Communiqué de SOS-Education qui déplore le contenu des nouveaux manuels scolaires établis suivant les directives de Najat Vallaud-Belkacem :
Chère amie, cher ami,
Je viens de passer la journée avec une équipe de jeunes professeurs membres de SOS Éducation à examiner les nouveaux manuels scolaires que les éditeurs envoient à tour de bras aux établissements pour répondre à la réforme des programmes scolaires.
C’est l’horreur. Je crois que jamais, au grand jamais, je n’avais vu une telle salade pédagogiste et des propositions d’exercices aussi consternantes.
Songez qu’on propose désormais aux élèves, en français, d’écrire du rap ou de répondre à des SMS de rupture : ‘’Cc c mwa, jcroi kon devré fer 1 brek’’. On leur demande en mathématique de compter des smileys et des « émoticônes ». En physique, on les invite à s’intéresser à l’intensité du courant qui a électrocuté Claude François dans sa baignoire. Etc., etc.
La subversion idéologique est bien sûr partout sournoisement diffusée : ainsi, un manuel de 4ème propose un exercice de rédaction invitant à critiquer son enseignant en « contournant [sa] censure »… que recherche-t-on ainsi, sinon saper l’autorité et le prestige des professeurs ?
Les funestes « EPI » (Enseignements Pratiques Interdiciplinaires) ont fait leur apparition dans la quasi-totalité des ouvrages que j’ai parcourus. On y mélange tout et n’importe quoi, la progression est complètement atomisée, déstructurée… franchement, je plaignais de tout mon cœur ces jeunes enseignants qui se demandaient comment il allaient bien pouvoir faire cours avec ces manuels !
Mais le pire, c’est en histoire-géographie.
Comme on pouvait s’y attendre, la plupart des nouveaux manuels font quasiment l’impasse sur les pages glorieuses de l’histoire de France, pour s’attarder des chapitres entiers sur la culpabilisation mémorielle et la repentance. Pour eux, c’est simple : l’histoire de France, c’est l’esclavagisme au XVIIIème siècle, la colonisation au XIXème, et la collaboration au XXème.
Dans mon vieux Manuel Malet et Isaac, Louis XIV avait droit à presque 100 pages. Maintenant il n’en a plus que… 4 ! Et cela pour expliquer qu’il a ruiné le royaume !
Et certains éditeurs vont jusqu’à faire l’apologie de la ministre Najat Vallaud-Belkacem et de sa réforme du collège, en reproduisant la Une du quotidien socialiste Libération !
Heureusement, il y a quand même quelques bonnes surprises. Le manuel Terre des Lettres, par exemple, qui en français conserve un bon niveau d’exigence sans sacrifier à la mode du tout-pédago. Et en histoire, il y a bien sûr… le Nouveau Manuel d’Histoire publié par la Fondation Aristote avec La Martinière, et coordonné par l’historien Dimitri Casali, avec une belle préface d’un ancien ministre de l’éducation.
Ce manuel d’histoire qui couvre tout le niveau cycle 4 (5ème-4ème-3ème) est vraiment une bouée de sauvetage lancée aux professeurs en perdition dans la réforme du collège. Il présente une approche chronologique, qui tient compte du programme, mais qui complète aussi ses lacunes. Les illustrations sont splendides, les textes bien écrits, et surtout équilibrés dans leur perspective sur les événements historiques. Je viens de découvrir qu’un spécimen est intégralement consultable en ligne, et je vous invite vraiment à prendre le temps de le parcourir en cliquant sur cette image :
Comme vous le voyez, dans ce manuel, pas d’approche thématique éclatée, pas d’EPI, pas de jugements anachroniques sur les pages sombres du passé : mais des leçons solides, une maquette claire, et quelques exercices ludiques pour intéresser les élèves.
Si vous connaissez des professeurs d’histoire, il faut absolument leur faire connaître cet ouvrage ! Transférez-leur ce message sans plus attendre.
Une jeune enseignante enthousiasmée par cet ouvrage m’a confié : « Je crois que ce manuel d’histoire va devenir le symbole de la résistance à la réforme du collège… »