Alain SORAL vient de publier aux éditions KONTRE KULTURE Comprendre l’Époque une suite philosophique à son ouvrage phare Comprendre l’Empire. Il a donné un long entretien à RIVAROL dans lequel il parle de combat politique et de rapports de pouvoir, de race et de religion, du « Grand Reset » et du destin de la France.
Rivarol : Commençons par ce qui vise à vous faire taire : où en sont vos persécutions ?
Alain Soral : En plus des visibles et constants procès à la dix-septième, les persécutions les plus vicieuses en régime bourgeois sont certainement les persécutions fiscales. Le fisc est le premier bras armé de l’État, celui qui dispose des plus grands pouvoirs de police…
Sa vie durant, Jean-Marie Le Pen a été persécuté par le fisc, et plus particulièrement aux moments des élections ! Dans la continuité et dans la logique, Dieudonné et moi subissons les mêmes persécutions ! Et en plus de coûter de l’argent, ces persécutions injustes demandent d’y consacrer beaucoup d’énergie et de temps, et c’est encore des frais de procédures, d’avocats… Le prix à payer malheureusement et le marqueur du sérieux de l’opposition politique. Mélenchon en a fait la brève expérience pour avoir voulu s’émanciper, un moment, de sa tutelle maçonnique et tenter une fugace aventure populiste. Pendant ce temps, les très gros comme l’ex-président Sarkozy, pris dans l’affaire Bygmalion, s’en sortent finalement sans dommages…
Et puis il y a l’hostilité et la mauvaise foi des médias…
Aussi. On peut le vérifier avec la récente affaire Mia où, par amalgame, les opposants comme moi se sont vus qualifier de complices de rapts d’enfants ! J’y ai eu droit aujourd’hui même sur la 5 ! Et inutile de compter sur un quelconque droit de réponse, vestige des temps anciens. Une chutzpah médiatique, énorme et systématique, qui produit forcément sur l’être moral un effet de sidération et un sentiment d’abattement… c’est d’ailleurs sa fonction.
Vous menez désormais une vie d’exilé à Lausanne…
Jouissant de la double nationalité franco-suisse, au regard de la loi suisse, je ne suis ni un réfugié ni un résident comme monsieur Drahi, mais un Suisse dans son pays ! Détail très important au moment où divers services français font des pieds et des mains pour me convoquer à des fins d’interrogatoires… car la Suisse n’extrade pas ses ressortissants. Le dernier policier en date, pour tenter de me faire revenir, m’a même donné sa parole que je sortirai libre de son bureau ! Libre de son bureau peut-être, mais pas du bâtiment ! La dernière fois que j’ai mis les pieds en France, j’ai été arrêté dans la rue par quatre policiers pour atteinte à la sureté de l’État, excusez du peu ! Et après 48 heures de garde à vue, le parquet a demandé mon maintien en détention. C’est vraiment parce que Dupont-Moretti – avocat des pédophiles, des terroristes et des voyous – est particulièrement détesté par les juges du siège que ça n’a pas suivi ! Sinon je serais encore au trou. Je n’ai pas moins de six années de condamnations à de la prison plus ou moins ferme sur le dos. Le pauvre Hervé Ryssen n’a pas eu ma chance ; je profite de cet aparté pour le saluer chaleureusement.
Ce qui vous met assez loin de l’opposition contrôlée !
