La réplique du Führer au défi public du président Américain
Avant-propos
De tous les discours qu’Adolf Hitler a prononcé au cours de sa carrière, celui du 28 avril 1939 est sans doute l’un des plus importants. C’était aussi le plus attendu et le plus suivi des discours de l’époque, avec plusieurs millions d’auditeurs en direct et autant de lecteurs à travers le monde dans les journaux des jours suivants.
L’historien et journaliste Américain William L. Shirer, d’ordinaire un sévère contempteur du troisième Reich, correspondant en Europe chargé de couvrir l’événement pour le compte de la radio CBS, a jugé ce discours comme étant « sans doute l’une des plus brillantes prestations d’Hitler, la meilleure qu’il n’ait jamais entendue de lui ». L’allocution présente également un intérêt historique par la présentation détaillée et structurée qu’elle offre des vues du Führer sur la place de l’Allemagne dans le monde ainsi que des objectifs et des réalisations de sa politique étrangère des six premières années de son gouvernement.
Le discours était une réponse à Roosevelt dont le message deux semaines plus tôt avait fait le tour du monde.
Par son message diffusé le 14 avril au soir -– il y en avait eu un similaire à destination de Benito Mussolini – Roosevelt entendait rassurer les Américains quant à sa volonté de préserver la paix dans le monde, mais surtout, il visait à mettre Hitler au pied du mur en le mettant au défi de s’engager à ne pas attaquer toute une liste de 31 pays nommément désignés. Harold Ickes, un haut fonctionnaire de l’administration Roosevelt, s’est félicité de ce « coup brillant » du président qui plaçait Hitler et Mussolini devant leurs responsabilités.
Les éditorialistes n’étaient pas en reste, comme par exemple celui du daily Evening Star de Washington, qui louait l’initiative de Roosevelt en écrivant que « les Américains dans leur écrasante majorité se réjouissaient de la démarche constructive de leur président en faveur de la paix ». Mais tous les observateurs ne partageaient pas cet avis, certains trouvant au contraire le message arrogant et potentiellement dangereux par son immixtion dans des affaires européennes qui ne touchaient pas aux intérêts vitaux de l’Amérique et que Roosevelt comprenait mal. Comme le fait observer l’historien américain Robert Dallek, le message avait plutôt de quoi renforcer l’inquiétude de ceux qui pensaient que le président cherchait avant tout à détourner l’attention du public des problèmes intérieurs.
Le Christian Century, un journal influent chez les Protestants, faisait remarquer qu’en lançant ce défi aux dictateurs de l’Axe, « Roosevelt s’était comporté en shérif des frontières à la tête de sa manade ». Quant au journal catholique le Commonweal, il trouvait que le message était à sens unique et qu’il s’abstenait de prendre en considération « les fautes commises dans l’après-guerre par l’Angleterre et la France et qui ont conduit à l’appauvrissement des puissances de l’Axe… ». Leonard Mosley, un historien anglais, l’a plus tard qualifié de « maladroit », tandis que pour l’historien allemand Joachim Fest il s’agissait d’un summum de « démagogie à l’emporte-pièce ».
Du fait du retentissement mondial qu’a eu le défi de Roosevelt, l’annonce quelques jours plus tard selon laquelle Hitler avait choisi d’y répondre par une allocution au Reichstag – spécialement convoqué pour l’occasion – a naturellement eu pour effet de faire monter les enchères. Tout le monde en Europe et aux USA attendait avec impatience ce « deuxième round » dans la joute verbale qui opposait ces deux poids lourds de la scène internationale.
Les développements sensationnels se succédaient en Europe alimentant l’inquiétude quant à l’imminence d’un conflit majeur et on brûlait d’impatience de savoir ce qu’Hitler aurait à dire. Quelques mois plus tôt, conformément aux accords de Munich signés par les « quatre puissances » (Angleterre, France, Allemagne et Italie) la région des Sudètes en Tchécoslovaquie avait été annexée au Reich – lequel avait déjà incorporé l’Autriche. Et puis, quelques semaines à peine avant le message de Roosevelt à Hitler, l’Allemagne prenait de nouveau le monde par surprise en s’emparant de tout le territoire Tchèque, créant le « protectorat de Bohême – Moravie ». Aux États-Unis surtout, les grands titres de la presse quotidienne, les magazines, et les commentateurs radio ont dénoncé en chœur la prise de Prague comme une agression flagrante, un acte qui démontrait qu’on ne pouvait décidément pas faire confiance au dirigeant allemand qui apparaissait désormais comme une grave menace pour la paix tant son appétit semblait insatiable. Et il y avait encore ses prétentions sur le corridor de Dantzig adressées à la Pologne.
Dans ce contexte chargé, Hitler se devait de soigner la préparation de son allocution pour répondre aux interrogations et aux craintes, à commencer par celles des Allemands eux-mêmes : avant de s’adresser au monde et à Roosevelt, Hitler voulait avant tout être entendu des siens.
Contrairement à Roosevelt, Hitler n’avait pas recours à des nègres pour écrire ses discours. Les mots qu’il prononçait étaient les siens. Il est vrai que dans la préparation de ses allocutions il demandait l’aide des experts et des administrations pour les statistiques et autres données dont il voulait faire usage, mais pour ce qui était des idées, des arguments, des tournures de phrases, de la tonalité et de la structure, c’était entièrement de son cru. En général il dictait d’abord un brouillon à une ou plusieurs secrétaires, puis il le modifiait jusqu’à en obtenir une version qui le satisfaisait, c’est un processus qui pouvait prendre du temps et qui demandait beaucoup d’attention.
Diffusé par les radios du monde entier, le discours d’Hitler devant le Reichstag a été suivi par des millions d’auditeurs. En Amérique, les trois plus grandes radios l’ont diffusé en direct avec une traduction simultanée en anglais. Les jours suivants, ce discours occupait la une de tous les grands titres des quotidiens et magazines qui en publiaient de larges extraits. L’ambassade d’Allemagne à Washington faisait savoir à Berlin que « le discours suscitait un intérêt jamais vu jusque-là ».
Des observateurs avisés remarquaient que Roosevelt avait largement sous-estimé l’habileté rhétorique du Führer. « Hitler a eu le dessus » affirmait Hiram Johnson, le sénateur progressiste de la Californie, « Roosevelt a donné les verges pour se faire battre », quant au Sénateur Gerald Nye il commentait laconiquement « il l’a bien cherché ».
Historien américain et fervent admirateur de Roosevelt, James MacGregor Burns a pu écrire par la suite : « Même si ni le Président ni Hull [Secrétaire d’État] n’avaient jamais été très optimistes sur l’issue de cette première confrontation publique avec Hitler, Roosevelt y a fait figure de faire valoir ». Autre historien américain de renom, John Toland estimait que la réplique d’Hitler « était une très belle prestation de gymnastique intellectuelle ». Le Führer « s’en est pris au message du Président point par point, les démolissant tous comme un maître d’école ».
Par son allocution soigneusement préparée, le Führer a en grande partie réussi à rendre tout le caractère suffisant et déplacé de la manœuvre de l’Américain, une démarche qui trahissait des vues simplistes des réalités géopolitiques, un sens biaisé de la justice et une compréhension déficiente de l’histoire.
Même si les médias américains lui ont accordé une place impressionnante, leur attitude envers le discours d’Hitler a été dans l’ensemble assez dédaigneuse et désobligeante. Un exemple typique de ces réactions en est le commentaire de l’Evening Star de Washington. Dans son éditorial, le journal trouvait qu’Hitler « faisait le malin et trompait son monde », tandis que le Brooklyn Eagle de New York trouvait sa prestation « laborieuse et confuse ». À l’instar de la plupart des journaux américains, les deux quotidiens ont ignoré l’appel à une justice équitable et impartiale du Führer, et ont fait fi du détail de ses critiques du message de Roosevelt.
Encore cette inimitié condescendante des éditoriaux n’était-elle rien en comparaison de la férocité vacharde des caricatures d’Hitler qui les accompagnaient. Depuis le début de 1939, la plupart des journaux américains avaient adopté une attitude résolument critique et cinglante envers l’Allemagne nationale-socialiste et ses dirigeants. Hitler était systématiquement présenté comme un être si méchant et si plein de duplicités que rien de ce qu’il disait ne devait être pris au sérieux.
Cette orientation générale des médias américains avait bien été relevée par l’ambassadeur de Pologne à Washington, le comte Jerzy Potocki. Dans un rapport confidentiel daté du 12 janvier 1939 qu’il adressait au ministère des Affaires étrangères à Varsovie il faisait observer que :
« Le sentiment qui prévaut aujourd’hui aux États-Unis est marqué d’une haine farouche du fascisme et en particulier de tout ce qui touche au Chancelier Hitler et au nazisme. La propagande est en grande partie aux mains des Juifs qui contrôlent presque 100% de la radio, des films et de la presse quotidienne et des périodiques. Bien que cette propagande soit extrêmement grossière et présente systématiquement l’Allemagne sous un jour aussi noir que possible – c’est surtout les persécutions religieuses et les camps de concentration qui sont exploités – cette propagande est néanmoins très efficace puisque le public ici est complètement inculte et ne connaît rien de la situation en Europe.
À l’heure actuelle, la plupart des Américains considèrent le Chancelier Hitler et le nazisme comme le plus grand mal et le plus grand danger menaçant le monde. […]
Avec cette propagande, une psychose de guerre est artificiellement créée. On dit aux Américains que la paix en Europe ne tient qu’à un fil et que la guerre est inévitable. Dans le même temps, on leur explique sans ambiguïté qu’en cas de guerre, l’Amérique devra également prendre une part active pour défendre les idéaux de la liberté et de la démocratie dans le monde. »
Aux yeux des observateurs les plus perspicaces, il était évident que le message du Président américain tenait plus du coup publicitaire que de l’initiative de paix, ne serait-ce que parce que son appel ne s’adressait qu’aux dirigeants de l’Allemagne et de l’Italie. Étant donné les antécédents de l’Amérique en matière d’intervention militaire à l’étranger, l’argument selon lequel une guerre n’était justifiée que pour défendre son territoire était difficilement recevable venant de Roosevelt : combien de pays les forces armées américaines ont-elles attaqués qui ne présentaient aucune menace tangible immédiate, ni pour l’Amérique ni pour ses intérêts vitaux.
La liste proposée par Roosevelt des pays qui soi-disant seraient menacés par l’Allemagne est d’autant plus savoureuse si on l’examine à la lumière du déroulement ultérieur des événements. En tête de liste, on trouvait la Finlande, laquelle serait effectivement attaquée quelque sept mois plus tard, mais pas par l’Allemagne, par l’Union soviétique. Ce qui n’empêchera pas l’Union soviétique d’être un partenaire militaire majeur des USA, tandis que la Finlande sera l’allié de l’Allemagne. On trouvait ensuite sur la liste l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Or, ces pays baltes ont bien été envahis, mais pas par la Wehrmacht : par l’Armée rouge. L’annexion forcée de ces pays par Staline au début de la guerre n’a posé aucun problème à Roosevelt.
La Pologne était aussi sur la liste. Mais lorsque les troupes soviétiques ont attaqué la Pologne à l’est en septembre 1939, ni l’Angleterre, ni la France ni l’Amérique ne s’en sont émues. Et lorsque les troupes soviétiques ont pris le contrôle de toute la Pologne en 1944 – 1945, les USA n’ont rien trouvé à redire l’assujettissement du pays.
L’Angleterre et la France figuraient naturellement aussi sur la liste de Roosevelt. Mais quelques mois après son message à Hitler, ce sont ces pays qui ont déclaré la guerre à l’Allemagne, pas le contraire, Londres et Paris arguant, comme on le sait, de l’attaque allemande sur la Pologne.
Au moins deux des pays de la liste – la Syrie et la Palestine – pouvaient difficilement se sentir menacés par l’Allemagne, puisque, comme le faisait remarquer Hitler, ces pays étaient déjà sous la domination militaire des pays « démocratiques ».
Pour la Palestine, justement, Roosevelt faisait bien d’en parler n’a pas manqué d’ironiser Hitler : non seulement les Palestiniens rageaient contre l’oppression britannique, mais ils pestaient aussi contre le soutien apporté par les Anglais aux intrus juifs qui tentaient de s’accaparer le pays. Ou bien Roosevelt ne savait rien de la véritable situation en Palestine, ou bien, et c’était bien plus probable, sa préoccupation pour sa libération était purement feinte. Il n’était bien sûr par le seul politicien en Amérique à soutenir le projet sioniste en Palestine tout en proclamant l’amour de la liberté et de la démocratie.
L’Iran était le dernier pays de la liste, il a été envahi, mais là encore, pas par l’Allemagne. Lorsque les forces soviétiques et britanniques attaquèrent le pays en août 1941, Roosevelt a non seulement rejeté l’appel à l’aide de l’Iran, pays neutre dans le conflit, mais il a justifié et soutenu la brutale prise de contrôle du pays.
La cause de la paix sortirait grandement renforcée, affirmait Roosevelt dans son message à Hitler, si les dirigeants du monde faisaient « des déclarations sincères sur leur politique présente et à venir ». C’était là de la pure hypocrisie. Durant cette période – au cours des mois qui précédaient septembre 1939 – le président lui-même faisait en sous-main tout son possible pour faire éclater la guerre en Europe contre l’Allemagne.
Lors d’un entretien secret, il déclarait quelques mois plus tôt à l’ambassadeur britannique, Ronald Lindsay, que si l’Angleterre et la France se voyaient contraintes à la guerre contre l’Allemagne, les USA finiraient par les y rejoindre. Roosevelt a poursuivi dans cette direction lors d’une réunion à la Maisons Blanche le 19 septembre 1939, en expliquant que pour tenir ses engagements envers ses Alliés, il faudrait manœuvrer intelligemment. Le Président se proposait de dépêcher un émissaire en Angleterre pour y convaincre le gouvernement de Londres d’imposer un embargo économique à l’Allemagne avec l’espoir que cela la forcerait l’Allemagne à répondre par une déclaration de guerre en bonne et due forme, permettant aux USA de venir se ranger aux côtés de l’Angleterre avec un minimum de récriminations de la part de l’opinion publique américaine.
En novembre 1938, l’ambassadeur polonais à Washington [Potocki, déjà cité] rendait compte à Varsovie de ce que Willian Bullitt, un diplomate de haut rang et homme de confiance de Roosevelt [Bullitt, « l’ambassadeur champagne » était en poste à Paris, mais il faisait de fréquents retours à Washington où il pouvait rencontrer Potocki] lui avait assuré que les USA entreraient « sans aucun doute » en guerre contre l’Allemagne, « mais seulement après que l’Angleterre et la France aient fait le premier pas ». En janvier 1939, Potocki faisait état d’une nouvelle conversation confidentielle au cours de laquelle Bullitt renouvelait l’assurance que les USA se préparaient « à intervenir activement aux côtés de l’Angleterre et de la France en cas de guerre contre l’Allemagne », et que l’Amérique était prête à « mettre toute sa puissance financière et ses ressources en matières premières à leur disposition ».
Quelques semaines plus tard, c’était au tour de Jules Lukasiewicz, l’ambassadeur de Pologne à Paris, de faire une note confidentielle à destination de Varsovie pour l’informer de ses conversations avec le même William Bullitt revenu à Paris. Bullitt l’assurait de ce qu’au cas où les hostilités viendraient à éclater, « on pouvait dès le départ partir de l’idée que les États-Unis se joindraient à la France et à l’Angleterre ».
Ces engagements ont été tenus secrets parce que le Président et ses proches conseillers savaient que l’opinion publique américaine était fortement opposée à l’implication des USA dans une nouvelle guerre en Europe. À l’époque, les Américains faisaient une confiance aveugle dans la parole de leur président [le Watergate était encore loin], et ils étaient convaincus que les assurances exprimées en public de ses intentions pacifiques étaient dignes de foi et que le pays serait tenu à l’écart de tout conflit armé qui surviendrait en Europe.
L’étude de cet échange historique d’avril 1939 entre Roosevelt et Hitler est capitale pour comprendre les politiques étrangères et les objectifs de ces deux poids lourds du vingtième siècle et permet de voir à quel point leurs vues au sujet de l’histoire récente et du rôle dans le monde de leurs pays respectifs divergeaient.
Cet échange a été repris dans la fameuse série de films de propagande commandée par le gouvernement américain « Why We Fight ». On y voyait Hitler lisant la liste des pays qui soi-disant étaient menacés d’attaque ou d’invasion par l’Allemagne, lecture à laquelle le Reichstag répondait d’abord par le silence, puis par des rires. On entendait alors dans le film la voix du narrateur qui expliquait qu’Hitler se gaussait du défi public de Roosevelt. En réalité, les députés du Reichstag riaient tellement il était ridicule d’imaginer voir les forces allemandes s’en prendre à des pays comme l’Espagne, l’Irlande, la Syrie ou l’Iran.
Loin de « se gausser », Hitler s’est efforcé de répondre point par point au télégramme du Président. Mais Roosevelt, pour sa part, ne s’est pas donné la peine de répondre à l’argumentaire d’Hitler ni encore moins de répondre à ses préoccupations. Roosevelt a même proprement ignoré l’appel d’Hitler à l’Amérique à tenir les promesses solennelles qu’elle avait faite vingt ans plus tôt à l’Allemagne et au monde.
Dans les mois qui ont suivi, la politique Américaine envers l’Allemagne s’est faite de plus en plus hostile. En 1940 et 1941, le Président cherchait de plus en plus ouvertement à convaincre les sceptiques de soutenir l’Angleterre et la Russie dans la guerre contre l’Allemagne. La détérioration rapide des relations entre les États-Unis et l’Allemagne trouvant sa conclusion lors de l’allocution d’Hitler devant le Reichstag du 11 décembre 1941 – quatre jours après l’attaque japonaise sur Pearl Harbor – dans laquelle Hitler faisait le bilan des actes d’agression de plus en plus manifestes de l’Amérique contre l’Allemagne. Estimant que sa patience devant une attitude belliqueuse qui faisait fi du droit international avait atteint ses limites, Hitler annonçait que son pays s’alliait au Japon contre l’Amérique.
On trouvera ci-dessous le texte intégral du message de Roosevelt à Hitler d’avril 1939, suivi d’une traduction complète [de Mark Weber] de l’allocution d’Hitler au Reichstag. On trouvera en fin d’article les notes utiles à la compréhension du contexte ainsi qu’une bibliographie.
Mark Weber, Octobre 2020
Le message du Président Roosevelt à Hitler du 14 avril 1939
Vous réalisez, je pense, à quel point des centaines de millions de personnes à travers le monde vivent aujourd’hui dans la peur permanente d’une guerre ou même d’une série de guerres.
Cette peur – et la possibilité d’une telle guerre – sont une réelle source de préoccupation pour le peuple des États-Unis au nom duquel je parle, tout comme elles doivent l’être pour les peuples de toutes les autres nations de la sphère occidentale. Tous comprennent qu’un conflit majeur, même s’il devait se confiner à d’autres continents, pèserait lourdement tout le temps de sa prolongation sur leurs épaules, puis sur celles des générations qui suivront.
Puisqu’il semble y avoir un moment de répit après les dernières semaines d’extrême tension que le monde vient de vivre – il n’y a pas de mouvement de troupes – le moment me semble favorable pour vous adresser un message.
J’ai eu l’occasion de m’adresser à vous par le passé en faveur d’un règlement des problèmes politiques, économiques et sociaux par des voies pacifiques, sans recours aux armes.
Mais le cours des événements semble de nouveau nous entraîner vers la menace des armes. Si une telle menace devait se confirmer, il semble inévitable qu’une grande partie du monde serait conduite à sa ruine. Le monde entier, les nations victorieuses comme les nations vaincues ou les nations neutres en souffrirait.
Je me refuse à croire que le monde soit, par nécessité, un tel prisonnier de la fatalité. Au contraire, il est clair que les dirigeants des grandes nations ont en leur pouvoir d’affranchir leurs peuples des désastres qui se profilent. Il est également clair qu’au fond de leur cœur et de leur raison, les peuples eux-mêmes désirent que leurs craintes cessent.
Il est cependant malheureusement nécessaire de prendre connaissance des faits récents.
Trois nations en Europe et une en Afrique ont perdu leur indépendance. Un pan entier du territoire d’une autre nation indépendante d’Extrême-Orient s’est vu occuper par un État voisin. Des rapports dont nous espérons qu’ils se trompent, affirment avec insistance que de nouveaux actes d’agression sont prévus contre d’autres nations indépendantes. De toute évidence, le monde court droit à la catastrophe si on ne retrouve un peu de raison dans la conduite des affaires.
Vous avez affirmé à plusieurs reprises que ni vous ni le peuple allemand n’aviez le moindre désir de guerre. Si tel est le cas, il n’y aura pas lieu de la faire.
Rien ne saurait convaincre les peuples de la Terre qu’un gouvernement quel qu’il soit aurait un droit quelconque ou le devoir d’infliger l’épreuve d’une guerre à son propre peuple ou à un quelconque autre autrement qu’en cas flagrant de légitime défense de son propre territoire.
