Depuis le 7 octobre 2023 et l’assaut du Hamas en terre confisquée hors de la bande de Gaza qui a fait environ 1 100 victimes israéliennes et 250 otages, ce sont aussi plus de 500 soldats de l’armée sioniste qui ont été tués au cours de l’opération de représailles et plus de 26 000 Palestiniens de Gaza qui ont péri (dont plus de 10 000 enfants) et 65 000 qui ont été blessés. Le siège et la destruction-annihilation de Gaza se poursuit, y compris sur les hôpitaux, écoles, édifices religieux… ayant provoqué le déplacement de plus de 1,9 millions de Gazaouis (soit 85 % de la population) qui font alors face à toutes les pénuries et épidémies que l’on peut imaginer.
Rien ne freine le rouleau compresseur du cabinet Netanyahou dont le jusqu’auboutisme et le fanatisme du projet sioniste d’annexion totale des dernières terres palestiniennes qui n’étaient pas encore sous son contrôle, apparaissent au grand jour.
Rien n’y fait :
- ni les invitations pressantes mais amicales des États-Unis à épargner les populations civiles et à ne pas hypothéquer encore un peu plus la possibilité d’un État palestinien, auxquelles Netanyahou a répondu d’un « non » franc, massif et décomplexé ;
- ni les mises en garde de la Cour internationale de justice appelant Israël à ne pas permettre la commission d’un « génocide », à laquelle Netanyahou a répondu par des allégations d’antisémitisme à l’encontre des pays qui l’ont saisie.
- ni même les appels à un cessez-le-feu des familles de ces Israéliens qui sont encore otages…
Emporté par son ambition messianique de réaliser le « Grand Israël », ne rencontrant aucune entrave sur son chemin, le cabinet Netanyahou menace même le monde d’étendre le conflit :
- au Liban sous le prétexte de détruire le Hezbollah (qui défend la souveraineté du Liban),
- contre l’Iran sous le prétexte de l’empêcher d’acquérir « la bombe » et de soutenir les mouvements de l’Axe de la résistance (au chaos que les américano-sionistes sème au Proche-Orient).
L’impasse – avant le gouffre – est totale. C’est le moment qu’a choisi le Hamas pour livrer « son récit » ou « sa version » du 7 octobre dans un document de 17 pages rendu public le 24 janvier.
Origine du conflit israélo-palestinien
Le Hamas replace les derniers événements dans le contexte plus large de la lutte quasi-centenaire du peuple palestinien pour « l’indépendance, la dignité et la libération de la plus longue occupation de tous les temps ».
Il fait le rappel historique de l’agression sioniste contre les droits des Palestiniens sur la terre de Palestine :
« La bataille du peuple palestinien contre l’occupation et le colonialisme n’a pas commencé le 7 octobre, mais a commencé il y a 105 ans, dont 30 ans de colonialisme britannique et 75 ans d’occupation sioniste. En 1918, le peuple palestinien possédait 98,5 % de la terre de Palestine et représentait 92 % de la population de la terre de Palestine. Les Juifs, qui ont été amenés en Palestine dans le cadre de campagnes d’immigration de masse en coordination entre les autorités coloniales britanniques et le mouvement sioniste, ont réussi à prendre le contrôle d’à peine 6% des terres en Palestine et à représenter 31% de la population avant 1948, date à laquelle l’entité sioniste a été déclarée sur la terre historique de Palestine. À cette époque, le peuple palestinien a été privé du droit à l’autodétermination et les factions sionistes se sont engagées dans une campagne de nettoyage ethnique contre le peuple palestinien, visant à l’expulser de ses terres et de ses régions.
En conséquence, les factions sionistes ont pris le contrôle par la force de 77% de la terre de Palestine où ils ont expulsé 57% de la population de Palestine, détruit plus de 500 villages et villes palestiniens, et commis des dizaines de massacres contre les Palestiniens qui ont globalement abouti à la création de l’entité sioniste en 1948. De plus, dans la continuité de l’agression, les forces israéliennes ont occupé en 1967 le reste de la Palestine, y compris la Cisjordanie, la Bande de Gaza et Jérusalem, en plus de territoires arabes autour de la Palestine. »
Le Hamas rappelle alors les innombrables souffrances des Palestiniens qui ont découlé des « 75 ans d’occupation ».
