Bonjour !
L’Europe inaugure une nouvelle forme de guerre : tweets contre missiles. Pour l’instant, bizarrement, ce sont les missiles qui gagnent en dépit de leur forme vaguement phallique et de leur connotation patriarcale. Je pense que l’on a trop attendu pour menacer la Russie d’exclusion du concours de l’eurovision de la chanson, il fallait le faire avant l’invasion, ça aurait pu changer la donne. Pareil pour les condamnations : on a bêtement épuisé tous les superlatifs avec les attentats et l’insécurité en condamnant des concepts comme la violence qui, si elle avait une conscience, à n’en pas douter battrait sa coulpe, tout cela histoire de ne pas discriminer les individus qui la provoquent, pudeur qui a disparu lorsqu’il s’est agi de qualifier les hordes de prolétaires en gilets jaunes puis les réfractaires à l’injection trimestrielle d’un produit expérimental.
Toujours est-il qu’une fois passé le cap de la « condamnation sans réserve, absolue, intraitable et déterminée, prononcée avec la plus grande fermeté » on manque de munitions et on n’arrive plus à condamner assez fort pour que la chose soit efficace. On a bien essayé de réunir nos trois derniers présidents pour condamner ensemble, mais contrairement à ce qui disait Raymond Devos, au cas particulier, 3 fois rien, c’est rien.
Valérie Pécresse, laquelle pourtant parle russe, influencée par la forte représentation canine parmi ceux qui ont voté pour elle à la primaire, a bien menacé de dire stop à Poutine, mais là encore, même si les ordres brefs marchent bien avec les chiens, échec complet. Peut-être qu’on pourrait envisager l’option Anne Hidalgo qui prône, elle, la diplomatie climatique laquelle, on ne peut que supputer, doit certainement consister à obliger les Russes à utiliser des chars hybrides (éthanol de colza plus électricité) voire, pourquoi pas, à pédales. Comme, justement, ladite Anne a de bons contacts dans la communauté de l’anus (pas dei, l’autre) (quoique, parfois, la distinction…) elle pourrait envoyer au front des chars de la GayPride écoresponsables. Il est probable que les Russes seraient pris totalement au dépourvu, surtout si l’attaque venait de par l’arrière.
Bref, toute la classe politique qui n’a toujours pas compris que le droit n’existe pas sans la force et qui a renoncé, par idéologie, au droit de se défendre, est vent debout comme si Poutine avait agi sans raison rationnellement valable et que les États-Unis n’auraient rien dit si les Russes s’étaient mis à déployer des batteries de missiles à la frontière mexicaine. Même Zemmour, ingrat, condamne, alors même que les convois russes arborent tous un gros Z à l’arrière de chaque camion, chose suspecte que personne n’a encore relevée. Il est, en tout cas, troublant que ceux qui sont les plus grands thuriféraires de l’ouverture des frontières chez eux soient les premiers à s’insurger lorsque quelqu’un les franchit chez les autres. Il est vrai que, sur ce coup-là, Poutine a manqué de finesse et que s’il avait envoyé un million de soldats tatars musulmans en civil et sans-papiers se déclarant mineurs isolés et demandeurs d’asile, c’est toute la communauté internationale qui se serait insurgée si les Ukrainiens avaient refusé de s’ouvrir à la diversité.
Quant au côté « surprise » de l’attaque… il eût été quelque peu naïf de s’attendre à ce qu’il prévint auquel cas il eût craint que l’Ukraine l’eût cru, non qu’il eût cru que l’Ukraine l’eût craint, car si l’Ukraine l’eut cru, mais qu’elle ne l’eut craint, à tout crin pour le moins, elle allait simplement renforcer sa défense au lieu de négocier. En tous les cas, Poutine a vaincu le covid, puisqu’on ne voit plus Castex et Véran nous expliquer quotidiennement les adaptations des restrictions en fonction du cycle lunaire. Qu’il en soit remercié.