En affirmant ce principe, nous, en tant qu’Américains, ne parlons pas par égoïsme, peur ou faiblesse. Si nous prenons la parole à présent, c’est d’une voix forte, avec bienveillance pour l’humanité. Il m’apparaît évident que les problèmes internationaux doivent se résoudre autour de la table des négociations.
Mais ce n’est pas plaider en faveur d’une résolution pacifique des problèmes que de se mettre autour de la table des négociations en prévenant qu’on ne renoncera aux armes que si le verdict de la discussion nous est favorable. Dans la salle de conférences, tout comme dans un tribunal, les deux parties doivent entamer les discussions de bonne foi, avec l’idée que les deux parties devront en recevoir de justes bénéfices, les armes n’y ont pas leur place et doivent rester à l’extérieur.
Je suis convaincu que la cause de la paix ferait un grand pas en avant si les nations de par le monde pouvaient obtenir une franche déclaration au sujet des politiques en cours et à venir des gouvernements.
Les États-Unis, en tant que nation de la sphère occidentale non directement impliquée dans les différends qui sont survenus en Europe, pourraient utilement bénéficier d’une telle déclaration de votre part en sorte que, de mon côté, agissant en tant que dirigeant d’une nation distante de l’Europe, avec les seules responsabilités et obligations d’un intermédiaire amical, je puisse communiquer une telle déclaration aux autres nations qui pour l’heure sont dans l’appréhension du cours que pourrait prendre la politique de votre gouvernement.
Êtes-vous prêt à donner l’assurance que vos forces armées n’attaqueront pas ou n’envahiront pas le territoire ou les possessions des pays suivants : Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Grande-Bretagne et Irlande, France, Portugal, Espagne, Suisse, Liechtenstein, Luxembourg, Pologne, Hongrie, Roumanie, Yougoslavie, Russie, Bulgarie, Grèce, Turquie, Irak, Arabie, Syrie, Palestine, Égypte et Iran.
Une telle assurance ne devrait pas porter que sur le futur immédiat, mais sur une durée suffisamment longue pour permette de travailler à une paix durable par des voies pacifiques. Je suggère en conséquence que vous entendiez le mot « futur » comme s’étendant sur une période libre d’agression de dix ans au moins, voire d’un quart de siècle si nous nous risquons à porter le regard aussi loin.
Si une telle garantie était offerte par votre gouvernement, je la transmettrais immédiatement aux gouvernements des nations que j’ai mentionnées et, simultanément, je demanderais à chacune d’entre elles si, comme je le pense, elles accepteraient de donner une garantie similaire que je pourrais vous communiquer en retour.
Des assurances mutuelles telles que je les ai esquissées, seraient de nature à apporter au monde un soulagement immédiat.
Si nous avons ces assurances, je propose de profiter sans attendre du contexte pacifié qui en résulterait pour aborder deux problèmes essentiels à la résolution desquels les États-Unis seraient heureux de prendre part.
Les discussions que j’ai en vue concernent la manière la plus rapide et efficace qui permettrait aux peuples du monde entier de se débarrasser progressivement de la charge écrasante que constitue l’effort d’armement, lequel effort les rapproche chaque jour davantage au bord d’un désastre économique.
Simultanément, les États-Unis seraient prêts à discuter de la manière la plus pratique d’ouvrir des voies au commerce international pour permettre à chaque pays d’acheter et de vendre à des conditions identiques sur le marché mondial et à avoir l’assurance d’obtenir des matières et des biens dont il a besoin pour son activité économique de temps de paix.
Dans le même temps, d’autres pays que les États-Unis, qui seraient intéressés directement par tel ou tel autre problème pourraient entamer toute discussion qu’ils jugeraient nécessaire ou souhaitable.
Nous reconnaissons que le monde est confronté à des problèmes complexes qui touchent toute l’humanité, mais nous savons que leur étude et leur discussion doivent se dérouler dans une atmosphère de paix laquelle ne peut prévaloir si les négociations se font à l’ombre de la menace des armes ou dans la crainte de la guerre.
Je pense que vous ne vous méprendrez pas sur l’esprit de franchise dans lequel je vous envoie ce message. Les chefs des grandes puissances sont en ces heures directement responsables du sort de l’humanité pour les années à venir. Ils ne peuvent manquer d’entendre les prières des peuples d’être protégés du chaos qu’engendrerait la guerre. L’Histoire les tiendra responsable des vies et du bonheur de chacun d’entre eux, jusqu’au plus petit.
J’espère que votre réponse permettra à l’humanité d’abandonner ses peurs et de retrouver la sécurité pour longtemps.
Un message analogue est adressé au Chef du gouvernement italien
Le Discours du Chancelier Hitler, le 28 avril 1939 à la session extraordinaire du Reichstag
Députés du Reichstag !
Le président des États-Unis d’Amérique m’a adressé un télégramme dont le curieux contenu vous est déjà familier. Avant même que moi, son destinataire, aie effectivement reçu ce document, le monde entier en avait déjà été informé par la radio et les journaux. Les nombreux commentaires qu’on peut trouver dans les organes de presse du monde démocratique nous ont déjà avantageusement éclairés sur le fait que ce télégramme était une habile manœuvre tactique, destinée à mettre sur le dos des pays où le peuple a le pouvoir, la responsabilité des mesures belliqueuses adoptées par les ploutocraties.
En conséquence, j’ai décidé de convoquer le Reichstag afin que vous, députés, puissiez être les premiers à entendre ma réponse et, soit de l’approuver soit de la rejeter. De plus, il m’a paru opportun d’adopter la méthode employée par le Président Roosevelt en m’adressant moi-même au monde entier comme je l’entends. Je voudrais également saisir cette occasion d’exprimer toute l’émotion que m’inspire le souvenir de ce mois de mars si chargé d’événements historiques formidables. Je ne peux le faire qu’en adressant humblement mes remerciements à la Providence qui a permis à un soldat inconnu de la guerre [mondiale de 1914 – 1918] de devenir le chef d’un peuple qui m’est si cher.
La Providence m’a montré la voie pour libérer notre peuple et l’amener, sans effusion de sang, du plus profond de ses malheurs vers de nouveaux sommets. La Providence m’a accordé d’accomplir la tâche de ma vie de sortir le peuple allemand des profondeurs de la défaite et de le libérer du carcan du dictat le plus scandaleux de tous les temps. C’était là tout le but de mes efforts.
Depuis le jour où je suis entré dans la vie politique, je n’ai vécu que dans l’idée de permettre à l’Allemagne de retrouver sa liberté, de restaurer la souveraineté et la puissance du Reich en surmontant les divisions internes de notre peuple, en rompant son isolement dans le monde, en préservant l’indépendance de sa vie économique et politique.
J’ai cherché à restaurer ce que d’autres avaient détruit par la force. Je n’ai désiré que réparer ce que des forces maléfiques ou la pure stupidité humaine avaient détruit ou ruiné. Je n’ai donc rien fait qui aurait violé le droit d’autrui, je n’ai fait que restaurer les droits qui avaient été bafoués vingt années plus tôt.
Le Grand Reich d’aujourd’hui ne comprend aucun territoire qui n’étaient pas les siens auparavant, liés à lui ou sous sa souveraineté. Bien avant qu’un continent américain ne soit découvert – pour ne pas dire colonisé – par les blancs, le Reich existait, pas simplement dans son extension actuelle, mais avec beaucoup d’autres régions et provinces qui ont été perdues.
Il y a vingt et un ans, lorsque le bain de sang de la guerre [Première Guerre] est parvenu à son terme, ils étaient des millions à vivre dans l’espoir qu’une paix de raison et de justice viendrait récompenser et bénir les nations qui avaient été les otages du terrible fléau qu’a été cette guerre. Je parle de « récompense » car aucun des hommes ou femmes – quelles que soient les conclusions auxquelles parviennent les historiens – ne porte une quelconque responsabilité dans ces événements effrayants. Dans certains pays il peut bien rester des politiciens qui même à l’époque pouvaient être tenus pour responsables du plus horrible massacre de tous les temps, mais la grande masse des combattants dans chacun des pays n’était coupable de rien et mérite bien plutôt toute notre compassion.
Comme vous le savez, je n’ai moi-même joué aucun rôle politique avant la guerre. Mais comme des millions d’autres, j’ai accompli les tâches qu’on me demandait et j’ai rempli mon devoir de citoyen et de soldat. C’est donc en toute connaissance de cause que je me suis engagé pour la liberté et le futur de mon peuple, pendant et après la guerre. Je puis par conséquent m’exprimer au nom de ces millions et millions d’autres, également sans reproches, en disant que tous ceux qui n’ont fait que combattre pour leur pays et remplir fidèlement leur devoir, ont droit à une paix de raison et de justice, une paix dans laquelle l’humanité puisse enfin se mettre à l’œuvre et réparer dans un effort commun les pertes dont tous ont eu à souffrir.
Mais on a floué tous ces millions de leur paix, car si les Allemands et ceux qui combattaient dans notre camp ont eu à souffrir des traités de paix, ces traités ont également eu des répercussions désastreuses sur les vainqueurs.
Que la politique puisse être contrôlée par des hommes qui n’avaient pas eux-mêmes combattu durant la guerre était pour la première fois reconnu comme une calamité. La haine était inconnue du soldat, mais pas de ces vieux politiciens qui avaient soigneusement réussi à préserver leur précieuse vie des horreurs de la guerre et qui à présent descendaient sur l’humanité en arborant un détestable esprit de revanche.
Ce sont la haine, la malveillance et la déraison qui ont engendré le diktat du Traité de Versailles. / 1
Des territoires et des États dont l’histoire remontait à plus d’un millénaire ont été arbitrairement morcelés et dissous. Des peuples qui étaient ensemble depuis des temps immémoriaux ont été séparés, les conditions de vie économique ont été ignorées tandis qu’on divisait les peuples en vainqueurs et en vaincus, les premiers étant les maîtres avec tous les droits, les seconds des esclaves avec aucun.
Il est heureux pour les générations futures que ce document de Versailles ait été rédigé noir sur blanc, autrement il aurait pu être considéré dans l’avenir comme l’œuvre grotesque sortie de l’imagination débridée d’un fou furieux.
Près de 115 millions de personnes ont été dépouillés de leur droit à l’autodétermination, non par des soldats victorieux, mais par des politiciens fous, elles ont été arbitrairement arrachées à leurs anciennes communautés et incorporées à d’autres sans aucune considération de sang, d’ascendance, de bon sens ou de conditions de vie économiques.
Les conséquences furent effroyables. Bien qu’à l’époque les hommes d’État se croyaient en mesure de faire et défaire bien de choses, il y a une dont ils ne pouvaient plus disposer et qui échappait à tout contrôle : cette masse grouillante de gens qui vivaient en Europe Centrale, entassés les uns sur les autres dans un espace confiné, tout juste capable d’assurer leur pain quotidien au prix d’un dur labeur dans le chaos social qu’on imagine.
Mais que pouvaient bien savoir de ces problèmes tous ces hommes d’État d’empires soi-disant démocratiques ? Un troupeau d’ignorants complètement stupides avait été lâché sur l’humanité. Dans certains endroits on arrivait à 140 habitants au kilomètre carré et les gens devaient se débrouiller pour survivre. Les dictateurs du nouvel ordre mondial avaient tout simplement réduit à néant un ordre social qui s’était constitué au cours de deux mille ans de développement historiques, ils avaient installé le désordre à la place, sans plus se préoccuper des problèmes que rencontraient ces communautés dont pourtant ils prétendaient avoir pris la responsabilité.
Et lorsque ce nouvel ordre mondial s’est avéré être une pure catastrophe, ces dictateurs de la paix démocratique, qu’ils soient Américains ou Européens, ont fait preuve de tant de lâcheté, que pas un ne s’est aventuré à reconnaître sa responsabilité dans ce qui se passait. Chacun reportait la faute sur l’autre, s’efforçant de se soustraire au jugement de l’Histoire. Pour leurs victimes en revanche, ces gens jetés sur les routes par leur haine aveugle, il n’y avait aucune échappatoire possible.
Il est impossible d’imaginer à quel point notre peuple a souffert. Spoliée de toutes ses possessions coloniales / 2 privé de toutes ses ressources financières plombées par des soi-disant réparations, en conséquence, appauvrie, notre nation était plongée dans période la plus noire de son histoire et il ne s’agissait pas, cela vaut la peine d’être noté, de l’Allemagne nationale-socialiste mais de l’Allemagne démocratique / 3 – celle qui a été assez faible pour croire ne serait-ce qu’un instant aux promesses des politiciens démocrates.
La misère et l’appauvrissement qui en ont résulté ont conduit notre pays au bord du désespoir politique. Même des gens respectables et travailleurs d’Europe Centrale commençaient à voir dans la destruction complète de l’ancien ordre la seule planche de salut.
Les Juifs comme des parasites, d’une main pillaient la nation sans relâche, de l’autre, poussaient à la révolte les gens qu’ils venaient de plonger dans la misère. Tandis que le malheur de notre nation devenait le but et la raison d’être de cette race, se formait chez les chômeurs le terreau d’une révolution bolchevique.
La désagrégation du cadre politique et la confusion de l’opinion publique entretenue par une presse juive irresponsable ont encore contribué à l’aggravation de la situation économique, entraînant toujours plus de misère accroissant la disposition à entendre les sirènes du bolchévisme. L’armée de la révolution judéo-bolchévique mondiale grossissait avec l’armée des chômeurs, atteignant finalement les sept millions.
L’Allemagne n’avait jamais connu une telle situation. Dans toute la région où vivait ce grand peuple ainsi que dans les anciens États des Habsbourg de peuplement germanique, l’économie, en dépit des difficultés liées à la densité excessive de la population, ne s’est pas faite de plus en plus précaire, mais a au contraire apporté toujours plus d’aisance matérielle.
L’application au travail, la parcimonie, un respect scrupuleux de l’ordre, s’ils n’ont pas permis aux habitants de ces contrées de faire fortune, les ont tout du moins prémunis de l’abjection de la misère. Les conséquences de la paix lamentable imposée par les dictateurs démocratiques ont été d’autant plus terribles pour ces gens qui ont été proprement condamnés à Versailles. Aujourd’hui, nous connaissons les raisons de cette issue terrifiante de la [première] Guerre mondiale.
C’était d’abord la convoitise du butin. Celle qui profite rarement dans la sphère privée, pouvait-on croire qu’agrandie un million de fois elle pouvait représenter pour l’humanité une expérience bénéfique ? Si de grandes nations pouvaient être pillées, saignées à blanc, on pourrait vivre une vie d’oisiveté insouciante. C’est ce que se disaient ces dilettantes.
Pour ce faire, il fallait déjà commencer par dépecer les États. L’Allemagne devait être dépossédée de ses colonies même si elles ne représentaient pas grand-chose pour les démocraties impériales. Les régions les plus riches en matières premières [d’Allemagne] devaient être occupées, au besoin, placées sous l’influence des démocraties, et par-dessus tout, les infortunées victimes des traitements infligés par les démocraties devaient être dans l’incapacité de se remettre sur pieds, sans parler de pouvoir se soulever contre leurs oppresseurs.
C’est ainsi que fut concocté un plan diabolique pour écraser les générations à venir sous le poids des diktats. Il était prévu que durant 60, 70 ou même 100 ans, l’Allemagne devrait verser de sommes tellement exorbitantes que la question de savoir comment elle pourrait bien s’en acquitter restera à jamais un mystère. Lever de telles sommes en or, en devises étrangères ou en nature aurait été absolument impossible sans ruiner aussi l’hypothétique collecteur de ce tribut.
De fait, les démocrates qui ont dicté la paix ont littéralement détruit l’économie mondiale avec leur folie versaillaise. / 4 Leur démembrement absurde des États et des peuples a conduit à la fin de la répartition du travail et des relations commerciales qui s’étaient établis au cours des siècles forçant ainsi le développement de tendances autarciques et avec, la destruction des conditions générales de l’économie mondiale qui prévalaient.
Il y a vingt ans, lorsque j’inscrivais mon nom à la septième place du registre de ce qui était alors le Parti allemand du travail, / 5 à Munich, j’ai vu partout surgir les signes de la déchéance. Le pire – comme je l’ai déjà souligné – c’était le désespoir absolu qui régnait, même la classe supérieure perdait toute confiance dans la raison humaine sans parler du sens de la justice, c’était partout le chacun pour soi dans toute sa brutalité.
La façon dont en l’espace de vingt ans j’ai réussi à tirer une nation d’un tel chaos pour en faire un tout organique et établir un nouvel ordre fait déjà partie de l’histoire de l’Allemagne.
Ce sur quoi je voudrais aujourd’hui attirer votre attention, en guise d’introduction, ce sont les perspectives, les objectifs et les réalisations de ma politique étrangère.
L’un des actes les plus honteux d’oppression jamais commis, a été le démembrement de l’Allemagne et la désintégration politique prévue par le Diktat de Versailles sur toute l’aire qu’elle occupait depuis des millénaires.
Je n’ai jamais, Messieurs les députés, laissé le moindre doute sur le fait qu’il n’est guère possible où que ce soit en Europe, de parvenir à établir les frontières des États d’une manière harmonieuse et qui soit satisfaisante pour chacune des nationalités concernées. D’une part il y a la migration des peuples qui s’est progressivement stabilisée au long des quelques derniers siècles, d’autre part, il y a eu la création et le développement de grandes entités, le tout entraînant une situation dans laquelle, quelle que soit la façon dont on s’y prenne, il y aura toujours des points sur lesquels on ne pourra donner satisfaction à toutes les parties intéressées. Mais c’est précisément la façon dont le jeu des ethnies-nations et des entités politiques s’est progressivement stabilisé au cours du siècle dernier qui permettait d’espérer qu’un compromis pourrait être trouvé entre le respect des nationalités et la reconnaissance des structures politiques existantes, un compromis par lequel, sans détruire l’équilibre politique en Europe et sur la base des relations économiques existantes, les nationalités seraient néanmoins préservées.
Ces espoirs ont été douché par la [Première] Guerre mondiale. Le Diktat du Traité de Versailles n’a rendu justice ni à un principe ni à l’autre. Nulle part le principe d’autodétermination des peuples n’a été respecté, pas plus qu’il n’y a eu de considération pour les nécessités et conditions politiques, encore moins économiques, du développement de l’Europe. Néanmoins, je n’ai jamais nié – comme je l’ai déjà souligné – qu’il y aurait des limites même à la révision du Traité de Versailles. Et je l’ai toujours dit avec la plus grande franchise – pas pour des raisons tactiques, mais de par mon intime conviction. En tant que chef du peuple allemand, j’ai toujours affirmé que partout où l’intérêt supérieur de l’Europe était en jeu, les intérêts nationaux particuliers devaient, si nécessaire, être relégués au second plan.
Et – comme je l’ai déjà souligné – il ne s’agit pas de tactique mais d’une ligne de conduite à laquelle je suis toujours resté fidèle. En ce qui concerne de nombreux territoires qui pourraient être l’objet de litige, j’ai définitivement tranché et je l’ai fait savoir, non seulement au monde extérieur, mais aussi à mon propre peuple, et j’ai veillé à ce que les décisions prises soient respectées.
Je n’ai pas, comme la France en 1870 – 1871, / 6 qualifié la perte de l’Alsace – Lorraine comme intolérable pour le futur. Au lieu de cela, j’ai ici fait une distinction entre la Saar et ces deux anciennes provinces du Reich. Et je n’ai jamais changé d’attitude et ne le ferai pas à l’avenir. Je n’ai jamais permis qu’on modifie ou qu’on porte atteinte à cette position dans le pays, que ce soit par voie de presse ou autres. Le retour de la Sare / 7 a définitivement réglé tous les problèmes territoriaux en Europe entre la France et l’Allemagne. En revanche, j’ai toujours considéré comme regrettable que les hommes d’État français aient tenu cette position pour acquise. Ce n’est pas une façon de prendre les choses. Ce n’est pas par peur de la France que j’ai exprimée pris cette position. En tant qu’ancien soldat, je ne vois pas ce qui pourrait justifier cette peur. De plus, en ce qui concerne la Saar, j’ai bien dit que nous serions intransigeants sur son retour à l’Allemagne.
Non, j’ai préféré confirmer ma position envers la France pour manifester la prise en compte de la nécessité de parvenir à la paix en Europe au lieu de semer les graines d’une perpétuelle incertitude et de créer des tensions en faisant en permanence des demandes de révision. Si des tensions sont malgré tout apparues, la responsabilité n’en incombe pas à l’Allemagne, mais à ces éléments apatrides qui attisent systématiquement de telles tensions au service de leurs intérêts capitalistiques.
J’ai fait des déclarations contraignantes à de nombreux États. Aucun de ces États ne peut se plaindre d’avoir trouvé ne serait-ce que la trace d’une demande contrevenant aux engagements pris envers eux par l’Allemagne. Aucun responsable scandinave, par exemple, ne peut prétendre qu’une requête lui aurait été présentée par l’Allemagne qui serait incompatible avec la souveraineté et l’intégrité de son territoire.
