Le 23 novembre, Emmanuel Macron, le président que tout le monde nous envie, twittait que « toute frappe contre des infrastructures civiles constitue un crime de guerre » et surtout qu’un tel crime « ne peut rester impunie ». Il menaçait ainsi implicitement la Russie et ses dirigeants d’un procès ou d’une comparution devant un Tribunal international dans une sorte de répétition d’un « Nuremberg ». Le motif : des frappes russes sur les infrastructures électriques ukrainiennes qui privent largement le pays d’électricité ou provoque des interruptions inopinées.
Des bombardements massifs ont eu lieu aujourd’hui contre l’Ukraine, laissant une grande partie du pays sans eau ni électricité. Toute frappe contre des infrastructures civiles constitue un crime de guerre et ne peut rester impunie.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 23, 2022
Mais nous ne souvenons pas qu’il ait appelé à traduire devant la justice internationale les responsables de l’OTAN et des pays membres qui ont participé à la fin des années 90 aux bombardements de la Serbie dont les infrastructures civiles leurs paraissaient alors être des cibles légitimes.
Rafraichissons-lui la mémoire !
Extrait d’un briefing du porte-parole de l’OTAN, Jamie Shea. Bruxelles, le 25 mai 1999 :
Question : « Si vous dites que l’armée [yougoslave] dispose de nombreux générateurs, pourquoi privez-vous le pays de 70 % non seulement de l’électricité mais aussi de l’approvisionnement en eau, car selon vous, [l’OTAN] ne frappe que les installations militaires. »
La réponse était la suivante :
« Malheureusement, les systèmes de commande et de contrôle dépendent également de l’électricité. Si Milosevic veut vraiment que ses citoyens aient de l’eau et de l’électricité, il n’a qu’à accepter les conditions de l’OTAN et nous arrêterons cette campagne. Jusqu’à ce qu’il le fasse, nous continuerons à attaquer les cibles qui alimentent son armée en électricité. S’il y a des conséquences pour la population, c’est son problème [celui de Milosevic]. L’eau et l’électricité sont utilisées contre le peuple de Serbie, nous les avons « coupées » de manière permanente ou pour une longue période au nom de la vie des 1,6 million de Kosovars qui ont été chassés de leurs maisons et dont la vie a été gravement endommagée. Cette différence ne plaira pas à tout le monde, mais pour moi, elle est fondamentale. »
Pourquoi, en Yougoslavie, les frappes sur les infrastructures énergétiques ne constituaient pas un crime de guerre en 1999, alors qu’en Ukraine, la même chose le serait ? Le double discours sans gêne des élites atlantistes occidentales est flagrant et pitoyable !
Ce deux poids – deux mesures est devenu, depuis le 24 février, une marque de fabrique attestant de l’insincérité totale des « progressistes » ou « mondialistes » qui s’émeuvent et que l’on n’a jamais entendu à propos de l’Irak, la Serbie, la Libye, la Syrie…
Leur système « d’ordre international » fondé sur « des règles » (les leurs) depuis 1945 doit être détruit !
Vous avez bien dit : quand on fait preuve d’un tel cynisme en revendiquant la destruction des moyens de survie de la Serbie, eau, électricité, bombardements ciblés d’infrastructures civiles, et utilisation de bombes à uranium appauvri pour répandre les cancers chez les civils, on est ensuite mal venu et sans légitimité pour s’indigner de frappes russes sur les infrastructures électriques et stratégiques en Ukraine.
Les occidentaux ont anéanti la Serbie chrétienne orthodoxe pour installer un pays mafieux musulman inexistant auparavant au cœur de l’Europe. Et les européens toujours aussi vassaux et aveugles quand les US sont à la manœuvre ont collaboré naïvement et connement à l’installation de deux nouveaux états musulmans au centre des Balkans, le Kosovo et la Bosnie. Sans voir que les États-Unis minait ainsi l’Europe par deux États nouveaux hétérogènes à l’Europe chrétienne et ferment d’un islamisme ottoman. Les Clinton savaient, eux, ce qu’ils faisaient avec la collaboration aveugle et insouciante des européens.
Rien n’à changé depuis et nous renouvelons en Ukraine la même illusion et la même tragique erreur. En pire d’ailleurs. L’Europe n’à aucune vision stratégique ni intelligence de l’histoire.
Cela se paiera cher.