Radu Demetrescu, dit Radu Gyr, poète, journaliste militant, chef légionnaire et dramaturge roumain, naquit à Câmpulung Muscel le 2 mars 1905 et fut rappelé à Dieu à Bucarest le 29 avril 1975.
Chef provincial de la Légion de l’Archange Saint-Michel, brillant mais éphémère ministre de la culture du gouvernement national légionnaire, auteur des paroles des magnifiques chants « Sainte jeunesse légionnaire », « La lutte des travailleurs » ou encore de l’hymne à Ion Moța et Vasiliu Marin.
Il fut emprisonné par la dictature royale de Charles II puis le régime du Maréchal Antonescu après avoir été grièvement blessé sur le front de l’est (dans le Bataillon Satara, comme nombre de légionnaires) où il avait été affecté à une unité disciplinaire en raison de son appartenance à la Garde de Fer.
Avec l’invasion soviétique et l’occupation de la Roumanie, il fut arrêté, jugé, et écopa d’une peine de 12 ans de prison. Libéré en 1956, il est à nouveau condamné en 1958. Il s’agit cette fois d’une condamnation à mort à cause d’un poème jugé « subversif » qui appelait à la révolte des paysans par tous les moyens contre les suicidaires politiques agraires du gouvernement et à la collectivisation brutale. La peine fut ensuite commuée en prison à vie puis en 25 ans de travaux forcés.
La création du poète Radu Gyr connaît des hauteurs insoupçonnées dans l’obscurité des cachots communistes. L’évolution de sa poésie derrière les barreaux peut être une brève histoire de ces années de vie inimaginable. Le poète écrit sur la faim permanente, le froid terrible, la mort comme présence quotidienne, il se dispute avec Dieu, pour qu’à la fin, il puisse atteindre la paix de l’esprit et une foi profonde, comprenant le sort qui lui était réservé et l’immense sacrifice qui se tenait devant lui. Son credo est devenu le credo de toute une génération.
Il est libéré en 1963, extrêmement diminué suite aux conditions d’incarcération.
Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus grands génies littéraires roumains du vingtième siècle.
« À Aiud, Radu Gyr a amené Jésus dans la cellule. Il l’a fait descendre de la Croix et l’a amené avec nous sur le tapis avec des livres pour la déification de l’homme. Il était le patriarche et l’encouragement des prisonniers d’Aiud. À travers lui, la beauté et l’esprit ont continué à briller dans les ténèbres profondes. » (Larmes et sang d’Atanasie Berzescu)
Mémoire éternelle !