J’ai été heureux que de nombreux États Européens aient pris acte de ces déclarations du gouvernement Allemand pour exprimer avec insistance leur désir d’absolue neutralité. Ceci vaut pour la Belgique, la Suisse, le Danemark et ainsi de suite. J’ai déjà parlé de la France. Je n’ai pas besoin de mentionner l’Italie, avec laquelle nous sommes unis par la plus profonde amitié, ni de la Hongrie et de la Yougoslavie, nos voisins avec qui nos relations sont des plus amicales.
En revanche, je n’ai jamais fait mystère de ce qu’il existait à mon sens d’autres situations qui représentaient un tel outrage au droit à l’autodétermination pour notre peuple que jamais nous ne les accepterions ni ne les avaliserions. Je n’ai jamais écrit une ligne ou fait un seul discours montrant une autre attitude envers les États mentionnés. De plus, pour faire référence aux autres cas, je n’ai jamais écrit une ligne ni fait un seul discours dans lequel j’aurais exprimé une position contraire à mes actions.
Un, l’Autriche, la plus ancienne marche à l’est [Ostmark] du peuple Allemand, autrefois un fleuron de la nation allemande au sud-est du Reich. Les Allemands de ce pays descendent des colons de toutes les tribus germaines même si les Bavarois ont contribué pour la plus grosse partie. Plus tard, cette Ostmark est devenue la base d’un empire séculaire avec Vienne pour capitale du Reich allemand de l’époque.
Ce Reich a finalement disparu, progressivement dissous par Napoléon, le Corse, mais il a continué d’exister sous la forme d’une fédération germanique, qui, il n’y a pas si longtemps, a combattu et a souffert dans la plus grande guerre de tous les temps comme une entité politique qui était l’expression politique d’un sentiment national de ses habitants même s’ils n’étaient plus unis dans un même pays. Je suis moi-même un enfant de cet Ostmark.
Non seulement le Reich a été abattu et l’Autriche démantelée en ses différentes composantes par les criminels de Versailles, mais on a aussi interdit aux Allemands de se prévaloir de cette communauté à laquelle ils avaient pourtant appartenu plus d’un millénaire. J’ai toujours considéré le redressement de cet état de choses comme la tâche plus grande et la plus sacrée de ma vie. Je n’ai jamais manqué de proclamer cette détermination, et j’ai toujours gardé la même résolution pour concrétiser ces idées qui me hantaient jour et nuit.
J’aurais péché contre l’appel de la Providence si j’avais manqué par mes efforts ramener mon pays natal et mes Allemands de l’Ostmark dans le Reich/ 8 , et donc dans la communauté des peuples allemands.
Ce faisant, qui plus est, j’ai effacé la page la plus honteuse du Traité de Versailles. J’ai rétabli le droit à l’autodétermination et balayé l’oppression de sept millions et demi d’Allemands par les pays démocratiques. J’ai levé l’interdiction qui leur était faite de voter pour leur propre destinée et organisé le referendum historique. Le résultat n’a pas seulement été ce que moi j’attendais, mais aussi celui qu’avaient précisément prévu les oppresseurs démocrates du Traité de Versailles. Sinon pourquoi auraient-ils interdit un tel referendum sur la question de l’Union [Anschluss].
Deux, la Bohême et la Moravie. Lorsqu’au cours des migrations, des tribus germaniques ont commencé, pour des raisons inconnues, à quitter les territoires qui constituent aujourd’hui la Bohême-Moravie, des Slaves sont arrivés et se sont installés parmi les Allemands qui restaient. Depuis ce temps, la zone occupée par les Slaves a été considérée comme une épine dans le pied par les Allemands.
D’un point de vue économique, une existence indépendante est sur le long terme impossible pour ces pays, sauf dans le cadre d’une relation étroite avec l’Allemagne et son économie. Mais indépendamment de cela, près de quatre millions d’Allemands vivaient en Bohême-Moravie. Sous la pression d’une politique d’épuration ethnique mise en place par la majorité Tchèque – surtout après le traité de Versailles – à cause aussi des conditions économiques et de la marée montant de la détresse, il y a eu un début d’émigration et la population allemande dans ces territoires s’est quelque peu réduite pour arriver à 3 700 000. La population aux marges de ce territoire était uniformément allemande, mais il y avait aussi de grandes enclaves germanophones dans l’intérieur.
L’ethnie Tchèque, par ses origines, nous est étrangère, mais au cours des mille ans passés côte à côte, la culture Tchèque s’est largement imprégnée d’influences allemandes. L’économie Tchèque est imbriquée dans le reste du système économique allemand. La capitale du pays [Prague] a été un temps une cité impériale allemande et elle abritait la plus vieille université allemande. / 9 De nombreuses cathédrales, des hôtels de ville et des résidences de nobles témoignent de l’influence culturelle germanique.
Le peuple Tchèque lui-même a, au cours des siècles, alterné entre des relations proches ou plus distantes avec les Allemands. Toutes les périodes de rapprochement ont coïncidé avec des périodes de prospérité pour les deux nations, et inversement, tout éloignement avait des conséquences calamiteuses.
Nous connaissons les mérites et les valeurs de la nation allemande, mais la Tchéquie, avec ses talents et ses qualités, son industrie et son dynamisme, son amour de la patrie, et son propre héritage national mérite aussi notre respect. En fait, il y avait des périodes durant lesquelles ce respect mutuel allait de soi.
Les démocrates pacificateurs de Versailles peuvent se vanter d’avoir assigné au peuple Tchèque le rôle d’un État satellite spécialement conçu pour nuire à l’Allemagne. Dans ce but, ils l’ont artificiellement doté des attributs de la souveraineté, une souveraineté totalement incapable de se maintenir par ses propres forces. C’est-à-dire qu’ils ont fait violence à d’autres nationalités en sorte de constituer un État potentiellement dangereux pour l’Allemagne au cœur de l’Europe Centrale.
Cet État [la Tchécoslovaquie], dans lequel l’élément national dit prédominant était en réalité minoritaire, ne pouvait être maintenu que par une brutale violation des nationalités qui constituaient la majorité de la population. / 10 Cette violation n’était possible que dans la mesure ou la protection et l’assistance étaient accordées par les démocraties européennes. On ne pouvait escompter une telle assistance qu’à la condition que cet État joue le rôle qui lui avait été assigné à sa naissance. Mais le but de ce rôle n’était autre que de prévenir la consolidation de l’Europe Centrale, de fournir une tête de pont en Europe à l’invasion bolchévique et de jouer les mercenaires des démocraties européennes contre l’Allemagne.
Tout s’est ensuite enchaîné automatiquement. Plus cet État tentait de remplir sa mission, plus la résistance des minorités ethniques était forte. Et plus la résistance était forte, plus la nécessité du recours à la répression était forte. Cette exacerbation inévitable des contradictions internes a, à son tour, accru la dépendance envers les démocraties européennes fondatrices et bienfaitrices de cet État artificiel, sans ses tuteurs son économie même était incapable de subsister sur le long terme. Pour l’Allemagne, l’urgence première était de libérer les près de quatre millions d’Allemands de ce pays de cette situation intolérable et de permettre leur retour [rattachement au] dans le giron de la patrie, le Reich millénaire.
Il était tout naturel que ce problème fasse aussitôt ressurgir tous les autres aspects ethniques du puzzle. Il était tout aussi naturel que le retrait des différentes nationalités priverait ce qui resterait de l’État de sa viabilité – une chose dont ses fondateurs à Versailles avaient eu parfaitement conscience. C’est bien pour cette raison qu’ils avaient décidé de faire violence aux autres minorités en les forçant à entrer dans cet ensemble bancal construit avec un parfait amateurisme.
Ici encore, je n’avais fait aucun mystère de mes opinions. Il est vrai que tant que l’Allemagne était elle-même impuissante et sans défense, cette oppression de quatre millions d’Allemands pouvait se poursuivre sans crainte de réaction de sa part. Mais seul un enfant en politique pouvait croire que l’Allemagne resterait à jamais dans son état de 1919. Ce n’est que tant que les traîtres apatrides soutenus depuis l’étranger avaient la mainmise sur l’appareil étatique de l’Allemagne qu’on pouvait escompter que ces conditions humiliantes pourraient être patiemment supportées. Dès la victoire de national-socialisme, ces traîtres ont dû transférer leur domicile là d’où provenaient leurs subsides. À partir de là, la solution du problème Tchèque n’était plus qu’une question de temps. D’ailleurs, il s’agissait d’une question qui n’impliquait que les nationalités concernées et qui ne regardait en rien l’Europe de l’Ouest.
Il était évidemment compréhensible que l’Europe de l’Ouest s’intéresse au sort du rejeton artificiel qu’elle avait créé de toutes pièces pour ses intérêts. Mais que les pays qui entouraient cet État considèrent ces intérêts comme facteurs déterminants pour eux-mêmes, il ne fallait pas y compter, certains s’en sont peut-être mordu les doigts. Dans la mesure où ces intérêts n’impliquaient que des établissements financiers de cet État, l’Allemagne n’aurait pas soulevé d’objection. Mais ces intérêts financiers étaient, en dernière analyse, également entièrement subordonnés aux objectifs de contrôle politique des démocraties. L’assistance financière accordée à cet État n’était guidée que par une seule considération, à savoir, la création d’un État armé jusqu’aux dents qui pourrait s’avérer un avant-poste de choix au cœur du Reich, une base pour prendre le Reich à revers dans le cadre d’une invasion par l’ouest, et a minima, une base aérienne.
Ce qu’on attendait de cet État est montré le plus clairement du monde par une observation du ministre de l’Air, M. Pierre Cot, qui déclarait sans ambages / 11 que la fonction de cet État en cas de conflit serait de servir de base aérienne pour le décollage et l’atterrissage de bombardiers, ce qui permettrait de détruire les plus importants centres industriels de l’Allemagne en quelques heures. On peut donc comprendre que le gouvernement allemand ait cherché, de son côté, à détruire cette base aérienne. Il n’est pas parvenu à cette décision par haine des Tchèques, comment l’aurait-il pu, alors que tout au long d’une histoire millénaire qui a vu les Allemands et les Tchèques vivre ensemble il y a eu tant de périodes de coopération qui ont duré des centaines d’années, seulement entrecoupées, il est vrai, par quelques brèves périodes de tensions. Dans de telles périodes de tensions, les passions au cours des combats des uns contre les autres sur les frontières ethniques peuvent facilement l’emporter sur le sens de la justice, mais elles ne sont pas représentatives de ce qui se passait dans l’ensemble. C’est le lot de toutes les guerres. Mais ce sont ces longues périodes de cohabitation harmonieuses qui permettent aux deux peuples de s’accorder sur le fait que chacune des deux nationalités a un droit sacré à être reconnue et respectée par l’autre.
En ces années de lutte, mon attitude personnelle envers les Tchèques est restée confinée entre la préservation de l’intérêt supérieur du Reich et le respect que j’éprouve pour ce peuple. Une chose est sûre en tout cas, si jamais les suppôts des démocraties de cet État avaient réussi à atteindre leur but ultime, le Reich aurait peut-être eu à souffrir de lourdes pertes mais il n’aurait certainement pas été détruit, les Tchèques, en revanche, du fait de leur taille limitée et de leur situation géographique auraient subi des conséquences bien plus terribles, et même, j’en suis convaincu, catastrophiques.
Je suis heureux qu’il se soit avéré possible, même au risque de contrarier les intérêts des démocraties, d’empêcher, grâce à notre modération mais aussi au bon sens du peuple Tchèque, une telle catastrophe en Europe Centrale. Ce que les meilleurs et les plus sages parmi les Tchèques se sont efforcés d’obtenir pendant des décennies va leur être octroyée comme une chose allant de soi par l’Allemagne nationale-socialiste, à savoir la reconnaissance de leur nationalité, le droit de la renforcer et de la faire revivre. L’Allemagne nationale-socialiste n’a aucune idée de jamais trahir les principes ethno raciaux qui sont les siens et dont elle est fière. Ils sont valables pour les Allemands comme les Tchèques. Ce qui nous demandons, c’est la reconnaissance d’une nécessité historique et d’une exigence économique dans laquelle nous nous trouvons tous. Lorsque j’ai annoncé la solution de ce problème au Reichstag le 22 février 1938, j’étais convaincu d’obéir aux nécessités de l’Europe Centrale.
Et en mars 1938 encore, je restais persuadé qu’il serait possible, par des évolutions graduelles, de résoudre le problème des minorités de cet État, de parvenir à un moment ou un autre, par la coopération mutuelle, à une entente profitable à tous les intérêts concernés, aussi bien sur le plan politique qu’économique.
Ce n’est qu’après que Monsieur Benes, qui était complètement entre les mains des financiers internationaux des démocraties, en ait fait un problème militaire, qu’il ait déchaîné une vague de répression contre les Allemands, essayant, dans le même temps, par la mobilisation que vous connaissez tous, / 12 d’infliger un revers à l’Allemagne sur la scène internationale et d’entacher son prestige, qu’il m’est apparu évident qu’une solution par de tels moyens n’était plus possible. D’ailleurs, le rapport à l’époque d’une mobilisation de l’Allemagne était faux et manifestement inspiré depuis l’étranger pour pousser les Tchèques à provoquer une telle perte de prestige pour Reich.
Je n’ai pas besoin de répéter qu’en mai dernier, l’Allemagne n’avait pas mobilisé un seul homme tant nous [Ironie toute la phrase] étions tous d’avis que le sort de Monsieur Schuschnigg / 13 aurait dû faire comprendre aux autres l’intérêt qu’il y avait à travailler à une compréhension mutuelle au moyen d’un traitement plus juste de la question des nationalités.
Pour ma part, j’étais en tout cas prêt à suivre un tel de processus pacifique avec patience, même s’il devait durer des années. Mais c’est justement ce genre de solution pacifique qui était une épine dans le pied pour les agitateurs des démocraties
Ils nous haïssent, nous les Allemands, et préfèreraient nous éradiquer complètement. Que signifient pour eux les Tchèques ? Ils ne sont rien d’autre qu’un moyen au service d’un but. Que leur importe le sort de cette vaillante petite nation ? Que leur importe la vie de centaines de milliers de braves soldats qui auraient été sacrifiés par leur politique ?
Ces excités de la paix en Europe de l’Ouest ne se préoccupaient pas d’œuvrer à la paix mais de provoquer un bain de sang pour monter les unes contre les autres les nations et provoquer une plus grande effusion de sang encore. C’est pour cette raison qu’ils ont inventé l’histoire de la mobilisation allemande et leurré l’opinion publique à Prague. Elle devait servir de prétexte à une mobilisation Tchèque et par là, exercer une pression militaire sur les élections dans les Sudètes. / 14 lesquelles ne pouvaient plus être évitées.
De leur point de vue, il ne restait plus que deux alternatives à l’Allemagne : soit se plier devant cette mobilisation et subir un camouflet, soit s’en prendre la Tchécoslovaquie. Cela aurait signifié une guerre sanglante, elle aurait peut-être réussi à entraîner la mobilisation des peuples d’Europe de l’Ouest jusque-là indifférents, déclenché une soif de sang et plongé l’humanité dans une nouvelle catastrophe dans laquelle certains auraient l’honneur de perdre la vie et d’autres de faire des profits de guerre.
Vous connaissez, Messieurs, quelles décisions j’ai rapidement prises à l’époque :
- Résoudre cette question pour le 2 octobre 1938 au plus tard.
- Travailler à la solution en prenant toutes les mesures requises pour bien faire comprendre que toute tentative d’intervention se heurterait à une réaction par la force de toute la nation.
C’est à ce moment-là que j’ai décidé et ordonné le renforcement de nos fortifications occidentales. / 15 Au 25 septembre 1938, leur état de préparation était tel que leur capacité défensive était trente à quarante fois supérieure à celle de la vieille ligne Siegfried de la [Première] Guerre mondiale. Elles sont à présent pour l’essentiel achevées et sont actuellement complétées par de nouvelles lignes autour d’Aachen et de Saarbrücken que j’avais ordonnées par la suite. Ces dernières également sont déjà en grande partie prêtes pour la défense. Compte tenu de leur ampleur, il s’agit des plus grandes fortifications jamais construites, l’Allemagne peut être parfaitement assurée qu’aucune puissance au monde ne pourra réussir à les percer.
Lorsqu’il est apparu que la provocation de la mobilisation Tchèque n’aboutirait pas au résultat escompté, une deuxième phase démarrait dans laquelle les motivations sous-jacentes derrière une question qui ne regardait au fond que l’Europe Centrale sont devenues encore plus évidentes.
Si on entend aujourd’hui résonner dans le monde le slogan « plus jamais Munich », cela confirme simplement que les fauteurs de guerre considéraient une résolution pacifique du problème comme ce qui pouvait arriver de pire. Ils sont déçus que le sang n’ait pas coulé – pas le leur bien sûr, on ne trouve jamais ces agitateurs là où il y a des coups de feu, on les trouve plutôt là où il y a de l’argent – non, le sang versé aurait été celui de soldats inconnus.
Du reste, il n’y aurait jamais dû y avoir besoin d’une Conférence de Munich, /16 cette conférence n’a été utile qu’aux puissances qui avaient dans un premier temps incité les parties concernées à tenir tête à tout prix, et qui ensuite, alors que la situation exigeait une solution, se sont trouvé dans l’obligation de trouver pour elles-mêmes une porte de sortie plus ou moins honorable. En réalité, sans Munich, c’est-à-dire sans les interférences de l’Europe Occidentale, le problème n’aurait jamais dégénéré en crise grave et une solution aurait pu être trouvée le plus simplement du monde.
Munich a abouti aux résultats suivants :
- Le retour au Reich de l’essentiel des colonies frontalières de Bohême-Moravie de peuplement germanique. / 17
- De laisser ouverte la possibilité d’une solution pour les autres problèmes de cet État -– c’est-à-dire respectivement un rattachement et une scission pour les minorités hongroise et slovaque.
- Que la question de la garantie reste ouverte. Pour ce qui concernait l’Allemagne et l’Italie, la garantie de la continuité de l’existence de cet État [la Tchécoslovaquie] était par principe dépendante du consentement de tous les États frontaliers, c’est-à-dire qu’elle était contingente aux solutions qui seraient effectivement adoptées concernant les parties mentionnées et qui étaient encore en suspens.
Les problèmes suivants restaient à résoudre :
- Le retour des districts [de peuplement] Magyars à la Hongrie
- Le retour des districts [de peuplement] polonais à la Pologne
- La solution de la question slovaque
- La solution de la question ukrainienne
Comme vous le savez, les négociations entre la Hongrie et la Tchécoslovaquie avaient à peine démarré que les deux pays ont adressé une requête à l’Allemagne et à l’Italie, un pays qui se tient aux côtés de l’Allemagne, pour jouer le rôle d’arbitre pour définir les nouvelles frontières entre la Slovaquie, les Carpates ukrainienne et la Hongrie/ 18 Les pays concernés n’ont pas jugé opportun de faire appel aux quatre puissances au contraire, elles ont expressément renoncé à cette possibilité plus exactement, elles l’ont déclinée. Et c’était bien compréhensible. Tous les habitants de la région voulaient la paix et la tranquillité. L’Italie et l’Allemagne étaient disposées à répondre à leur demande. Ni l’Angleterre ni la France n’ont élevé d’objection à cet arrangement même si cela constituait sur la forme une entorse aux accords de Munich. Elles n’y avaient d’ailleurs pas intérêt, cela aurait été de la folie pour Paris ou pour Londres de protester contre une intercession de l’Allemagne et de l’Italie qui avait été entreprise à la seule demande des pays concernés.
Comme cela se produit à chaque fois en pareil cas, les sentences arbitrales auxquelles sont parvenues l’Allemagne et l’Italie n’ont pu satisfaire entièrement aucune des parties. Dès le départ, toute la difficulté était qu’elles soient volontairement acceptées par les deux parties. Dès qu’il s’est agi de les mettre en œuvre, les sentences arbitrales, après avoir été acceptées, ont fait l’objet de fortes objections de la part des deux pays. La Hongrie, mue à la fois par des intérêts généraux et particuliers, exigeait les Carpates ukrainiennes, / 19 tandis que la Pologne exigeait d’avoir une frontière avec la Hongrie. Dans de telles circonstances, il devenait évident que même le peu qui restait de l’État créé à Versailles était condamné.
En fait, il n’y avait peut-être qu’un pays qui se serait satisfait de la précédente situation : la Roumanie. L’homme le mieux placé pour parler au nom de son pays m’a personnellement déclaré comme il croyait souhaitable qu’il y ait une liaison directe avec l’Allemagne, peut-être en passant par l’Ukraine et la Slovaquie. Je mentionne ceci juste à titre d’illustration du sentiment d’être menacé par l’Allemagne entretenu, selon les voyants extralucides d’Amérique, par la Roumanie.
