Cinq ressortissants étrangers ont été arrêtés en Turquie dans un premier temps pour avoir incité des ‘migrants’ à l’émeute. La Française Charlotte Lecaille figure parmi les individus interpellés aux côtés d’une Allemande, Nora Sophia, et de trois Syriens, Abdalsamal Sakkal, Ali Fares et Mohamed Fares.
Alors que la Bulgarie a bloqué le passage des ‘migrants’ par les frontières terrestres, les cinq individus sont accusés d’avoir encouragé les réfugiés syriens à désobéir aux ordres des policiers turcs et à se diriger quand même vers la frontière européenne, en passant par Edirne, ville située près de la Bulgarie et de la Grèce. C’est cette ville d’Edirne que les autorités turques veulent protéger des ‘migrants’ comme nous l’évoquions (cf. le journal de Jeune Nation du 22 septembre). Les autorités leur reprochent d’avoir poussé la colonne de plusieurs centaines de ‘migrants’ à se révolter contre les forces de l’ordre et d’avoir caillassé les policiers. Les ‘migrants’ ont été stoppés par les policiers qui ont fait rentrer la plupart dans des bus à direction de Constantinople, d’où ils étaient partis.
Via les réseaux sociaux notamment, des groupes de gauche avaient tenté de mobiliser la population pour venir en aide aux ‘migrants’, sans réussir au-delà de quelques activistes.
En garde à vue, les deux femmes ont affirmé mensongèrement être des journalistes selon les médiats turcs, sans pouvoir présenter de carte de presse. Les investigations des policiers depuis ont conduit les autorités à les présenter comme des espionnes ; elles seraient membres d’un groupe anarchiste téléguidé par la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE) française et le Service fédéral de renseignements (BND, Bundesnachrichtendienst) allemand. Les autorités turques accusent régulièrement les étrangers posant problème d’être des espions.
Charlotte Lecaille, qui travaille dans le domaine linguistique en Turquie depuis plusieurs années, est proche des groupuscules anarchistes et libertaires, dans un pays où les attentats commis par l’extrême gauche ont fait plusieurs morts ces derniers mois. Elle est accusée également par les autorités d’avoir participé à des manifestations anti-gouvernementales en 2013 au parc Taksim Gezi, déjà avec Nora Sophia. Dans ce qui avait été présenté comme le « printemps turc », les violences avaient fait six morts et plusieurs milliers de blessés.