Les enquêteurs poursuivent leurs investigations dans l’affaire Bygmalion, pour des faits de faux, abus de confiance et tentative d’escroquerie et également désormais pour financement illégal de campagne électorale. Plusieurs cadres de l’UMP et dirigeants de la société Bygmalion ont été mis en examen dans ce dossier, avec depuis quelques jours l’élite de leur République : un préfet, un avocat et un député.
Le préfet Guillaume Lambert mis en examen, révoqué et remplacé
Le gouvernement a annoncé la nomination d’Hervé Malherbe comme préfet de Lozère. Il remplace le préfet Guillaume Lambert, qui vient d’être mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans l’affaire de corruption Bygmalion. Dès la chute de l’État Sárközy, Guillaume Lambert avait été reversé dans la préfectorale comme préfet chargé de mission auprès du préfet de police de Paris puis en Lozère. Il a été révoqué de ce poste au début du mois.
Guillaume Lambert est issu de Sciences Po et de l’ancienne École des officiers du commissariat de la marine (ÉOCM). À la fin de la formation dans cette école, il fut de 1996 à 2002 commissaire de la Marine avant d’opter pour la préfectorale, exerçant diverses fonctions en Bretagne avant de devenir en 2005 sous-préfet. Il abandonna la fonction publique pour une courte carrière politique : nommé en 2009 chef de cabinet de Laurent Wauquiez au secrétariat d’État à l’Emploi et à la Formation professionnelle, il passa rapidement au service de Nicolas Sárközy comme chef de cabinet adjoint de la présidence. Il fut nommé quelques mois plus tard chef de cabinet, avant de démissionner en 2012 pour diriger la campagne présidentielle.
C’est à ce moment-là qu’il est soupçonné d’avoir participé aux vastes escroqueries liées aux dépassements des comptes de campagne de Nicolas Sárközy. Mis en cause par des preuves matérielles et des témoignages, ses bureaux à la préfecture de Lozère avaient été perquisitionnés ainsi que son domicile parisien.
République exemplaire : trois mises en examen dans l’affaire Sárközy-Bygmalion
Outre le préfet républicain Guillaume Lambert, le député-maire UMP de Saint-Cyr-sur-Loire Philippe Briand a également été mis en examen pour abus de confiance dans l’affaire Bygmalion après 48 heures de garde à vue la semaine dernière. Il était le trésorier de la campagne de Nicolas Sárközy, qui a très largement dépassé le plafond autorisé de dépense, notamment au moyen d’un vaste système de fausses factures avec la société Bygmalion.
Le troisième mis en examen dans cette affaire est Philippe Blanchetier, avocat du parti libéral-conservateur. D’autres personnes ont été déjà été mises en examen au fil des mois dans cette affaire : Sébastien Millot et Guy Alves, cofondateurs de Bygmalion, Franck Attal, fondateur d’une filiale de Bygmalion, Event & Cie, Camille Pascal, ancien secrétaire général de France Télévisions comme Patrick de Carolis, président de France Télévisions, l’ancien directeur général de l’UMP Éric Césari, l’ancienne directrice de l’UMP Fabienne Liadze et l’ancien directeur de la communication du parti libéral Pierre Chassat.
Affaire Bygmalion : comme Bloch (Dassault), Balkany, Thévenoud : Lavrilleux est toujours parlementaire de leur République
Dans cette affaire, bénéficiant notamment de l’immunité dévolue aux politiciens du système, Jérôme Lavrilleux n’a toujours pas été mis en examen malgré ses aveux télévisés et publics. L’une des raisons en est la demande formulée pour la levée de son immunité parlementaire et qui semble entachée d’incohérences et même de mensonges grossiers qui conduisent à s’intéresser sur la réalité de la volonté des autorités de mettre en examen le corrompu.
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