Mais il devenait clair que l’Allemagne ne pourrait pas chercher à retarder plus longtemps les progrès des négociations, encore moins s’efforcer de maintenir un état de fait qu’elle avait toujours dénoncé. On était parvenu à un point auquel j’ai décidé de faire une déclaration au nom de l’Allemagne disant que nous n’avions pas l’intention de nous exposer davantage aux reproches en nous opposant à la volonté commune de la Pologne et de la Hongrie au sujet de leurs frontières, simplement dans le but d’ouvrir une voie de passage entre l’Allemagne et la Roumanie.
Comme de surcroît, le gouvernement Tchèque avait de nouveau recours aux anciennes méthodes et que la Slovaquie exprimait son désir d’indépendance, / 20 la poursuite du maintien de l’État était maintenant hors de question. La Tchécoslovaquie telle qu’elle avait été conçue à Versailles avait vécu. Elle s’est effondrée non pas parce que l’Allemagne le voulait, mais parce qu’à long terme, il est impossible de maintenir des États artificiellement créés autour d’une table de négociation : de tels États ne sont pas viables. / 21 Quelques jours avant la dissolution de cet État, en réponse à une requête de l’Angleterre et de la France concernant la garantie [de l’existence de la Tchécoslovaquie], l’Allemagne a, en conséquence, refusé de donner une telle garantie, toutes les conditions énoncées à Munich pour une telle garantie étant caduques.
Au contraire, après que toute la structure de l’État a commencé à se désagréger et s’était déjà pratiquement dissoute, le gouvernement allemand s’est décidé à intervenir. Il l’a fait parce que c’était une obligation morale. À cet égard, il convient de noter ce qui suit. À l’occasion de la première visite à Munich du ministre des Affaires étrangères Tchèque, Mr. Chvalkovsky, / 22 le gouvernement allemand a clairement exprimé ses vues sur l’avenir de la Tchécoslovaquie. J’ai moi-même assuré Mr. Chvalkovsky de ce que du moment que l’importante communauté allemande qui restait en Tchéquie était bien traitée, et dès lors qu’un règlement général pour tout l’État avait été trouvé, nous promettions une attitude coopérative de la part de l’Allemagne et l’assurions qu’aucune entrave ne serait placée sur son chemin.
Mais je lui ai aussi clairement fait savoir que si la Tchécoslovaquie en venait à prendre des mesures dans la lignée de la politique du précédent président, le docteur Benes, l’Allemagne ne le laisserait pas faire et étoufferait dans l’œuf de telles initiatives. Je lui ai aussi fait remarquer que le maintien d’un tel arsenal au beau milieu de l’Europe Centrale ne se justifiait pas et constituait une source de danger.
Les développements ultérieurs ont montré à quel point mes craintes étaient justifiées. Une marée montante de propagande clandestine et une presse Tchèque qui retombait dans ses anciens travers rendaient manifeste, même au dernier des simplets, que certaines forces n’avaient pas abdiqué. Le danger d’une confortation militaire était bien réel avec la possibilité d’un fou qui pourrait s’emparer de ce vaste arsenal, entraînant un risque d’explosion aux conséquences incalculables.
Pour preuve, je suis obligé, Messieurs, de vous donner une idée de l’étendue réellement phénoménale de cette accumulation d’armes en Europe Centrale.
Suite à l’occupation de ce territoire, / 23 les éléments suivants ont été saisis et placés en lieu sûr: 1 582 avions de combat, 501 canons antiaériens, 2 175 canons de l’armée de terre, légers ou lourds, 785 mortiers de tranchée, 469 chars 43 876 mitrailleuses, 114 000 pistolets, 1 090 000 fusils, 1 000 000 000 de cartouches, 3 000 000 d’obus, divers équipements tels du matériel du génie pour la construction de ponts, des détecteurs d’avion, des télémètres, des véhicules à moteur et des véhicules spéciaux en grande quantité.
Je pense que c’est une bénédiction pour des millions et des millions de personnes si à la dernière minute, grâce à la lucidité de quelques hommes responsables de l’autre bord, j’ai réussi à éviter une conflagration et à trouver une solution qui, j’en suis convaincu, a réussi à éradiquer un problème qui faisait planer une lourde menace en Europe Centrale. L’affirmation selon laquelle cette solution serait contraire aux accords de Munich ne peut être soutenue. Jamais ces accords n’avaient été considérés comme définitifs puisqu’ils faisaient eux-mêmes références à d’autres problèmes qui requerraient une solution.
On ne peut pas nous tenir rigueur du fait que les parties concernées – c’est là le point essentiel – ne se soient pas tournées vers les Quatre puissances mais seulement vers l’Italie et l’Allemagne, / 24 ni pour le fait que cet État se soit en fin de compte effondré de lui-même et qu’en conséquence la Tchécoslovaquie ait cessé d’exister. Il était dès lors parfaitement logique, après une si longue parenthèse, que les principes ethnographiques reprennent leurs droits et que l’Allemagne prenne ses propres mesures pour protéger ses intérêts séculaires qui ne sont pas seulement politiques, mais aussi économiques.
L’avenir dira si la solution qu’a trouvée l’Allemagne est bonne ou mauvaise, en attendant, une chose est sûre, cette solution n’a pas à recevoir l’aval ou les critiques de la part de superviseurs Anglais parce que la Bohême-Moravie, en tant que vestiges de la Tchécoslovaquie, n’a pas plus à voir avec les accords de Munich que, par exemple, les dispositions anglaises sur l’Irlande.
Je ne parviens absolument pas à voir ce que l’accord entre Monsieur Chamberlain et moi-même à Munich / 26 vient faire dans l’affaire de là de la Tchécoslovaquie, cette affaire a été traitée à Munich, à la conférence des Quatre puissances, pour autant qu’elle pouvait l’être à l’époque. L’accord prévoyait alors que si les parties intéressées ne parvenaient pas à s’entendre, elles pourraient se tourner vers les Quatre puissances, lesquelles, dans cette éventualité, avaient prévu de se donner trois mois pour de nouvelles consultations. Mais les parties intéressées n’ont pas du tout eu recours aux Quatre puissances, mais seulement à l’Allemagne et à l’Italie. Une démarche légitime et judicieuse, semble-t-il, puisque ni l’Angleterre ni la France n’y ont soulevé d’objection et qu’au contraire, elles se sont rangées derrière les décisions arbitrales de l’Allemagne et de l’Italie.
Tandis que l’accord auquel nous sommes parvenus avec Monsieur Chamberlain ne concernait lui que les questions des relations entre l’Angleterre et l’Allemagne. C’est clairement démontré par le fait qu’il est prévu de traiter ces questions dans le même esprit que celui des accords de Munich ou de l’accord naval Anglo-Allemand, / 27 – c’est-à-dire dans un esprit amical et par voie de consultation. Si toutefois on devait appliquer cet accord à toutes les initiatives politiques de l’Allemagne à venir, alors l’Angleterre, aussi, devrait s’abstenir de toute démarche de même nature – en Palestine ou ailleurs – sans d’abord consulter l’Allemagne. Il est évident que ce n’est pas ce que nous attendons et nous rejetons de telles attentes envers nous. Si à présent Monsieur Chamberlain conclut de tout cela que l’accord de Munich [entre Chamberlain et Hitler] est caduc parce que nous ne l’aurions pas respecté, j’en prendrais note et en tirerais les conclusions qui s’imposent.
J’ai toujours déclaré que j’étais personnellement très attaché à l’idée d’une étroite et amicale coopération entre l’Allemagne et l’Angleterre. Dans mon mouvement, on trouve quantité de personnes dans le même état d’esprit, certaines m’ont peut-être rejointes précisément en raison de mon attitude à ce sujet. Ce désir d’une amitié et d’une coopération Anglo-Allemandes ne se fonde pas simplement sur des sentiments liés à l’héritage [similaire] de nos deux peuples, mais aussi sur la reconnaissance de l’importance que revêt l’existence de l’Empire britannique pour l’ensemble de l’humanité.
J’ai toujours affirmé sans réserve ma conviction que cet empire était un facteur d’une inestimable valeur pour la vie culturelle et économique de l’humanité. De quelque façon qu’elle ait acquis ses territoires – et je sais que c’était souvent par la force et la brutalité, mais quel autre empire s’est constitué différemment ? – en dernière analyse, dans une perspective historique, ce n’est pas tellement les méthodes qu’on doit retenir mais la réussite, et pas tant la réussite des méthodes en tant que telle que le Bien que ces méthodes ont amené.
On ne peut pas contester que les peuples Anglo-Saxons aient réalisé une œuvre immense de colonisation du monde une œuvre pour laquelle j’ai la plus grande admiration. L’idée de réduire à néant ce travail me semblait, et ne me semble toujours, du point de vue supérieur de l’humanité, n »être rien d’autre que la manifestation d’une volonté gratuite de destruction. Pour autant, mon sincère respect pour ce qui a été accompli ne veut pas dire que je vais négliger de préserver mon propre peuple [et le laisser coloniser].
Je considère qu’il est impossible de parvenir à une amitié durable entre les peuples Allemand et Anglo-Saxon si l’autre partie ne reconnaît pas que de même que la préservation de l’Empire britannique est considérée par les Anglais comme un but vital, de même les Allemands considèrent vitale la préservation du Reich et de sa liberté. Une amitié durable et authentique entre les deux nations ne peut se concevoir que sur une base de respect mutuel.
Les Anglais sont à la tête d’un vaste empire. Ils l’ont bâti à un moment où les Allemands étaient affaiblis. L’Allemagne avait autrefois un grand empire. À une époque, elle dominait l’Occident. Mais en raison de divisions politiques internes, de guerres sanglantes et de conflits religieux, cet empire a décliné en puissance et en extension pour finalement tomber en sommeil. Mais alors que le vieux Reich semblait toucher à sa fin, les graines de sa renaissance germaient déjà. De Brandebourg et de Prusse se levait une nouvelle Allemagne, un Deuxième Reich, duquel enfin est issu le Reich du peuple allemand.
J’espère aussi que les Anglais comprennent que nous n’entretenons pas le plus petit sentiment d’infériorité vis-à-vis d’eux. Notre passé historique est tout aussi riche de grands hommes que celui de l’Angleterre. Les luttes acharnées pour la survie de notre peuple au cours des trois derniers siècles nous ont coûté bien plus de sacrifices en vies humaines que ceux auxquels ont dû consentir d’autres peuples.
Si l’Allemagne, un pays constamment attaqué, n’a pas pu conserver ses possessions, qu’elle a dû consentir au sacrifice de nombreuses provinces, ce n’était dû qu’à son manque d’unité politique et à l’impuissance qui en résultait. Ces divisions sont maintenant surmontées et depuis, nous les Allemands, ne nous sentons en rien diminués face à l’Angleterre. Notre estime personnelle est aussi grande que celle d’un Anglais. L’histoire de notre peuple de près de deux mille ans nous fournit tous les événements et accomplissements pour nous remplir d’une fierté légitime.
Alors, si l’Angleterre ne peut partager notre point de vue, si par hasard elle pensait pouvoir considérer l’Allemagne comme un État vassal, notre affection et notre amitié auraient été offertes en vain. Pour autant, nous ne céderions pas au découragement ou au désespoir, mais, conscient de notre force et de celles de nos amis, nous saurions trouver les voies et moyens d’assurer notre indépendance dans la dignité.
J’ai pris note de la déclaration du Premier ministre Britannique selon laquelle il ne peut plus avoir aucune confiance dans les assurances de l’Allemagne. / 28 Dans ces conditions, il va de soi qu’on ne peut plus s’attendre à ce que ni lui ni les Anglais se satisfassent de relations qui leur pèsent et qui ne peuvent être maintenues que sur la base d’une confiance mutuelle.
Lorsque l’Allemagne est devenue nationale-socialiste / 29 s’ouvrant ainsi le chemin de sa résurrection nationale, dans le cadre de ma constante politique d’amitié avec l’Angleterre, de mon propre chef, j’ai fait des propositions de limitation volontaire de l’armement naval. / 30 Cette limitation était toutefois conditionnée à la conviction et à la volonté qu’une guerre entre l’Angleterre et l’Allemagne ne serait jamais plus possible. C’est à cette conviction et à cette volonté que je veux me tenir encore aujourd’hui.
Je suis pourtant dans l’obligation de constater que la politique de la Grande-Bretagne, officielle et officieuse, ne laisse plus espérer que cette conviction soit partagée à Londres, qu’au contraire, l’opinion générale qu’on y voit régner est que quel que soit le conflit auquel l’Allemagne pourrait un jour se trouver entraînée [l’URSS ?] elle devrait se placer contre l’Allemagne. Le principe d’une guerre contre l’Allemagne semble là-bas acquis.
C’est une évolution que je regrette profondément dans la mesure où la seule demande que je n’ai jamais présentée à l’Angleterre, et que je continuerai de présenter, c’est celle de la restitution de nos colonies. Mais j’ai toujours bien stipulé que cela ne constituerait jamais une cause de conflit militaire. J’ai toujours estimé que les Anglais, pour lesquels ces colonies n’ont pas grande valeur, seraient un jour enclins à comprendre la position allemande et seraient plus sensibles à l’amitié allemande qu’à la possession de territoires qui s’ils ne leur sont d’aucun profit, sont d’une importance vitale pour l’Allemagne.
Ceci mis à part, je n’ai jamais avancé aucune prétention qui aurait pu interférer avec les intérêts britanniques ou présenter un danger pour l’Empire, rien par conséquent qui aurait pu causer le moindre tort à l’Angleterre. J’ai toujours formulé ces demandes en sorte de faire comprendre que ces territoires faisaient partie de l’espace vital de l’Allemagne et qu’ils en sont donc la propriété inaliénable.
À présent que l’Angleterre, par sa presse et par voie officielle, déclare qu’il faut partout faire obstacle à l’Allemagne et qu’elle le confirme par sa politique d’encerclement bien connue, le Traité naval [1935] n’a plus de fondement. J’ai donc décidé d’adresser aujourd’hui une communication en ce sens au gouvernement de Sa Majesté.
Il ne s’agit pas pour nous d’une affaire d’une importance capitale – dans la mesure où je continue d’espérer qu’on pourra éviter une course aux armements avec l’Angleterre – c’est plutôt une question de respect de soi. Si toutefois le gouvernement anglais souhaitait de nouveau ouvrir des négociations avec l’Allemagne sur ce problème, j’en serais le premier heureux, heureux à la perspective de parvenir à une compréhension franche et directe.
Sinon, je connais mon peuple, j’ai confiance en lui. Nous ne réclamons rien de ce qui ne nous appartenait pas auparavant, aucun État jamais ne sera spolié par nous, mais quiconque s’imaginerait capable d’attaquer l’Allemagne s’exposerait à une riposte d’une puissance telle, qu’en comparaison, celle de 1914 serait négligeable.
À ce propos, je voudrais aborder ici et maintenant le sujet qui a été choisi comme nouvelle pomme de discorde par les mêmes cercles qui étaient à l’origine de la mobilisation en faveur de la Tchécoslovaquie. Je vous ai déjà assuré, Messieurs, au début de mon discours, que jamais – que ce soit dans le cas de l’Autriche ou dans celui de la Tchécoslovaquie – je n’avais agi différemment de ce que j’avais toujours dit. Au sujet des Allemands de Memel, j’ai déclaré que si ce problème n’était pas traité d’une manière digne et généreuse par la Lituanie elle-même, l’Allemagne devrait un jour ou l’autre s’y pencher.
Vous savez que le territoire de Memel a également été arbitrairement arraché au Reich par le Diktat de Versailles et que finalement en 1923 – c’est-à-dire au beau milieu d’une période de paix – ce territoire a été occupé par la Lituanie qui se l’est plus ou moins accaparé. Le sort de ses habitants allemands est depuis un véritable martyre.
Dans le sillage de la réintégration de la Bohême-Moravie au Reich, j’ai réussi à obtenir de la Lituanie un accord pour la restitution de ce territoire à l’Allemagne, sans violence ni effusion de sang. / 31 En l’occurrence non plus je n’ai rien demandé de ce qui n’était pas à nous et qui nous avait été volé.
Ceci signifie simplement qu’un territoire a été rendu au Reich qui lui avait été arraché par les fous qui ont édicté la paix de Versailles. Mais cette issue, j’en suis convaincu, ne pourra que s’avérer bénéfique pour les relations entre l’Allemagne et la Lituanie. Parce que l’Allemagne, comme son attitude le prouve, ne cherche rien autre chose que de vivre dans la paix et l’amitié avec ce pays, établir et entretenir avec lui des liens économiques.
À cet égard, je voudrais préciser un point. L’importance des accords économiques avec l’Allemagne ne réside pas seulement dans le fait qu’elle est, par ses exportations, capable de répondre à peu près tous les besoins, mais qu’elle constitue aussi un très gros marché pour de nombreux produits sans lequel d’autres pays seraient incapables d’accéder au commerce international.
Nous ne cherchons pas simplement à maintenir ces marchés, mais à les développer, parce que l’existence de notre peuple en est largement dépendante. Les dirigeants des pays soi-disant démocratiques considèrent comme une brillante réussite l’exclusion d’un pays de ces marchés, par exemple par le boycott, vraisemblablement pour le pousser à la famine. Je n’ai pas besoin de vous dire qu’une nation, à coup sûr, préfèrerait se battre plutôt que de mourir de faim.
Pour ce qui est de l’Allemagne, elle est en tout cas déterminée à ne pas laisser lui échapper des marchés sous la contrainte de la peur ou d’une brutale intervention. Et ceci pas seulement pour son propre bien, mais aussi dans l’intérêt de ses partenaires commerciaux. Comme dans toutes les relations d’affaires, la dépendance n’est pas unilatérale, mais mutuelle.
Combien de fois n’avons-nous pas le plaisir lire dans la presse des démocraties des articles rédigés avec un parfait amateurisme que l’Allemagne en entretenant d’étroites relations économiques avec tel pays, rend ce pays dépendant d’elle. De pures aberrations hébraïques. Quand l’Allemagne fournit un pays agricole en machines et reçoit des denrées alimentaires en règlement, le Reich, en tant que consommateur de ses denrées alimentaires est au moins aussi dépendant de ce pays agricole – si ce n’est plus – que ce dernier l’est de l’Allemagne dont il reçoit les produits industriels.
Pour l’Allemagne, les États baltiques sont parmi les plus importants partenaires commerciaux. Pour cette raison, il est de notre intérêt que ces pays parviennent à rester stables et indépendants, ce sont les conditions préalables de leur développement interne, lequel à son tour est la condition de leur commerce extérieur. Je me réjouis donc de ce que nous ayons pu nous débarrasser de ce litige entre la Lituanie et l’Allemagne. Ceci lève le seul obstacle à une politique d’amitié qui n’en restera pas uniquement – j’en suis convaincu – sur le seul plan des déclarations politiques, mais qui sera suivi de réels effets positifs sur l’économie.
C’était assurément une nouvelle gifle pour les démocraties s’il n’y a pas eu le moindre sang versé – que 175 000 Allemands aient pu retrouver la patrie qu’ils aimaient par-dessus tout sans qu’il y ait eu besoin de passer par les armes quelques centaines de mille [Ironie]. Cela a profondément chagriné les apôtres de l’humanisme. Rien d’étonnant alors à ce qu’ils cherchent de nouvelles opportunités d’empoisonner l’atmosphère en Europe. C’est ainsi que, comme pour la Tchécoslovaquie, ils ont de nouveau eu recours à l’affirmation selon laquelle l’Allemagne prenait des mesures militaires et qu’ils ont laissé entendre qu’elle était en train de mobiliser. La mobilisation cette fois, devait viser la Pologne.
Sur les relations germano-polonaises, je voudrais dire ceci. Dans ce cas aussi, le Traité de Paix de Versailles – bien sûr à escient – avait gravement porté préjudice à l’Allemagne. La façon très particulière dont le Corridor, qui donnait à la Pologne l’accès à la mer, avait été tracé n’avait pas d’autre justification que celle de prévenir à jamais toute entente entre la Pologne et l’Allemagne. Il s’agit là sans doute, comme je l’ai déjà souligné, de la question la plus épineuse pour l’Allemagne.
Je n’ai jamais cessé de soutenir l’idée que la nécessité d’un libre accès à la mer pour la Pologne ne pouvait être ignorée. Il y a un principe général également valable dans ce cas, qui veut que les nations que la Providence a destinées, ou si vous préférez, condamnées à vivre côte à côte, seraient bien avisées de ne pas se rendre artificiellement la vie encore plus difficile. Feu le maréchal Pilsudski qui était bien de cet avis, était, en conséquence, disposé à clarifier l’atmosphère des relations germano-polonaises et à parvenir à un accord / 32 en vertu duquel l’Allemagne et la Pologne exprimaient leur intention de renoncer complètement à la guerre dans le règlement des questions qui les divisaient.
