HABITUELLEMENT les media n’ont guère de sympathie pour la royauté. Mais lorsqu’il s’agit de monarchies constitutionnelles et que les monarques sont dépourvus de tout pouvoir et semblent avaliser la révolution arc-en-ciel en cours, ne s’opposent nullement à la décomposition et à la subversion de la nation, de la famille, de la morale, du corps social, alors ils deviennent des héros voire des saints canonisés médiatiquement. C’est le cas d’Elisabeth II depuis sa disparition à 96 ans le jeudi 8 septembre, fête de la Nativité de la Sainte Vierge. On ne peut nier bien sûr les qualités personnelles et réelles de la Reine défunte : c’était incontestablement une femme de devoir, élégante et réservée, qui a rempli consciencieusement sa charge, au moins sur le plan protocolaire, jusqu’à son dernier soupir malgré son grand âge et la maladie. La photo où elle reçoit le salut de son quinzième et dernier Premier ministre, Liz Truss, deux jours avant sa mort au château de Balmoral en Ecosse, donne à voir une main totalement noircie, signe sans doute d’une très mauvaise circulation sanguine. Il est probable que la souveraine a beaucoup souffert les derniers mois de son règne où ses apparitions étaient rares, où elle avait des problèmes de mobilité (on la voyait avec une canne) et probablement des soucis de santé plus graves (des problèmes cardiaques ? un cancer ?). Jusqu’au bout, elle est restée à son poste. D’autres, à sa place, auraient démissionné par confort, par facilité. Ce souci de sa charge est indubitablement à mettre à son crédit. On ne lui a pas non plus connu d’amant, elle ne s’est pas compromise dans des frasques sordides, elle est, semble-t-il, restée fidèle à son époux le prince d’Edimbourg, Philippe Mounbatten, auquel elle a été mariée plus de 73 ans et qui est mort à quelques semaines de son centième anniversaire le 9 avril 2021. Par ses qualités personnelles, elle a réussi à rehausser le prestige de la monarchie britannique largement écorné par la vie dissolue de ses enfants, leurs divorces et leurs séparations et, pire encore, par le comportement ignoble voire criminel du Prince Andrew gravement compromis dans l’affaire du pédomane et violeur Epstein et de son île aux esclaves sexuelles.
Le fait enfin qu’Elisabeth II ne se soit jamais publiquement exprimé personnellement sur le plan politique, qu’elle n’ait jamais voté (la famille royale a l’interdiction de le faire) lui a permis d’assurer autour de sa personne l’unité et la continuité du peuple et de la nation britanniques. C’est une des grandes forces de la monarchie : même constitutionnelle, même en partie dévoyée, par sa stabilité, par sa durée, par son prestige, elle incarne beaucoup mieux que n’importe quelle République ou régime parlementaire la nation. La mort d’aucun chef de gouvernement n’aura occasionné un tel chagrin au peuple britannique parce que précisément la Reine le représentait avec dignité, élégance, discrétion, sans jamais s’abîmer dans les luttes de partis ou de factions. Et les Anglais de moins de 75 ou 80 ans n’ont dans les faits connu qu’elle comme souveraine puisque son règne aura duré 70 ans 7 mois et 2 jours, du 6 février 1952 au 8 septembre 2022, et il est rare qu’on ait des souvenirs précis lorsqu’on est un jeune enfant.
ELISABETH II a connu la fin de l’ancien monde (princesse héritière, elle a même rencontré le pape Pie XII en 1951) et l’avènement du nouveau. Las, elle n’a rien fait, rien tenté pour empêcher ou freiner la décadence et la décomposition politique, morale et spirituelle de son royaume, non plus que l’effondrement et la dislocation de l’empire britannique qui, il n’y a pas si longtemps encore, disposait de la première flotte au monde et possédait des territoires immenses sur les cinq continents. Certes, les institutions britanniques ne donnent pas le droit à la Reine de faire connaître publiquement son avis mais elle eût pu au moins manifester en privé son opposition à la politique d’immigration de masse, à la légalisation de l’avortement et du “mariage” homosexuel, au triomphe du lobby LGBT et du wokisme. Elle n’en a rien fait. Au contraire les seules fois où elle a fait connaître en privé son opinion, c’était toujours pour défendre des positions des plus conformistes et très politiquement correctes. Elle s’est ainsi opposée en privé à Margaret Thatcher qui tenait à garder des relations diplomatiques et économiques avec le régime blanc d’Afrique du Sud, elle a reçu plusieurs fois en grandes pompes Mandela et elle s’est opposée à la tentative de pouvoir blanc en Rhodésie. Et en 2002, quand Jean-Marie Le Pen a été qualifié en France au second tour de l’élection présidentielle, elle a fait part discrètement mais réellement de son inquiétude.
