Philippines : le président Duterte rompt l’alliance avec les États-Unis
Le nouveau président philippin, qui a déjà eu quelques passes d’armes verbales peu aimables avec le président américain Barack Obama, a opéré jeudi 20 octobre un spectaculaire retournement d’alliance. Rodrigo Duterte accompagné par une délégation d’affaires de 400 membres, est à Pékin pour une visite d’État de 4 jours. Après un sommet avec son homologue chinois Xi Jinping, il a profité d’un forum économique pour annoncer sa « séparation » d’avec les États-Unis sur le plan économique et militaire. Il a fièrement déclaré : « J’annonce ma séparation d’avec les États-Unis », procédant ainsi à un revirement diplomatique vers la Chine au détriment du traditionnel allié américain.
Il s’agit vraisemblablement d’une conséquence des critiques faites par les États-Unis, l’Union européenne et les Nations-Unies à propos de sa campagne de lutte totale contre le trafic de drogue, qui a déjà permis d’éliminer plus de 3 700 suspects selon un décompte officiel. Le ministère des Affaires Étrangères chinoises a opportunément affirmé que Rodrigo Duterte peut compter sur l’appui de la Chine : Pékin « soutient le nouveau gouvernement philippin dans sa lutte pour l’interdiction de la drogue, contre le terrorisme et la criminalité et est disposé à mener une coopération à ce sujet » avec Manille.
Précédemment, Rodrigo Duterte avait jugé que son pays, colonie américaine jusqu’en 1946, avait peu bénéficié de son alliance avec l’Amérique : « Vous êtes restés dans mon pays pour votre propre intérêt. Donc c’est l’heure de se dire au revoir, mon ami », avait-il déclaré dans une adresse à Washington. « Je n’irai plus aux États-Unis. Je ne serais qu’insulté là-bas », avait-il ajouté avant de faire à nouveau référence au président Barack Obama par le terme de « fils de pute ».
Les États-Unis perdent là l’un de leur plus ancien allié. Et tout ce qui contribue à diminuer l’influence et l’impérialisme américain est un pas dans la bonne direction.