L’accord ne prévoyait qu’une exception, qui était en fait une concession à la Pologne. On posait que les pactes d’assistances mutuelles déjà signés par la Pologne – cela s’appliquait au pacte avec la France – ne seraient pas affectés par l’accord. Il était bien entendu que la clause ne pouvait s’appliquer qu’aux pactes d’assistance mutuelle préalablement signés et pas tout pacte qui pourrait être conclu à l’avenir. C’est un fait que cet accord germano-polonais a conduit à un remarquable apaisement des tensions en Europe. Toutefois, il restait une question ouverte entre l’Allemagne et la Pologne qui naturellement, devrait tôt ou tard être résolue, la question de la ville allemande de Dantzig. / 33
Dantzig est une ville allemande qui veut rester allemande. D’un autre côté, cette ville est liée par des contrats avec la Pologne, des contrats qui, certes, ne sont pas de son initiative, mais qui lui ont été imposé par ces démocrates qui ont édicté la Paix de Versailles. La ville est actuellement administrée par la Société des Nations – au demeurant le plus grand fauteur de troubles qui soit – représenté par un haut-commissaire, incidemment un homme d’un tact extraordinaire [ironie], mais c’est avec lui qu’il faut discuter du problème de Dantzig, et le plus rapidement possible, avant que cette calamiteuse SDN ne finisse par s’effondrer tout à fait.
Je considère la résolution pacifique de ce problème comme devant contribuer à l’apaisement ultime des tensions en Europe, c’est en traitant le problème à sa racine qu’on parviendra à un tel apaisement et non en cédant à la folle agitation des bellicistes. Suite à des discussions qui se sont étalées sur plusieurs mois, j’ai fait une proposition concrète au gouvernement polonais. Je porte à présent cette offre à votre connaissance, Messieurs, et vous pourrez juger vous-même si cette offre ne représente pas la plus grande concession qui soit dans l’intérêt de la paix en Europe.
Comme je l’ai déjà fait remarquer, j’ai toujours vu la nécessité d’un accès à la mer pour ce pays et j’ai donc pris en considération cette nécessité. Je ne suis pas un démocrate mais un national-socialiste et un réaliste. Mais tout en reconnaissant cette nécessité auprès du gouvernement de Varsovie, je lui ai tout aussi clairement signifié que de même qu’ils souhaitent avoir un accès libre à la mer, de même l’Allemagne a besoin d’accéder à ses provinces orientales. / 34
Maintenant, je ne le cache pas, il s’agit de problèmes tous très délicats, ce n’est pas l’Allemagne qui en porte la responsabilité mais les jongleurs de Versailles qui soit par malveillance soit par inconscience ont placé des centaines de charges explosives un peu partout en Europe, toutes munies de leur détonateur et qu’il sera bien difficile de désamorcer.
Ces problèmes ne peuvent être résolus avec des idées du passé, il faut de nouvelles méthodes. Un accès à la façade maritime pour la Pologne par un corridor et une liaison entre les provinces allemandes au moyen d’un autre corridor n’ont aucune importance militaire. Leur importance est exclusivement psychologique et économique. Attacher une importance militaire à des voies de circulation de ce genre, c’est faire preuve d’une complète ignorance des affaires militaires.
Voici donc les propositions que j’ai soumises au gouvernement polonais :
- Le retour de Dantzig au Reich avec le statut de ville libre.
- Concession à l’Allemagne d’un corridor et d’une voie de chemin de fer avec le même statut d’extra-territorialité que celui dont bénéficie la Pologne elle-même pour son corridor vers la mer.
En échange, l’Allemagne est disposée à :
- Reconnaître tous les droits économiques polonais à Dantzig
- D’assurer à la Pologne à Dantzig un port franc en accès libre de la taille qu’elle souhaite
- D’accepter dans le même temps les frontières actuelles entre l’Allemagne et la Pologne et de les considérer comme définitives.
- De conclure avec la Pologne un pacte de non-agression d’une durée de vingt-cinq ans, une durée qui s’étend bien au-delà de celle de ma propre vie et
- De promulguer une garantie d’indépendance de la Slovaquie conjointement entre l’Allemagne, la Pologne et la Hongrie, signifiant en pratique la renonciation par l’Allemagne de toute visée hégémonique sur ce territoire.
Le gouvernement polonais a rejeté mon offre et s’est seulement déclaré disposé à :
- Négocier la question du remplacement du haut-commissaire de la Société des Nations et
- De considérer l’assouplissement des restrictions pesant sur la circulation à l’intérieur du corridor allemand.
Cette attitude incompréhensible du gouvernement polonais a été pour moi la source des plus vifs regrets. Mais ce n’est pas tout. Le pire, c’était que la Pologne, comme la Tchécoslovaquie un an plus tôt, sous la pression d’une campagne internationale mensongère, est à présent persuadée qu’il lui faut lever des troupes alors que l’Allemagne n’a rappelé personne sous les drapeaux et qu’elle n’a pas la moindre intention de prendre de telles mesures contre la Pologne.
Comme je l’ai dit, tout ceci est hautement regrettable. La postérité dira un jour s’il était vraiment judicieux de rejeter mes propositions. Comme je l’ai dit également, il s’agissait d’un gros effort de ma part de chercher à résoudre par un compromis réellement unique, une question qui affectait si profondément les Allemands – et de chercher à la résoudre à l’avantage des deux pays. Je suis convaincu que cette solution ne signifiait aucune concession de la part de la Pologne, qu’elle ne présentait pour lui que des avantages dans la mesure où il n’y a pas l’ombre d’un doute que Dantzig ne sera jamais polonaise.
Les intentions agressives qu’on prête à l’Allemagne sont une pure invention de la presse internationale. Mais comme vous le savez, cela a conduit à un système de soi-disant garanties comportant pour la Pologne une obligation d’assistance mutuelle. C’est ainsi qu’elle pourrait se voir dans l’obligation d’intervenir militairement contre l’Allemagne dans le cas d’un conflit entre l’Allemagne et tout autre puissance si l’Angleterre était elle-même impliquée dans le conflit.
Cette obligation est contraire à l’accord que j’avais conclu il y a quelque temps avec le maréchal Pilsudski puisque cet accord ne faisait référence qu’aux obligations existantes, ce qui signifiait à l’époque les obligations de la Pologne envers la France dont nous avions conscience. L’extension de ces obligations est contraire aux termes du pacte de non-agression germano-polonais.
Dans de telles conditions, je n’aurais pas conclu de pacte, car quel peut bien être l’intérêt de conclure des pactes de non-agression avec un partenaire qui apporte toute une série d’exceptions à l’exécution de celui-ci ? Les alternatives sont soit la sécurité collective, qui n’est rien d’autre qu’une insécurité collective avec une menace permanente de guerre qui plane, soit des accords clairs et nets qui excluent par principe tout recours aux armes entre les parties contractantes. Je considère donc l’accord que j’ai autrefois conclu avec le maréchal Pilsudski comme ayant été unilatéralement bafoué par la Pologne et par conséquent, comme caduc.
J’ai adressé une communication à cet effet au gouvernement polonais. Toutefois, je ne peux que répéter au point où nous en sommes, que ma décision ne constitue pas une modification de principe de mon attitude par rapport aux problèmes que je viens de mentionner. Si le gouvernement polonais en venait à faire de nouvelles propositions contractuelles pour fixer ses relations avec l’Allemagne, je ne pourrais qu’approuver une telle initiative, dès l’instant, bien sûr, que ces propositions comportent des obligations claires engageant les deux parties à égalité. L’Allemagne est tout à fait disposée à contracter de telles obligations et à s’y conformer.
Si tout ceci a entraîné une nouvelle vague d’inquiétudes en Europe durant les dernières semaines, c’est uniquement à la propagande des habituels fauteurs de guerre apatrides qu’on la doit. Cette propagande menée par différents organes des démocraties s’efforce, en attisant en permanence les tensions et en faisant circuler toujours plus de rumeurs, de préparer l’Europe à la catastrophe – une catastrophe par laquelle on espère provoquer ce à quoi on n’est pas parvenu jusqu’ici, à savoir la destruction par le bolchévisme de la civilisation européenne.
La rage de ces semeurs de troubles est d’autant plus compréhensible qu’ils viennent de perdre, grâce à l’héroïsme d’un homme et de son pays, grâce aussi, je me permets de le dire, aux volontaires italiens et allemands, l’un de leur principal terrain de jeu en Europe. Dans les semaines passées, c’est avec la plus fervente sympathie et une grande joie que l’Allemagne a assisté à la victoire de l’Espagne nationaliste. Lorsque j’ai résolu de répondre à l’appel du général Franco en lui apportant l’assistance de l’Allemagne nationale-socialiste qu’il demandait pour lui permettre de contrecarrer le soutien international des incendiaires bolchéviques, l’Allemagne a été vilipendée et scandaleusement caricaturée par ces mêmes agitateurs internationaux.
À l’époque, on a prétendu que l’Allemagne entendait s’établir elle-même en Espagne, qu’elle envisageait de s’emparer de ses colonies, on a même été jusqu’à annoncer l’arrivée au Maroc de 20 000 soldats, un mensonge scandaleux. En bref, on n’a reculé devant rien pour mettre en doute l’idéalisme désintéressé de notre intervention et de celle de l’Italie, tout ça pour alimenter encore le bellicisme ambiant.
Dans quelques semaines, le héros victorieux de l’Espagne nationaliste va fêter son entrée triomphale dans la capitale de son pays. Le peuple espagnol va l’acclamer comme celui qui les a libéré des indicibles horreurs d’une bande d’incendiaires dont on pense qu’ils ont plus de 750 000 vies humaines sur la conscience victimes d’exécution sommaire et de meurtre. Les habitants de villages entiers et de villes ont été littéralement massacrés dans le silence bienveillant des apôtres de l’humanisme des démocraties de l’Europe occidentale et de l’Amérique, les véritables patrons derrière ceux qui sont livrés à ces boucheries.
À cette procession triomphale, les volontaires de notre légion allemande marcheront aux côtés de leurs camarades italiens dans les rangs des vaillants soldats espagnols. Nous espérons nous-mêmes fêter leur retour bientôt. L’Allemagne verra alors combien ses propres fils se sont montrés braves là-bas, dans la lutte pour la liberté d’un peuple noble et fier. C’était un combat pour la sauvegarde de la civilisation européenne, si ces sous-hommes des forces bolchéviques l’avaient emporté en Espagne, ils auraient pu se répandre dans toute l’Europe.
D’où cette haine de tous ceux qui enragent que l’Europe ne soit pas de nouveau à feu et à sang. C’est pour cette raison-là précisément qu’ils sont tous si prompts à ne laisser passer la moindre occasion de semer les graines de la discorde au sein des nations et d’échauffer les esprits pour entretenir une psychose de guerre à laquelle ils tiennent tant. Certaines des déclarations mensongères distillées ces dernières semaines par ces agitateurs apatrides dans les journaux sont tout aussi puériles que malveillantes, avec comme premier résultat – en dehors de servir les intérêts intérieurs des gouvernements des démocraties – de produire cette hystérie collective dans laquelle même l’arrivée des Martiens n’est pas exclue. / 35 Mais le vrai but de tout cela, c’est d’amener l’opinion publique à croire que la politique d’encerclement britannique est une nécessité et que donc il faut la soutenir coûte que coûte.
Le peuple allemand en revanche peut vaquer à ses affaires en toute tranquillité, leurs frontières sont protégées par la meilleure armée dont l’Allemagne n’ait jamais disposé, le ciel est protégé par la plus puissante des forces aériennes, et nos côtes sont rendues inviolables pour tout ennemi qui se présenterait. À l’ouest, les plus puissantes fortifications de tous les temps ont été érigées.
Mais le facteur décisif, c’est l’unité de l’Allemagne qui forme un bloc, la confiance des Allemands les uns envers les autres, envers leurs forces combattantes et – si je puis me permettre – la foi de tous dans leurs chefs.
Mais la confiance du peuple et de ses dirigeants envers nos amis n’est pas moindre. Au premier rang de ceux-ci, on trouve celui qui nous est le plus proche à tous égards en raison de la destinée commune qui nous unit. Cette année, l’Italie fasciste a une fois de plus manifesté la plus totale compréhension pour les intérêts légitimes de l’Allemagne. Personne ne devrait être surpris si pour notre part, nous entretenons les mêmes sentiments pour les besoins vitaux de l’Italie. Les liens qui nous unissent ne peuvent être rompus, toute tentative en ce sens est risible. Ceci est du reste le mieux confirmé par un article publié par un grand journal de la presse démocratique qui déclare qu’il ne fallait plus espérer pouvoir séparer l’Allemagne et l’Italie pour les vaincre séparément.
C’est ainsi que l’Allemagne comprend pleinement la légitimité des actions entreprises par ses amis Italiens en Albanie et qu’elle les a, en conséquence, approuvées. Ce n’est en effet pas seulement le droit, mais aussi le devoir du fascisme d’assurer pour l’Italie, au sein d’une aire qui lui a incontestablement été attribuée par la nature et l’histoire, le maintien d’un ordre qui est évidemment la seule base d’une civilisation humaine réellement florissante.
Il n’y a en fin de compte pas plus de place pour le doute quant à l’œuvre civilisatrice du fascisme, qu’il y en a pour celle du national-socialisme. Dans les deux cas des faits incontestables viennent démentir les affabulations de la partie adverse. Renforcer des liens étroits entre l’Allemagne, l’Italie et le Japon est la préoccupation constante du gouvernement allemand. Nous considérons le maintien de l’indépendance et de la liberté de ces trois grandes puissances comme le meilleur gage de la préservation d’une culture véritablement humaine, d’une civilisation concrète et d’un ordre juste dans le monde.
Comme je le disais au début, le 15 avril 1939, le monde était informé du contenu d’un télégramme que je n’ai moi-même découvert que plus tard. Il est difficile de classer ce document dans aucune des catégories connues. Je vais par conséquent, Messieurs, tenter de vous faire – ainsi qu’à tout le peuple allemand – une analyse du contenu ce remarquable écrit, et en votre nom et en celui de peuple allemand, y apporter une réponse appropriée?
1) M. Roosevelt est d’avis que moi, aussi, je réalise qu’à travers le monde des centaines de millions d’êtres humains vivent dans la peur permanente d’une nouvelle guerre ou même d’une série de guerres.
Ceci, dit-il, est une préoccupation pour le peuple des États-Unis, au nom duquel il parle, comme elle doit l’être de toutes les autres nations de la sphère occidentale.
Réponse. Il faut faire remarquer en tout premier lieu que cette peur de la guerre a incontestablement dû imprégner l’humanité depuis des temps immémoriaux et à fort juste titre il faut bien le reconnaître.
Par exemple, depuis le Traité de Versailles, rien qu’entre 1919 et 1938, 14 guerres ont été menées sans que l’Allemagne soit impliquée dans aucune mais dans lesquelles des États de la « sphère occidentale » au nom desquels le Président Roosevelt s’exprime également, ont effectivement été impliqués. Il y a en outre eu sur la même période 26 interventions avec des répressions violentes qui se sont achevées par des effusions de sang et l’Allemagne n’y a pas joué le moindre rôle. Depuis 1918, les États-Unis à eux seuls ont mené des interventions militaires en six occasions. Depuis 1918, l’Union soviétique s’est engagée dans dix guerres et actions militaires en faisant un usage sanglant de la force. De nouveau, l’Allemagne a été absente de toutes et responsable d’aucune.
Il serait donc à mon avis erroné de supposer que la peur de la guerre qui habite les nations Européennes et non Européennes puisse, pour l’heure, avoir une origine qui remonterait à des guerres effectivement survenues et dont l’Allemagne porterait la responsabilité.
Les raisons de cette peur résident entièrement dans l’agitation d’une presse débridée, une agitation si foncièrement malhonnête – avec la diffusion de vil pamphlet contre les dirigeants des pays étrangers, avec la propagation d’une panique artificielle à un point tel que même des rumeurs d’intrusions en provenance d’une autre planète arrivent à se répandre et à provoquer des scènes de peurs hystériques./ 36
Je pense que dès que les gouvernements qui en sont responsables s’imposeront à eux-mêmes et à leurs médias la salutaire retenue et le souci de la vérité pour tout ce qui concerne les relations des autres nations les unes avec les autres, et en particulier en ce qui concerne les événements dans ces pays, la peur disparaîtra d’un coup et la tranquillité à laquelle nous aspirons tous reviendra.
2) Dans son télégramme, M. Roosevelt exprime la conviction que toute guerre majeure, même si elle reste confinée à d’autres continents doit avoir de graves conséquences, non seulement sur sa durée, mais pour les générations qui suivent.
Réponse. Personne ne le sait mieux que le peuple allemand. Le Traité de Paix de Versailles a placé sur ses épaules une charge écrasante dont il n’aurait pas pu s’acquitter en cent ans bien qu’il ait été démontré de manière concluante par des universitaires américains en droit international et des professeurs d’histoire que l’Allemagne n’était pas plus à blâmer que d’autres nations pour le déclenchement de la guerre. / 37
Mais je ne crois pas que chaque conflit doive nécessairement avoir des conséquences désastreuses pour toute la planète, c’est-à-dire dégénérer en un conflit mondial, pourvu qu’elle ne se laisse pas artificiellement et systématiquement entraîner dans un tel conflit par tout un entrelacs de pacte aux obligations nébuleuses.
Étant donné qu’au cours des siècles passés et – comme je l’ai souligné plus haut dans ma réponse – au cours des dernières décennies, le monde a traversé une série ininterrompue de guerre, si Monsieur Roosevelt avait raison, l’ensemble de toutes les répercussions de ces guerres aurait déjà dû imposer à l’humanité un fardeau pour des millions d’années.
3) M. Roosevelt déclare qu’il a déjà eu l’occasion de me lancer un appel /38 en vue d’un règlement pacifique des problèmes politiques, économiques et sociaux, sans recours aux armes.
Réponse. Je me suis toujours montré un exemple dans ce domaine / 39, et comme l’histoire le prouve, j’ai apporté les réponses requises aux problèmes politiques, économiques et sociaux sans recours à la force armée, sans même en brandir la menace. Malheureusement, l’usage de ces méthodes pacifiques a souvent été rendu plus difficile par l’interférence de politiciens, d’hommes d’État et de gens de presse qui n’étaient ni directement concernés ni même affecté par les problèmes en question.
4) M. Roosevelt pense que la « marée des événements » fait de nouveau surgir la menace des armes, et que si cette menace s’accentuait, une grande partie du monde serait vraisemblablement condamné à une ruine commune.
Réponse. Pour autant que je sache, en ce qui concerne l’Allemagne, il n’existe aucune menace de ce genre envers d’autres pays bien que chaque jour je puisse lire des mensonges au sujet d’une telle menace dans les journaux des démocraties. Chaque jour j’entends parler d’une mobilisation allemande, d’un débarquement de troupes, d’extorsion – et le tout à propos de pays avec qui nous ne vivons pas seulement d’une manière absolument pacifique, mais dont nous sommes dans bien des cas, les amis les plus proches.
5) M. Roosevelt pense de plus qu’en cas de guerre, les pays qu’ils soient vainqueurs, vaincus ou neutres souffriront tous de la même façon.
Réponse. Tout au long des vingt années de ma carrière politique, je me suis fait le chantre de cette conviction, à une époque où les hommes d’État en poste en Amérique, malheureusement, ne parvenaient pas à faire preuve de la même compréhension dans l’exercice de leur fonction au sujet de la [Première] Guerre mondiale et de ses conséquences.
6) M. Roosevelt pense qu’en définitive il est de la responsabilité des dirigeants des grandes nations de protéger leurs peuples des désastres qui menacent.
Réponse. Si c’est vrai, alors c’est de la coupable négligence, pour ne pas employer de mot plus fort, si les dirigeants des nations ne font rien pour réfréner l’agitation guerrière de leurs médias et préserver ainsi le monde de la menace d’un conflit armée qui serait une calamité. De plus, je ne comprends pas pourquoi ces dirigeants qui se veulent responsables, au lieu d’approfondir les relations diplomatiques entre les nations, les rendent plus délicates et même les perturbent par des mesures telles que le rappel intempestif des ambassadeurs. / 40
7) M. Roosevelt déclare qu’il a été mis fin à l’existence indépendante de trois nations en Europe et d’une en Afrique.
Réponse. Je ne sais pas quelles sont les trois nations en Europe dont il veut parler. Au cas où il s’agirait des provinces réintégrées au Reich, je dois attirer l’attention de M. Roosevelt sur une erreur de sa part en histoire.
Ces nations n’ont pas sacrifié leur existence indépendante en Europe maintenant, mais alors, en 1918. À l’époque, en violation des promesses solennelles, leurs attaches naturelles ont été rompues et on en a fait des « nations » qu’elles n’ont jamais voulu être et qu’elles n’ont jamais été. On les a forcés à une indépendance qui n’était pas une indépendance, mais qui au mieux pouvait seulement signifier dépendance envers une communauté internationale étrangère qu’elles détestaient. / 41
De plus, en ce qui concerne l’assertion au sujet d’une nation en Afrique qui aurait perdu sa liberté – celle-là aussi est fautive. Parce qu’il n’est pas question d’une nation en Afrique qui aurait perdu sa liberté. / 42 Au contraire, c’est presque tous les habitants d’origine de ce continent qui ont perdu leur liberté en étant soumis à la souveraineté d’autres nations par la force et dans le sang. Les Marocains, les Berbères, les Arabes, les Nègres et ainsi de suite, tous ont plié sous les glaives de puissances étrangères et aucun de ces glaives n’était estampillé « made in Germany » mais “Made by Democracies.”
