Avouons que la stratégie militaire russe face à l’axe US/OTAN en Ukraine qui n’a cessé de faire débat depuis le 24 février se trouve dans l’une de ses pires mauvaise passe : quitter la rive droite du Dniepr pour établir une ligne de défense sur la rive gauche relève certes du bon sens militaire mais c’est tout ce qui précède qui fait problème.
Les troupes (30 000 hommes et 5 000 équipements) se sont donc repliés sur la rive orientale du fleuve et elles y préparent désormais leurs premières et deuxièmes lignes de défense. Quelques 115 000 habitants au total – qui souhaitaient être relogés sous des latitudes plus sûres – ont été évacués de la rive droite. Et ce, sur fond de destruction des points de passage stratégiques sur le Dniepr, avec un pilonnage ukrainien méthodique depuis trois mois des ponts, ferries, pontons et d’armement massif associé à la gestion de facto des opérations ukrainiennes par l’OTAN faisant bénéficier l’Ukraine de la force occidentale en matière de reconnaissance, de communications, de commandement et de contrôle.
Un retrait annoncé et médiatisé qui intervient néanmoins juste après l’entretien Patruchev/Sullivan laissant planer la rumeur d’un accord tacite ou implicite entre États-Unis et Russie…
Depuis lors, un certain nombre d’experts militaires ont admis que les troupes ukrainiennes ne pourraient pas traverser le fleuve Dniepr dans un proche avenir, ce qui signifie la création d’une nouvelle ligne de démarcation le long du fleuve entre les forces otano-ukrainiennes et russes dans la région. Ainsi, et cela est reconnu par les militaires ukrainiens eux-mêmes, il est quelque peu prématuré pour le régime de Kiev de se réjouir de l’abandon de Kherson par les Russes. L’hiver approche, et cette ligne de front pourrait ne pas bouger avant le printemps prochain.
Quoi qu’il en soit, ce repli est le troisième d’ampleur depuis le début de l’opération le 24 février, les Forces armées s’étant retirées au printemps des environs de Kiev et en septembre de la région de Kharkov. Même si, à chaque fois, les troupes russes n’ont pas été écrasées militairement et se sont retirées en plus ou moins bon ordre.
Ce qui fait quand même de la retraite de Kherson, perte tactique en soi relativement mineure, une défaite majeure en termes politiques et médiatiques. Surtout que Kherson tombée, les forces de Kiev sécurisant leur flanc, peuvent libérer des forces pour attaquer le Donbass ou potentiellement frapper des cibles en Crimée.
En Russie, les autorités bien que douchées, ne se résignent pas. Par exemple Dimitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe :
« Rappelez-vous que c’est la Russie aujourd’hui qui forme le futur ordre mondial, et non les États-Unis avec la Grande-Bretagne ou l’obscur Kiev (…) Rappelez-vous que la Russie seule combat l’OTAN et le monde occidental (…) Pour des raisons évidentes pour toutes les personnes raisonnables, la Russie n’utilise PAS encore tout son arsenal de moyens de DESTRUCTION possibles et n’a PAS frappé toutes les cibles ennemies possibles situées dans des zones peuplées, non seulement par notre gentillesse humaine inhérente, mais il y a un temps pour tout (…) Seule l’unité la plus grande, le travail acharné quotidien et la solidité morale la plus élevée sont capables de fournir une victoire au pays. »
Ou encore Dimitri Rogozine, ancien chef de l’agence spatiale russe, qui dirige actuellement un groupe de conseillers militaires dans la zone d’opération spéciale fournissant un soutien militaro-technique aux unités de la DNR :
« Je n’ai aucun doute sur la victoire. Mais ce sera difficile, très difficile. Je ne me souviens pas que la Russie se soit battue en même temps avec une coalition aussi puissante de pays de haute technologie ».
