Nous avions annoncé le 12 avril dernier que les terminaux satellites Starlink, transférés à l’Ukraine par SpaceX (dont le PDG est le milliardaire Elon Musk), servent de système de communication opérationnelle et de transmission de données des forces armées ukrainiennes. Une bonne partie du matériel nécessaire a été payée par des agences américaines, des fondations et donateurs atlantistes et par Elon Musk lui-même.
Mais depuis quelques semaines, l’armée ukrainienne signale des défaillances dans le fonctionnement des appareils de communication par satellite de Starlink ayant des conséquences fâcheuses pour leurs forces sur le terrain. Et pour couronner le tout, Elon Musk a été pris à partie par le pouvoir à Kiev avec lequel il a eu un échange de propos peu amènes. La fin de l’idylle ?
Selon le Financial Times, les perturbations du système de communication Starlink entravent l’avancée des troupes ukrainiennes, car l’armée l’utilise pour les communications, la coordination, le guidage des drones et l’échange d’informations opérationnelles dans les zones où il y a il n’y a pas d’autres réseaux sécurisés.
Selon le gouvernement ukrainien, des pannes isolées ont entraîné une perte de contact « catastrophique » avec les unités ces dernières semaines. Beaucoup ont été signalés alors que des soldats franchissaient la ligne de front dans les territoires contrôlés par la Russie et certains lors de batailles rangées dans toutes les régions de la ligne de contact : les régions de Kherson et de Zaporozhye, ainsi que lors des actions des forces ukrainiennes près de Kharkov, et dans les régions de Donetsk et Lugansk. Ces multiples pannes ont conduit à une vague d’appels paniqués des soldats aux lignes d’assistance.
Pannes fortuites ? Coïncidences ? Les spéculations vont bon train. Selon une des fondations qui a fait don de systèmes Starlink aux forces armées ukrainiennes, le problème pourrait se produire parce que SpaceX tentait d’empêcher son utilisation abusive par les forces russes. D’autres sources, chez la partie russe cette fois, suggèrent l’utilisation par leurs Forces armées de véhicules emportant des systèmes de type « Tirada-2S electronic warfare » développés pour empêcher le fonctionnement des communications satellites de l’ennemi. Et dont l’utilisation a déjà été documentée en Ukraine en 2019 par l’OSCE.
Quoi qu’il en soit, Musk a donc donné un sacré coup de pouce à Kiev au début de l’opération militaire russe en permettant à ses satellites Starlink de diffuser dans le pays, aidant ainsi l’armée ukrainiennes alors très démunie.
Mais ces derniers jours, l’idylle semble avoir pris du plomb dans l’aile. Musk a provoqué l’indignation du pouvoir à Kiev et de ses alliés dans une série de tweets.
Dans un projet de « plan de paix » Musk suggère que l’Ukraine doit être prête à abandonner des territoires, que les frontières entre la Russie et l’Ukraine peuvent être tracées après de nouveaux référendums.
Il a également déclaré qu’il reconnaissait la péninsule de Crimée comme russe depuis sa réunification en 2014, qu’il y a des populations des régions russophones disputées de l’Est de l’Ukraine qui « préfèrent la Russie » légitimement.
Il s’est alors attiré les foudres de nombreux officiels ukrainiens dont la marionnette Zelensky. À remarquer, dans ce concert de propos peu dignes, la réponse de l’ambassadeur ukrainien en Allemagne, Andrij Melnyk, qui a suggéré à Musk « d’aller se faire f….. » ! Le même ambassadeur avait d’ailleurs traité publiquement le chancelier allemand Olaf Scholz de « saucisse vexée » il y a quelques mois…
Ou encore la réponse d’Oleksiy Arestovytch (autre conseiller du président-marionnette Zelensky), qui a publié une une photo retouchée montant la tête d’Elon Musk collée sur le corps de l’homme d’affaire russes, Viktor Medvedtchuk alors qu’il était arrêté, menotté et prisonnier des Ukrainiens, avec ce commentaire lapidaire « Nous travaillons rapidement ». Une menace à peine voilée…
Une forme d’ingratitude du pouvoir à Kiev qui n’étonne pas mais qui ne sera pas bien grave tant que ça en restera là. Cependant Musk devrait peut-être se méfier. Avec les les fanatiques au pouvoir en Ukraine, il pourrait se retrouver sur les listes de cibles du site Myrotvorets ou du Centre ukrainien de lutte contre la désinformation dont un certain nombre ont déjà été liquidés…