8) M. Roosevelt parle ensuite de rapports dont il espère qu’ils se trompent mais qui font état de nouveaux actes d’agression qui seraient envisagés contre d’autres nations indépendantes.
Réponse. Je considère chacune de ces insinuations sans fondement comme une atteinte à la tranquillité et à la paix dans le monde. Je vois aussi en elles un effort délibéré pour alarmer les nations plus petites ou à tout le moins les irriter. À cet égard, si M. Roosevelt a vraiment des exemples précis en tête, je lui demanderais de nommer ces États qui sont menacés d’agression et de nommer l’agresseur en question. Il sera ensuite facile de faire prompte justice de toutes ces accusations ridicules.
9) M. Roosevelt déclare que le monde court tout droit à la catastrophe si on ne retrouve pas rapidement un peu de raison dans la conduite des événements.
Il déclare également que j’ai constamment soutenu que ni moi ni le peuple allemand n’avions le moindre désir de guerre et que si c’était vrai, il n’y aurait pas lieu de la faire.
Ma réponse. Je voudrais marteler une fois de plus que, premièrement, je n’ai mené aucune guerre et que, deuxièmement, pendant des années j’ai exprimé ma répulsion de la guerre et, pas moins, de l’agitation guerrière et, troisièmement que je ne vois pas dans quel but je pourrais bien mener une guerre. J’apprécierais si M. Roosevelt pouvait nous apporter quelques éclaircissements à ce sujet.
10) M. Roosevelt est en outre d’avis que rien ne saurait convaincre les peuples de la Terre qu’un gouvernement quel qu’il soit aurait un droit quelconque ou le devoir d’infliger l’épreuve d’une guerre à son propre peuple ou à un quelconque autre autrement qu’en cas flagrant de légitime défense de son propre territoire.
Réponse. J’aimerais croire que tout être humain sensé soit de cet avis, mais il me semble que dans presque chaque guerre les deux côtés prétendent qu’il s’agit d’un cas incontestable de légitime défense de son territoire. Je ne crois pas qu’il existe une autorité dans ce monde, y compris le président Roosevelt lui-même, qui pourrait trancher cette question sans équivoque.
Il n’y a guère de doute, par exemple, que l’entrée de l’Amérique dans la [Première] Guerre mondiale n’était pas un « cas flagrant de légitime défense du sol national » / 43 Tout au contraire, une commission d’enquête qui avait le soutien du Président Roosevelt lui-même, étudiant les causes de l’entrée dans la Guerre Mondiale de l’Amérique, a conclu qu’elle était principalement motivée pour des raisons qui étaient exclusivement capitalistes. / 44 Néanmoins, aucune conclusion pratique n’en a été tirée par les États-Unis.
Espérons tout de même qu’à l’avenir au moins, les États-Unis agiront en accord avec ce noble principe, et qu’ils n’entreront en guerre contre aucun pays à moins d’un cas incontestable de légitime défense.
11) M. Roosevelt déclare ensuite qu’il ne parle pas par égoïsme, faiblesse ou peur, mais avec une voix forte et bienveillante pour humanité.
Réponse. Si l’Amérique avait élevé cette voix forte et bienveillante pour l’humanité quand il le fallait, et surtout si elle avait eu une portée pratique, alors ce traité qui devait devenir la plus grande atteinte à l’humanité de l’histoire, le Diktat de Versailles, aurait pu être évité.
12) M. Roosevelt poursuit en déclarant qu’il est clair pour lui que tous les problèmes internationaux peuvent être résolus à la table des négociations.
Ma réponse. En théorie, on se doit de songer à cette possibilité, car le bon sens est dans bien des cas susceptibles d’évaluer la légitimité des demandes d’un côté, et la nécessité de trouver un compromis de l’autre.
Par exemple, sur la base du bon sens et des principes généraux de la justice humaine, en vérité, suivant les décrets de la volonté divine, tous les peuples devraient recevoir une part égale des richesses du monde. Il ne devrait pas se faire qu’un peuple ait besoin de tant d’espace pour vivre qu’il ne puisse se satisfaire d’une densité de population de 15 habitants au kilomètre carré, quand d’autres sont forcés de faire avec une densité de 140, 150 ou même 200 habitants sur la même aire. Et dans tous les cas, ces peuples fortunés ne devraient pas se permettre de rogner l’espace dont disposent ceux qui déjà en manquent – en leur retirant leurs colonies par exemple. Je serais donc trop heureux si ces problèmes pouvaient effectivement trouver leur solution à la table des négociations.
Mon scepticisme, toutefois, repose sur le fait que c’est de l’Amérique elle-même qu’est venue la plus vive expression de défiance envers l’utilité pratique des conférences. La plus grande conférence de tous les temps, n’est-ce pas, c’est sans nul doute la Société des Nations. Cette institution qui fait autorité, qui représente tous les peuples du monde, et qui a été créée conformément aux intentions d’un président Américain, était censée résoudre tous les problèmes de l’humanité autour d’une table de conférence. / 45 Mais le premier État à s’être dérobé à ces efforts de négociations sont les États-Unis – la raison en étant que le Président Wilson lui-même, dès le départ, entretenait les plus grands doutes quant à la possibilité de pouvoir effectivement résoudre les questions internationales décisives autour d’une telle table.
Nous nous inclinons, Monsieur Roosevelt, devant l’expression bien intentionnée de votre opinion, mais contre elle se dresse le fait qu’en près de vingt d’activités, la plus grande conférence du monde, la Société des Nations, ne s’est pas montrée en mesure de régler ne serait-ce qu’une seule des questions internationales les plus cruciales.
Contrairement à la promesse de Wilson [Président], l’Allemagne s’est vue empêchée par le Traité de Paix de Versailles de participer à cette grande conférence mondiale. En dépit de cette expérience des plus amères, il y a eu un gouvernement allemand pour estimer qu’il n’était pas nécessaire de suivre l’exemple des États-Unis et qu’il lui fallait en conséquence siéger à cette table de conférence. / 46
Ce n’est qu’après une vaine participation que j’ai résolu de suivre l’exemple américain et de quitter la plus grande conférence du monde. Depuis lors, j’ai résolu les problèmes de mon peuple, lesquels, comme tous les autres, n’avaient malheureusement pas reçu de solution à la Société des Nations – et je les ai résolus sans avoir une seule fois recours aux armes. En dehors de cela, comme déjà mentionné, de nombreux autres problèmes ont été présentés devant la conférence mondiale ces dernières années sans qu’aucune solution n’ait été trouvée.
Si malgré tout, M. Roosevelt, votre conviction que tous les problèmes peuvent trouver une solution autour d’une table était juste, alors, toutes les nations, y compris les États-Unis, se seraient fourvoyées tout au long des sept ou huit siècles passés, conduites par des aveugles ou par des criminels.
Aucun des grands hommes d’État, y compris ceux des États-Unis/ 47 n’ont façonné l’histoire d’une manière significative à une table de conférence, mais bien plutôt en imposant la force de leur peuple. L’indépendance de l’Amérique du Nord ne s’est pas faite autour d’une table de négociations, pas plus que le conflit entre le Nord et le Sud ne s’y est décidé là. Je ne citerais pas les innombrables conflits qui ont émaillé l’unification du continent Nord-Américain. Tout ceci pour dire, que votre conviction, M. Roosevelt, bien que méritant indubitablement toute la considération, n’est pas confirmée par l’histoire, même celle de votre propre pays.
13) M. Roosevelt estime également que ce n’est pas répondre à un appel pour des négociations pacifiques si l’une des parties fait valoir qu’à moins qu’elle ne reçoive préalablement l’assurance que l’issue sera la sienne, elle ne renoncera pas aux armes.
Ma réponse : Croyez-vous, M. Roosevelt, que si le sort ultime d’une nation est en jeu, qu’un gouvernement ou les dirigeants de ce peuple vont déposer les armes ou les rendre avant une conférence, simplement dans l’espoir aveugle que les autres membres de la conférence seront assez sages, ou assez lucides pour arriver à la bonne décision ?
M. Roosevelt, il n’y a eu qu’un seul pays et un seul gouvernement qui ait agi conformément à la recette que vous louez en des termes aussi élogieux : l’Allemagne. L’Allemagne, confiante dans les assurances du Président Américain Wilson et dans la confirmation de ces assurances par les Alliés, a un jour déposé les armes et s’est rendue démunie à la table des négociations. Mais aussitôt que l’Allemagne a eu déposé les armes, il n’a plus été question d’une invitation à la conférence, au lieu de cela, en violation des assurances, elle a été la victime de la plus grande trahison des engagements ne pris jamais vue. Au lieu qu’on se relève de la plus grande conflagration connue de l’histoire autour d’une table de négociations, on a enfanté le plus cruel traité jamais édicté et créé des dissensions encore plus terribles que celles qu’on voulait apaiser.
Les délégués Allemands, qui avaient déposé leurs armes, qui se fiant aux assurances solennelles d’un Président Américain se sont présentés démunis, n’ont pas été reçu, même alors qu’ils s’étaient résignés à accepter les termes dictés par le traité. C’étaient pourtant les délégués d’une nation qui n’avait rien fait d’autre que de résister pendant quatre années, avec un héroïsme incommensurable, contre toute une coalition mondiale, pour sa liberté et son indépendance.
Ils ont été traités de façon dégradante, d’une manière similaire à celle qu’on aurait infligée à des chefs Sioux. Les délégués allemands ont été insultés par la foule, des pierres leur ont été jetées, et ils ont été conduits comme des prisonniers, non à la table de conférence du monde, mais devant le tribunal des vainqueurs, et là, le pistolet sur la tempe, ont été la plus humiliante sujétion et la plus grande spoliation de l’histoire.
Je peux vous garantir, M. Roosevelt, que je suis fermement déterminé à faire en sorte que non seulement pour l’heure, mais pour tous les temps à venir, aucun n’Allemand n’entre plus sans défense à une conférence, que désormais chaque représentant de l’Allemagne ait derrière lui la force unie de toute la nation, que Dieu me vienne en aide.
14) M. Roosevelt pense que dans une salle de conférences, comme dans un tribunal, les deux parties doivent entrer de bonne foi sur le postulat que la justice sera rendue à toutes les parties.
Réponse. Jamais plus des représentants allemands n’entreront dans une conférence qui pour eux est un tribunal. Car quels en seraient les juges ? Lors d’une conférence, il n’y a ni accusé ni procureur, mais deux parties qui se font face. Si leur propre bon sens n’amène pas à un règlement entre les deux parties, elles ne vont pas s’en remettre au verdict de puissances dont les intérêts sont complètement étrangers aux leurs.
D’ailleurs les États-Unis eux-mêmes se sont abstenus d’entrer à la Société des Nations pour ne pas s’exposer aux décisions d’une Cour qui par un simple vote majoritaire aurait pu contrevenir à leurs intérêts. Je serais reconnaissant à M. Roosevelt s’il consentait à nous expliquer comment ce nouveau tribunal Mondial devrait être organisé. Qui seraient les juges ? Selon quelle procédure seraient-ils choisis ? Quel serait leur champ de compétence ? Et par-dessus tout, quelle est l’autorité à laquelle ils auraient à rendre des comptes ?
15) M. Roosevelt pense que la cause de la paix mondiale avancerait d’un grand pas si les nations du monde consentaient à faire des déclarations franches au sujet des politiques présentes et à venir de leurs gouvernements
Réponse. C’est ce que j’ai déjà fait, M. Roosevelt, au cours d’innombrables discours publics. Et encore au cours de la présente session du Reichstag, j’ai – dans toute la mesure de ce qu’il était possible de faire en l’espace de deux heures – fait une déclaration de ce genre.
Je me refuse toutefois à donner de telles explications à tout autre peuple qu’à celui pour lequel m’incombe la responsabilité de son existence et de sa vie et qui est seul, à son tour, à avoir le droit d’exiger qu’on lui fasse un tel compte-rendu. Dans tous les cas, la politique de l’Allemagne est expliquée publiquement et le reste du monde peut en prendre connaissance. Mais ces explications restent sans significations pour le monde extérieur tant il est possible pour la presse de dénaturer et mettre en doute chaque phrase, de les remettre en cause ou de les noyer dans de nouveaux mensonges.
16) M. Roosevelt estime que parce que les États-Unis, tout en étant une des nations de la sphère Occidentale, ne sont pas directement impliqués dans les litiges qui sont apparus en Europe, je devrais être disposé à lui faire un tel compte-rendu politique, à lui qui est à la tête d’une nation si éloignée de l’Europe.
Réponse. Ainsi M. Roosevelt croit sérieusement que pour promouvoir la paix internationale il faudrait que les nations du monde fassent des déclarations publiques au sujet de la politique de leur gouvernement. Mais comment se fait-il que le Président Roosevelt ne se soit adressé qu’au gouvernement allemand et n’ait pas songé à inviter les autres gouvernements à faire une telle déclaration de politique étrangère ?
Je pense qu’il n’est pas opportun de faire un tel compte-rendu au chef d’un État en particulier, mais que les déclarations doivent de préférence être faites au monde entier conformément à la proposition du Président Wilson d’abolition de la diplomatie secrète. / 48 Non seulement j’ai toujours été disposé à le faire, mais comme je l’ai dit, c’est ce que j’ai souvent fait. Malheureusement, ce sont précisément les plus importantes déclarations concernant les buts et les intentions de la politique allemande qui dans de nombreuses soi-disant démocraties ont été ou cachées au public, ou déformées par la presse.
Si toutefois le Président Roosevelt croit qu’il est de son devoir d’adresser une telle requête spécifiquement à l’Allemagne et à l’Italie du fait que l’Amérique est si éloignée de l’Europe, nous pourrions nous-même, du même droit, adresser au Président de l’Amérique, une requête concernant les objectifs que vise sa politique étrangère et les buts qu’elle poursuit – au sujet, par exemple, des pays de l’Amérique Centrale et de l’Amérique du Sud. En un pareil cas, M. Roosevelt se réfèrerait très vraisemblablement à la doctrine Monroe pour rejeter une telle requête en tant qu’ingérence dans les affaires intérieures du continent Américain. / 49 Nous les Allemands, défendons une doctrine similaire pour l’Europe – et par-dessus tout, pour les territoires et intérêts du Grand Reich. Quoi qu’il en soit, je ne permettrais jamais d’adresser un tel défi au Président des États-Unis d’Amérique, parce que j’estime que ce serait d’une présomption qui serait fort justement considérée comme un manque de tact.
17) M. Roosevelt déclare en outre qu’il se chargera alors de communiquer les informations reçues par lui au sujet des buts politiques de l’Allemagne aux autres nations qui pour l’heure sont dans l’appréhension du cours qu’elle prend.
Réponse. Comment M. Roosevelt a-t-il déterminé quelles nations se considèrent comme menacées par l’Allemagne et lesquelles ne le sont pas ? Ou serait-ce que M. Roosevelt soit en mesure, avec l’énorme quantité de travail que doit certainement lui donner son propre pays, de percevoir les plus intimes sentiments et pensées des gouvernements des autres nations ?
18) Finalement, M. Roosevelt demande qu’on lui donne l’assurance que les forces armées allemandes n’attaqueront pas et surtout, n’envahiront pas les territoires ou possessions des États indépendants dont il présente la liste : Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Grande-Bretagne et Irlande, France, Portugal, Espagne, Suisse, Liechtenstein, Luxembourg, Pologne, Hongrie, Roumanie, Yougoslavie, Russie, Bulgarie, Grèce, Turquie, Irak, Arabie, Syrie, Palestine, Égypte et Iran.
Ma réponse. J’ai pris sur moi de vérifier auprès des États mentionnés si, premièrement ils se sentaient menacés et deuxièmement, ce qui est encore plus important, si cette demande de Mr Roosevelt nous avait été adressée sur la suggestion ou au moins avec leur consentement.
La réponse a été dans tous les cas négatives et parfois vigoureusement. Il est vrai que parmi les États mentionnés, il y en avait pour lesquels les requêtes ne pouvaient être formulées – la Syrie par exemple – parce qu’ils ne disposent pas à l’heure actuelle de leur liberté, se trouvant sous le coup d’une occupation militaire de la part des démocraties et privé en conséquence de leur droit.
Ceci mis à part, de toute façon, tous les États limitrophes de l’Allemagne avaient reçu des assurances bien plus contraignantes et surtout des propositions plus contraignantes que celles qui m’étaient demandées dans ce curieux télégramme.
S’il devait persister un doute sur la valeur de ces déclarations générales ou particulières que j’ai si souvent faites, alors toutes nouvelles déclarations de ce genre, même adressées à Monsieur Roosevelt, seraient également sans valeur, car en définitive, ce n’est pas la valeur que M. Roosevelt accorde à de telles déclarations qui est décisive, c’est la valeur qu’y accordent les pays concernés.
Mais je dois aussi attirer l’attention de M. Roosevelt sur une ou deux erreurs en histoire. Il mentionne l’Irlande, par exemple, et réclame une déclaration selon laquelle l’Allemagne ne l’attaquera pas. Mais il se trouve que je viens de parcourir un discours prononcé par le Premier ministre irlandais, M. de Valera, et, fait assez curieux, contrairement à l’opinion de M. Roosevelt, ce n’est pas l’Allemagne qu’il accuse d’opprimer l’Irlande, mais c’est à l’Angleterre qu’il reproche de soumettre l’Irlande à une agression continue. / 50
Avec tout le respect pour la capacité d’introspection de M. Roosevelt dans les besoins et préoccupations des autres pays, il est néanmoins permis de supposer que le Premier ministre Irlandais soit plus au fait des dangers qui menacent son pays qu’un président de la République américaine ne peut l’être.
De la même façon, il a manifestement échappé à l’attention de M. Roosevelt que la Palestine était actuellement occupée non pas des troupes allemandes, mais par des britanniques, que la liberté de ce pays a été restreinte par l’usage le plus brutal de la force qui soit, qu’il se voit spolier de son indépendance et qu’il souffre des pires traitements pour le plus grand bénéfice des intrus Juifs. Les Arabes qui habitent ce pays n’auraient donc certainement pas lieu de se plaindre auprès de M. Roosevelt d’une agression allemande, en revanche, on peut entendre leurs appels incessants au monde pour dénoncer les méthodes barbares avec lesquelles l’Angleterre essaie de réprimer un peuple épris de sa liberté et qui ne cherche qu’à la défendre.
Ceci est peut-être également un de ces problèmes qui, selon la vision de M. Roosevelt, devrait se résoudre autour de la table des négociations, c’est-à-dire devant un juge équitable et non pas par la force brutale, les méthodes militaires, des exécutions de masses, des villages incendiés, des maisons qu’on fait sauter et ainsi de suite. En effet, si en l’occurrence il y a bien une chose sûre et certaine, c’est que l’Angleterre n’est pas en train de défendre son territoire contre une dangereuse attaque arabe, mais agit en intruse qui essaie d’établir sa domination sur un territoire étranger qui ne lui appartient pas. / 51
D’autres erreurs du même genre commises par Mr Roosevelt peuvent être relevées, en sus de la difficulté qu’il y aurait pour l’Allemagne à monter des opérations militaires contre des pays dont certains sont distants de deux mille, voire cinq mille kilomètres.
Finalement, je voudrais dire ceci.
Le gouvernement allemand est, malgré tout, disposé à donner à chacun des États nommés une assurance du genre de celle que souhaite Monsieur Roosevelt, c’est sous la condition d’une absolue réciprocité, les États qui souhaitent cette assurance doivent adresser eux-mêmes leur demande à l’Allemagne, accompagnées des propositions réciproques acceptables [pacte Ribbentrop – Molotov ?].
Pour un certain nombre des États mentionnés par M. Roosevelt, cette question peut probablement être considérée comme réglée dans la mesure où soit nous sommes déjà alliés à eux soit à tout le moins unis par des liens étroits d’amitié. Quant à la durée de ces accords, l’Allemagne est volontiers disposée à parvenir à un accord avec chacun des États conformément à leurs souhaits.
Mais je ne voudrais surtout pas manquer cette occasion de donner au Présent des États-Unis une assurance au sujet des territoires qui, après tout, doivent le préoccuper le plus, c’est-à-dire les États-Unis eux-mêmes ainsi que les autres États du continent.