Je remarque que tandis qu’on m’arrête, moi, pour des vidéos d’analyses politiques – analyses diffusées sur YouTube qui flirtaient souvent avec le million de vues et qui ont fini par me valoir mon bannissement de cette plateforme pour « non respects des valeurs de la communauté », sans qu’on sache très bien de quelles valeurs et de quelle communauté il s’agit, même si j’ai ma petite idée ! –, tandis qu’on m’arrête pour atteinte à la sûreté de l’État, un Philippe de Villiers appelle ouvertement à l’insurrection en couverture de Valeurs actuelles et le petit Branco nous sort un manuel du coup d’État épais comme le bottin, sans rencontrer ni l’un ni l’autre aucun problème ! C’est à ce genre de critère qu’on peut mesurer le niveau d’escroquerie de ces faux opposants ! Un deux poids, deux mesures qui devrait sauter aux yeux des analystes. Mais nous sommes dans une période d’effondrement du sens et de la morale qui n’est pas sans rappeler la fin du tsarisme ou de la république de Weimar. Une déliquescence qui est peut-être le prélude à des changements brutaux et un signe d’espoir ? Comme disait Hegel, la chouette de Minerve ne s’envole qu’au crépuscule, attendons…
Pour l’heure, les peuples semblent efficacement tenus en esclavage et la « révolte des nations » n’a pas trouvé son catalyseur…
Dans mon livre Comprendre l’Empire sous-titré Demain la gouvernance globale ou la révolte des nations, je posais cette alternative. Aujourd’hui, soit dix ans après, il semble que l’oligarchie a momentanément répondu à cette question par un troisième terme, soit, sous l’intitulé du « Grand Reset », une démondialisation opérée par les mondialistes eux-mêmes, mais qui ne passe surtout pas par le retour à la souveraineté des nations… Tout fonctionne en effet comme si la crise sanitaire, tout comme le réchauffement climatique, permettait surtout de purger le Marché saturé. Soit les effets d’ordinaire dévolus aux guerres mondiales sans recourir à la guerre. Avec le recul et le sens de la synthèse, on peut dire que le Covid est la réponse du tout puissant Marché aux taux d’intérêts négatifs ! Avec l’ampleur de la casse économique opérée, il semble que les taux repassent au positif, on devrait logiquement déconfiner… Mais ce serait oublier le rôle que joue aussi le Covid sur le plan social et politique, avec l’enterrement des Gilets jaunes et le sabotage de la réélection de Trump. À bien analyser, ses bénéfices économiques, politiques et sociaux vont très au-delà des simples profits du Big Pharma ! Autre remarque, tout le débat politico-économique de ces quarante dernières années tourne autour de l’abolition des frontières, synonyme de progrès. Or avec le Covid, l’oligarchie elle-même a rétabli les frontières, entravé la circulation des êtres et des marchandises (Mais sans doute pas des capitaux qui ont valsé comme jamais !). Une variable d’ajustement à laquelle l’oligarchie avait toujours refusé de recourir, au nom de la sacro-sainte liberté du Marché ! Mais là, grâce au Covid, cette démondialisation n’est plus une décision économique, mais de l’ordre de la nécessité sanitaire. Selon Jacques Attali, souvenons-nous que nous devions désormais considérer les nations comme des hôtels, mais là, d’un coup, les Attali décident que les hôtels sont momentanément fermés !
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Soral, moi je ne peux pas le suivre , il est trop tolérant avec les muzz . Il commet l ‘excès inverse de ceux qui critiquent l’immigration mais adorent les conspirateurs qui l’ont importée et soutenue depuis près de 50 ans . Il est vrai qu’il est TRÈS DANGEREUX pour un Français non J … de lutter contre ce phénomène bicéphale dans son entier . Les français subissent au moins deux types de colonisation, aujourd’hui. Celle du « haut » qui les surveille étroitement et celle du « bas » qui les épie, les attaque ou même les tue physiquement .Se mouiller pour les Palestiniens , certainement pas . Demandons aux Libanais comment ils ont été remerciés après les avoir accueillis chez eux… Agressions , trafics, meurtres …
Absolument, la France est en train de vivre ce que le Liban a vécu… Et avec les mêmes acteurs : des envahisseurs sunnites, des collaborateurs gauchistes… Et de l’autre côté le petit peuple authentique (très majoritairement catholique) manipulé et trahie par une classe politique corrompue…une guerre intérieure, rapidement devenue civile.
Nicolas Zahar , le petit peuple authentique me semble de moins en moins majoritaire, hélas.
l’islam est le balai … pour l’Europe de l’Ouest. À mon avis , Soral a trop d’affection pour le balai .
Bonjour,
Il faut reconnaître qu’Alain Soral a énormément fait pour la dissidence et on ne peut pas mettre en doute son courage ni son talent.
La complaisance qu’il montre à l’endroit des musulmans me semble stratégique. Le reproche qu’on peut lui faire est son côté un peu « brut de décoffrage » ainsi que son manque d’empathie et il faut bien le reconnaître son refus obstiné de toute critique alors que lui-même excelle dans ce domaine.
Malgré tout et pour paraphraser Georges Marchais le « bilan est globalement positif » !!