Le wahhabisme a longtemps été la religion d’État du royaume saoudien, une des écoles islamiques les plus rigoristes de toutes, prônant « un retour aux pratiques en vigueur dans la communauté musulmane du prophète Mahomet et ses premiers successeurs ou califes » et dont le rigorisme est accusé d’avoir largement inspiré la doctrine d’al-Qaïda ou de Daech.
Le royaume vivrait-il aujourd’hui une « petite révolution » idéologique, sacrifiant à la realpolitik d’alliance régionale avec l’État juif qui occupe illégalement la Palestine ?
En effet, l’Arabie saoudite a supprimé de l’enseignement scolaire tous les textes du programme qui expriment une hostilité à l’encontre des autres religions, Israël et de l’homosexualité, a conclu l’Institut de surveillance de la paix et de la tolérance culturelle, dont le siège se trouve à Tel Aviv en Palestine occupée.
Selon un site d’informations arabe, le rapport de l’institut qui comprenait un examen des programmes scolaires de 2016 jusqu’à nos jours indique que les programmes ont connu de nombreuses suppressions pour tenir compte des changements dans la région, et dans le Royaume en particulier.
Les résultats indiquent qu’il existe encore des exemples d’extrémisme dans les programmes, avec des changements sur certains sujets concernant les femmes, d’autres religions et ‘Israël’. Il a souligné que les programmes décrivent toujours les non-musulmans comme des « infidèles », mais avec une plus grande ouverture à l’Occident dans d’autres domaines du programme. Il a ajouté que les programmes font toujours l’éloge du « jihad pour l’amour de Dieu » et du « martyre », mais critiquent également « les actes terroristes commis par des extrémistes ».
Il a souligné qu’il y avait des allusions dans les nouveaux programmes sur l’Holocauste, comme un texte qui parle de « la déportation et l’extermination de certaines minorités de pays, comme l’expulsion des Juifs d’Europe et des Indiens d’Ouganda ».
Sur le récent développement des programmes pour 2020-2021, l’institut indique que l’histoire de la guerre inévitable entre musulmans et juifs à la fin des temps a été supprimée, ainsi que les textes sur le recours du sionisme à l’argent, aux femmes et aux stupéfiants. Il rend compte de la suppression d’un chapitre entier sur la menace sioniste.
En 2017, dans une interview avec un média américain, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avait violemment critiqué ce qu’il a considéré être des « idées extrémistes », déclarant que son pays « détruirait » ces idées et retrouverait une vie normale. Assurant parier sur « un islam modéré ouvert aux cultures ».
« Nous ne perdrons pas encore 30 ans à traiter avec des idées extrémistes … Nous reviendrons à ce que nous étions avec un islam modéré et ouvert », a-t-il prétendu.
Il est loin le temps ou Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud (ancêtre de Ben Salmane), roi d’Arabie saoudite, confiait à Pierre Sidos, lors d’un entretien privé dans son palais de Ryad (28 avril 1971) :
« Je n’ignore pas que vous êtes un Français courageux, qui dénoncez la conspiration sioniste internationale et qui, comme moi, avez découvert dans le sionisme et le communisme les deux faces d’une même menace ».