Et je voudrais solennellement déclarer que toutes les assertions qui ont circulé d’une manière ou d’une autre au sujet d’une attaque ou d’une invasion allemande qui serait en prévision contre un territoire américain sont des impostures montées de toutes pièces, indépendamment du fait que de telles assertions sont, d’un point de vue militaire, parfaitement fantaisistes. / 52
19) Roosevelt poursuit en déclarant qu’à ce sujet, il considère de la plus haute importance, l’ouverture de discussion sur la manière la plus efficace et la plus rapide de soulager les peuples du monde de la charge écrasante des dépenses d’armement
Réponse. Sans doute M. Roosevelt ne sait-il pas qu’en ce qui concerna l’Allemagne, ce problème a déjà été entièrement résolu depuis un certain temps. Ainsi que la commission interalliée l’a expressément confirmé, le Reich a procédé à son désarmement complet entre 1919 et 1923.
Voici l’ampleur du désarmement dans son détail, les matériels suivants ont été détruits :
- 59 000 pièces d’artillerie,
- 130 000 mitrailleuses,
- 31 000 mortiers de tranchée
- 6 000 000 de fusils et carabines,
- 243 000 affûts de mitrailleuses,
- 28 000 affûts de canons,
- 4 390 affûts de mortiers,
- 38 750 000 obus,
- 16 550 000 grenades à main ou à fusil,
- 60 400 000 cartouches,
- 491 000 000 munitions de petit calibre,
- 335 000 tonnes de douilles d’obus,
- 23 515 tonnes de caisses à munitions,
- 37 600 tonnes de poudre à canon,
- 79 000 munitions à blanc,
- 212 000 appareils téléphoniques,
- 1 072 lances flammes,
- Etc.
Ont également été détruits : des traîneaux, des ateliers mobiles, des affûts antiaériens, des véhicules spéciaux, des casques, des masques à gaz, des machines de fabrication de munitions et des canons de fusils.
Les équipements suivants des forces aériennes ont été détruits :
- 15 714 avions de combat,
- 27757 moteurs d’avion.
- Pour ce qui concernent la marine, les équipements suivants ont été détruits :
- 26 croiseurs de bataille
- 4 vaisseaux de défense côtière,
- 4 cuirassiers,
- 19 croiseurs légers,
- 21 navires d’entraînement et autres,
- 83 torpilleurs,
- 315 sous-marins.
On note aussi la destruction de véhicules de tous types, de gaz de combat, et d’équipement de protection contre les gaz, du carburant et des explosifs, des projecteurs, des lunettes de visée, des télémètres, des appareils acoustiques de mesures de distance, des instruments optiques de toutes sortes, des harnais et des selles de même que toutes les installations aériennes militaires.
Selon des promesses solennellement faites à l’Allemagne à l’époque, des promesses qui figurent même dans le Traité de Versailles, tout ceci était censé constituer un préalable devant permettre aux autres puissances de désarmer à leur tour sans risque. / 53
Mais ici aussi, comme à chaque fois que l’Allemagne a cru aux promesses, elle s’est trouvée honteusement bernée. Comme chacun le sait, toutes les tentatives faites à la table de conférence durant des années pour amener les autres pays à désarmer n’ont débouché sur rien. Ce désarmement aurait été sage et juste, et de plus, il aurait été conforme aux promesses faites.
J’ai moi-même, Monsieur Roosevelt, fait tout une série de propositions pratiques dans les négociations, et j’ai de plus essayé d’ouvrir des discussions pour au moins parvenir à une limitation des arsenaux au plus bas niveau possible / 54
J’ai proposé de limiter à 200 000 hommes les effectifs toutes armes confondues, l’interdiction des armes offensives, des bombardiers, des gaz de combat et ainsi de suite. Malheureusement, il s’est avéré impossible de progresser sur ces propositions avec le reste du monde, même alors que l’Allemagne était à l’époque entièrement désarmée.
J’ai alors proposé de porter l’effectif maximal des armées à 300 000 hommes. Cette proposition a essuyé la même réponse négative. J’ai alors fait un certain nombre de propositions détaillées, à chaque fois devant le Reichstag et donc devant le monde entier. Il n’est jamais venu à l’idée de personne d’en faire état, au lieu de cela, le monde a continué d’accroître ses arsenaux déjà énormes.
Ce n’est qu’en 1934, après le rejet de ma dernière grande proposition faite au nom de l’Allemagne de limitation des effectifs à 300 000 hommes, que j’ai ordonné le réarmement de l’Allemagne, et cette fois, à grande échelle. Pour autant, je ne veux pas faire obstacle à toute discussion sur le désarmement à laquelle vous, M. Roosevelt, auriez l’intention de participer. Je vous demanderais, toutefois, de ne pas vous tourner d’abord vers moi, mais de plutôt commencer par faire appel aux autres. Certaines expériences m’ont rendu sceptique, et j’attendrais de voir que la réalité me détrompe.
20) M. Roosevelt nous assure en outre qu’il est prêt à prendre part à des discussions de la manière la plus pratique d’ouvrir des voies au commerce international pour permettre à chaque pays d’acheter et de vendre à des conditions identiques sur le marché mondial et à avoir l’assurance d’obtenir des matières et des biens dont il a besoin pour son activité économique de temps de paix.
Réponse. Il est de ma conviction, M. Roosevelt, que ce n’est pas tant une question de discussions théoriques à avoir, que de mesures concrètes à prendre pour lever toutes les barrières existantes au commerce international, / 55 les plus gros obstacles, étant le fait États eux-mêmes.
L’expérience montre qu’en tout état de causes, les plus grandes conférences économiques mondiales ont échoué simplement parce que les divers pays ont été incapables de maintenir de l’ordre dans leur système économique interne, ou encore parce qu’ils ont créé de l’incertitude sur le marché financier international en manipulant des devises et en particulier en provoquant de continuelles fluctuations dans la valeur de leur propre monnaie par rapport à celles des autres.
Il est de plus insupportable pour les relations économiques internationales que certains pays se permettent, pour une raison idéologique ou une autre, de déchaîner de violentes campagnes de boycott contre les biens d’autres pays et ainsi de pratiquement les exclure de leurs marchés. / 56
Je suis convaincu, M. Roosevelt, qu’il serait particulièrement bienvenu si vous de votre côté, avec la grande influence qui est la vôtre, commenciez aux États-Unis à retirer ces barrières qui entravent la liberté du commerce internationale. Car je suis persuadé que si les dirigeants des nations ne sont pas même capables de remettre de l’ordre dans la production dans leur propre pays, ou d’empêcher ces boycotts organisés pour des raisons idéologiques et qui font tellement de tort aux relations économiques internationales, cela rétrécit d’autant les perspectives de parvenir à une avancée réellement significative pour un progrès du commerce international dans le cadre d’un accord. Il n’y a pas d’autre façon de parvenir à un droit égal pour tous d’acheter et de vendre sur le marché mondial.
De plus, l’Allemagne a fait des propositions très concrètes en la matière, et j’apprécierais si vous, M. Roosevelt, en tant qu’un des successeurs de feu le Président Wilson, usiez de vos efforts pour veiller à ce que les promesses sur la base desquelles l’Allemagne a autrefois déposé les armes et s’est mise à la merci des vainqueurs, soit enfin payée de retour.
Je pense moins à tous les millions qu’on a extorqué à l’Allemagne au titre de soi-disant réparations qu’au retour des territoires qui lui ont été confisqués. L’Allemagne a perdu environ trois millions de kilomètres carrés de territoire en Europe et ailleurs, alors que contrairement aux colonies des autres nations, son empire colonial ne s’est pas constitué au moyen de guerre mais seulement au moyen de traité et d’acquisition.
Le Président Wilson avait solennellement engagé sa parole en assurant que les prétentions coloniales de l’Allemagne recevraient la même considération que celles des autres. / 57 Mais cela n’a pas empêché en fin de compte, que les possessions allemandes soient réparties entre des nations qui disposaient déjà des plus vastes empires coloniaux de l’histoire tandis que notre peuple était plongé dans une grande misère pour le présent et pour l’avenir.
Ce serait un acte noble du Président Franklin Roosevelt que d’honorer les promesses faites par le Président Woodrow Wilson. Il s’agirait par-dessus tout d’une contribution concrète à l’affermissement moral du monde et par là, à l’amélioration de sa situation économique.
21) En conclusion, M. Roosevelt déclare que les chefs de tous les grands pays sont à cette heure responsables du sort de l’humanité, et qu’ils ne peuvent rester sourd aux prières de leurs peuples que leur soit épargné le chaos prévisible de la guerre. Et moi aussi je devrais m’en sentir responsable.
22) Le Président, je comprends parfaitement que l’étendue de votre pays et l’immensité de sa richesse vous permette de vous sentir responsable de la destinée du monde entier et du sort de toutes les nations.
Mon domaine est considérablement plus réduit et modeste. Vous avez 135 millions d’habitants sur neuf millions et demi de kilomètres carrés. Vous disposez d’un pays aux énormes richesses, avec toutes les ressources naturelles, assez fertile pour nourrir un demi-milliard d’habitants et pour satisfaire à tous leurs besoins.
J’ai pris la direction d’un pays qui contemplait la ruine en raison de ses illusions au sujet des promesses du monde extérieur et en raison de la médiocrité de son propre régime démocratique. Dans ce pays il y a environ 140 habitants au kilomètre carré, – pas 15 comme en Amérique. La fertilité de nos campagnes ne peut se comparer à celles des vôtres. Beaucoup des ressources que la nature vous a accordé en quantités illimitées nous font défaut.
Les milliards en or et en devises de l’épargne amassée par l’Allemagne pendant des années de paix nous ont été extorqués. Nous avons perdu nos colonies. En 1933, il y avait dans mon pays sept millions de chômeurs, plusieurs millions de travailleurs à temps partiel, des millions de paysans ruinés, des commerces détruits et de commerçants ruinés, en bref, un chaos général.
Depuis lors, M. Roosevelt, je me suis entièrement consacré à une seule tâche. Je ne me suis pas senti responsable du sort du monde parce que ce monde n’avait pas eu le moindre égard pour le sort pitoyable de mon propre peuple.
Je me suis senti appelé par la Providence pour servir mon propre peuple – et lui seul – et le délivrer de sa terrible misère. C’est ainsi que dans les six années passées, j’ai vécu jour et nuit pour la seule tâche de réveiller les énergies de mon peuple abandonné par le reste du monde, de tirer le meilleur de sa vitalité pour le salut de notre communauté.
J’ai vaincu le chaos en Allemagne, j’ai rétabli l’ordre, accru considérablement la production dans tous les secteurs de l’économie nationale, par des efforts assidus produit des substituts pour de nombreuses matières qui nous manquaient, ouvert le champ à de nouvelles inventions, développé les transports, fait construire des routes magnifiques, creuser des canaux, et ériger de nouvelles usines gigantesques. Je ne me suis pas moins efforcé de traduire en pratique l’idéal d’une communauté sociale et de promouvoir l’éducation et la culture de notre peuple.
J’ai réussi à retrouver un emploi utile à tous les sept millions de chômeurs qui sont si proches de notre cœur, à permettre aux paysans allemands à rester sur leur sol, en dépit des difficultés, et à faire en sorte qu’ils conservent leurs exploitations, à revitaliser le commerce et à développer le transport à l’extrême.
Pour les protéger des menaces du monde extérieur, je n’ai pas seulement uni le peuple allemand politiquement, je l’ai aussi réarmé. Je me suis efforcé de les débarrasser de ce Traité, page par page, qui dans ces 448 articles contenait la plus abominable oppression jamais infligée aux hommes et aux nations.
J’ai ramené aux Reich des provinces qu’on lui avait volées en 1919, j’ai ramené à leur patrie natale des millions d’Allemands qui étaient séparés de nous et se trouvaient dans une misère abjecte, j’ai rattaché des territoires qui avaient été allemands pendant un millénaire d’histoire et, M. Roosevelt, je me suis efforcé de le faire sans effusion de sang et sans entraîner mon peuple, ou d’autres, dans la désolation de la guerre.
Je l’ai réalisé, Monsieur le Président, par mes propres efforts, même s’il y 21 ans, j’étais un travailleur et un soldat anonyme – et je peux donc revendiquer une place dans l’histoire parmi ces hommes qui ont fait le maximum de ce qu’on peut raisonnablement et équitablement attendre d’un seul individu.
Vous, Mr Roosevelt, aviez une tâche bien plus facile en comparaison. Vous êtes devenu le Président des États-Unis en 1933, au moment où je suis devenu chancelier du Reich. Ainsi dès le départ vous vous trouviez à la tête du plus grand et plus riche pays du monde.
Vous avez la chance de ne compter que 15 habitants au kilomètre carré tout au plus sur l’ensemble de votre pays. Vous avez à votre disposition les ressources naturelles les plus abondantes du monde. Votre pays est si vaste et vos champs si fertiles que vous pouvez assurer à chaque Américain au moins dix fois de toutes ces bonnes choses de la vie que ce qu’il est possible de faire en Allemagne. Du moins, la nature vous a-t-elle donné la possibilité de le faire.
Bien que votre population soit à peine supérieure d’un tiers à celle de l’Allemagne, vous avez quinze fois plus d’espace. C’est pour ça que vous avez tout le temps et le loisir – à la même échelle que pour tout le reste – de vous consacrer aux problèmes universels.
En conséquence, le monde doit vous paraître si petit que peut-être vous pensez que votre intervention peut être utile et efficace partout. Et c’est pour cela que vos préoccupations et vos initiatives couvrent un champ beaucoup plus large et profond que le mien.
Mais c’est parce que mon monde, Monsieur le Président, se limite à celui auquel la Providence m’a assigné et pour lequel il est de mon devoir de travailler, parce que son étendue est bien plus réduite et qu’il ne compte qu’un seul peuple, que je peux, je crois, d’autant mieux servir ce qui est au fond du cœur de chacun d’entre nous, la justice, le bien-être, le progrès et la paix pour toute la communauté humaine.
Traduction : Francis Goumain
Source : IHR
Notes de renvoi de l’article :
1. Le Traité de Versailles, signé en France le 28 juin 1919 (« Le Traité de paix entre les Alliés et puissances associées et l’Allemagne »)
2. Les possessions coloniales de l’Allemagne en 1914, au moment du déclenchement de la Première Guerre mondiale s’étendaient sur 3 500 000 kilomètres carrés et comprenaient 12 millions d’habitants. Conformément au Traité de Versailles, tous ces territoires ont été confisqués à l’Allemagne et ont été répartis entre divers pays qui devaient les administrer sous « mandats» de la Société des Nations.
Les colonies et les pays auxquels elles ont été attribuées se répartissaient ainsi :
L’Afrique de l’Est allemande qui s’étendait sur une superficie 1 000 000 de km2 a été en grande partie dévolue à l’Angleterre, il s’agit de l’actuelle Tanzanie. Une plus petite part a été attribuée à la Belgique sur laquelle sont aujourd’hui situés le Rwanda et le Burundi.
L’Afrique du Sud-Ouest allemande, sur 800 000 km2 a été attribuée à l’Union Sud-Africaine, c’est aujourd’hui la Namibie. Les 750 000 km2 du Cameroun ont été en grande partie attribués à la France, et une partie à l’Angleterre. Il s’agit de nos jours du Cameroun avec une petite partie incluse dans le Nigeria.
Togo, ses 90 000 km2 ont été répartis entre la France et l’Angleterre, la partie française devenant l’actuel Togo tandis que la partie anglaise constitue l’actuelle Ghana.
Dans l’Océan Pacifique : la Nouvelle-Guinée allemande, l’archipel de Bismarck et les Îles Salomon sur une superficie 240 000 km2 ont été attribués à l’Australie, les Samoa 2 500 km2 sont passées à la Nouvelle-Zélande, les Îles Carolines, et Marshall, 2 500 km2 sont passées au Japon. Les anciennes possessions allemandes du Pacifique font aujourd’hui partie de la Papouasie Nouvelle-Guinée, de Palau, Nauru, des Samoa, des îles Marshall, de la Confédération de Micronésie, et des îles Mariannes du Nord.
En Asie, la seule possession allemande était la concession de la baie de Kiautschou de 500 km2 dans la péninsule de Shandong, elle comprenait la ville de Qingdao.
3. La « République de Weimar » 1918-1933.
4. Les conséquences économiques de la paix (1919), de l’économiste anglais John M. Keynes, est la critique la plus connue et la plus influente des répercussions économiques du Traité de Versailles.
5. Le Parti des Travailleurs Allemands (Deutsche Arbeiterpartei), fondé le 5 janvier 1919 à Munich est devenu le 24 février 1920 le Parti national-socialiste des Travailleurs Allemands (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei, NSDAP)
6. Guerre franco-prussienne, 1870-1871.
7. Dans le sillage de la Première Guerre mondiale, la région riche en charbon de la Saar a été séparée du reste du Reich et placée sous l’administration de la Société des Nations. Conformément au Traité de Versailles, un plébiscite sur l’avenir de la région s’est déroulé sous l’égide de la Société des Nations le 13 janvier 1935. La population a voté à 90,4 % pour le retour à l’Allemagne, la région est en conséquence revenue au Reich le 1er mars 1935.
8. Le rattachement « Anschluss » de l’Autriche au Reich le 13 mars 1938. En Autriche comme dans le reste du Reich, L’Anschluss faisait quasiment l’unanimité, les résultats du référendum national l’ont bien montré. Même les observateurs étrangers ont dû reconnaître que les 99% de « oui » reflétaient l’engouement populaire.
9. Fondée à Prague en 1348, l’Université Charles est une des plus anciennes universités d’Europe.
10. En 1938, la population de la Tchécoslovaquie (parfois orthographiée Tchéco-slovaquie) s’élevait à 14 800 000 habitants. Dans ce pays multi-ethnique, les Tchèques représentaient la plus forte proportion avec 46% du total de la population. Les 3 200 000 Allemands représentaient environ 28%, loin devant les Slovaques, 13%. Il y avait aussi de petites communautés hongroises, ruthéniennes / ukrainienne, juives et polonaises.
11. News Chronicle (London), 14 juillet 1938. Le journal citait le ministre de l’Air français qui déclarait qu’en cas de conflit avec l’Allemagne, la Tchécoslovaquie servirait « d’aérodrome pour le décollage et l’atterrissage de bombardiers à partir duquel il serait possible de détruire en quelques heures les plus grands centres industriels allemands ». (Alfred M. de Zayas, The German Expellees [St. Martin’s Press, 1993], pp. 20-21.)
12. 21 mai 1938.
13. Kurt Schuschnigg (1897-1977), chancelier de l’Autriche du 30 juillet 1934 au 11 mars 1938.
14. Lors des élections législatives de 1935, le Parti des Sudètes Allemands emporta 68% des suffrages dans la partie de peuplement germanique du pays et devint le premier parti du parlement Tchécoslovaque. L’audience du parti s’est encore accrue par la suite, aux élections locales dans les Sudètes de mai à juin 1938, le Parti a raflé entre 80 et presque 100% des suffrages.
15. Connue en Allemagne sous le nom de “Westwall,” cette longue ligne de fortifications défensives a souvent était appelée « ligne Siegfried » en Angleterre et en Amérique.
16. Étaient présents à la conférence de Munich du 29 septembre 1938 des « Quatre puissances », le chancelier allemand Adolf Hitler, le Chef du gouvernement italien Benito Mussolini, le Premier ministre anglais Neville Chamberlain, et le Chef du gouvernement français Édouard Daladier.
17. Ethniquement, la population des Sudètes était largement germanique. Après la Seconde Guerre mondiale, les quelque trois millions d’Allemands de la région ont été expulsés de force. La population de la région est à présent presque entièrement Tchèque.
18. Étaient présents à la conférence de Vienne du 2 novembre 1938, les ministres des Affaires étrangères de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie, de l’Allemagne et de l’Italie. À la demande de la Tchécoslovaquie et de la Hongrie, les délégués allemands et italiens devaient jouer le rôle d’arbitre dans la détermination du tracé des frontières entre la Tchécoslovaquie et la Hongrie sur une base ethnique.
19. Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, la région des Carpates Ukrainiennes de l’est de la Tchécoslovaquie faisait partie du royaume de Hongrie. La population était ethniquement composée d’Ukrainiens ou « Ruthéniens. Lors de la désagrégation de la Tchécoslovaquie en mars 1939, la région a été réincorporée à la Hongrie. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la région a été annexée par l’Union soviétique, elle fait aujourd’hui partie de l’Ukraine.
20. Le 14 mars 1939, le parlement slovaque à Bratislava approuvait l’indépendance de la Slovaquie.
21. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les quelque trois millions d’Allemands de la région ont été expulsés de force de la Tchécoslovaquie rétablie. La population d’origine hongroise du pays a été également expulsée, et les régions ethniquement ukrainiennes des Carpates ukrainiennes à l’est ont été annexées à l’Union soviétique. En conséquence, la population de la Tchécoslovaquie après 1950 était presque exclusivement tchèque et slovaque. Après la fin de la domination soviétique en 1989, les tendances séparatistes se sont exacerbées et en 1992, les deux nationalités sont convenues de « divorcer ». Le 1er janvier 1993 la « Tchécoslovaquie » disparaissait, donnant naissance à deux nouveaux pays, la République Tchèque et la Slovaquie.