The Guardian écrit :
« Poutine entend « geler » le conflit afin de regrouper et de former correctement un grand nombre de soldats mobilisés. « Poutine n’est pas pressé. Il pense qu’il est dans un conflit long et plus large avec l’Occident », a déclaré l’ex-responsable. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov et le fondateur de Wagner, Yevgeny Prigozhin, ont approuvé à l’unanimité la retraite de Kherson, le premier la qualifiant de « choix difficile mais sûr entre des sacrifices insignifiants pour des déclarations bruyantes et sauver la vie inestimable de soldats. Les forces russes avaient passé plusieurs semaines à construire des fortifications sur la rive est du Dniepr avant l’annonce de la retraite, où les forces russes devrait maintenant prendre position. »
Finalement, ce retrait russe apparait comme une première correction visible par Serguey Surovikin des erreurs de planification stratégique ou tactique du commandement russe qui l’a précédé et qui n’a pas exploité la tête de pont que constituait Kherson.
La Russie est loin d’avoir perdu ses capacités offensives ou ses réserves. Notamment avec à sa disposition des drones et missiles qui ont fait leur preuve contre les infrastructures ukrainiennes et, en arrière-plan, la réorganisation du corps militaire russe avec l’intégration progressive des mobilisés.
jeune-nation.com
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Bravo à toute l’équipe.
Cette guerre est un gag… Les russes se replient a portée de tir Ukrainien pas un obus tirés… Les ukrainiens reprennent la ville les haut fonctionnaires compris le clown président y vont a portée de tir russe pas un coup de canon pas un missile….
On occupe juste la populasse comme tjr, en Europe pour finir l’asservissement et cacher la débâcle économique, en russie pour cacher la merde au chat, la corruption et la merde économie aussi (pour le peuple)
Il ne faut pas oublier qu’il est toujours hasardeux d’attribuer ses propres critères de jugement à des peuples de culture différente. D’où l’erreur qui consiste à affirmer que ce retrait de Kherson serait un traumatisme pour le peuple Russe.
Si le fait d’avancer ou de reculer, de gagner ou de perdre du territoire, ont toujours été des critères de victoire ou de défaite en occident, les retraits tactiques – y compris sur des centaines de kilomètres ! – sont au contraire inhérents à le stratégie militaire des Russes et les ont toujours conduits, à long terme, à la victoire. Songez à le retraite face à la Grande Armée Napoléonienne ! Songez à la même retraite face aux Allemands !
L’Histoire nous en apporte la preuve : A l’échelle d’une guerre, les notions d’espace et de temps ainsi que le recours au « Général Hiver » ont toujours été utilisées à leur avantage par les Russes.
Ce que leurs adversaires ont trop souvent compris trop tard…
Et il y a, par ailleurs, une autre leçon dispensée par l’Histoire des guerres à l’Est : C’est à partir du moment où l’on croit que l’ours Russe, blessé, a un genoux à terre qu’il devient vraiment dangereux.
J’en appelle au témoignage de Napoléon et d’Hitler, qui furent tout de même plus sérieux que Zelenski…
Bien sûr que c’est un traumatisme pour les Russes, voir cet article sur Ria Novosti:
https://ria.ru/20221110/kherson-1830400614.html
C’est au contraire faire du relativisme culturel à outrance qui est une erreur:
dans tous les stades du monde, quand on voit son équipe jouer dans ses 18 m ou dans ses 22, c’est un traumatisme.
Chacun ses critères…
Depuis l’antiquité, les jeux du cirque ont été des dérivatifs détournant les capacités d’enthousiasme des peuples au bénéfice des dirigeants qui les aveuglent et les manipulent.
Autour des « stades du monde » il n’y a que des crétins conditionnés beuglant pour des motifs dérisoires.
J’espère pour les Russes qu’ils sont moins nombreux chez eux que chez nous.
Et ce n’est évidemment pas à eux que je me réfère.
Comme le chantait Brigitte Bardot à l’époque,
Il n’y a plus personne dans la ville de Kherson …