L’étrange apparition d’un « expert »dont les médiats cachent l’inversion au salafisme
Il y a un an, Romain Caillet était totalement inconnu du public comme des spécialistes de la question islamiste. Ce simple titulaire d’un DEA d’histoire médiévale est devenu à la fin de l’été l’un de ces spécialistes qui apparaissent de nulle part et se répandent dans tous les médiats. Libération, Le Parisien, France 24, Le Monde, L’Huffington Post, L’Express, RFI, Le Soir, France Info, France Culture, Le Figaro, Le JDD, Le Point, Paris Match, 20 Minutes, Atlantico, Le Temps… en quelques semaines, la quasi-totalité des journaux de l’establishment, parfois repris par des sites « patriotes » et souvent par des sites sionistes, réalise des entretiens avec Romain Caillet, quand ils ne lui ouvrent pas leurs colonnes pour des tribunes ou des articles.
Cet « expert » intervient sur les questions liées à l’islamisme : depuis peu, il avait totalement réorienté sa carrière scientifique pour se tourner vers l’étude des taqfiristes auquel il consacrait une thèse. Ses premiers articles consacrés au sujet remontent seulement à 2012. Il était attaché à l’Institut français du Proche-Orient (IFOP) à Beyrouth, ville où il s’est installé avec sa famille.
Durant tous ces mois, Romain Caillet est intervenu sur une question particulièrement sensible. À aucun moment pourtant sa propre position vis-à-vis de l’islam n’a été précisée par les médiats. Aucun d’entre eux n’a cru bon de préciser à leurs lecteurs, auditeurs ou spectateurs que Romain Caillet s’était inverti à l’islam, alors même que son nom et son prénom laissaient accroire qu’il était Européen, à tout le moins de culture chrétienne. De plus selon les autorités libanaises, Romain Caillet ne s’est pas inverti à n’importe quel courant de l’islam, mais au salafisme, le même d’où sont nés les divers groupes de tueurs qui sèment aujourd’hui la mort sur tous les continents. Il est vrai que les mêmes escrocs médiatiques invitent quotidiennement des extrémistes juifs ou de gauche sans jamais préciser leurs appartenances même quand ils interviennent sur des sujets les touchant directement.
Un expert qui abandonne sa thèse
Depuis, il a été révélé que Romain Caillet avait abandonné sa thèse d’histoire contemporaine qui portait sur le thème : « Les nouveaux muhâjirûn. L’émigration des salafistes français en “terre d’Islam” », dirigée par François Burgalat, de l’université de Provence.
Contrairement à ce qu’il laissait entendre, il n’avait pas rejoint le prestigieux Institut français du Proche-OrientBeyrouth et n’en était pas membre. Il y était simplement « doctorant associé » le temps de ses études. Or, depuis plusieurs mois, ses analyses avaient été largement critiquées, au sein de l’IFOP comme dans la société libanaise, notamment quand il s’agissait de faits liés aux criminels islamistes. Ces critiques n’émanaient pas seulement des chiites, mais également de la gauche libanaise, qui l’a accusé d’attiser les tensions dans un pays au bord de la guerre. Malgré cela, les médiats français lui ont ouvert leurs portes sans la moindre réticence.
Au Liban, le « chercheur » a donné régulièrement la parole aux pires islamistes. C’est lui notamment qui permit à la voix d’Ahmed al-Assir d’obtenir un vaste écho. Ce religieux extrémiste est l’un des soutiens actifs des terroristes en Syrie ; il a depuis fait sienne la cause des égorgeurs islamistes, jusqu’à ce qu’il fasse tuer plusieurs de ses partisans dans de violents combats avec l’armée libanaise. Ahmed al-Assir est désormais en fuite.
Expulsé du Liban
Le 28 février, « Romain Caillet », islamiste à papiers français de retour du Maroc, a été interpellé au Liban à sa descente d’avion. Après 29 heures dans les locaux dans les services de sécurité libanais, il a été expulsé du pays à cause de ses liens avec des organisations terroristes.
Cet « expert » en islam, lui-même inverti à l’islam dans sa version sunnite, a multiplié les positions politiques ces derniers mois. Comme les islamistes, il considère le Parti d’Allah (Hezbollah) libanais, de tendance chiite, comme un ennemi. Il a également lancé des attaques contre l’armée libanaise, l’armée du pays qui l’a accueilli, lui et sa famille.
Ce sont ces positions, épousant parfaitement celles des égorgeurs, qui ont conduit les services de sécurité libanais à enquêter sur son cas et à considérer ses liens avec les islamistes suffisamment suspects pour nécessiter son expulsion d’un pays où les terroristes ont commis de nombreuses attaques meurtrières ces derniers mois. Plus de trente soldats libanais ont payé de leur vie leur lutte contre les terroristes.
« C’est un mélange de plusieurs éléments qui a fini par focaliser l’attention sur Romain Caillet : son apparence – il porte la barbe –, le fait qu’il soit un musulman converti d’obédience salafiste, qu’il critique les forces de sécurité et le Hezbollah et qu’il affiche de l’empathie pour les salafistes, tout en n’étant pas dans la légitimation de la lutte armée. Il s’inscrit plutôt dans une perspective de lutte contre le terrorisme. Mais l’ambivalence de son profil a brouillé son image aux yeux des autorités libanaises, et lui n’a pas mesuré le climat de paranoïa [sic] »
constate une « source informée » citée par les médiats.
Romain Caillet est donc désormais sur le territoire français, la République française ayant montré depuis de nombreuses années qu’elle préférait risquer la vie de la population plutôt que d’appliquer de sévères mesures de contrôles, réservées aux seuls nationalistes. Au Liban, les crimes des islamistes ont servi de leçon ; en France, il faudra bien d’autres morts pour que les leçons portent.