Nous vivons dans des démocraties libérales qui respectent les minorités, une surtout. Transportons-nous à Londres, il y a là-bas, à South Kensington, une sorte de Cité des Sciences, Exhibition Road, desservie par la station de métro du même nom : Exhibition Road. Et cette station, elle ne va pas, qu’est-ce qu’il y a qui cloche encore ? Il y a que cette bouche de métro fait passer sous un musée qui expose des restes humains, or, comme tout le monde devrait le savoir, les Kohanim, une communauté orthodoxe juive, (inutile de rajouter un « s » à la fin, le « im » est déjà une marque de pluriel chez eux), ont une règle stricte : ils n’ont pas le droit de passer sous le toit d’un édifice qui contient des restes humains.
Autrement dit, ces Kohanim ne peuvent pas prendre le métro dans le quartier. C’est que South Kensington est un quartier riche – on ne dira pas huppé pour autant – dans lequel 1500 familles Kohanim ont élu domicile.
Les membres du comité d’urbanisme de Kensington et Chelsea se réuniront pour examiner un projet de modification à 2 millions de livres qui permettra à ces usagers spéciaux d’utiliser la gare et le métro. En fait, la réunion devait se tenir cette semaine, mais à la dernière minute, elle a été reportée en juillet.
La commission a été saisie par un agent d’urbanisme mandaté par l’Union des congrégations hébraïques orthodoxes basée à Stamford Hill, expliquant que les Kohanim – descendants des fils d’Aaron, les prêtres qui officiaient au temple de Jérusalem, c’est vous dire – ont « des règles de conduite strictes qui leur sont propres », « L’une d’entre elles leur enjoint de ne pas entrer en contact, sous quelque forme que ce soit, avec un défunt (des exceptions sont prévues pour la famille proche), il leur est notamment prohibé de se retrouver sous le même toit que le défunt, c’est la règle dite du toit (à ne pas confondre avec la règle de trois ».
La configuration actuelle de l’accès signifie que « toute la ligne de métro qui passe par là leur est interdite », et attention, il ne suffirait pas de faire un nouvel accès, mais bien de modifier l’accès actuel, en effet, un nouvel accès serait fatalement en contact avec celui qui passe sous le toit et il tomberait donc lui-même sous le coup de l’interdiction !
Le conseil municipal avait en première lecture recommandé l’approbation du projet, mais les modifications proposées à la bouche de métro, située entre le musée et l’Imperial College London, se sont heurtées à l’opposition de l’Imperial College et du comité culturel d’Exhibition Road qui compte parmi ses membres des musées voisins tels que le V&A, le Musée d’histoire naturelle et le Musée des sciences.
Ce comité, estimant que l’entrée était « utilisée par des millions de personnes qui visitent les musées, le Royal Albert Hall, les établissements d’enseignement, ainsi que par les personnes qui vivent et travaillent dans la région », a jugé qu’il était nécessaire de procéder à des concertations supplémentaires.
En particulier, « Les plans du projet ne permettent pas de mesurer les répercussions sur la visibilité de l’entrée de la gare, le flux des piétons et l’aménagement général de cette zone très fréquentée », « On ne comprend pas bien si la proposition vise à imprimer un caractère religieux à l’installation. Exhibition Road est un complexe public très en vue, avec de multiples utilisateurs, et il faut une approche globale pour y envisager des changements définitifs ».
Source : South Kensington could get new Tube entrance (on religious grounds) | Evening Standard
L’article parle de 1500 familles à Londres, la LICRA en France ne compte plus que 1785 adhérents
https://www.tribunejuive.info/2023/06/28/affaire-zemmour-la-licra-paris-se-desolidarise-de-la-licra-nationale-communique/
Mais ça suffit pour faire la loi.
L’article est dans l’ensemble hilarant (involontairement) la perle:
« Si la LICRA nationale a atteint un si faible niveau d’adhésion, 1785 en 2022, alors que nous étions il y a encore quelques années plus de 6000, chacun pourra y trouver les raisons face à des combats qui ne sont plus menés comme ils devraient l’être. »
(Pour le chiffre des 6000, je n’ai aucune garantie …)
Cette communauté (les cohenim) est constituée d’une partie de la communauté et cette caractéristique se transmet de manière héréditaire (je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est génétique). Pour la petite histoire DSK en est.
Si on leur dit qu’ils n’ont qu’a prendre le métro à une autre station, peut être que c’est de l’antisémitisme ?
C’est plus grave que ça,
si j’ai bien compris, le fait qu’un couloir de métro passe sous les cadavres,
ça infecte tout le métro londonien …