Fondements de la résistance palestinienne
Le Hamas affirme que « son conflit est avec le projet sioniste, et non avec les Juifs en raison de leur religion. Le Hamas ne mène pas une lutte contre les Juifs parce qu’ils sont juifs, mais mène une lutte contre les sionistes qui occupent la Palestine ».
Il réfute l’amalgame des « sionistes qui identifient constamment le judaïsme et les Juifs avec leur propre projet colonial et leur entité illégale » et s’affirme comme un « mouvement de libération nationale qui a des objectifs et une mission claire, qui tire sa légitimité de résistance à l’occupation, du droit palestinien à la légitime défense, à la libération et à l’autodétermination ».
Le Hamas rappelle que « résister à l’occupation par tous les moyens, y compris la résistance armée, est un droit légitimé par toutes les normes, les religions, les lois internationales, y compris les Conventions de Genève et son premier protocole additionnel et les résolutions de l’ONU qui s’y rapportent » comme par exemple « la résolution 3236 de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée par la 29e session de l’Assemblée générale le 22 novembre 1974, qui a affirmé les droits inaliénables du peuple palestinien en Palestine, y compris le droit à l’autodétermination et le droit de retourner dans « leurs maisons et leurs biens d’où ils ont été expulsés, déplacés et déracinés ».
Il en tire la conséquence :
« Le prétexte de la « légitime défense » [de l’occupation israélienne] pour justifier son oppression contre le peuple palestinien est un processus mensonger. Ce n’est pas l’entité israélienne qui a le droit de défendre ses crimes et son occupation, mais le peuple palestinien qui a le droit d’obliger l’occupant à mettre fin à l’occupation ».
Comme l’avait également rappelé « en 2004, la Cour internationale de Justice (CIJ) dans un avis consultatif sur l’affaire concernant les « conséquences juridiques de la construction d’un mur dans le territoire palestinien occupé », déclarant que « Israël force d’occupation brutale – ne peut pas s’appuyer sur un droit de légitime défense pour construire un tel mur sur le territoire palestinien. » Gaza étant, en vertu du droit international, toujours une terre occupée, de sorte que les justifications de l’agression contre Gaza sont sans fondement et manquent de sa capacité juridique, ainsi que de l’essence de l’idée de légitime défense. »
Projet de « Grand Israël »
Avec « l’échec de toutes les initiatives de libération et de retour [des Palestiniens expulsés], et aussi après les résultats désastreux du soi-disant processus de paix », le Hamas attire l’attention sur l’indifférence ou la complicité de nombreuses chancelleries et de la « communauté internationale » à la situation des Palestiniens, qui donnent encore aujourd’hui à l’État sioniste une impunité/immunité pour poursuivre toujours plus avant son projet :
« – Les plans de judaïsation israéliens à la mosquée bénie Al-Aqsa, ses tentatives de division temporelle et spatiale, ainsi que l’intensification des incursions de colons israéliens dans la Sainte mosquée.
– Les pratiques du gouvernement extrémiste israélien, qui décide de mesures pratiques visant à annexer toute la Cisjordanie et Jérusalem sous la soi-disant « souveraineté d’Israël », dans le cadre de plans mis officiellement sur la table par Israël pour expulser les Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres.
– Les milliers de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes qui subissent la privation de leurs droits fondamentaux ainsi que des agressions et des humiliations.
– Le blocus aérien, maritime et terrestre injuste imposé à la bande de Gaza depuis 17 ans.
– L’expansion des colonies israéliennes à travers la Cisjordanie à un niveau sans précédent, ainsi que la violence quotidienne perpétrée par les colons contre les Palestiniens et leurs biens.
– Les sept millions de Palestiniens qui vivent dans des conditions extrêmes dans des camps de réfugiés et d’autres régions, et qui souhaitent retourner sur leurs terres, et qui ont été expulsés il y a 75 ans.
