Alors que leurs tapeurs de ballon respectifs n’avaient guère été performants (1-1) et que des supporteurs marseillais avaient suffisamment exprimé leur mécontentement pour faire interrompre très provisoirement l’exhibition du 20 septembre dernier qui opposait leurs deux clubs, les présidents de l’Olympique de Marseille (OM) et de l’Olympique lyonnais (OL) s’étaient pris au jeu de la guéguerre footballistique par médiats interposés.
Pour l’OM, Vincent Labrune avait expliqué les jets d’objets sur la pelouse par l’agacement de ses supporteurs face à des décisions arbitrales, sous-entendu en faveur de l’OL,
« toujours dans le même sens ».
Son opposant lyonnais, prenant une posture vexée, l’avait qualifié, en retour, de
« guignol qui ne durera pas longtemps dans le football ».
Pour une fois que c’était drôle et qu’on attendait la suite pour compter les points, ce mini-échange au fleuret moucheté, malgré sa faible intensité, suffit à faire convoquer ces deux messieurs par la commission de discipline de leur Ligue de football professionnel pour
« manquement à l’éthique » (sic).
Cette commission parmi tant d’autres n’a pas cru bon, ou n’a tout simplement pas pu, dire de quelle « éthique » il pourrait bien s’agir. Il faut reconnaître que c’est difficile à préciser, dans une activité sportive professionnelle où ces antinomiques « olympiques » prévoient de cumuler, à eux deux, 250 millions d’euros de dépenses cette saison, après avoir augmenté les salaires astronomiques des joueurs pour les conserver chez l’un et vendu plusieurs contrats de joueurs avant de recruter leurs successeurs chez l’autre.
Cerise sur le gâteau, alors que les médiats vivent grassement en relayant les cocasses déclarations des présidents de clubs et échappent ainsi au chômage entre deux spectacles sportifs, aucun journaliste n’a osé protester contre cette nouvelle atteinte incroyable à ce qui subsiste de la liberté de s’exprimer à propos d’un sujet somme toute très anodin.
Leurs journalistes craindraient-ils de s’exposer aux mêmes sanctions professionnelles ou bien approuvent-ils cet énième tour de vis en phase avec leur très moutonnier « esprit du onze janvier » ?
Il serait d’autant plus aisé de pencher pour la seconde proposition que Sport24 est allé sans réserve dans le sens du Système tyrannique, en titrant
« Incidents OM-OL : sanctions minimales [sic] pour Labrune et Aulas ».
On n’évoque pas encore la série de chiffres qui servirait à les désigner au goulag, mais il est à craindre que l’ouverture d’une charachka exprès pour y enfermer les deux bavards afin, par exemple, de « prévenir une (pseudo) atteinte à l’ordre public », serait complaisamment relayée par cette presse dévoyée. Presse pas gênée que l’accumulation de ces décisions – dont elle se félicite généralement – nuise, à terme, encore un peu plus à son propre contenu éditorial pourtant déjà quasiment nul !
_____________________________________________
* Si les communes ont officiellement cessé de subventionner directement le football professionnel à peu près partout en France, en revanche elles continuent de prendre en charge, avec tous les autres échelons administratifs jusqu’à l’État, le coût de construction pharaonique des stades.
De plus, départements et régions (avant leur disparition pour remplacement par d’autres régions administratives, donc à fonds totalement perdus) détournent, « démocratiquement »… sans notre accord, une part des impôts locaux qu’ils nous volent pour acheter de la publicité sur les maillots des équipes, alors que la majorité d’étrangers dont elles sont composées ne nous représente absolument pas.
Par ailleurs, même quand un club comme l’Olympique lyonnais fait construire son stade (pas encore achevé) afin de pouvoir en capter toutes les recettes financières, les voies d’accès (routes et tramways) ainsi que la force publique employée pour exproprier les riverains qui ne souhaitaient pas abandonner leur terre sont financées par nos impôts et taxes.
Enfin, pour le moment, ses déficits s’accumulent dangereusement (137 millions sur cinq ans) Mais ceux-ci doivent bien profiter à certains affairistes parmi ses actionnaires pour les imputer sur leurs bénéfices et ainsi échapper à l’impôt, puisque la dernière augmentation de capital de… 53 millions d’euros s’est déroulée sans aucune difficulté… avant de déclarer tout récemment un nouveau déficit de 21,4 millions d’euros… soit un déficit cumulé sur les six dernières années supérieur au budget annuel pourtant record de la saison en cours ! Et si tout ç a terminait en surendettement puis en faillite ? Peu leur importe puisque la mafia financière y gagne à tous les coups !