Fin octobre dernier, le Middle East Monitor, reprenant une enquête de The Grayzone et divers articles de la presse israélienne, avait mis en lumière la grossière réaction de panique des forces de sécurité israéliennes confrontées à l’assaut du Hamas du 7 octobre, conduisant à de nombreux « tirs amis » et « dégâts collatéraux » faisant de nombreuses victimes israéliennes civiles (Voir : « Déluge d’al-Aqsa » : Des témoignages portent un coup dur aux comptes-rendus israéliens)
Tout récemment, Max Blumenthal, rédacteur en chef de The Grayzone, a accusé Israël et les médiats occidentaux d’avoir fabriqué de nombreuses histoires (atrocités, viols, bébés décapités ou jetés dans des fours…) pour justifier la réponse musclée contre la bande de Gaza : « Nous sommes confrontés à l’un des plus grands scandales médiatiques de notre époque… un journaliste après l’autre de publications libérales éclairées a été amené à publier une fabrication après l’autre par un gouvernement qui avait sélectionné des témoins pour présenter une histoire », justifier la destruction totale de la bande de Gaza et empêcher tout retour de la population palestinienne.
C’est maintenant une ONG israélienne qui est accusée d’avoir abusé de sa mission après le 7 octobre, en « diffusant des récits d’atrocités qui n’ont jamais eu lieu et en publiant des photos sensibles et graphiques » pour dynamiser sa collecte de fonds… Une ONG, Zaka, qui était encensée jusque dans nos médiats français, comme Le Parisien, France 24, FranceTVInfo, 20 Minutes, TV5 Monde, Le Point, Euronews… avec forces éloges, louanges et compassion pour « la mission particulièrement éprouvante pour ses bénévoles » donnant crédit « aux secouristes de l’organisation israélienne encore sous le choc des atrocités découvertes ». On attend maintenant les enquêtes de nos médiats pour informer le public français des agissements plus que cyniques et suspects de l’ONG…
« Les morts comme accessoires » : une ONG israélienne accusée d’avoir abusé de sa mission après le 7 octobre
L’enquête du quotidien israélien Haaretz sur le travail effectué après l’attaque du 7 octobre par la branche de Jérusalem de Zaka, une organisation israélienne privée ultra-orthodoxe qui rassemble les restes humains après des attaques et des catastrophes, a révélé des cas de « négligence, de désinformation et une campagne de collecte de fonds qui a utilisé les morts comme des accessoires ».
En pleine guerre et au milieu du chaos provoqué par l’attaque du Hamas contre Israël, Zaka organisait des tournées avec des donateurs, des entretiens avec les médias et aurait abusé de sa mission pour collecter des fonds selon le journal israélien, qui relève notamment que cela aurait été permis grâce aux liens entre un responsable de l’organisation et l’armée. Des techniques qui lui ont permis de collecter, depuis le 7 octobre, des dizaines de millions de shekels.
« Mise en scène »
En ouverture de son enquête, le Haaretz publie une photo montrant des membres de cette organisation se détendre, au téléphone, assis autour d’une table pliante. Derrière eux, par terre : un cadavre enveloppé dans un sac plastique blanc. Cette photo aurait été prise à Kfar Aza, kibboutz situé à la frontière avec la bande de Gaza, au cours de la deuxième semaine de la guerre. Une enquête sur cette scène a démontré que les volontaires présents étaient, en train de « passer des appels vidéo et de faire des vidéos à des fins de collecte de fonds ». Un observateur n’appartenant pas à Zaka Jérusalem a déclaré que « le corps faisait partie d’une mise en scène destinée à attirer des donateurs ».
Dettes
Selon Haaretz, l’organisation était « empêtrée dans des dettes de plusieurs millions de shekels » et risquait « l’insolvabilité » à la veille de la guerre. Mais, selon une source de Zaka Jérusalem, l’organisation a collecté plus de 50 millions de shekels (13,7 millions de dollars) depuis le 7 octobre. Le journal affirme que si « la collecte de fonds pour une organisation est un acte tout à fait légitime », « le moment choisi et la manière dont cela a été fait soulèvent des inquiétudes ». « Ces préoccupations ne sont certainement pas atténuées par le fait que Zaka Jérusalem a loué les services d’un bureau de relations publiques qui, dès les premières semaines de la guerre, a accompagné et photographié les volontaires » lors de leurs missions.
Et le déploiement important de l’ONG sur les lieux de l’attaque du Hamas, aux dépens d’autres organisations faisant le même travail, notamment au sein même de l’armée, a été facilité par les relations existant entre elle et le Commandement du front intérieur israélien (Home Front Command). Le chef des « Forces spéciales » de Zaka Jérusalem, Haim Outmezgine, est en effet réserviste au sein de l’unité de sauvetage du Commandement du front intérieur.
Dans les premiers jours de la guerre, « l’armée israélienne a décidé de renoncer au déploiement de centaines de soldats spécialement formés à l’identification et à la collecte de restes humains lors d’incidents ayant entraîné un grand nombre de victimes ». Au lieu de cela, le commandement du front intérieur a choisi de mobiliser Zaka Jérusalem, aux côtés de soldats de l’unité de recherche du rabbinat militaire.
Une présence quasiment exclusive de l’organisation qui leur a entre autres permis d’organiser des « visites » pour des donateurs, bien que les zones dans lesquelles elles avaient lieu étaient normalement fermées au public, mais aussi de mettre en avant le travail de leurs bénévoles. Des corps déjà recouverts d’un sac mortuaire portant le logo de l’armée, ont entre autres été placés dans un second sac, sur lequel apparaissait cette fois le logo de l’ONG.
« Atrocités qui n’ont jamais eu lieu »
L’organisation est également accusée par Haaretz de « diffuser des récits d’atrocités qui n’ont jamais eu lieu, de publier des photos sensibles et graphiques, et d’agir de manière non professionnelle sur le terrain ».
Parmi les accusations de manque de professionnalisme, un officier de l’armée israélienne a déclaré au Haaretz : « Nous avons reçu des sacs (contenant des dépouilles, ndlr) sans documentation, et parfois avec des parties de corps qui n’avaient aucun rapport entre elles. » En outre, Zaka a affirmé que les corps avaient été entièrement évacués de certains lieux « alors que ce n’était pas le cas », d’après des sources militaires interrogées par le quotidien.
Le Haaretz affirme également que les bénévoles de Zaka ont fait circuler « plusieurs histoires sans fondement », comme celle selon laquelle l’un d’entre eux aurait trouvé « les corps brûlés et mutilés de 20 enfants » dans une localité proche de Gaza.
Source : L’Orient Le Jour
Voir aussi :
Sachant que la Zakat est l’aumône islamique:
qu’on m’explique, il faut leur verser l’argent en shekel ou en dirham à Zaka?
Je me perds un peu dans ce monde.