« Le travail des Français est la ressource suprême de la patrie. Il doit être sacré. Le capitalisme international et le socialisme international qui l’ont exploité et dégradé font également partie de l’avant-guerre. Ils ont été d’autant plus funestes que, s’opposant l’un à l’autre, en apparence, ils se ménageaient l’un et l’autre en secret. Nous ne souffrirons plus leur ténébreuse alliance. »
Maréchal Pétain
Le 1er mai occupe une place particulière dans le calendrier festif initié par le gouvernement de l’État français du maréchal Pétain. Elle est la première des fêtes du mois de mai qui comprendra aussi la fête de Jeanne d’Arc, puis la fête des mères et deviendra bientôt « le mois du maréchal ». Elle intervient quelques jours après l’anniversaire de Philippe Pétain le 24 avril, toujours annoncé en une des journaux, et alors que le 1er mai est la fête du saint patron du maréchal, saint Philippe ! Le 1er mai devient donc « la fête du Maréchal» et le mois de mai le mois du renouveau !
Comme on le sait, la devise de l’État Français est, à partir de 1940, Travail Famille Patrie. Elle figure sur tous les documents officiels et la valeur Travail y apparaît en tête. C’est dire combien elle est importante aux yeux du maréchal et qu’elle est prioritaire dans la mise en œuvre de la Révolution Nationale. Ses partisans, suivis par beaucoup de Français considèrent que la défaite de mai-juin 40 s’explique, entre autre, par l’insuffisance des efforts, par « l’esprit de jouissance » qui a subverti la nation, l’a amollie, précipitant le désastre, avec le Front populaire.
L’étymologie du mot « travail » renvoie au bas latin tripalium, littéralement une machine faite de trois pieux, utilisée pour ferrer les bœufs et les chevaux difficiles et capricieux, mais dont on faisait couramment aussi usage autrefois lorsqu’il fallait punir les pécheurs et les récalcitrants. Le Travail par les efforts qu’il requiert, voire par les sacrifices qu’il impose, a donc en lui-même une valeur pénitentielle et rédemptrice et il devient l’une des valeurs cardinales du nouveau régime qui appelle à la régénérescence par le travail, seule voie possible vers le renouveau.
Fidèle à son inspiration traditionnelle, le gouvernement de Vichy exalte les formes de travail d’une France rurale, considérée comme l’incarnation de Nation dans ses profondeurs : le travail paysan, l’artisanat et les « petits métiers » remis à l’honneur, le travail manuel considéré comme la forme noble du labeur avec son prolongement de « l’ordre naturel des champs » et « la terre qui ne ment pas ».
Dès 1940, le gouvernement de l’État Français met en œuvre une politique spécifique afin de redonner toute sa place à la valeur Travail et en orienter l’organisation dans un sens nouveau. Le ministère du Travail, issu de la IIIe République, est non seulement maintenu, mais renforcé. Le maréchal parvient à rallier René Belin, syndicaliste venu de la minorité de la CGT, au sein de laquelle il s’était vivement opposé aux communistes et qui accepte d’occuper ce portefeuille. Il a pour mission de préparer une Charte du Travail, qui sera l’une des grandes mesures du nouveau régime, pour organiser le travail en assurant autant la paix que la justice sociale sur une base corporatiste, coopération entre employeurs et travailleurs.
Ainsi, dès novembre 1940, le gouvernement interdit les confédérations syndicales, sources de conflits, de divisions, d’affrontements, et de politisation du monde professionnel qui n’a pas besoin de ça et souhaite inclure des représentants du monde ouvrier dans les corporations où pourront se déployer une « collaboration des classes sociales », dans un idéal d’unité et de complémentarité, inspiré tant d’un avant 1789 que d’un organicisme traditionaliste fondé sur la recherche des « communautés naturelles ».
Le 14 mars 1941, Pétain annonce à Saint Etienne, grande ville ouvrière, dans un discours radiodiffusé, la mise en place d’un système de « retraite des vieux », qui est une revendication ancienne des syndicats. En 1937, le parti communiste avait lancé une campagne sur ce thème ; la pause dans les réformes sociales décidée par le gouvernement de Léon Blum à l’automne 1937 n’avait pas permis de concrétiser ce projet. Pour alléger les dures conditions de vie de nombreuses personnes âgées, le gouvernement de l’Etat Français décide de puiser dans les réserves des caisses de retraites des travailleurs, abondées par la capitalisation antérieure à la guerre : « Pour ceux qui ne possèdent rien, la modeste pension sera d’un grand soulagement, pour ceux qui disposent déjà de quelques ressources, elle constituera le supplément qui les mettra à l’abri de la misère ». Le maréchal reprend ainsi à son compte une revendication de la gauche : « Je tiens les promesses, même celles des autres».
Une réforme que le maréchal présente sous le signe de la solidarité entre générations : « La retraite des vieux travailleurs repose sur la solidarité de la nation. Solidarité des classes, solidarité des âges. Solidarité des classes, puisque les pensions sont constituées par les versements des assurances sociales, et que ces versements proviennent à la fois des patrons et des ouvriers. Solidarité des âges, puisque ce sont les jeunes générations qui cotisent pour les vieilles ».
Le Travail sera aussi honoré par des célébrations, dont le 1er mai est la première occasion. Par son refus à la fois du capitalisme et du socialisme, l’État français recherche une troisième voie fondée sur le corporatisme, débaptisant « la fête des travailleurs » qui faisait référence à la lutte des classes. Et au terme d’une longue préparation, le 1er mai devient par la loi du 12 avril 1941 « la fête du Travail et de la Concorde sociale ».
Bien loin des 1er mai d’antan, la fête se veut une journée de la paix sociale et avoir un caractère de réconciliation. La journée sera chômée et payée. Une brochure « Et vive le 1er mai » est tirée à 200 000 exemplaires en zone Sud. Trois millions d’affiches sont distribués , ainsi que de nombreux insignes.
Afin de donner plein éclat à cette date, pour la première célébration du 1er mai sous l’État français, le choix est fait d’un déplacement du chef de l’État à Montluçon et Commentry, d’où il adressera une allocution radiodiffusée à la population. La visite est un incontestable succès populaire.
Plus tard, en 1945, avec l’abrogation de toute la législation de Vichy, le 1er mai perd son caractère de jour férié même si la journée pourra être chômée et célébrée. Il faudra attendre 1947 pour que le 1er mai soit à nouveau chômé et payé pour tous.
Confirmant la soumission de la République (IVe du nom) aux idéologies antinationales, organisant la division des Français et revenues dans les fourgons de l’étranger, la loi du 29 avril 1948 rétablira le 1er mai « fête organisée par les partis et les syndicats »…
Le muguet du 1er mai
La tradition du muguet du 1er mai n’est pas la propriété du Parti communiste ou du syndicalisme marxisant ! C’est une très ancienne tradition française datant du 1er mai 1561 initiée par le roi de France Charles IX. Ayant reçu à cette date un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décide d’en offrir à son tour, chaque année, aux dames de la Cour.
Sous le régime de Vichy, le maréchal Pétain abolit l’usage de l’églantine (l’églantine écarlate, fleur rouge, émaillait souvent les cortèges), sa couleur rouge faisant trop référence à la gauche, au profit du muguet qui devient l’emblème de la fête du Travail et de la Cohésion sociale.
Une tradition qui perdure…
Il faudrait que tous les gauchistes qui défilent sous les bannières FO/CGT &cie devraient lire cet article, ça pourrai être drôle de voir leurs réactions ! Tout comme ceux qui défilaient pour défendre un régime de retraite… instauré par le Maréchal !