– L’échec de la communauté internationale et la complicité des superpuissances à empêcher la création d’un État palestinien. »
L’impasse
Le Hamas fait le constat de l’impasse dans laquelle se trouve les Palestiniens qui ne veulent pas abdiquer leurs droits et leur présence sur cette terre : « Qu’attendait-on du peuple palestinien après tout cela ? Continuer à attendre et à compter sur l’ONU impuissante ! Ou prendre l’initiative de défendre le peuple palestinien, ses terres, ses droits et ses Lieux sacrés. Sachant que le droit de se défendre est un droit inscrit dans les lois, normes et conventions internationales. ».
Il affirme en conséquence que les opérations de la résistance palestinienne constituent « un acte défensif dans le cadre de l’élimination de l’occupation israélienne, de la revendication des droits des Palestiniens et de la libération et de l’indépendance comme l’ont fait tous les peuples du monde », et que ses opérations étaient « une étape nécessaire et une réponse normale pour faire face aux conspirations israéliennes contre le peuple palestinien et sa cause ».
Le Hamas revient alors sur ses actes de guerre du 7 octobre et sur les représailles de l’occupant, sur le déroulement et les errements réciproques dont on pourra prendre connaissance dans le document intégral (version en français) disponible ici : « Opération Déluge d’Al-Aqsa, notre récit ».
Le Hamas reconnait que le « chaos » a entraîné des « erreurs » même si ses cibles étaient « les sites militaires israéliens » cherchant « à arrêter les soldats de l’ennemi pour faire pression sur les autorités israéliennes afin qu’elles libèrent les milliers de Palestiniens détenus en Israël ». Il reconnait aussi que « des fautes se soient produites lors de la mise en œuvre de l’opération Déluge d’Al-Aqsa en raison de l’effondrement rapide du système de sécurité et militaire israélien et du chaos causé le long des zones frontalières avec Gaza ».
Il rappelle qu’« il a traité de manière positive et bienveillante tous les civils qui ont été détenus à Gaza, et a cherché dès les premiers jours de l’agression à les échanger », comme « pendant la trêve humanitaire d’une semaine où ces civils ont été libérés en échange de la libération de femmes et d’enfants palestiniens des prisons israéliennes. »
Et il s’affirme favorable à « une enquête internationale transparente » sur les événements de cette journée, rappelant que « la Palestine est un État membre de la Cour pénale internationale (CPI) et a adhéré à son Statut de Rome en 2015 » et que « lorsque la Palestine a demandé une enquête sur les crimes de guerre commis par Israël sur ses territoires, elle s’est heurtée à l’intransigeance et au rejet d’Israël, ainsi qu’à des menaces de punir les Palestiniens pour la demande à la CPI ».
Appel et solutions
Confronté au projet sioniste d’annexion totale et à l’impunité dont il jouit depuis de nombreuses décennies conduisant à l’impasse actuelle, le Hamas énumère finalement les conditions seules susceptibles de permettre une sortie et un règlement du conflit :
« Les superpuissances, en particulier les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, entre autres, doivent cesser de fournir à l’entité sioniste une couverture pour échapper à la responsabilité, et cesser de la traiter comme un pays au-dessus des lois. Un tel comportement injuste de la part de ces pays a permis à l’occupation israélienne pendant 75 ans de commettre les pires crimes jamais commis contre le peuple palestinien, la terre et les Lieux saints. Nous exhortons les pays du monde entier, aujourd’hui et plus qu’hier, à assumer leurs responsabilités »
« Nous demandons instamment de s’opposer aux tentatives israéliennes de provoquer une nouvelle vague d’expulsion – ou une nouvelle Nakba – des Palestiniens, en particulier dans les territoires occupés en 1948 et en Cisjordanie. »
« Nous appelons à maintenir la pression populaire dans le monde entier jusqu’à la fin de l’occupation ; nous appelons à s’opposer aux tentatives de normalisation avec l’entité israélienne ».
Une très belle synthèse et mise au point.
Malheureusement, une guerre ne se gagne pas au tribunal, c’est plutôt le tribunal qui se gagne par la guerre.
Avé!
Parler, parler encore, de LA solution finale à deux états « Depuis 1934 »: le Birobidjan (& son drapeau)!
Palestine aux Palestiniens!
Birobidjan aux juif..!
Avec lamentable mur en virtuel par leur rabbi Solomon Friedman pour les images et Face de bouc-google pour le matériel…
Salut à la Vérité!