Article d’Yvan Benedetti publié par le journal Militant (n°654).
La France mérite tous les sacrifices, le sacrifice de chacun d’entre nous, et le sacrifice de tous, s’il en va de la victoire. Nous n’avons pas besoin d’être témoins de ce que nous sommes, notre action si. Il faut juste que la signification du sacrifice équilibre le sacrifice, voilà tout. Goethe disait que pour faire une époque il faut laisser un grand héritage. C’est ce que nous allons laisser, et qu’importent les douleurs, les coups, les sacrifices. La France a mérité le sacrifice des meilleurs, elle a mérité le sacrifice de la pucelle d’Orléans, elle a mérité le sacrifice de héros tombés pour elle, et aujourd’hui certains rechignent au sacrifice de l’étendard ! Pourtant, c’est s’inscrire dans leur continuité, celle de ceux qui n’ont pas renoncé. De ceux qui ont vaincu. Si pour mener le combat l’Œuvre française devait passer au bûcher, au peloton d’exécution déjà dressé avant même l’acte d’accusation prononcé dans le procès en sorcellerie mené par l’inquisition ripoublicaine, nul doute qu’elle ne dirait pas moins qu’un Robert Brasillach, attaché au poteau, « courage, tirez, et vive la France ». Voilà ce qu’elle dirait. Elle ne geindrait pas, elle ne se lamenterait pas, elle ne verserait de larme sur elle, mais sur la France, souhaitant de tout son être que son pays soit, au sortir de la nuit, qu’il soit, dans sa chair et son esprit quand le jour reviendra. Car la condamnation de l’Etat est une décoration à qui s’y oppose.
« Messieurs du tribunal, si vous m’absolvez vous me ferez plaisir puisque vous me rendrez à mon travail. Mais si vous me condamnez vous me ferez honneur puisque vous ne condamnez pas un malfaiteur mais le témoin d’une idée, le défenseur d’une foi » disait un révolutionnaire. La menace pèse sur l’Œuvre depuis longtemps déjà, Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’Etat saurait en être témoin.
Il ne s’agit pas aujourd’hui de choisir de la situer dans l’équilibre instable entre l’urgence ou l’éternité. Il s’agit de poursuivre sa mission pérenne, de la faire vivre, selon ce qu’elle est et ce qu’elle nous enseigne, dans la lutte et l’honneur, pour la victoire. Si l’Œuvre cessait de se battre face à la menace, elle cesserait d’être, elle cesserait d’œuvrer. Pour pouvoir vivre, elle mourrait du sacrifice honteux, celui de la lutte sacrifiée à la survie, non celui du héro tombé au champ d’honneur. Elle sacrifierait à sa vie le combat pour la France, au lieu de sacrifier sa vie pour la France. Il ne saurait en être ainsi. « Nous ne vivons pas dans l’attente de sa mort pour la seconde qui suit, mais dans la résurrection, au sortir de la seconde qui précède » disait le pilote de guerre Saint-Exupéry. Il n’y a pas de mort possible pour l’Œuvre tant qu’elle luttera. Il y a sa vie. Il y a sa résurrection aux coups portés, mais pas de mort. « La politique est une partie avec le temps dans laquelle il n’est pas permis de retarder le jeu ». C’est maintenant que la bataille se mène. Nul besoin de retenir ce qui doit arriver. Il faut l’assumer pour mieux avancer. L’énergie dépensée à survivre est celle que l’on ne peut investir dans la lutte, donc la vie, la vraie, et la victoire. Nous devons nous battre pour elle, car l’œuvre est nôtre. Mais nous battre pour elle, c’est nous battre pour la France, en perpétuant son combat. À aucun moment l’Œuvre française n’a été fondée pour elle-même. Elle a été fondée pour restaurer un ordre, pour avancer jusqu’à la Révolution nationale. Voilà ce qu’elle attend de nous. Car nous ne céderons pas, nous vaincrons.
Nous ne sommes pas des survivalistes, là pour tâcher de survivre, reclus, car nous pensons être les meilleurs et l’avenir. Nous sommes des nationalistes, là pour vivre, pour arracher la vie à ceux qui voudraient l’ôter, pour vivre sous le soleil du Cara el sol, pour vivre fiers, droits, prêts à prendre les coups, prêts à les donner, prêts à vaincre. Je comprends ceux qui ont de la peine à voir ainsi leur famille malmenée, car le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas, mais les choix faits démontrent que l’intelligence a aussi sa manière d’aimer comme parfois ne saurait le faire le cœur. Le chef n’a qu un devoir, celui d’être en accord avec le destin historique du mouvement, même s’il diffère des bons sentiments à son égard, s’il diffère de la peine, de la rancœur. « Une élite authentique ne peut naître que de l’adversité qu’il a fallu traverser, endurer, de l’héroïsme qu’il a fallu posséder pour vaincre. Et c’est pourquoi la victoire sacre ». Plus nous nous rapprocherons de la victoire plus les coups vont pleuvoir. Il est certain que ceux qui ne sauraient endurer le crachin ne sauront endurer la pluie.
Quand les chrétiens ne pouvaient plus porter la croix, quand ils se réunissaient dans les catacombes, étaient-ils moins chrétiens ? Étaient-ils moins chrétiens que ces jeunes qui se réunissent avec autorisation préfectorale aux yeux de tous aux JMJ ? Le christianisme en est il mort ? Était-il plus mort interdit qu’autorisé ? Plus de saints sont nés dans les arènes que dans les attroupements festifs. Plus de Saints sont nés sous la torture et les crocs acérés de lions, en outre, pour ce qui nous concerne, ce ne sont rien de plus que le chatouillis de poux dans la crinière. Une gêne, rien de plus. Sans doute pas des saints, peut-être pas des héros, mais des nationalistes, sculptés dans le marbre de l’œuvre, à l’image de la France. Nous ne cesserons le combat qu’au jour de la victoire, ça n’est qu’à ce jour que l’Œuvre trouvera le repos, pas avant. La seule fatalité que nous reconnaissons est celle qui nous lie irrémédiablement à la France, celle qui nous fait l’aimer et la chérir, celle qui nous donne au cœur foi, espérance et amour pour elle. Le nationaliste est un homme de cœur au sens que lui donnait Euripide, celui qui se fie jusqu’au bout à l’espérance. Désespérer est lâcheté disait-il.
On pourra nous accuser de beaucoup de maux mais pas de ceux du lâche car nous irons jusqu’au bout. Droit au but. Sans renoncement possible. Sans capitulation. Droit vers la victoire, une victoire aux traits de la révolution nationale, une victoire aux couleurs de la France !