Par ailleurs, pour y avoir fait plusieurs séjours dans le cadre professionnel et avoir parcouru une bonne partie de ladite Ukraine, si l’on conteste la légitimité à la fédération russe de réintégrer le Donbass, qui plus est à la demande répétée de ce dernier depuis plus d’une décennie, alors, il faut rendre l’Alsace et la Lorraine, car c’est à peu près le même genre de rapport.
Toujours est-il qu’on ne peut pas nier la gravité et que même Rocco Siffredi, passé une certaine hauteur, ne pourrait pas jouer sans risques au bilboquet avec Marlène Schiappa. Le barrage de la réalité, contenu par un mur d’idéologie, de masques et de distanciations sociales, vient donc de céder : on commence à réaliser que, tel le coyote dans le dessin animé, à force d’être « en marche » au bord du précipice, il n’y a plus rien de tangible sous nos pieds et qu’une armée gender fluide, pilotée par des femmes non binaires made in USA n’est peut-être pas la voie du futur en termes d’efficacité.
De même, la politique consistant à éradiquer toute forme de virilité et à laisser croire aux femmes qu’elles sont « fortes » alors que c’est uniquement tant que l’état et la loi les protègent, a commencé à montrer ses limites avec l’immigration de masse et l’apparition de bornes pour qu’elles puissent appeler à l’aide pendant qu’on les viole et se craquelle encore davantage lorsque la perspective d’une mobilisation générale fait réaliser à certaines que, finalement, l’égalité oui, mais pas jusqu’à aller mourir les armes à la main. Du coup, il faudra peut-être arrêter de transformer nos jeunes en chochottes féminisées en sanctionnant férocement toute parole verbale qui pourrait les blesser tandis que, en conséquence, faute de virilité civile pour défendre la veuve et l’orphelin on laisse filer les agressions réelles par souci de non-discrimination.
Tant qu’on y est, ce ne serait pas du luxe que de renforcer la cohérence nationale en ne laissant plus rentrer n’importe qui et en resacralisant les frontières sans lesquelles (je n’arrive pas à croire qu’il soit nécessaire de le rappeler) il n’y a plus de pays. Penser également que le concept fumeux de laïcité nous protège de quoi que ce soit sous prétexte qu’il permet de twerker dans les églises et croire que, comme à chat perché, il nous extrait des guerres de religion lesquelles n’ont jamais cessé depuis des siècles (et qui perdureront jusqu’à la conversion complète de tous à l’une ou à l’autre) est, là encore, suicidaire. Nous sommes considérés comme catholiques, qu’on le veuille ou non, et celui qui décide la guerre étant généralement l’agresseur, il faut donc choisir son camp.
De même, il serait peut-être temps de réaliser que l’argent n’est rien d’autre qu’une promesse de travail et que, de même qu’une promesse de marteau a du mal à enfoncer un clou, dans un pays de vieux désindustrialisé dont une bonne partie de ce qui aurait dû être sa force de travail été avortée grâce à tata Simone, sans plus personne pour tenir cette promesse, même sans parler du scandale absolu de la planche à billets en roue libre, il ne va plus tarder à ne plus valoir grand-chose.
Je pourrais continuer longtemps. Tout ça pour dire que, contrairement à l’humanisme, au droits-de-l’hommisme, au Woke, au féminisme 2.0 et autres valeurs de la république, la réalité, elle, n’est pas une idéologie et qu’elle n’a pas besoin de notre accord pour s’imposer, l’alternative étant la mort. Une mort que, visiblement, certains idéologues sont prêts à accepter à l’instar, non pas du « Barbier de Séville », mais de « Barbier le servile » et autres Pascal Prout lesquels en profitent pour suggérer que ce serait une erreur que de changer de président tant que ce conflit n’est pas résolu, alors même qu’au contraire, à mon humble avis, au vu des événements récents, arriver à la table des négociations avec (symboliquement, cela va de soi) la tête de Macron au bout d’une pique accroîtrait considérablement les chances de succès.
Merci pour votre soutien et à bientôt… j’espère.
Source : La mite dans la caverne
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BHL est contre la Russie, donc, sans connaître le dossier, je suis pour la Russie..