’asseyant sur le tronc, en prenant sur l’autel de Notre-Dame les attributs de la puissance souveraine, le sceptre et la main de justice, avait pris l’âme de ceux qui avaient gouverné la France avant lui ; il y avait eu là moins une substitution qu’un phénomène de réincarnation. Il avait pour tout ce qui touchait aux finances de l’État, à l’argent de ses sujets la sollicitude attentive, l’âpre esprit d’économie d’un roi père du peuple, d’un Louis XII ou d’un Henri IV. C’est par cet instinct de défense de son peuple, de ce peuple qu’il croyait le sien aussi fermement que s’il fût descendu lui-même d’une longue lignée de rois, qu’il fut amené à entreprendre une lutte acharnée contre ces Juifs qui, à peine libérés, étaient devenus instantanément un danger public.
Sans être la cause déterminante de la chute suprême, la Finance juive soudain retournée contre cet homme qui voulait être un maître, contribua certainement à la catastrophe finale.
Boisandré nous a donné pour la première fois la véritable physionomie de ces Rothschild que l’on nous dépeignait jusqu’ici sous des traits dignes d’une image d’Épinal, sous les traits de braves gens qui étaient arrivés à une modeste aisance par le respect de leurs engagements et leur assiduité au travail.
En réalité ces Rothschild que les documents d’archives signalent comme mêlés à tout, agissant partout, eurent sous le premier Empire le rôle à la fois politique et financier du von Reinach du Panama ; ils travaillèrent activement à tout ce qui se tramait en Europe pour l’écrasement de la France ; ils mirent au service de la coalition toutes les forces occultes et mystérieuses de la Juiverie. Quand la fortune de César s’écroula définitivement à Waterloo, Rothschild avait le droit de revendiquer dans le triomphe de l’Europe contre nous une part au moins égale à celle de Wellington.
Le Prince Victor, en tout cas, pourra, en lisant Napoléon antisémite, constater quelles sont, en ce qui concerne les Juifs, les véritables idées napoléoniennes que visiblement il n’a pas étudiées. Il parle, en effet, là-dessus tout de travers, avec une méconnaissance absolue de la question et aussi avec une ignorance profonde des sentiments réels des Bonapartistes qui, étant démocrates et patriotes par essence, sont presque tous résolument Antijuifs.
Existe-t-il en germe, comme on l’a prétendu, un complot bonapartiste pivotant sur l’appui des Juifs ? Je crois plutôt chez les Juifs à des velléités, à de vagues désirs, à des : « On pourrait voir… »
Évidemment les Juifs sont plus embarrassés qu’il ne le semble. Ils ont réussi à nous imposer un ministère nettement juif, antinational, antifrançais. Mais, en assurant la domination momentanée d’Israël, la constitution de ce ministère a justifié tout ce que les Antisémites disaient de la puissance juive, il a convaincu les plus incrédules et légitimé les représailles de l’avenir.
Même vissé avec des boulons d’or, un tel ministère est éphémère malgré tout. Une République, quelle qu’elle soit, ne peut supprimer totalement la liberté de la Presse, la liberté de la tribune, la liberté de réunion, et maintenant que le peuple commence à réfléchir, ces libertés seront à bref délai la destruction de la tyrannie juive.
Ce qu’il faudrait, c’est vingt ans de silence, et les Juifs y pensent. Le projet, heureusement pour nous, est plus séduisant qu’il n’est facile à réaliser, et j ’espère pour lui qu’après avoir lu Napoléon Antisémite le Prince Victor ne s’embarquera pas dans une aventure qui ne lui rapporterait que de la honte…
Édouard Drumont, La Libre Parole n°2897 du lundi 26 mars 1900
Disponible sur Editions Saint Barthélemy