Se plonger dans des livres anciens pour comprendre la situation actuelle (et ses conséquences) peut être fort utile. C’est ainsi qu’aujourd’hui, nous vous présentons un livre écrit en 1923, Mektoub1. Ce livre se veut autobiographique, même si ses auteurs sont le capitaine A. et Yvon de Saint-Gouric.
Il narre la vie d’une patriote (Simone) qui décide de s’engager sur le front durant la Première Guerre mondiale en tant qu’infirmière. La première partie, « Chez les civilisés », nous raconte son quotidien : elle sera directement au contact des blessés, y compris avec les compagnies venues d’Afrique, tels les zouaves, les spahis, etc. C’est à ce titre qu’elle fera la connaissance d’un certain Rabah, tirailleur algérien blessé au front et pour lequel elle va s’amouracher, au point de vouloir l’épouser, et ce, malgré la mise en garde de ses parents, ainsi que d’un officier (un major) qui est son supérieur hiérarchique direct, et qui l’a mise en garde contre la mentalité arabe, « mentalité qui la fera souffrir ».
C’est ainsi que Simone quittera la France, en même temps que Rabah (finalement réformé, quoique très peu blessé) pour vivre au fin fond de l’Algérie avec lui et que s’ouvre la deuxième partie du livre appelée « Dans le bled ». Alors qu’à l’infirmerie du front Rabah lui disait qu’elle serait sa princesse, qu’il avait un bétail abondant, elle va découvrir une autre réalité. Dès qu’elle fut engagée sur le bateau (et donc dans une situation de non-retour), Rabah lui annonce : « Ce n’est pas en mariage que je prends une femme française, c’est en esclavage » et d’ailleurs, elle va apprendre que Rabah est déjà marié et a déjà une fille… tout ne va donc pas se passer comme prévu, même si le pays est magnifique. La vie se déroule au douar dans une minuscule case (15 m²), avec deux chèvres qui dorment à côté du lit (elles sont rentrées la nuit, car il y a un risque que les voisins les volent…) et sachant que le lit est partagé par trois personnes : Rabah, Zohra sa première femme et Simone. Cela va durer pendant 6 ans, avant que Simone ne parvienne à fuir et rejoindre la France, tout en laissant Ali, le fils qu’elle a eu avec Rabah au bled…
On notera que le livre, destiné à un lectorat français des années 1920, donne des détails sur l’islam qu’aujourd’hui tout le monde connaît… Preuve, s’il en est, de l’islamisation de notre pays. À titre d’exemple, aujourd’hui, qui ne connaît pas le ramadan ? Ce ne devait pas être le cas en 1920, puisque ce rite (et bien d’autres) est décrit dans ses moindres détails, pour un lecteur ignorant total de l’islam.
Autre anecdote amusante : Simone va participer à un mariage d’une cousine éloignée de Rabah. Parmi les festivités, il est mentionné (rappelons que le livre fut écrit en 1923) : « Coups de fusil à blanc en signe de liesse. » Voici une situation qui n’est pas sans rappeler du vécu pour nous autres vivant en 2015…
Du reste, et c’est le plus important, ce témoignage met en exergue le clivage qu’il y a entre la mentalité nord-africaine et la mentalité européenne (chrétienne), mentalités non compatibles. L’auteur sent bien l’impossibilité que coexistent sur une même terre ces deux mentalités et c’est pour ça qu’elle va faire preuve d’une clairvoyance, puisqu’elle prévoit – dès 1923 – ce qui va se passer 40 ans plus tard, la fin de l’Algérie française. En ayant vécu avec les Algériens eux-mêmes, elle a senti toute la haine que ceux-ci éprouvent pour la France et met en garde le gouvernement de l’époque qui considérait les indigènes comme des amis, alors qu’ils ne l’étaient pas. C’est pour cela qu’elle s’oppose aux mesures qu’on appellerait aujourd’hui de « discrimination positive » (de plus en plus de places, y compris éminentes, étaient réservées aux indigènes dans le but de les intégrer). Cela aurait été constructif si les Algériens avaient souhaité vraiment coopérer et être des partenaires des Français, ce qui n’était pas le cas. Ces derniers étaient au contraire vus comme des ennemis. Aussi, nous prévient-elle (en 1923) des conséquences, et les conséquences prophétisées en 1923 se révéleront concrètes en 1962. On ne peut que méditer sur ce qu’elle dit : « Il faut montrer cette faute énorme qui consiste à donner aux Arabes l’instruction nécessaire pour arriver aux plus hauts emplois de l’administration ; les laisser briguer les honneurs, accaparer les services et, surtout oh ! surtout cette faute plus grande encore : ne pas se méfier d’eux. Si nos dirigeants persévèrent dans cette voie, c’en est fait de notre belle colonie. Nous aurons été leurs professeurs, les « civilisateurs » et ils se serviront de la science que nous leur avons enseignée comme d’une arme terrible qu’ils retourneront contre nous, du fait même de leur race menteuse, traîtresse et lâche. »
En 2015, ce livre gagne vraiment à être connu, car on se rend compte que les erreurs qui ont fait perdre l’Algérie (« un des plus beaux joyaux de France ») sont exactement les mêmes que celles commises par les dirigeants en 2015, erreurs cette fois-ci commises non sur une lointaine province, mais sur le sol de la Patrie-Mère ! Produiront-elles les mêmes conséquences ?
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1 Mot arabe évoquant dans une perspective fataliste le destin : « C’était écrit ».
Il ne s’agit pas d’erreurs mais d’individus qui mènent sciemment une politique de remplacement de population.
Marine Le Pen en réunion avec la délégation du « parlement juif européen »: https://twitter.com/MLP_officiel/status/618778412199596032
Merci pour cet présentation, je ne connaissais pas ce livre et elle m’as vraiment donné envie de le lire. Je vais essayer de me le procurer!