22. 14 octobre 1938
23. Les territoires tchèques de Bohême et de Moravie sont devenus un protectorat du Reich le 15 mars 1939.
24. Voir note 18.
25. Les années vingt et trente, ont été marquées par de continuelles dissensions entre l’Irlande et l’Angleterre, en particulier sur la question brûlante de la région en grande partie protestante d’Irlande du Nord, le gouvernement irlandais de Dublin considérant la présence britannique dans cette région comme une occupation illégale.
26. Le 30 septembre 1938, le jour suivant la conférence de Munich, le chancelier Hitler et le Premier ministre britannique Chamberlain ont signé et publié une déclaration conjointe par laquelle :
« Nous le Führer et chancelier d’Allemagne et le Premier ministre britannique, avons eu une réunion complémentaire aujourd’hui et sommes convenus de reconnaître que la question des relations anglo-allemandes était de la plus haute importance pour nos deux pays et pour l’Europe. Nous considérons que l’accord signé la veille et l’accord naval anglo-allemand sont symboliques du désir de nos deux peuples de ne jamais entrer en guerre l’un contre l’autre. Nous avons résolu de traiter toute question qui pourrait concerner les deux pays par la voie de la consultation et nous sommes déterminés à poursuivre nos efforts pour éliminer les éventuelles sources de difficultés et de contribuer ainsi à la paix en Europe ».
27. Le traité naval anglo-allemand a été signé à Londres le 18 juin 1935. Il ratifiait la proposition allemande de limiter la puissance de la flotte allemande à 35% de celle de la marine britannique. Cet accord abrogeait une disposition du Traité de Versailles qui en 1919 interdisait à l’Allemagne de disposer de toute force navale significative. Il s’agissait donc d’une claire reconnaissance par le gouvernement britannique de ce que le Traité de Versailles, ou au moins cette partie, n’était plus en vigueur. Avec cet accord de 1935, la Grande-Bretagne en effet désavouait et « violait » le Traité de Versailles ». Les catégories de bateaux et leurs armements définis par cet accord, ont été plus précisément spécifiés par un accord ultérieur à Londres le 17 juillet 1937. Par sa note au gouvernement anglais du 28 avril 1939 l’Allemagne faisait état de son intention de ne plus respecter les quotas prévus au traité mais également de son intention d’en maintenir les clauses qualitatives pour éviter une course internationale aux armements navals.
28. Discours de Chamberlain à Birmingham du 17 mars 1939. Lors de cette allocution, le Premier ministre déclarait que l’Allemagne semblait à présent avoir des visées hégémoniques en Europe et cherchait à dominer le monde par la force. Il n’était plus possible, ajoutait-il, de se fier aux assurances de l’Allemagne. Les minutes du conseil des ministres du lendemain étaient encore plus explicites : « le Premier ministre déclare que jusqu’à il y a une semaine, nous avions agi en partant du principe qu’il serait possible de poursuivre notre politique visant à être en meilleurs termes avec les dictatures, que même si ces dictatures avaient leurs objectifs, ceux-ci étaient limités… Il est maintenant parvenu à la conclusion définitive que l’attitude de Herr Hitler rend impossible de poursuivre sur ses anciennes bases … On ne peut plus accorder la moindre confiance aux assurances des dirigeants nazis… Il considère son discours [de Birmingham du 17 mars] comme une interpellation de l’Allemagne au sujet de sa volonté de domination de l’Europe par la force. Il s’ensuit que si l’Allemagne faisait un nouveau pas en direction de cette domination, on devrait considérer qu’elle avait relevé le défi ».
Lors d’une nouvelle allocution, le 31 mars 1939, le Premier ministre promettait en outre que si une quelconque action militaire venait « menacer l’indépendance de la Pologne » et que celle-ci « se voyait contrainte à une résistance militaire », l’Angleterre, aussitôt, « apporterait au gouvernement polonais le soutien de tous ses moyens ». Cela signifiait que l’Angleterre se coupait entièrement de la possibilité d’inciter la Pologne à la prudence, que quelle que soit l’intransigeance de cette dernière envers l’Allemagne sur la question de Dantzig (ou sur tout autre litige), qui pourrait conduire à un conflit armé, l’Angleterre s’obligeait à entrer en guerre aux côtés de la Pologne. Cet engagement a été encore renforcé par la signature d’un accord d’assistance mutuelle le 25 août 1939.
29. Après que Hitler devienne chancelier, le 30 janvier 1933.
30. Voir renvoi 27.
31. Accord du 22 mars 1939 entre l’Allemagne et la Lituanie sur le territoire de Memel.
32. Pacte germano-polonais de non-agression du 26 janvier 1934.
33. La « ville libre » de Dantzig avait une superficie de 2 000 km2. Sa population s’élevait en 1939 à environ 415 000 habitants dont 95% d’Allemands. Dantzig a été séparé de l’Allemagne par le Traité de Versailles. Le détail de ses statuts a été précisé par la suite par le Traité de Paris du 9 novembre 1920. Le territoire était placé sous la tutelle de la Société des Nations qui y était représentée par un haut-commissaire. Les affaires étrangères de la « ville libre » étaient traitées par la Pologne, soumis à certaines restrictions et au veto du haut-commissaire. La Pologne avait l’usage du port, lequel – avec ses canaux – était administré par un conseil composé à part égale de Polonais et de citoyens de la ville. La Pologne avait le contrôle des chemins de fer. Après les élections de 1933, le gouvernement de Dantzig tombait aux mains du Parti national-socialiste qui emportait 38 sièges sur les 72 que comptait le parlement de Dantzig, le Volkstag. En juin 1938, l’emprise des nationaux-socialistes passait à 70 sièges sur les 72, les deux derniers sièges étant occupé par des Polonais. (Au passage, le haut-commissaire auquel Hitler se réfère en parlant d’un diplomate « au tact extraordinaire » n’était autre que Carl J. Burckhardt, qui a rédigé des mémoires révélateurs au sujet du rôle qu’il a joué Meine Danziger Mission.)
Avec l’avance des forces soviétiques vers la fin de 1944 et au début de 1945, beaucoup ont fui la région. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands restants ont été expulsés de force. Dantzig et ses alentours ont été incorporés à la Pologne, la ville porte à présent le nom de Gdansk.
34. Le “corridor” donnait à la Pologne un accès à la Baltique mais coupait du même coup la région de la Prusse-Orientale.
35. Il est ici fait allusion aux rapports de panique générale qu’aurait engendrée dans le public américain la diffusion par une radio, le 30 octobre 1938, d’une adaptation du roman « La Guerre des Mondes ». L’émission d’une heure était réalisée par Orson Welles qui en également le narrateur. De nombreux auditeurs auraient réellement cru que des vaisseaux spatiaux hostiles en provenance de Mars avaient atterri et étaient en train de ravager les États-Unis.
36. Une nouvelle référence à la panique engendrée aux USA la « Guerre des Mondes » de Welles. Voir note 35
37. Parmi les plus éminents et les plus influents chercheurs, on trouve : Sidney Bradshaw Fay, Harry Elmer Barnes, Charles Beard, et Charles C. Tansill.
38. Il s’agit d’une référence à un télégramme du président Roosevelt au chancelier Hitler daté du 26 septembre 1938. Le Führer y a immédiatement répondu par un long message auquel Roosevelt a répondu par un autre télégramme en date du 27 septembre 1938.
39. Une intéressante revue des nombreuses propositions d’Hitler en matière de réduction ou de limitation des arsenaux a été faite par Friedrich Stieve dans son opuscule Ce que le monde n’a pas voulu Les offres de paix faites par Hitler entre 1933 et 1939 ( http://ihr.org/other/what-the-world-rejected.html )
40. Il est fait ici référence au rappel par le président Roosevelt de son ambassadeur à Berlin le 14 novembre 1938 pour prétendument « obtenir une image de première main de la situation en Allemagne ». Depuis lors, il n’y a plus eu entre l’Allemagne et les USA de relations diplomatiques par l’intermédiaire d’ambassadeurs.
41. Il est fait allusion à l’Autriche et à la Tchécoslovaquie en particulier.
42. Une référence à l’Éthiopie. À la suite d’une campagne militaire d’octobre 1935 à février 1937, les forces italiennes ont pris le contrôle du pays et l’ont intégré dans « l’Afrique de l’Est Italienne ». Durant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont chassé les Italiens et restauré « l’Empire » éthiopien.
43. Le président Wilson avait convoqué le Congrès américain le 2 avril 1917 pour déclarer la guerre à l’Allemagne. Lors de son allocution, il n’a pas prétendu que l’Amérique entrait en guerre pour défendre son territoire contre une agression allemande ou pour protéger des intérêts américains vitaux, au lieu de cela il déclarait que l’Amérique rejoignait le conflit mondial « pour lutter ainsi pour l’instauration d’une paix mondiale perpétuelle, pour la libération de tous les peuples y compris allemands, pour le droit des nations grandes ou petites pour le droit sacré des hommes où qu’ils se trouvent de choisir leur façon de vivre et d’être gouvernés. Pour faire du monde un endroit sûr pour les démocraties ».
44. La commission Nye ou officiellement la « Commission Spéciale d’enquête sur les Industries de Munition » était entre 1934 et 1936 une commission du Sénat présidée par le Sénateur Gerald Nye. Elle était publiquement soutenue par le Président Franklin Roosevelt et effectuait des enquêtes poussées sur le rôle joué par les intérêts bancaires et du monde des affaires dans la participation du pays à la Première Guerre mondiale. Elle a fait état des profits énormes réalisés par les fabricants d’armes américains pendant la guerre. Elle a découvert que l’industrie de guerre avait usé d’une influence au niveau le plus élevé pour peser sur la politique étrangère américaine avant et pendant la Première Guerre mondiale. Elle a constaté en outre que les banksters de New York avaient pressé le Président Wilson d’intervenir dans la guerre pour protéger leurs investissements à l’étranger.
45. Le Président Wilson appelait à la création d’une « association générale des nations » par le dernier des « quatorze points » qu’il a énoncé lors de son allocution du 8 janvier 1918 devant le Congrès réuni en session conjointe. Les « Quatorze points » ont été acceptés par les gouvernements britannique et français et c’est sur la base de ses assurances solennelles que l’Allemagne a accepté l’armistice en novembre 1918 permettant à la Société des Nations de voir le jour dans le cadre du Traité de Versailles.
46. Lorsque la Société des Nations s’est constituée au cours des années 1919 -1920, on n’a d’abord pas autorisé l’Allemagne à s’y joindre. Cette interdiction a plus tard été abandonnée et l’Allemagne a pu se joindre à la SdN en 1926. Après qu’Hitler ait pris le pouvoir, l’Allemagne en est restée membre quelques mois. Lui et son gouvernement espéraient que les autres pays membres traiteraient avec l’Allemagne dans un esprit d’équité et de réciprocité. En particulier, le gouvernement d’Hitler a fait appel à la SdN, et spécialement à l’Angleterre et à la France en tant qu’État membres pour qu’ou bien elles consentent à une réduction des arsenaux et des forces de leur pays – en conformité avec leurs engagements passés – ou qu’elles autorisent l’Allemagne démunie à se constituer sa propre armée pour les besoins de sa défense nationale. Ce n’est qu’après que cette demande ait été rejeté et que les gouvernements anglais et français aient clairement signifié leur refus de traiter l’Allemagne sur un pied d’égalité, que le gouvernement allemand annonçait, le 14 octobre 1933, qu’il se retirait de la SdN.
47. Sans doute une référence à George Washington et à Abraham Lincoln.
48. Premier des « Quatorze Points » du Président Wilson.
49. D’après la “ doctrine Monroe”, longtemps restée une pierre angulaire de la politique étrangère américaine, les États-Unis ne doivent tolérer aucune interférence européenne dans les affaires d’un pays d’Amérique du nord ou du sud. À la fin du 19e siècle et au début du 20e, les États-Unis ont également mis en avant la doctrine Monroe pour justifier l’hégémonie US et des interventions directes dans les Caraïbes, en Amérique Centrale et en dans le nord de l’Amérique du Sud, toutes ces zones étant considérées comme faisant partie de la « sphère d’influence » américaine.
50. Voir la note 25.
51. Avant la Première Guerre mondiale, la terre connue sous le nom de Palestine faisait partie de l’Empire Ottoman. En 1916 les Britanniques et les Français ont élaboré l’accord “Sykes Picot” par lequel ces deux puissances impériales se partageraient les régions arabes de l’Empire Ottoman. Conformément à cet accord secret, l’Angleterre prenait le contrôle de la Palestine à la fin de la guerre, contrôle qu’elle a conservé jusqu’en 1948.
52. Durant toute cette période, la plupart des médias américains, les plus grands quotidiens, les magazines, les animateurs radio, les compagnies d’actualités cinématographiques, ont orchestré une intense campagne dépeignant l’Allemagne d’Hitler en État policier impitoyable qui représentait une grave menace pour l’Amérique et le monde et dont les dirigeants étaient des fous furieux animés par une soif inextinguible de guerre et de destruction. Par exemple, plusieurs mois avant le discours d’Hitler, l’hebdomadaire illustré le plus influent du pays, Life magazine (dans son numéro du 31 octobre 1938), publiait un article très important intitulé « Amérique, prépare-toi à combattre l’Allemagne, l’Italie et le Japon ». On expliquait aux lecteurs que l’Allemagne et l’Italie « convoitaient les riches ressources d’Amérique du Sud » en avertissant que « les flottes fascistes et leurs légions pourraient fondre à travers l’Atlantique ».
53. Quatrième des “Quatorze points” du Président Wilson.
54. Voir la note 39.
55. Troisième des “Quatorze points” du Président Wilson.
56. Après la prise de pouvoir d’Hitler et du Parti national-socialiste, les plus grandes organisations juives en Amérique et ailleurs ont réagi rapidement en organisant un boycott international des exportations allemandes dans le but de paralyser son économie et de forcer le gouvernement allemand à abroger ou à modifier ses mesures discriminatoires contre les Juifs, voire, dans l’espoir de provoquer un changement de régime. À New York des rassemblements géants ont été organisés par les Juifs avec le soutien et la participation de personnalités non juives. Les journaux en Amérique et en Angleterre, mais aussi dans d’autres pays, ont exposé toute l’ampleur et tout le sérieux de ces efforts. À Londres, le quotidien à grand tirage le Daily Express, par exemple, annonçait en fanfare ce boycott international en barrant toute sa première page d’un célèbre “Judea Declares War on Germany”. En Allemagne, les nationaux-socialistes ont répliqué par un boycott d’une journée des commerces juifs. Au cours des années, le boycott est monté en puissance, trouvant un écho non seulement chez les Juifs, mais aussi auprès des non-Juifs qui n’aimaient pas l’Allemagne nationale-socialiste et qui s’y opposaient. En Amérique, les organisations juives ont poursuivi cette campagne jusqu’en décembre 1941, date à laquelle l’Amérique et l’Allemagne sont entré en guerre.
57. Cinquième des “Quatorze points” du Président Wilson.
Bibliographie :
- Michael C. C. Adams, The Best War Ever: America and World War II. Johns Hopkins Univ. Press, 1994
- Nicholson Baker, Human Smoke: The Beginnings of World War II, the End of Civilization. New York: Simon & Schuster, 2008
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Avec cela, quoi faire… sinon prononcer un Bravissimo à faire s’effondrer toutes les murailles d’empires de mensonge qui, aujourd’hui, étranglent l’Occident!… Et, pourtant, ça va dévider du fil tranchant… Je ne puis m’en retenir, dans ma grande solitude.
Posons de ces choses «Vérifiables comme falsifiables à Chaque Instant» (In Memoriam au regretté Guy Mouminoux alias Dimitri*). Avec democratieparticipative, l’immense et sympathique carrure de Jérôme Bourbon, le dernier des rédacteurs en chef « classiques » (soit, d’encre et de papier), comme il en fut «des Mohicans». —Or, dernier ne signifie point «sans avenir», bien au contraire, pami les premiers…, aussi longtemps que notre chère Boue Ronde (L.-F. Céline) tourne parmi-dedans de ces galaxies—. d’entre Jeune-Nation illustre et défend le haut du panier… mais vraiment très haut !… de l’intelligence et du courage «françois» (non pas made in France !). Il en a toujours été ainsi…. Et le sera toujours.
Jeune-Nation, une voix dans le désert… lequel ne cesse de croître (et une voie pour en sortir!), juste et pondérée (ce qui n’équivaut aucunement à de la tiédeur).
Bouillante santé à ses rédacteurs comme à ses contributeurs… N’oubliez pas, si vous en aviez… du lard.gens à en jeter par les fenêtres («de dehors au dedans», s’entend, comme chez les Chermignonards, irrédentistes Valaisans quoique volontiers crapuleux… Ah, c’est que le tourisme enrichit… de point si franches franchises; telle industrie déprimante et ravageuse.) C’est au cul des vaches, que tu ne saurais te dépendre de libertés et honorabilité, point au train de touristes, fussent-icelles blond(e)s et skiant en slips !
Au propos de ce puissant (au sens aristotélicien du terme) écrit, je croirais bien que cette remise de points sur les i, fut motivé par la brillante conférence d’un «François Sans Concession» ! En tout bien et libre franchise…
Il faut que les visiteurs de ce Site en face franche et ample «réclame», comme on ne «déparlait» pas encore, dans les années soixante. Ah, c’est qu’il faut éduquer nos enfants et petits… abandonnés en emmaillotage virtuel, quoique point vertueux, écranisés jusqu’à la raye de leurs slips… Gros boulot, en perspective. Quoique: De petits ruisseaux font une «Pissevache», cascade renommée par le génie de Goethe.
*Depuis que les Éditions Glénat se firent un J’enevois, plutôt rigolo et non dénué de solides talents (encore que vendu à la sexualisation de son fonds de commerce! Bon Dieu, comme cette foutraillerie humanisticienne oublie, conchie et en pisse froidement de leur enfance… c’est à vomir !)
Depuis donc, les albums de l’alias Dimitri… qui firent une part non négligeable de l bonne fortune de ces Éditions… que nenni ! Je vous recommande, si vous fréquentez les bouquineries: «Raspoutitsa» (histoire pour adultes… quoique rien à faire parmi du porno) et, pour la renaissance de solides enfants: «L’Hymne à la forêt»… la suite non empêchée du Petit Poucet… lors qu’il devint Homme (Mensch); très fier et beau portrait de Femme (point femen ou féministoïdes), dans les marais… Toute une symbolique… discrète et vachement bien dessinée, colorisée, en mode Breughel, l’Ancien, le Jeune, le De velours… De Grands.
Der fliengende Helvetiker… avèque Vous, Pu… ta Ma… y’en a … re!
Mise au point, certes, mais ce discours doit aussi être vu à la lumière de ce qui va suivre peu après:
nous sommes le 28 avril
4 mois plus tard, signature du pacte Ribbentrop – Molotov et déclenchement dans la foulée de la campagne de Pologne.
Or, un tel pacte et une telle campagne ne se préparent pas en deux jours.
Nous savons que Roosevelt faisait tout pour pousser la Pologne à l’intransigeance et pour pousser l’Angleterre et la France à garantir la protection de la Pologne en cas d’attaque.
Hitler ne connaissait pas les manœuvres en coulisse de Roosevelt.
La question qui se pose malgré tout est la suivante:
Hitler, au moment de son discours, espérait-il encore que la Pologne allait transiger, ou avait-il déjà décidé d’attaquer la Pologne (sachant que de toute façon, il avait décidé d’attaquer l’Union soviétique, ce qui l’obligeait à passer par la Pologne).
Pour pousser l’Angleterre et la France à garantir la protection…
Je ne crois pas que je lirai encore bcp de vos commentaires quand on sait que la France était décidé à sacrifier la Pologne en cas d’attaque et que le but du jeux, depuis le commencement, était de déclencher une guerre mondiale pour servir les intérêts de qui on sait. N’est-ce pas un amabassadeur français installé en Allemagne qui avait dit que les demandes d’Hitler envers la Pologne était si peu exigeantes que tout pays les auraient acceptées?
Mais on dit la même chose:
à partir du moment où la Pologne était bloquante parce qu’elle avait la garantie de la protection de la France, de l’Angleterre et des USA, la guerre était inévitable. voir ici:
La Campagne du Président Roosevelt pour pousser l’Europe dans la guerre
https://jeune-nation.com/kultur/histoire/la-campagne-du-president-roosevelt-pour-pousser-a-la-guerre-en-europe-2
Je ne conteste pas la responsabilité des démocraties dans la marche vers la guerre.
Je ne conteste pas non plus la responsabilité de l’URSS, bien au contraire.
Mais il y a quand même un écart entre ce discours et les actes 4 mois plus tard, Hitler aussi avait l’intention d’attaquer, au moins la Pologne, puis l’URSS, et, attention encore à une chose: dans mon esprit, ce n’est pas un reproche, il faut savoir prendre le taureau par les cornes, le pacifisme n’est pas une mesure du bien ou de la raison, on doit assurer la victoire de son camp, c’est tout.