Chef de l’Eglise anglicane, une confession hérético-schismatique pour un catholique, elle n’a rien fait non plus pour en freiner les dérives sociétales et doctrinales. Que des femmes anglicanes deviennent évêques, que des homosexuels notoires soient ordonnés et sacrés, certes dans un rite invalide pour l’Eglise catholique, ne l’a, semble-t-il, pas choquée. En tant que chef de cette confession, elle pouvait donner son avis, exprimer son opposition à ces évolutions destructrices et immorales, elle s’est bien gardé de le faire.
C’EST D’AILLEURS un terrible enseignement à tirer : comment toutes ces personnalités qui ont connu dans leur enfance et leur jeunesse un monde qui tenait encore à peu près debout avec des structures solides (au moins apparemment) ont-elles tout lâché ? Comment se fait-il qu’elles aient accompagné sans mot dire ce long fleuve destructeur renversant tout sur son passage, la foi, la morale, les traditions, la famille, la politesse, la civilisation ? La famille britannique est magnifiquement vêtue, ses palais sont superbes, l’apparat est unique, les décors somptueux, mais à quoi cela sert-il si tout ce luxe, toute cette magnificence ne sont pas mis au service de la vérité et de la justice, du beau, du bien, du vrai ? La monarchie n’a de légitimité que si elle défend vraiment les intérêts de Dieu, de la nation, du peuple. Or force est de reconnaître que les monarchies européennes subsistantes sont au service de l’Etat profond, qu’elles tiennent les mêmes discours que les cénacles mondialistes et que les gouvernements occidentaux dégénérés.
Et de ce point de vue Charles III, fils aîné de la Reine défunte, pourrait être pire encore que sa mère. On connaît ses discours apocalyptiques sur le climat, ses positions écologauchistes, ses inclinations sionistes. Si Elisabeth II a reçu des « survivants de la Shoah » et a tenu sur le sujet des discours convenus, elle ne s’est toutefois jamais rendue dans l’entité sioniste. Il pourrait en aller différemment avec Charles III. La subversion est aujourd’hui tellement universelle, le mal est tellement profond que même les monarchies ne protègent plus contre le processus actuel de lobotomisation des esprits, d’inversion des valeurs, d’abdication des principes et d’asservissement des âmes mais y participent activement. Et le prestige qui y est encore attaché a ceci de pernicieux qu’il rend encore plus efficace auprès des masses le triomphe de l’actuelle idéologie mortifère et contre-nature. Si la Reine qui présente si bien et qui est gardienne des traditions ne s’oppose pas à tous les désordres ambiants, comment un quidam pourrait s’y opposer ? C’est un des drames actuels. Ceux qui devraient dire le beau, le bien, le vrai ne le font pas, bien au contraire.
Par conséquent, plus que jamais, dans ces temps enténébrés, si l’on veut tenir debout et y voir clair, il vaut mieux se confier à la vérité qui illumine plutôt qu’aux mensonges qui leurrent, aux principes qui gardent plutôt qu’aux princes qui dissipent, à Dieu qui sauve plutôt qu’aux hommes qui corrompent.
RIVAROL, <[email protected]
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Bonjour
Vous avez oublié de signaler que ceux qui rendent hommage, au sein de notre «belle république » à la reine d’Angleterre, se seraient sans doute compromis dans le régicide de 1793. Tout n’est qu’hypocrisie en ce monde. Bien cordialement
Et si elle était à l’origine de la déliquescence de son pays , qui n’est d’ailleurs pas son pays , comme vous le savez , elle n’est pas britannique (Windsor ) mais allemande (Saxe-Cobourg-Gotha ).
Ses photos de jeunesse laissent dubitatifs , à 6 ans déjà , elle faisait le salut nazi . Son petit-fils Harry , n’a d’ailleurs pas dérogé à cette charmante tradition familiale (beuveries en uniforme nazi ) ce qui causa un certain émoi dans la presse britannique .
Son époux tenait des discours étonnants « j’aimerais être réincarné en virus pour exterminer l’humanité « . Charles est d’ailleurs très lié au Forum économique Mondial dont il semble même être l’une des têtes . Il aurait donc adopté les vues eugénistes de sa chère famille .
Il milite pour le « changement climatique « et annonce une « campagne militaire « . Bon sang ne peut mentir .
Sur le plan des mœurs , quelle charmante famille ouverte !
Savile , conseiller particulier de Charles et même de la reine (divulgué en ce moment et cela crée un certain malaise ) fut anobli et renforcé ensuite dans son titre par la reine .
Epstein et son amie Maxwell se prélassaient sur son trône à Balmoral .
Certaines disparitions d’orphelins lors de voyages dans les colonies posèrent question .
L’affaire remonte depuis quelques temps .
Les survivants ont tendance à parler .
Le majordome impliqué dans un trafic d’enfants … c’est dans la presse de masse
Enfin , cette brave dame était chef du Comité des 300 et du Consil des 13.
En résumé , une femme très sympathique .